« Discothèque » : différence entre les versions

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{{Voir homonymehomonymes|Discothèque (chanson)|Night Club}}
{{à sourcer|date=mars 2019}}
[[Fichier:Side Show main floor (cropped).jpg|vignette|Vue de la piste de danse du Side Show en 2013, une discothèque située au [[Le Cap|Cap]] ([[Afrique du Sud]]).]]
 
Une '''discothèque''' {{incise|appelée aussi '''boîte de nuit''' (abrégé en '''boîte'''), ou '''nightclub''' (abrégé en '''club''')}}, est un établissement de loisirs musical et dansant privé, généralement [[nuit|nocturne]] et réservé aux personnes [[majorité civile|majeures]].
 
Apparue dans les années 1960 et donnant naissance à de multiples [[subculture]]s, la discothèque se distingue généralement du simple [[bar (établissement)|débit de boissons]] par la présence en plus d'un bar d'une pisteou plusieurs pistes de [[danse]] et d'une cabine réservée au [[Disc jockey|DJ]] permettant de [[DJ mix|mixer un set]] en direct un ou plusieurs styles de musique par le biais d'un puissant système de [[sonorisation]], en lien avec une scénographie [[multimédia]] (audiovisuelle et lumière) parfois associée à des effets spéciaux ([[machine fumigène|machines fumigènes]], etc).
 
Une discothèque peut également faire office de [[salle de concert]]. Lieu privé, elle dispose d'un service de sécurité qui en filtre l'accès.
 
La plupart des discothèques répondent à des [[Genre musical|genres musicaux]] spécifiques et ciblent certaines communautés, ou en dédient certains soirs à un thème musical particulier. Selon l'importance de l'établissement, plusieurs genres musicaux peuvent être diffusés simultanément sur des pistes de danse séparées ([[disco]], [[rock]], etc.).
 
== Étymologie en français ==
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[[Fichier:CardGrunewaldCave.jpg|vignette|Situé dans les sous-sols du Grunewald Hotel à [[La Nouvelle Orléans]], ouvert en 1912, The Cave est considéré comme le premier nightclub américain.]]
[[Fichier:Manuel Orazi - Paris la nuit, dans un dancing de Montmartre.jpg|vignette|redresse|« Paris la nuit, dans un dancing de [[Montmartre]] », gravure de [[Manuel Orazi]], 1927.]]
En Europe, avant 1914, les lieux nocturnes réservés à la musique dansante sont codifiés à la fois par les mœurs, les usages, les coutumes et la législation. La séparation entre les sexes est telle qu'une femme ne peut entrer non accompagnée dans un [[cabaret]], un [[music-hall]] ou un [[café concert]]. On y sert de la nourriture, on y est placé, il y a une scène réservée aux musiciens et aux artistes performeurs pour les attractions, et enfin une piste de danse située entre les tables. L'entrée donne droit à un jeton. Ces lieux étaient très surveillés par des informateurs de police (vol, [[recel]], prostitution, [[trafic de stupéfiants]], etc.)<ref>[[Colette]], ''L'Envers du music-hall'', Flammarion, 1913.</ref>. L'une des plus anciennes salles de cette époque encore en activité est la [[Scala (Paris)|Scala]] (Paris), ouverte en 1874.
 
Aux [[États-Unis]], entre 1900 et 1920, les ouvriers américains se réunissaient dans les [[honky tonk]]s ou les [[juke joint]]s pour danser sur la musique qui était jouée soit au [[piano]] ou par un [[jukebox]]. Le [[Webster Hall]] situé à [[Manhattan]], toujours actif, est ouvert en 1886, d'abord comme lieu de socialisation, où sont organisés des soirées dansantes à thème, des bals de débutantes, des rencontres sportives et des réunions politiques. Pendant la [[prohibition]] américaine, les [[speakeasy|speakeasies]], tels le [[21 Club]], situés au sous-sol d'établissements respectables, constituaient des lieux de plaisirs clandestins particulièrement prisés. Avec l'abrogation de la prohibition en février 1933, ils évoluèrent en dancings, par exemple à New York, le {{Lien|langue=en|fr=[[Stork Club}}]] (1921), [[El Morocco]] (1931) ou encore le [[Copacabana (boîte de nuit)|Copacabana]] (1940), accueillant des [[big band]]s. À [[Harlem]], le [[Cotton Club]] et le [[Connie's Inn]] étaient des lieux très connus avec leur clientèle composée principalement de blancs.
 
Dans le Paris de l'[[entre-deux-guerres]], la mode est d'abord aux dancings, irrigués par la musique américaine [[jazz Nouvelle-Orléans]] et [[charleston (danse)|charleston]], et [[argentine]], grâce à la vogue du [[tango (danse)|tango]]. Des lieux ouvrent, appelés « boîtes de nuit », proposant restauration, concert et piste de danse, tels que [[Le Bœuf sur le toit]], Le Grand Écart, d'autres évoluent comme [[Maxim's]] qui possède un premier étage dansant<ref>F. de Miomandre (1932), {{pp.|15, 17}}.</ref>. Dans les années 1930, la mode revient aux bals-guinguettes, le plus célèbre reste le [[Balajo]], situé [[rue de Lappe]], mais on trouve aussi la Java, le dancing de [[La Coupole (brasserie)|La Coupole]], plus corseté, ou encore [[Le Palace (Paris)|Le Palace]], ancien cinéma reconverti en music-hall à [[Revue (théâtre)|revues]], déclinant des thèmes où la clientèle devait venir déguisé<ref>Florence Tamagne, ''Le Crime du Palace'', Paris, Payot, 2017, {{pp.|61-63}}.</ref>. Après guerre, les caveaux parisiens s'ouvrent au [[jazz]] dansant, celui de [[caveau de la Huchette|la Huchette]] est le plus ancien. Le terme « boîte de nuit » est utilisé dès les années 1930 par la presse parisienne.
 
Pour Peter Shapiro, auteur de ''Turn The Beat Around'', les origines du [[clubbing]] contemporain remontent aux soirées clandestines organisées par la [[Swingjugend]] [[berlin]]oise et les [[Zazous]] parisiens dans les années 1941-1944 : {{citation|L’idée fondamentale de la discothèque, c’est un deejay jouant une suite spécifique de disques (et pas seulement ce qui est populaire) face à un public ciblé, ce qui était justement le cas chez ces jeunes gens, épris de jazz et de musique noire, habillés de façon capricieuse et exubérante, et qui se rassemblaient de façon clandestine pour écouter, autour d’un [[gramophone]], les plus beaux vinyles swing qu’ils étaient parvenus à sauver de la barbarie nazie}}<ref>Peter Shapiro, ''Turn The Beat Around'', cité par Jean-Yves Leloup, dans ''Trax'', juin 2006.</ref>.
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En 1953, alors qu'elle travaillait au [[Whisky à Gogo]] à Paris, [[Régine]] décide de peindre les lumières de toutes les couleurs, de les animer à la main, et de remplacer le [[juke-box]] par un double [[tourne-disque]] pouvant diffuser la musique de façon ininterrompue, et surtout sous son contrôle. Régine a une prédilection pour le [[cha-cha-cha]]<ref>Régine, ''Moi, mes histoires'', Paris, Éditions du Rocher, 2006, préface.</ref>. Le premier club officiel de l’histoire méconnue de la discothèque est en effet le Whisky à Gogo de Paris, fondé par Paul Pacini en 1947, suivi par [[Castel (restaurant)|Chez Castel]], qui parviennent alors à réunir une faune interlope, entre célébrités, créatures inverties, fêtards sans le sou et figures de la nuit<ref name="Leloup">Leloup (2008), entretien avec Frédéric Leibovitz publié dans ''Tsugi''.</ref>.
 
De 1956 à 1962, Lucien Leibovitz, sans doute l’un des premiers [[disc jockey]] clubou français« disquaire », mot employé à cette époque, est résident au Whisky à Gogo situé à [[Cannes]] également ouvert par Pacini : {{citation|Lucien était ce que l’on nommait alors un « opérateur ». Le disc-jockey n’avait pas de statut. Il était habillé en blouse blanche avec un éclair sur la pochette marqué « opérateur » et son rôle était de passer des disques dans le club, qui était le premier night-club en France à utiliser le disque en remplacement d’un orchestre. Déjà, à cette époque, il disposait de deux platines [équipées d'un [[Fader|inverseur]]] et faisait des enchaînements entre les morceaux, si possible en gardant le même rythme}}<ref name="Leloup"/>.
 
Dans les années 1950 et même quelques années après, la plupart des bars et des clubs privés utilisaient des [[juke-box]]ses ou faisaient chanter en direct des groupes de musique. En Angleterre, dès 1946, des bals itinérants circulent à travers le pays et font danser les gens à partir de disques, de platines et de haut-parleurs.
 
=== Explosion de la culture jeune ===
[[Fichier:Mayfair Ballroom Newcastle - Dance Floor.jpg|vignette| Le Mayfair Ballroom and Concert Hall ouvert en 1961 à [[Newcastle-upon-Tyne]].]]
La [[Youthquake|génération]] qui a 20 ans en 1960, vivant dans les centres urbains ou dans les périphéries, et qui a accès à la télévision et à la radio, va revendiquer son droit à des loisirs émancipateurs : le tournant s'observe lors des concerts, où, face à la scène sur laquelle joue des groupes de rock, le jeune public, au lieu de rester sagement assis, se lève, gesticule, crie, entre en transe. La télévision montre ces images, et les médias qualifie cette jeunesse de [[yéyés]], puis deux nouvelles danses apparaîssentapparaissent, le [[twist]] et le [[jerk (danse)|jerk]], premières formes de danse en solitaire, qui s'imposent au cours de la décennie suivante. En attendant, à New York, l’arrivée et le succès du twist accompagne l’émergence de la scène club qui, peu à peu, remplace les clubs jazz de la ville, comme principaux lieux de danse<ref name="Leloup/Shapiro">[https://globaltechno.wordpress.com/2008/10/16/interview-peter-shapiro-turn-the-beat-around/ Interview : Peter Shapiro, aux origines du clubbing], par [[Jean-Yves Leloup (journaliste)|Jean-Yves Leloup]], dans ''Global Techno'', 16 octobre 2008.</ref>. Fin 1964, l'émission américaine ''[[American Bandstand]]'' qui programmait depuis 1957 des jeunes gens dansant sur de la musique rock en couple, s'ouvre à des compositions dansées en solo. En janvier 1965, la chaîne nationale américaine [[National Broadcasting Company|NBC]] lance ''Hullabaloo'', une émission programmée l'après-midi, qui met en scène dans son générique des jeunes filles de toutes origines gesticulant et, pendant les lives, des filles postées sur des estrades, pratiquant le [[gogo dancing]]. La chaîne nationale française avec ''[[Âge tendre et tête de bois]]'' et la chaîne britannique [[British Broadcasting Corporation|BBC]] avec ''[[Top of the Pops]]'', ouvrent également leurs antennes à des groupes de musiciens entourés de jeunes gens dansant<ref name="Guzzetti">Francesco Guzzetti (2017), « Yéyé Style ».</ref>.
 
À Paris, les salles de concert s'adaptent à ce besoin de liberté : en 1961, le [[Golf-Drouot]], un ancien [[mini-golf]] en salle, se reconvertit en salle de concert avec piste de danse centrale. Le 30 septembre 1965, James Arch ouvre le [[Bus Palladium]] à Paris, une discothèque rock ouverte à tous<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/esprit-des-lieux/le-bus-palladium-vies-et-mort-d-un-club-rock « Le Bus Palladium, vies et mort d'un club rock »], France Culture, {{1er}} mai 2022.</ref>.

En juin 1966, ouvre à [[Saint-Tropez]], le Voom Voom club, grâce de nouveau à Pacini, qui fait appel pour une scénographie son et lumière novatrice à [[Nicolas Schöffer]], prend en résidence des disc-jockeys, et accueille des groupes de rock, surtout britanniques<ref name="Guzzetti"/>. Vers

Ailleurs qu'en France, vers 1963, à [[Londres]], {{lien|Mark Birley}}, frère du [[Mannequinat|mannequin]] féminin [[Maxime de la Falaise]], ouvre une discothèque réservée uniquement à ses membres, le {{lien|Annabel's}} sur [[Berkeley Square (Londres)|Berkeley Square]]<ref>{{en}} [https://www.telegraph.co.uk/news/celebritynews/11355854/Why-therell-always-be-an-Annabels.html « Why there'll always be an Annabel's »], ''The Telegraph'', 2O janvier 2015.</ref>. Le twist a par ailleurs été important en Europe car il a aidé le rock’n’roll à pénétrer le grand public, quelque temps après avoir été adopté par la [[jet set]], notamment dans les clubs sélect et prétentieux de Paris ou de Rome<ref name="Leloup/Shapiro"/>. LaUne premièreautre discothèque populaire ouvre à [[Munich]] en 1967, le Blow Up, ciblant une clientèle jeune désireuse de danser, lieu moins sélect qui fait bientôt fureur dans tout le pays<ref>{{de}} Mirko Hecktor, Moritz von Uslar, [[Patti Smith]], Andreas Neumeister, ''Mjunik Disco – from 1949 to now'', Munich, Blumenbar Verlag, 2008, {{pp.|212, 225}}.</ref>. À Paris, la première véritable discothèque populaire ouvre en 1969, [[boulevard de Bonne-Nouvelle]], c'est Le Memphis, anciennement le Miami dancing, c'est un espace ouvert à tous, qui n'a rien à voir avec un club privé ou une salle de concert, on y vient pour danser jusqu'à 5 heures du matin<ref>[https://www.villaschweppes.com/places/le-memphis_e536982 Villa Schweppes], site officiel.</ref>. Cependant, la première génération [[rock 'n' roll]] préférait les bars et tavernes à la fois rustiques et rudimentaires aux discothèques, et ces dernières n'atteignirent pas de popularité flagrante avant les [[années 1970]] et l'émergence du [[disco]].
 
=== La fièvre des années 1970 ===
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{{article détaillé|disco|hip-hop}}
 
Pendant une courte période, au tout début des années 1970, par les échanges entre les communautés venues de [[Jamaïque]] et celles implantées à Chicago et New York, les principaux éléments modernes de la [[dance music|« culture dance »]] ont été inventés : le [[djing]], le [[scratching]], le [[remix]], le [[dub]], le [[maxi single]]<ref name="Leloup/Shapiro"/>. En janvier 1971, l'émission ''[[Soul Train]]'' devient nationale et connaît un succès au-delà des communautés afro-américaines. La [[disco]] émerge de ce terreau, c'est au départ une [[subculture]], très liée aux communautés [[LGBT|gay]], [[latino-américain|hispaniques]], [[Afro-américain|afroaméricaine]]s, [[Italo-américain|italoaméricaine]], etc., lesquelles vont se rencontrer sur le dancefloor, sans craindre d'être conspuées<ref>Albert Goldman, ''Disco'', New York, Hawthorn Books, 1978 — introduction.</ref>. De son côté, [[DJ Kool Herc]] organise le 11 août 1973 en tant que ''[[Maître de cérémonie|MC]]'' une [[jam session]] dans une salle de loisirs sur Sedgwick Avenue en plein [[Bronx]] : ''breaking'', ''[[scratching]]'', ''[[break dance|break dancing]]'', ''[[rap|rapping]]'', c'est le début historique de la culture [[hip-hop]]<ref>{{en}} Tukufu Zuberi, « Birthplace of Hip Hop », dans ''History Detectives'', saison 6, épisode 11, New York City, sur le site de PBS — [http://www.pbs.org/opb/historydetectives/investigation/birthplace-of-hip-hop/ présentation en ligne].</ref>. La disco est née à [[Manhattan]] à une époque où la ville est ruinée, presque à l'abandon, avec des DJ comme [[David Mancuso]] et ses soirées « Love Saves The Day » à [[The Loft]], {{lien|Nicky Siano}} à The Gallery, [[Frankie Knuckles]] au {{lien|Continental Baths}}. D'autres DJ comme Francis Grasso invente le [[calage tempo]], Michael Cappello et Steve D’Acquisto exécutent des mixes de plusieurs dizaines de minutes. En 1974, Mancuso, Grasso, Knuckles, et une trentaine de DJ de l'East Coast décident de constituer un ''{{lien|music pool}}'' : il s'agit d'un accord avec les studios et éditeurs de musique, qui leur envoient des morceaux en priorité. En retour, ces DJ s'engagent à faire graver leurs mixes, tandis que les stations radios prennent le relais. Venu du [[Bronx]], Knuckles mixe également au Loft, où il ramène son ami [[Larry Levan]]. La disco nese démocratise intensément, et touche bientôt toutes les communautés. ''[[La Fièvre du samedi soir]]'' (1977), et son double-album du même nom (''[[Saturday Night Fever (album)|Saturday Night Fever]]'') symbolise un phénomène devenu planétaire et en même temps le début de son déclin<ref name="Lawrence">{{en}} Tim Lawrence, [https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09502386.2011.535989 « Disco and the Queering of the Dance Floor »], dans ''Cultural Studies'', 25, 2, 2011, {{pp.|230–243}}.</ref>.
 
En Europe, les boîtes de nuit se multiplient. En 1973, à [[Ibiza]], largement colonisé par les communautés [[hippie]]s marquées par le [[psychédélisme]], une ferme est transformée en [[superclub]] par un entrepreneur espagnol, Ricardo Urgell : le [[Pacha (groupe)|Pacha Club]] devient le premier d'une longue série. Le Chalet du lac de [[Saint-Mandé]] devient la plus grosse discothèque de France en 1975, décorée par [[Philippe Starck]]. 1976-1977 représente un tournant pour les superclubs et ce qui préfigure la [[house music]] et le [[Garage house|son garage]] : ouverture du [[Paradise Garage]] et du [[Studio 54 (Broadway)|Studio 54]] à New York, du [[The Warehouse|Warehouse]] à Chicago (où officient Knuckles et [[Ron Hardy]]), du [[Le Palace (Paris)|Palace]] à Paris, de la Main bleue à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] animée au départ par les communautés afro-antillaises. La [[dance music]], élaboré par les DJ, devient un véritable business. Le rythme s'accélère sous l'impulsion de machines de plus en plus performantes. Les morceaux se nourrissent alors de multiples influences grâce au [[sampling]] : soul, [[funk]], rythmes latino, rock, musique électronique<ref name="Lawrence"/>...
 
=== Années 1980 - 1990 ===
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=== Évolutions depuis les années 2000 ===
[[Image:Spooky.jpg|vignette|[[DJ Spooky]], au [[Festival du film de Sundance]] en 2003.]]
[[Fichier:LolaSunburn clubFestival, tampereGoa, Live performers in red light.jpg|vignette|Les gens dansent au Lola Clubclub à [[TampereGoa]], [[FinlandeInde]] en 20202010]]
 
Dans les années 1980, la France comptait officiellement 4000<ref name="a1">{{Article |auteur1=Manon Adoue |titre=Boîtes de nuit : la fin d'une époque |périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] |date=11-01-2020 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/2020/01/11/le-crepuscule-des-boites-de-nuit,8654548.php |accès url=payant |consulté le=11-11-2023}}.</ref> à {{unité|6000|discothèques}}, puis environ {{formatnum:2500}} vingt ans plus tard, période durant laquelle se produit toujours une forte chute<ref name=DJMiF>{{Ouvrage |auteur1=Raphaël Richard |titre=DJ made in France |éditeur=[[Éditions du Camion blanc|Camion Blanc]] |lieu=Rosières-en-Haye |année=2013 |mois=8 |pages totales=329 |isbn=978-2-35779-340-8|passage=298 et sv. }} </ref>. Depuis 2004, il est estimé approximativement un nombre de 30 à 50 fermetures annuelles par Ludovic Rambaud, un temps [[rédacteur en chef]] de ''[[DJ Mag]]''<ref name=DJMiF/>.
Rien qu'entre 2008 et 2010, 800 discothèques françaises disparaissent<ref name="LD">[https://www.ladepeche.fr/2020/01/11/le-crepuscule-des-boites-de-nuit,8654548.php Boîtes de nuit : la fin d'une époque], ''La Dépêche'', 11 janvier 2020.</ref>. À la fin des années 2010, la France compte officiellement {{nombre|1500}} discothèques ou boite de nuit<ref name="LD"/>. En parallèle, quelques lieux hybrides sont apparus, mélangeant bar ou restaurant avec une ambiance musicale marquée<ref name=DJMiF/>. Plusieurs paramètres sont accusés de ces fermetures tels l'apparition d'internet avec sa simple diffusion de musique, la baisse du pouvoir d'achat, l'interdiction de fumer ou simplement un changement dans les comportements des jeunes<ref name=DJMiF/>.
 
Suivant les types de musiques jouées, la clientèle est très différente. La clientèle techno ou house peut par exemple se rendre en discothèque que pour y écouter un genre musical précis ou un artiste précis ou [[DJ]] particulier. Ces derniers se produisant rarement dans d'autres lieux (tels que salles de concert), la discothèque devient donc dans ce cas là l'équivalent d'une salle de concert où l'on va autant pour danser que pour écouter des morceaux de musique spécifiques et qui ne se diffusent pas dans les circuits traditionnels et populaires.
 
À partir de [[2020]], la [[pandémie de covid-19]] entraine la fermeture temporaire des discothèques dans la plupart des pays du monde<ref>[https://www.leparisien.fr/societe/discotheques-fermees-a-cause-du-covid-19-alors-quand-est-ce-quon-danse-06-03-2021-A3FVNN3T4BHPDMF32DHMA3OLB4.php « Discothèques fermées à cause du Covid-19 : alors, quand est-ce qu’on danse ?»], ''Le Parisien'', 6 mars 2021.</ref>.
 
== Caractéristiques d'une discothèque ==
[[Fichier:Beo Beyond Costume design.jpg|vignette|Performance artistique en discothèque avec des costumes de l'artiste [[Beo Beyond]] (années 2010).]]
Une discothèque est un lieu où l'on peut danser, écouter de la musique, rencontrer des gens, consommer des [[boisson]]s (souvent [[Boisson alcoolisée|alcoolisées]]) et parfois des [[snack]]s. L'état d'ivresse, l'agressivité manifeste et la consommation de substances [[psychotrope]]s y sont en principe interdits. Un service de sécurité assure l'intendance (voir ci-dessous). On y trouve des vestiaires et des sanitaires, parfois surveilléessurveillés par un personnel qui peut être rémunéré par le client en échange de services. La discothèque peut disposer de salons privéesprivés, d'un [[Very important person|carré VIP]] réservé à des invités ou clients privilégiés. Depuis que l'interdiction de fumer du tabac par combustion s'est généralisée, on y trouve un [[Fumoir (tabac)|fumoir]]. En termes d'animations, interviennent parfois des [[danseur]]s et danseuses professionnels ou d'autres formes d'expressions [[artistique]]s. Par exemple, des soirées [[sexy show]] ou ''[[chippendales]]'' sont parfois organisées dans certaines discothèques, dont l'origine est la pratique du [[gogo dancing]]. Des élections de ''miss'' ou ''boy'', des soirées à thème ([[Mousse (matière)|mousse]], déguisée, etc.), des [[DJ]] prestigieux ou des groupes de musiciens peuvent y être invités pour des performances ou sessions en direct. Certains établissements prévoient un [[code vestimentaire]], d'autre non. Une certaine clientèle adopte un code vestimentaire assez radical appelé le ''[[clubwear]]''. L'accès au lieu se fait alors à la discrétion du [[physionomiste]].
 
== Fonctions officielles et officieuses ==
Une discothèque, tout comme le dancing et le bal d'autrefois, outre sa fonction première qui reste distractive (danser et boire en musique), constitue un lieu de socialisation, de rencontre entre les personnes, au-delà des genres, origines et milieux sociaux. C'estElle reste encore un lieu de [[séduction]] et de rencontres amoureuses, mais beaucoupcette particularité se perd au fil des moinsannées{{Référence qu'avantnécessaire|date=31 mars 2024}}.
 
Par exemple, les [[slow]]s ou « quart d'heure américain » ont aujourd'hui totalement disparu de la plupart des discothèques. En 1969, ''[[Je t'aime… moi non plus]]'', chanté par [[Jane Birkin]] et le compositeur [[Serge Gainsbourg]], s'était classé au sommet des hit-parades occidentaux<ref>{{fr}} [http://www.top-france.fr/html/hebdo/cadre.htm Top France, cliquer sur les onglets «1969» et «06/09/1969»].</ref>{{,}}<ref>(en) Archive Chart [archive]. [[UK Singles Chart]]. The Official Charts Company, 11 October 1969 #277.</ref>.
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=== Le videur ===
{{article détaillé|Videur}}
La discothèque est un lieu propice aux échauffourées : les boissons, les possibles rivalités amoureuses ou entre bandes, les trafics possibles, la foule, l'atmosphère festive favorisent la survenance de bousculades voire de violences. Un membre important du personnel de discothèque est le videur (également assimilé aux fonctions de portier ou physionomiste) dont la fonction est d'assurer la tranquillité et la bonne réputation de l'établissement. Sa fonction consiste à empêcher d'entrer (par exemple si le nombre maximal de personnes autorisées à l'intérieur est atteint) ou à obliger à sortir les individus indésirables, soit par leur comportement, soit par leur réputation ou leur apparence (les discothèques pouvant imposer une certaine [[Vêtement|tenue]] : on parle de « tenue correcte exigée »). Quand la persuasion ne suffit pas, le videur doit employer des moyens plus radicaux faisant appel à ses capacités physiques et de combativité, tout en privilégiant la discrétion. Le personnel de sécurité est aussi formé en principe à venir en aide aux clients victimevictimes de malaise. Un [[défibrillateur]] doit être présent à l'intérieur des locaux, ainsi que des [[extincteur]]s, accessibles et en état de fonctionnement.
 
=== Incidents et drames ===
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L'une des premières catastrophes moderne lié au concept de discothèque, reste en France, [[Incendie du 5-7|l'incendie du dancing « le 5-7 »]] à [[Saint-Laurent-du-Pont]], en Isère, survenu la nuit de la Toussaint 1970, qui fait 146 morts, des jeunes âgés de 16 à 25 ans. L'établissement avait été mis en service peu de temps auparavant et ne répondait pas aux normes de sécurité. Il flamba en quelques minutes, et les jeunes victimes restèrent pour la plupart coincées derrière les tourniquets d'entrée qui empêchaient la resquille, ainsi que derrière les portes de secours qui avaient été verrouillées. Ce drame provoque une énorme émotion en France et à l'étranger. Des centaines de discothèques sont fermées et de nouvelles règles très strictes sont imposées en matière de sécurité aux établissements recevant du public. Un mémorial se dresse aujourd'hui à l'endroit du drame. Derrière la stèle où sont inscrits les noms des victimes, les restes des deux tourniquets autrefois situés à l'entrée avant le drame sont exposés à la demande des familles touchées par cette catastrophe.
 
=== Pandémie de Covid-19===
 
En France et dans d'autres pays, au cours de la [[pandémie de covid-19]] en [[2020]] et [[2021]], les discothèques sont considérés comme des lieux propices à la contamination et pour cette raison, ce sont les établissements qui sont fermés pendant la plus longue période, devant les [[restaurants]] et les [[bar (établissement)|bars]]<ref>[https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/la-fermeture-des-discotheques-est-pour-l-instant-justifiee-car-ces-etablissements-presentent-des-risques-particuliers « La fermeture des discothèques est pour l’instant justifiée car ces établissements présentent des risques particuliers »], ''Le Conseil d'Etat, 21 mai 2021</ref>.
 
=== Piqûre sauvage ===
{{Article détaillé|Piqûre sauvage}}
{{voir aussi|Soumission chimique}}
Identifié en 2021, le phénomène des piqûres sauvages (également appelé agression à la piqûre, agression à la seringue ou encore piqûres en boîtes de nuit) est initialement signalé au [[Royaume-Uni]] et en [[Irlande (pays)|Irlande]] où des personnes, généralement des jeunes femmes, ont été victimes d'une [[Injection (médecine)|injection]] subreptice de produits non identifiés, supposément des [[Sédatif|sédatifs]], généralement dans un environnement bondé tel que la piste de danse d'une boîte de nuit<ref>[https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/needle-spiking-nightclubs-women-injections-b1942724.html Ng K. Needle Spiking: What is it and why is it happening? The Independent, 21 October 2021]</ref>{{,}}<ref>[https://www.bbc.com/news/newsbeat-58994755 Brown L, Rahman-Jones I. Injection spiking: How likely is it? BBC News, 22 October 2021]</ref>. Certaines victimes ont présenté des symptômes tels qu'une sédation et une [[amnésie]] typiques des [[Soumission chimique|drogues du viol]]<ref>[https://www.nytimes.com/2021/10/22/world/europe/needle-spiking-uk.html Specia M, Kwai I. ‘Needle Spiking’ of Women in Britain Stirs Alarm Over New Kind of Assault. The New York Times, 25 October 2021]</ref>. Aucun résultat [[Toxicologie|toxicologique]] vérifié n'a été publié montrant la présence d'agents incapacitants connus chez les victimes présumées. La prévalence de cas réels est inconnue et a été controversée, certains experts exprimant des doutes quant à la facilité avec laquelle de telles injections pourraient être effectuées sans que cela soit immédiatement évident pour la victime<ref>[https://www.irishtimes.com/news/crime-and-law/gardaí-investigate-claim-woman-spiked-in-nightclub-with-needle-1.4712181 Gallagher C. Gardaí investigate claim woman ‘spiked’ in nightclub with needle. The Irish Times, 27 October 2021]</ref>{{,}}<ref>[https://www.washingtonpost.com/world/2021/10/28/britain-needle-spiking-bar-boycott/ Francis E. Reports of ‘needle spiking’ in Britain drive young women, students to boycott bars. The Washington Post, 29 October 2021]</ref>.
 
== Géographie des discothèques ==
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{{Catégorie détaillée|Boîte de nuit à Paris}}
{{Catégorie détaillée|Boîte de nuit en France}}
En 2020, la France compte entre 1500 discothèques ou boîtes de nuit<ref name="a1" />, contre 4000 quarante ans plus tôt<ref>{{Lien web|url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-lieux-oublies-1-5-a-mimizan-que-sont-devenues-les-folles-nuits-du-roxy_2154010.html |titre=Les lieux oubliés (1/5) : A Mimizan, que sont devenues les folles nuits du Roxy ? |date=17 juillet 2021 |auteur=Amandine Hirou |consulté le=29 août 2021|site=[[L'Express]]}}.</ref>.
En 2020, la France compte officiellement 1500 discothèques ou boite de nuit<ref name="a1" />.
 
=== [[Israël]] ===
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* Peter Shapiro (2005), ''Turn the Beat Around. Histoire secrète de la disco'', traduit de l'anglais par Étienne Menu, Paris, Allia, 2008, {{ISBN|9782844852922}}.
* Karim Hammou, « Danser à Paris dans les années 1970-80 », dans ''Sur un son rap'', OpenEdition, 20 septembre 2011 — [https://surunsonrap.hypotheses.org/2044 lire en ligne].
* [[Antoine de Baecque]], ''Les Nuits parisiennes. XVIII{{e}}sp-|XVIII|-|XXI{{e}} siècle'', Seuil, 2015.
* [[Jean-Claude Lagrèze]], ''Paris capitale underground'', éditions de La Martinière, 2016.
* Bill Brewster et Frank Broughton (1999), ''Last night a DJ saved my life. La saga du disc-jockey'', traduit de l'anglais par Cyrille Rivallan, Le Castor astral, 2017, {{ISBN|9791027800582}}.
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* [[Free party]]
* [[Industrie culturelle]]
 
=== Liens externes ===
{{Liens}}
 
{{Portail|loisirs et divertissements|danse|musique|musique électronique}}
 
[[Catégorie:Discothèque|* ]]
[[Catégorie:Salle de concert|*]]
[[Catégorie:Industrie musicale|*]]