« Philaretos Brakhamios » : différence entre les versions

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'''Philaretos''' (francisé en '''Philarète''') '''Brakhamios''' (ou '''Vahram''') (en [[arménien]] ''Փիլարտոս Վարաժնունի'' ; en [[grec médiéval|grec]] ''Φιλάρετος Βραχάμιος'') est un homme politique et un militaire [[Arménie|arméno]]-[[empire byzantin|byzantin]] du {{s|XI|e}}. Après la [[bataille de Manzikert]] en [[1071]] et alors que les [[Seldjoukides]] déferlent sur l'[[Anatolie]], Philarète parvient à se maintenir en [[Cilicie]], en [[Euphratèse]] et à [[Antioche]]. Personnage controversé, il y établit une principauté autonome jusque dans les [[années 1080]], posant ainsi les bases du futur [[royaume arménien de Cilicie]], avant de perdre ses territoires les uns après les autres.
 
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Philarète Brakhamios est issu d'une [[Noblesse arménienne|famille noble arménienne]] (les [[Varažnouni]], originaires du [[Vaspourakan]]) entrée au service de [[empire byzantin|Byzance]] au {{s|X|e}}<ref name="Dédéyan 336">{{Harvsp|Dédéyan|2007|p=336}}.</ref>, et qui semble s'être rapidement intégrée : Philarète est décrit comme étant grec de [[grec médiéval|langue]], de coutumes et de religion<ref>{{en}} Nina G. Garsoïan, « The problem of Armenian integration into the Byzantine Empire », dans Hélène Ahrweiler et Angeliki E. Laiou (dir.), ''Studies on the internal diaspora of the Byzantine Empire'', Harvard University Press, Cambridge, 1998 {{ISBN|978-0-88402-247-3}}, {{p.}}103.</ref> ; il est en effet [[Concile de Chalcédoine|chalcédonien]]<ref name="Dédéyan 316">{{Harvsp|Dédéyan|2007|p=316}}.</ref>.
 
Philarète grimpeaccède uneprogressivement àaux uneplus leshauts marcheséchelons de la [[institutions de l'Empire byzantin|hiérarchie byzantine]] : il est tour à tour [[curopalate]], [[stratopédarque]] des [[Anatoliques]], ''doux'' d'[[Antioche]], [[domestique des Scholes|domestique des Scholes d'Orient]], voire peut-être [[Sébaste (titre)|sébaste]]<ref>{{en}} Nina G. Garsoïan, ''op. cit.'', {{p.}}65.</ref>. Il sert loyalement l'Empire sous [[Romain IV Diogène]]<ref name="Dédéyan 316"/>, jusqu'à la [[bataille de Manzikert]] en [[1071]].
 
== Invasions seldjoukides et autonomie ==
[[Fichier:Map States Philaretos Brakhamios-fr.svg|thumb|upright=1.5|Les domaines de Philaretos Brakhamios.]]
LaLes conséquences de la défaite byzantine de [[1071]] ouvreouvrent les portes de l'[[Anatolie]] aux [[Seldjoukides]] d'[[Alp Arslan]]. Philarète réunit alors les garnisons de la frontière orientale, comptant de nombreux [[Arméniens]], avec l'aide notamment de [[Gabriel de Malatya|Gabriel]] à [[Malatya|Mélitène]] et de [[Basile Apokapès]] à [[Şanlıurfa|Édesse]]. La longue résistance qu'il mène conduit à la constitution d'un réduit sous autorité nominale byzantine<ref name="Dédéyan 317">{{Harvsp|Dédéyan|2007|p=317}}.</ref>. Cette principauté autonome s'étend jusqu'à couvrir la [[Cilicie]] (avec notamment [[Tarse (ville)|Tarse]], [[Mopsueste]] et [[Anazarbe]]), [[Antioche]], l'[[Euphratèse]] et la corne sud-ouest de la [[royaume d'Arménie|Grande-Arménie]], ainsi que temporairement la [[Cappadoce]] orientale et [[Chypre (pays)|Chypre]]<ref name="Dédéyan 336"/>.
 
SousDurant le règne de l'empereur [[Michel VII Doukas|Michel VII]], Philarète doit faire face à l'opposition de certains de ses compatriotes (qui, eux, relèvent de l'[[Église apostolique arménienne]]), tels Apelgharip [[Arçrouni]] et Vasak Pahlavouni, et sans doute Tornik de Sassoun<ref name="Dédéyan 316"/>. Ses relations avec [[Constantinople]] ne s'améliorent qu'à partir de [[1078]], sous [[Nicéphore III Botaniatès]] qui reconnaît officiellement<ref name="Dédéyan 337">{{Harvsp|Dédéyan|2007|p=337}}.</ref> son gouvernement autonome de territoires coupés de l'Empire par les Seldjoukides<ref>[[Jean-Claude Cheynet]] (dir.), ''Le monde byzantin'', vol. II : ''L'Empire byzantin (641-1204)'', coll. « Nouvelle Clio — L'histoire et ses problèmes », Presses universitaires de France, Paris, 2006 {{ISBN|978-2-13-052007-8}}, {{p.}}49.</ref>.
 
Philarète intègre notamment dans ses troupes des mercenaires [[Vocabulaire des croisades#Terminologie pendant les croisades|francs]] (troupes de [[Roussel de Bailleul]], [[Hervé Frankopoulos]], ou encore [[Raimbaud (stratège)|Raimbaud]])<ref>{{en}} Christopher MacEvitt, ''The Crusades and the Christian World of the East — Rough tolerance'', University of Pennsylvania Press, Philadelphie, 2007 {{ISBN|978-0-8122-4050-4}}, {{p.}}66.</ref>.
 
== Défaites et mort ==
 
La principauté mise sur pied par Philarète n'est pourtant qu'éphémère<ref name="Dédéyan 336"/>, et ses territoires lui sont pris les uns après les autres, malgré même une conversion temporaire à l'[[islam]]<ref name="Dédéyan 317"/>. Antioche tombe, à cause de la trahison du fils de Philaretos, en [[1084]] aux mains de [[Süleyman Ier Shah|Süleyman {{Ier}}]], [[Sultanat de Roum|sultan de Roum]]<ref>Jean-Claude Cheynet (dir.), ''op. cit.'', {{p.}}51.</ref> ; en [[1086]] débute une offensive des [[Seldjoukides|Grands Seldjoukidesturque]]<ref name="Dédéyan 337"/>, qui prennents'emparent d'Édesse en [[1087]]<ref>Jean-Claude Cheynet (dir.), ''op. cit.'', {{p.}}433.</ref>.
 
Plusieurs de ses lieutenants parviennent toutefois à se maintenir, comme Gabriel, [[Thoros d'Édesse|Thoros]] et [[Basile le Voleur]] ; les [[Roupénides]] se retranchent quant à eux dans les montagnes ciliciennes et constituent un embryon du futur [[royaume arménien de Cilicie]], àque l'originesa duquelprincipauté Philarètea se situe ainsi involontairementpréfiguré<ref name="Dédéyan 317"/>.
 
LaLes dateHistoriens des'opposent sur la mortdate de Philarètesa n'est pas certaine : simort, son nom disparaîtayant disparu des sources en [[1086]], : [[Gérard Dédéyan]] fixe la fixedate de sa mort en [[1090]], et [[Jean-Claude Cheynet]] en [[1092]]<ref>Gérard Dédéyan, « Les princes arméniens de l'Euphratèse et l'Empire byzantin (fin {{sp-|XI|e|-milieu|XII|e}}) », dans Collectif, ''L'Arménie et Byzance'', Publications de la Sorbonne, Paris, 1996 {{ISBN|978-2859443009}}, {{p.}}79-88.</ref> et [[Jean-Claude Cheynet|Cheynet]] en [[1092]]{{,}}<ref>Jean-Claude Cheynet, « Les Arméniens de l'Empire en Orient de Constantin X à Alexis Comnène (1059-1081) », dans Collectif, ''L'Arménie et Byzance'', Publications de la Sorbonne, Paris, 1996 {{ISBN|978-2859443009}}, {{p.}}67-78.</ref>.
 
== Une personnalité controversée ==
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[[Catégorie:Royaume arménien de Cilicie]]
[[Catégorie:Usurpateur byzantin]]
[[Catégorie:Personnalité arménienne du XIe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité militaire du XIe siècle]]