« Charles Maurras » : différence entre les versions

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Maurras est un adversaire de la [[Centralisation (histoire)|centralisation]] née de la Révolution française et de l'époque napoléonienne<ref name=":3" />. Il estime en effet que cette centralisation, qui a pour conséquence l’[[étatisme]] et la [[bureaucratie]], est inhérente au régime républicain. Il affirme que les [[république]]s ne durent que par la centralisation, seules les monarchies étant assez fortes pour [[Décentralisation|décentraliser]]<ref name=":3" />.
 
Charles Maurras valorise la vie locale comme la condition du civisme. C'est par la décentralisation et par la défense des traditions locales que doit s'effectuer le passage d'un nationalisme jacobin, égalitariste et étatiste, à un nationalisme décentralisé appuyé sur les diversités de la nation française. Pour Maurras, il ne s'agit pas de faire revivre les [[Liste des provinces de France|provinces]] de l'[[Ancien Régime]], car leur découpage a varié d'un siècle à l'autre par l'effet des traités, des donations, des mariages, des coutumes du droit féodal, mais de réfléchir au projet de création de régions épousant les désirs de la nature, ses vœux, ses tendances. Maurras prône la décentralisation monarchique comme solution aux problèmes posés par la centralisation républicaine<ref>Motte, Martin. « Mistral-Maurras : les enjeux d’une filiation ». Maurrassisme et littérature. Volume IV, édité par Michel Leymarie et al., Presses universitaires du Septentrion, 2012, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.48914.</ref>. Selon lui, la décentralisation garantit les libertés et renforce la cohésion sociale. Elle devrait donner plus de pouvoir aux provinces et aux communes<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 223</ref>.
 
"Les communes et les régions « obtiendr[aient] progressivement l’autonomie, en tout ce qui touche leurs affaires particulières, sans engager l’intérêt national ; de grands conseils provinciaux, sous le contrôle, supérieur mais éloigné, de l’État, concourr[aient]
au réveil et à la renaissance du corps entier de la patrie que la politique jacobine a diminué » <ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 223</ref>.
 
Les provinces, dotées d'une autonomie administrative et fiscale, seraient chargées de gérer directement les affaires locales telles que l'éducation, les infrastructures et les services sociaux. En matière de fiscalité, chaque province collecterait et gérerait une partie des impôts, garantissant ainsi que les ressources locales. Les provinces auraient également pour mission de promouvoir le développement économique local, de préserver les traditions culturelles, ce qui permettrait une gestion plus adaptée aux spécificités de chaque territoire. Maurras voit dans cette décentralisation un moyen de revitaliser les communautés locales et de redonner du pouvoir aux citoyens<ref>Joly, Laurent. Naissance de l’Action française: Maurice Barrès, Charles Maurras et l’extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle. Paris: Bernard Grasset, 2015, p. 223</ref><ref>Motte, Martin. « Mistral-Maurras : les enjeux d’une filiation ». Maurrassisme et littérature. Volume IV, édité par Michel Leymarie et al., Presses universitaires du Septentrion, 2012, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.48914.</ref>. Cette forte décentralisation doit également permettre de limiter le pouvoir du roi. Les institutions elles-mêmes l'empêchent de se mêler des affaires courantes.
 
=== Autorité ===