« Action française » : différence entre les versions

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| siège = 10, [[rue Croix-des-Petits-Champs]]<br />[[1er arrondissement de Paris|75001]] [[Paris]]
| dénomination chef = Secrétaire général
| chef = Olivier PercevalGiot
| option-1 = Président
| valeur-1 = Henri Bec
| option-2 = Fondateurs
| valeur-2 = [[Maurice Pujo]]<br>[[Henri Vaugeois]]
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| valeur-6 = <small>'''Historique'''</small><br>[[Fédération nationale des étudiants d'Action française|Étudiants d'Action française]] <small>(1913-1944)</small>
| positionnement = [[Extrême droite]]<ref name="Winock1994-p.8-9"/>
| idéologie = [[Nationalisme en France|Nationalisme français]]<ref name="Britannica">{{citation étrangère|lang=en|The Action Française movement originated at the close of the 19th century to champion the antiparliamentarian, anti-Semitic, and strongly nationalist views inspired by the controversy over the Dreyfus Affair.}}, {{Britannica}}</ref><br>[[Royalisme]]<br>[[Orléanisme]]<br>[[Corporatisme]]<br>[[Écologie intégrale]]<br>[[Euroscepticisme]]<br>[[Nationalisme intégral]]<br>[[Souverainisme]]<br>[[Anti-immigration]]<br><br><small>'''Historique'''</small><br>[[National-syndicalisme]]<ref>{{ouvrage|titre=L'action française|auteur=Jacques Prévotat|éditeur=Presses universitaires de France| date=2 November 2004|page=78}}</ref><br>[[Régime parlementaire|Anti-parlementarisme]]<ref>{{ouvrage|titre=L'Action française|auteur=Eugen Weber|éditeur=Fayard|date=1985|page=47}}</ref><br>[[Antisémitisme d'État]]<br>[[Pétainisme]]
 
<small>'''Historique'''</small>
<br>[[National-syndicalisme]]<ref>{{ouvrage|titre=L'action française|auteur=Jacques Prévotat|éditeur=Presses universitaires de France| date=2 November 2004|page=78}}</ref><br>[[Régime parlementaire|Anti-parlementarisme]]<ref>{{ouvrage|titre=L'Action française|auteur=Eugen Weber|éditeur=Fayard|date=1985|page=47}}</ref>
<br>[[Antisémitisme d'État]]
| adherents = {{formatnum:3000}} <small>({{Date-|janvier 2024}})<ref name=":10">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christophe|nom1=Bourseiller|titre=La France en colères|éditeur=Editions du Cerf|date=2024-01-18|passage=171|isbn=978-2-204-15264-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xiDuEAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=christophe+bourseiller+la+france+en+col%C3%A8res&hl=fr|consulté le=2024-03-14|extrait=Dirigée par Olivier Perceval, l'AF revendique aujourd'hui trois mille adhérents. Parmi ceux-ci, beaucoup d'entre eux sont "passifs" et se contentent de cotiser. Mais l'AF se considère comme une minorité agissante.}}</ref></small>
| couleurs = {{colorbox|#224082}} {{colorbox|#FFBF00}} [[Bleu roi]] et [[Jaune]]
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À la [[Libération de la France|Libération]], Charles Maurras est condamné à la [[Emprisonnement à perpétuité|réclusion criminelle à perpétuité]] pour [[intelligence avec l'ennemi]] et Maurice Pujo à cinq ans d'emprisonnement et à la [[dégradation nationale]]. Le mouvement sort déconsidéré du conflit. Le quotidien ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action française]]'' cesse de paraître et l'utilisation de son titre est interdite. Cependant, dès 1947, le journal ''[[Aspects de la France]]'' relance le mouvement.
 
En 1955, la [[Restauration nationale (France)|Restauration nationale]] (RN) se structure et prend le relais de l'Action française avant de connaître deux scissions : la [[Nouvelle Action française]] (NAF) en 1971 et le '''Centre royaliste d'Action française''' (CRAF) en 1997. Le mouvement a depuis repris son nom d'origine avec la fusion du CRAF et de la RN actée en 2018. L'Action française revendique 3 000 adhérents la même année.
 
== Histoire ==
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En ce début de {{s-|XX|e}}, la République française cherche à élever un rempart de sécularisation entre l’Église et la société ; un fort courant [[anticléricalisme|anticlérical]] se développe. Considérée par certains catholiques comme une {{Citation|invasion laïque}}<ref>Louis Capéran, ''L'Invasion laïque. De l'avènement de Combes au vote de la Séparation'', Desclée de Brouwer, 1935.</ref>, cette politique conduit à la [[Loi de séparation des Églises et de l'État]] en 1905<ref group="alpha">Voir sur ce point la distinction opérée par [[René Rémond]] entre l'inspiration libérale de la société et les aspects anticléricaux de la sécularisation : René Rémond, ''Religion et société en Europe'', Le Seuil, 1998. Sur ces derniers, voir [[Adrien Dansette]], ''Histoire religieuse de la France contemporaine'', Flammarion, 1965.</ref>. {{Citation|Après avoir mis ''Dieu hors de l'école'', le bloc républicain décide de le pousser ''hors de l'État''<ref group=alpha>Les deux formules sont de [[Gérard Cholvy]], « Les deux France », dans ''Histoire religieuse de la France contemporaine'', Tome 2, Privat, 1989, {{p.}}172.</ref>}}<ref group=G>{{p.}}23.</ref>.
 
Au début du {{s-|XX|e}}, l'Action française est soutenue par une importante proportion de l'épiscopat français, mais elle y compte aussi {{Citation|de farouches adversaires}} qui dénoncent des erreurs ou demandent sa condamnation. Certains apprécient une défense rigoureuse de l'énoncé dogmatique de la foi chrétienne<ref name=":012janvier2008_Hugues_Petit_pages_61-167">{{Ouvrage|auteur1=Hugues Petit|titre=L'Église, le Sillon et l'Action française|passage=61 ; 167|éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles Éditions Latines]]|date=12 janvier 2008|pages totales=368|isbn=978-2-7233-2006-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=WqP5Kvu1p3cC&printsec=frontcover}}.</ref>.
 
La condamnation du ''[[Le Sillon|Sillon]]'' par Rome en 1910<ref>[[Pie X]], ''Notre charge apostolique'', {{date|25|août|1910}}.</ref> augmente d'autant plus l'intérêt des catholiques pour l'Action française. Le mouvement de Maurras, de par la foi chrétienne partagée par ses membres et selon des considérations sociales et politiques, voit en l'[[Église catholique|Église catholique, apostolique et romaine]] l'instigateur de l'équilibre politique français et l'assurance d'un corps social français en bonne santé{{Refsou|date=18 février 2022}}.
 
=== Rapport avec la papauté : la condamnation de l'Action française et sa levée ===
Sous [[Léon XIII]], en dépit du ralliement de [[1892]], essentiellement tactique, l'Église catholique continue de se méfier de la République française, régime né de la Terreur, dont les soutiens travaillent à l'extirpation de la religion de la sphère sociale et politique<ref name="Giocanti_40">{{harvsp|Giocanti|2006|p=40}}.</ref>. La doctrine politique de [[Léon XIII]] n'exclut pas la monarchie comme forme possible de régime, conformément à la théologie de [[Thomas d'Aquin|saint Thomas d'Aquin]] qui la recommande et sur laquelle s'appuie largement le magistère de l'Église<ref name="Giocanti_40"/>. En 1901, [[Charles Maurras|Maurras]] est frappé par une encyclique de ce pape suggérant qu'une monarchie peut sous certaines conditions correspondre aux exigences de la démocratie chrétienne au sens où ce texte l'entend : une société organisée mais tournée vers Dieu<ref name="giocanti217">{{ harvsp | Giocanti | 2006 | p=217 }}.</ref>.
 
Sous [[Pie X]], les relations avec la papauté se développent. Louis Dimier est reçu par le Pape [[Pie X]] et ce voyage est vu par Maurras et ses amis comme un encouragement exaltant<ref name="giocanti216">{{ harvsp | Giocanti | 2006 | p=216 }}.</ref>. [[Pie X]] s'oppose à ceux qui veulent condamner globalement Maurras à cause de certains écrits témoignant de son agnosticisme et d'une métaphysique non chrétienne.
 
Sous [[Pie XI]], son agnosticisme suscite l'inquiétude d'une partie de la hiérarchie catholique et en 1926, le pape classe certains écrits de Maurras dans la catégorie des « Livres Interdits » et condamne la lecture du journal ''L'Action française''. Cette condamnation du pape est un choc pour bon nombre de ses partisans, dont un grand nombre de membres du clergé français, et cause un grand préjudice à l'Action française.
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Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer la condamnation de l'Action française par Pie XI puis sa réhabilitation par Pie XII. La pensée de Maurras ayant peu évolué pendant le quart de siècle pendant lequel l'Action française ne fait l'objet d'aucun blâme, des raisons liées au contexte politique et géopolitique sont mises en avant. En [[1921]], la République a rétabli les relations diplomatiques avec le Saint-Siège et Pie XI préconise une politique d’apaisement systématique avec l’Allemagne : il approuve les accords de Locarno et l’entrée de l’Allemagne à la SDN, contrairement à Maurras qui les dénonce avec virulence car pouvant contribuer au renforcement et donc aux possibilités de revanche de l'Allemagne. L'Action française entre en opposition avec les objectifs de la diplomatie papale. En plus du contexte, une enquête de Louvain provoque l'inquiétude de certains ecclésiastiques face à une influence jugée grandissante : les jeunes catholiques disent être fidèles à la [[Bible]] et à Maurras comme s’il était possible de les mettre sur le même plan ; mais une part du haut clergé français, des associations, des ordres religieux et quelques-uns des principaux théologiens soutiennent Maurras en dépit des réserves qu’ils témoignent vis-à-vis de certains aspects de sa pensée<ref name="gio325-326">{{harvsp|Giocanti|2006|p=325-326}}.</ref>. [[Pie XI]] entend néanmoins balancer l’influence prépondérante détenue au sein de l’Église par l’épiscopat nommé du temps de [[Pie X]] et de la réaction antimoderniste et son désir d’avoir les mains libres pour développer des mouvements d’action catholique du type de la JOC et de la JAC est fort<ref name="gio209">{{harvsp|Giocanti|2006|p=209}}.</ref>.
 
Le Pape charge alors le cardinal Andrieu de mettre en garde les fidèles contre l'Action française : celui-ci, qui a chaleureusement remercié Maurras en 1915 pour l'envoi de ''L'Étang de Berre'', qualifié de {{Citation|monument de piété tendre}}, lui disant qu'il défend l'Église {{Citation|avec autant de courage que de talent}}<ref>Lettre du 31 octobre 1915, citée dans ''[[L'Action française et le Vatican]]'', éd. Flammarion, 1927, {{p.|42}}.</ref>, affirme désormais percevoir chez lui l'athéisme, l'agnosticisme, l'antichristianisme, un antimoralisme individuel et social ; ces accusations publiées dans ''La Semaine religieuse'' d'août 1926 sont perçue comme excessives. Maurras et les siens sont rassurés par les soutiens dont ils bénéficient ; cependant, loin d'adopter une attitude soumise et humble, Maurras fait bruyamment savoir que si la soumission à l’autorité romaine doit être totale sur le plan spirituel, sila résistance s’impose lorsque celle-ci intervient dans le domaine politique de manière critiquable, alors la résistance s’impose sur le terrain<ref name="gio326">{{harvsp|Giocanti|2006|p=326}}.</ref>. Réagissant à une allocution papale mettant indirectement en garde contre l'influence de l'Action française en décembre 1926, conseillés par plusieurs théologiens, les dirigeants catholiques de l’Action française publient une déclaration maladroite intitulée « ''[[Non possumus]]'' » qui fait d’eux des rebelles alors qu'ils s'y identifient aux premiers martyrs chrétiens<ref name="gio326"/>. La condamnation est publiée par décret de la Congrégation du Saint-Office tombe le 29 décembre 1926 : elle touchait ''[[Le Chemin de Paradis]]'', ''[[Anthinéa]]'', ''[[Les Amants de Venise (Maurras)|Les Amants de Venise]]'', ''[[Trois idées politiques : Chateaubriand, Michelet, Sainte-Beuve|Trois idées politiques]]'', ''[[L'Avenir de l'intelligence]]'', ''[[La Politique religieuse]]'' et ''[[Si le coup de force est possible]]'', ouvrages présentant un caractère naturaliste au sens métaphysique et dont certains aspects peuvent être qualifiés de philo-païens, ainsi que le quotidien.
 
Appliquée par les évêques et les prêtres, la condamnation est ressentie comme une blessure, une injustice et un drame par de nombreux croyants, y compris au plus haut niveau de l'Église<ref>''L'Action française'', 19 février 1932.</ref>. Le [[Louis Billot|cardinal Billot]], qui soutenait le mouvement, est convoqué par le pape le 19 décembre 1927, remet au pape sa pourpre cardinalice et se retire dans un monastère<ref name="gio330">{{harvsp|Giocanti|2006|p=330}}.</ref> {{,}}<ref>Dans une lettre ({{date-|2 mars 1928}}) au père [[Henri du Passage]], directeur de la revue [[Études (revue)|''Études'']], et publiée ''in extenso'' en 1932 (mais déjà connue avant sa mort : ''[[La Croix]]'', mars 1928, ''[[Civiltà Cattolica]]'', mars 1928, ''[[Études (revue)|Études]]'' 1932) le père Billot explique son geste comme n’étant en aucune manière un désaveu du pape, mais un souhait que son nom (avec l’autorité cardinalice) ne soit pas exploité par ceux qui en France refusent d’accepter la décision pontificale.</ref>.
 
Paradoxalement, plusieurs catholiques rejoignent l'Action française comme Georges Bernanos qui, dans ''Comœdia'' et ''La Vie catholique'', en prend la défense<ref name="gio325-326" />. La condamnation papale ne porte ni sur le royalisme, ni sur le nationalisme<ref>{{harvsp|Giocanti|2006|p=329}}.</ref>. Bien que de nombreux catholiques font le choix de rester à l'Action française, la condamnation affaiblit le mouvement.
 
Charles Maurras conteste avoir fait de l'adhésion à tous ses écrits une condition d'adhésion à l’Action française : son positivisme et son naturalisme, d'ailleurs partiels, n’ont jamais constitué des articles de foi pour les militants. Il ne fonde pas sa doctrine politique sur des conceptions philosophiques morales ou religieuses. On peut critiquer tel ou tel point de sa pensée mais non la rejeter en bloc. En [[1919]], dans la nouvelle version d’''[[Anthinéa]]'', il supprime un chapitre pour ne pas heurter les catholiques. Il affirme que l'Action française a contribué à ramener à la foi de nombreux françaisFrançais : dès [[1913]], [[Bernard de Vesins]] a établi une liste de militants et abonnés entrés dans les ordres<ref>{{harvsp|Giocanti|2006|p=332}}.</ref>, tel André Sortais qui devient abbé général des cisterciens réformés<ref>Dom Oury, ''Dom Sortais'', Solesmes, 1975.</ref>, afin d'illustrer le fait que le mouvement maurrassien fut une pépinière pour l’Église.
 
Sous [[Pie XII]], la condamnation est levée ; il est sans doute pris en compte que si Maurras avait été véritablement pleinement païen, sa rébellion aurait été plus totale et sa vindicte antichrétienne aurait trouvé de quoi se nourrir<ref name="gio330"/>. Les tractations ont commencé sous Pie XI qui ne rejèterejette pas Maurras et lui écrit même lorsqu'il est emprisonné.
 
=== Lignes directrices de la politique d'Action française ===
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Les maurrassiens sont impressionnés par la capacité du fascisme à mettre fin au désordre démocratique libéral<ref name="huguenin426" />. [[Léon Daudet]] affirme, évoquant le fascisme italien, que {{Citation|l'Action française, elle aussi, s'emparerait du pouvoir par la force, et que l'épuration faite par les fascistes ne serait rien à côté de ce dont la France serait témoin alors<ref name="A157" group="A">{{p.|157}}.</ref>}}.
 
Sur le plan idéologique, la [[dictature]] fasciste italienne est initialement perçue positivement par l'Action française car elle ménage la royauté, réconcilie la papauté et l'État italien et possède une dimension hiérarchique, antiparlementaire et anti-socialiste<ref name="A157" group="A" />. Cependant Maurras met en garde contre une trop grande admiration de Mussolini et sa position évolue avec l'évolution du fascisme : Commecomme Massis, Maurras s'inquiéte des lois scolaires du fascisme<ref>[[Pierre Debray-Ritzen|Pierre Debray]], « Maurras et le fascisme », ''[[Cahiers Charles Maurras]]'' {{numéro}}2, septembre 1960.</ref>. Quand en 1932, Mussolini déclare qu'{{Citation|en dehors de l'État, rien de ce qui est humain ou spirituel n'a une valeur quelconque}}, Maurras dénonce une conception aux antipodes de sa pensée : rappelant le double impératif de {{Citation|fortifier l'État}} et d'{{Citation|assurer la liberté des groupes sociaux intermédiaires}}, il réaffirme combien les partisans du nationalisme intégral ne sont pas étatistes<ref>Charles Maurras, ''L'Action française'', 12 juin 1932.</ref>{{Refins}}.
 
Sur le plan de la politique extérieure, Maurras prône face au péril allemand une union latine englobant la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal<ref name="huguenin427">[[François Huguenin]], ''L'Action française'', éd. Perrin, septembre 2011, {{p.|427}}.</ref>. Selon Huguenin, en 1935, Maurras s'oppose aux sanctions contre le régime fasciste pour empêcher de pousser Mussolini à s'allier avec Hitler<ref name="huguenin427" />. Maurras essaie de détourner [[Benito Mussolini|Mussolini]] de l'alliance avec Hitler et il dénonce le choix de la complaisance pour l'alliance avec l'Allemagne : la {{Citation|supériorité générique}} qu’invoque l’hitlérisme se formule {{Citation|par rapport à ce que l’on appelle les races latines et (comme il n’y a pas de race latine) sur ce qu’il faut appeler l’esprit latin. Mussolini doit savoir cela aussi bien que nous, il l’oublie, il veut l’oublier. Mais l’oubli se paie cher L’erreur.}}<ref group="D" name="ref_auto_2">p. 388.</ref>.
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Tout en relevant qu'{{citation|à leur époque, ni la ligue ni son maître à penser, Charles Maurras, ne furent classés à « l'extrême droite}}, [[Jean-Yves Camus]] et [[Nicolas Lebourg]] estiment que l'AF relève bien de celle-ci {{citation|par sa condamnation sans appel de la démocratie, par son utopie de l'édification d'une communauté organique, par sa définition exclusiviste de l'appartenance à la Nation, par un antisémitisme farouche qui trouve son aboutissement dans le [[Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy|statut des juifs]] mis en œuvre par le gouvernement de Vichy (1940) et rédigé par un maurrassien, le garde des Sceaux [[Raphaël Alibert]]. Mais l'Action française et Maurras ont une influence, et une postérité, bien au-delà de l'extrême droite}}<ref name="CamusLebourg2015">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Yves Camus]] |auteur2=[[Nicolas Lebourg]] |titre=Les Droites extrêmes en Europe |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]] |année=2015 |pages totales=320 |isbn=978-2-02-109086-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JgTICgAAQBAJ&q=Princes}}.</ref>.
 
* L'AF s'oppose à l'Union européenne qu'elle décrit comme d'esprit unitariste et utopique. Ainsi, selon ses termes, {{citation|l'UE aurait mis en place un système fédéraliste centralisateur}}, un transfert de souveraineté des nations aux instances européennes. L'absence de régulation par l'État des nouveaux flux et réseaux générés par la [[mondialisation]] semble constituer un problème pour l'Action française même si elle souligne que {{citation|les flux économiques et financiers ont toujours existé, et qu'aucune souveraineté politique n'a jamais rejeté absolument les échanges.}} Face à la crise économique et financière, l'Action française définit dix axes de « salut national » autant de pistes qu'elle juge nécessaires à la France pour une sortie prochaine de cette crise qui est {{citation|avant tout intellectuelle et morale}} selon elle{{refnec}}. Pour l'historien Christophe Le Dréau, dans un article publié en 2009, l'Action française {{citation|trouve, depuis 1992, un nouvel élan de vigueur dans le combat [[Souverainisme|souverainiste]] et sa participation est loin d’être symbolique et anecdotique}}<ref>{{Article|auteur1=Christophe Le Dréau|titre=L’Alliance pour la souveraineté de la France et l’émergence du militantisme souverainiste (1997-2002)|périodique=Cahiers de l'IRICE|numéro=2|volume=4|date=2009|pages=129-146|lire en ligne=http://irice.univ-paris1.fr/spip.php?article520|doi=10.3917/lci.004.0129| issn=1967-2713 }}.</ref>.
* {{référence nécessaire|Opposée au « système des partis », l'Action française place les intérêts nationaux au-dessus de tout intérêt individuel. De fait, héritière des idées de Charles Maurras, l'Action française reste antiparlementaire. Cependant, sur son site officiel, elle souligne qu'{{citation|elle ne saurait se désintéresser des élections, présidentielle et législatives, de 2012, qui, en façonnant l’équilibre politique des cinq années suivantes, conditionneront en grande partie l’avenir du pays.}} L'Action française a déclaré souhaiter, dans le cadre de cette élection de 2012, se déterminer en fonction de l'écho de leurs propositions chez tous les candidats déclarés après les leur avoir envoyées.|date=24 jan 2023}} Lors de la [[Primaire française de la droite et du centre de 2016|primaire de la droite et du centre de 2016]], plusieurs militants de l'AF soutiennent la candidature de [[Jean-Frédéric Poisson]]. Lors de l'[[Élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle de 2022]], une part des militants de l'AF s'investit pour la candidature d'[[Éric Zemmour]]<ref name=":9" />.
* La position de l'AF vis-à-vis du [[Front national (parti français)|Front national]] semble ambigüe. Ainsi, [[Pierre Pujo]], directeur de l′''Action française 2000'' jusqu'à sa mort en {{date-|novembre 2007}}, soutient la candidature de [[Jean-Pierre Chevènement]]<ref>{{Article | périodique = Temps réel | url = http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20071110.OBS4104/deces-d-un-dirigeant-historique-de-l-action-francaise.html | titre = Décès d'un dirigeant historique de l'Action française | éditeur = [[Le Nouvel Observateur]] | date = 22 juin 2008}}.</ref> à l'[[Élection présidentielle française de 2002 |élection présidentielle de 2002]] {{référence nécessaire|tandis qu'il exprime sa sympathie pour [[Jean-Marie Le Pen]] dans son dernier éditorial, pour l'[[Élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle de 2007]].|date=24 jan 2023}} En 2016, [[Marion Maréchal]] est présente lors du colloque annuel de l'AF. Lors de la campagne pour l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]], des militants de l'AF militent pour le FN<ref name=":9" />.
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Le 10 mai 2023, dans un contexte de polémique autour des rassemblements d'extrême droite après une manifestation du [[Affaire Sébastien Deyzieu|Comité du 9-Mai]], la [[Préfecture de police (Paris)|préfecture de police]] de Paris interdit un colloque intitulé « La France en danger » et une [[Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme#Défilés de l'extrême droite|manifestation pour la fête de Jeanne d'Arc]] organisés par l'AF et prévus le 13 et le 14 mai. L'AF envoie auprès du tribunal administratif deux référés libertés (un pour chaque événement) afin de se défendre juridiquement<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Paris : cinq rassemblements d'extrême droite et d'ultradroite interdits samedi et dimanche |url=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/extreme-droite-la-prefecture-de-police-de-paris-interdit-le-colloque-organise-par-action-francaise-samedi_5822162.html |accès url=libre |site=Franceinfo |date=2023-05-12 |consulté le=2023-05-14}}</ref>. Le 13 mai, le tribunal suspend les interdictions du colloque et du défilé de l'AF, estimant que l'arrêté de la préfecture de police {{Citation|porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester}}. L'État est condamné à verser {{Nombre|1500|euros}} à l'Action française<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Vincent Vantighem |auteur2=Fanny Rocher |titre=Ultradroite: la justice suspend l'interdiction de la manifestation de l'Action française prévue dimanche à Paris |url=https://www.bfmtv.com/police-justice/ultradroite-le-tribunal-administratif-suspend-l-interdiction-de-la-manifestation-de-l-action-francaise_AN-202305130384.html |accès url=libre |site=BFMTV |date=13/05/2023 |consulté le=2023-05-14}}</ref>. Le colloque du 13 mai reçoit notamment [[Bernard Lugan]], [[Jean Messiha]], [[Jean-Frédéric Poisson]] et [[Joachim Murat (1973)|Joachim Murat]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Antoine |nom=Perraud |titre=Au « colloque » de l’Action française : un après-midi dans la gueule du monstre |url=https://www.mediapart.fr/journal/politique/140523/au-colloque-de-l-action-francaise-un-apres-midi-dans-la-gueule-du-monstre |accès url=payant |site=Mediapart |date=14 mai 2023 |consulté le=2023-05-15}}</ref>. 200 manifestants se rendent à proximité du colloque afin de protester contre l'extrême droite. La manifestation regroupe des militants et syndicalistes issus de la [[Confédération générale du travail]], de [[La France insoumise]], d'[[Europe Écologie Les Verts]], de [[Jeune Garde Antifasciste]], du [[Nouveau Parti anticapitaliste]], de la [[Confédération nationale du travail (France)|Confédération nationale du travail]], de [[Génération.s]] et de la [[Mouvance autonome en France|mouvance autonome]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Mathieu |nom=Magnaudeix |titre=À la manifestation parisienne contre l’Action française, les inquiétudes de la gauche sur ce fascisme qui rampe |url=https://www.mediapart.fr/journal/france/130523/la-manifestation-parisienne-contre-l-action-francaise-les-inquietudes-de-la-gauche-sur-ce-fascisme-qui-ram |accès url=payant |site=Mediapart |date=13 mai 2023 |consulté le=2023-05-14}}</ref>. Le 14 mai, le défilé de la fête de Jeanne d'Arc organisé par l'AF réunit environ 500 personnes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Environ 500 personnes à la manifestation finalement autorisée de l’Action française |url=https://www.nouvelobs.com/politique/20230514.OBS73312/environ-500-personnes-a-la-manifestation-finalement-autorisee-de-l-action-francaise.html |accès url=libre |site=L'Obs |date=2023-05-14 |consulté le=2023-05-14}}</ref>.
 
Le 9 mars [[2024]] l’Actionla section vendéenne de l'Action française revendique l'action de vandalisme survenue le 8 mars 2024 sur la statue de [[Simone Veil]] à [[La Roche-sur-Yon]] pour manifester leur hostilité à l’interruption volontaire de grossesse venant d'être inscrite dans la constitution<ref>{{Article|langue=fr|titre=IVG : une statue de Simone Veil vandalisée à La Roche-sur-Yon, l’Action française revendique|périodique=Le Monde.fr|date=2024-03-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/09/ivg-une-statue-de-simone-veil-vandalisee-a-la-roche-sur-yon-l-action-francaise-revendique_6221058_3224.html|consulté le=2024-03-09}}</ref>. Le bureau national du mouvement réprouve ensuite une action jugée « contre-productive, cette violence symbolique qui s'ajoute à la violence réelle de l'avortement quasi industriel, qui ne sert pas plus notre mouvement qu'il ne sert la lutte pour la défense de la vie menée par de nombreuses associations sans relâche depuis des années »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Statue de Simone Veil dégradée : l'Action française désavoue l'acte anti-IVG revendiqué par l'une de ses sections locales |url=https://www.lefigaro.fr/nantes/statue-de-simone-vieil-degradee-l-action-francaise-desavoue-l-acte-anti-ivg-revendique-par-l-une-de-ses-sections-locales-20240311 |site=Le Figaro |date=2024-03-11 |consulté le=2024-08-12}}</ref>.
 
Le 24 juin 2024, le [[philosophe]] et [[Liste des membres de l'Académie française|académicien]] [[Alain Finkielkraut]] annule sa conférence à l'Action française, dans le contexte du premier tour des [[Élections législatives françaises de 2024|élections législatives anticipées]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Simon |nom=Blin |titre=Alain Finkielkraut annule sa conférence à l’Action française |url=https://www.liberation.fr/idees-et-debats/alain-finkielkraut-annule-sa-conference-a-laction-francaise-20240624_XCSTCMLTFFAN5HICBWVLUHSPBQ/ |site=Libération |consulté le=2024-08-12}}</ref>.
 
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