« Charles Maurras » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
précision en raison du contenu de l'article
Balises : Suppression de références Éditeur visuel Vérification de modification (références) activé Vérification de modification (références) refusée (autre)
Ligne 8 :
'''Charles Maurras''', né le {{date-|20 avril 1868}} à [[Martigues]] ([[Bouches-du-Rhône]]) et mort le {{date-|16 novembre 1952}} à [[Quartier Saint-Symphorien de Tours|Saint-Symphorien-lès-Tours]] ([[Indre-et-Loire]]), est un [[journaliste]], [[Essai (littérature)|essayiste]], [[homme politique]] et [[poète]] [[France|français]].
 
Écrivain défenseur de la culture [[Provence|provençale]] appartenant au [[Félibrige]] et [[agnostique]] dans sa jeunesse, il se rapproche ensuite des milieux [[Catholicisme|catholiques]] et [[Affaire Dreyfus|antidreyfusards]]. Il dirige le journal ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action française]]'', fer de lance du [[Action française|mouvement homonyme]], d’inspiration [[Nationalisme|nationaliste]], fédéraliste et [[contre-révolution]]naire qui devient le principal mouvement intellectuel et politique d'[[extrême droite en France|extrême droite]] sous la [[Troisième République (France)|Troisième République]].
 
Sa penséeIl prône un changement de régime en faveur d'une monarchie capablefondée de dirigersur une politiquevision réaliste des étrangèrerelations anti-allemandeinternationales. Sa doctrine prône une [[Monarchisme en France|monarchie héréditaire]], tout en se réclamant [[Antisémitisme d'État|antisémite d'État]], et [[Xénophobie|xénophobe]].
 
Bien qu'[[Antigermanisme|antigermanique]]anti-allemand, il soutient Pétain sous Vichy, et l'instauration d'une [[Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy|législation antisémite]]. Poursuivant la publication de ''L'Action française'' sous l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation allemande]], il réclame l'exécution de [[Résistance intérieure française|résistants]]. Arrêté à la [[Libération de la France|Libération]], il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la [[Indignité nationale|dégradation nationale]] en raison de ses articles. Il est gracié pour raisons de santé en {{date-|mars 1952}}.
 
Élu à l'[[Académie française]] le {{date-|9 juin 1938}}, sa condamnation à la [[Indignité nationale|dégradation nationale]] entraîne automatiquement sa radiation de l’[[Institut de France]].
 
Son parcours et sa pensée jouent un rôle essentiel dansau les courantssein de pensée dela [[Droite (politique)|droite]] et d'de[[Extrême droite en France|l'extrême droite]] en France. Il a influencé notamment De Gaulle, mais aussi la droite nationaliste.
 
== Biographie ==
Ligne 22 :
[[Fichier:Charles Maurras 1877.jpg|vignette|gauche|redresse|Charles Maurras en 1877.]]En [[1868]], le 20 avril, naît à [[Martigues]], au 13 quai Saint-Sébastien, Charles Marie Photius Maurras, en [[Provence]]. Il est le second fils de Jean Aristide Maurras (1811-1874), [[Receveur (impôt)|percepteur]], ayant des convictions libérales, et de Marie-Pélagie Garnier (1836-1922), profondément catholique<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>. Quelques mois avant la naissance de Charles, ils ont perdu leur premier fils, Romain, âgé de deux ans<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>.
 
La famille Maurras s'est installée à Martigues au {{s-|XVII}} ; elle était originaire du pays ''gavot'' (Haut-Var), au sud de [[Gréoux-les-Bains|Gréoux]], près de [[Saint-Julien (Var)|Saint-Julien-le-Montagnier]]<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>.. En [[1873]], Charles est mis à l'école communale . Le 3 janvier [[1874]], il devient orphelin de père<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>. À six ans, Charles part vivre avec sa mère et son petit frère à [[Aix-en-Provence]]<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>.
 
À quatorze ans, la [[surdité]] dont il est soudainement atteint, dégrade aussi ses capacités vocales. Désespéré, le jeune Charles voit s'effondrer tous ses projets, dont celui d'entrer à l'[[École navale]] comme le père de sa mère. L'abbé [[Jean-Baptiste Penon]] donne des cours particuliers au jeune Charles, ce qui lui permet de revenir parfois au [[collège]]<ref name=":0">Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Collection dirigée par Patrick Weil. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 172</ref>.
Ligne 41 :
Il dit être troublé par la philosophie kantienne de la connaissance tout en admirant saint Thomas. Mais son [[agnosticisme]] se renforce<ref name="G61-62" group="G">{{p.|61-62}}.</ref>. Il est alors fortement influencé par la méthode [[Positivisme|positiviste]] <ref group="G" name="G61-62"/>.
 
En [[1886]], Maurras découvre [[Frédéric Mistral]]. Il rêve de constituer une anthologie de poésie et de prose provençales et commence un travail de documentation dans ce but<ref name="G65-67" group="G">{{p.|65-67}}.</ref>. Le 23 décembre 1887, il entre au quotidien catholique ''[[L'Observateur français]]'' dont il deviendra secrétaire de rédaction en 1888. Très vite, le jeune homme rencontre des [[Félibrige|félibres]] comme [[Paul Arène]] et [[Albert Tournier]]<ref group="G" name="G65-67" >{{p.|65-67}}.</ref>.
 
En [[1888]], il obtient le prix du Félibrige pour un éloge du poète provençal [[Théodore Aubanel]]<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 176</ref>. Il devient membre de cette académie qui s’est fixé comme objectif la restauration de la [[Occitan|langue]] et de la [[Occitanie (région administrative)|culture d’oc]]. Durant l’été de la même année, il fait la connaissance de son compatriote Frédéric Mistral, puis, en décembre, du [[Lorraine|Lorrain]] [[Maurice Barrès]].