Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group

L'Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (Ecomog), ou « Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la Cédéao », aussi appelé les « Casques Blancs » en référence aux Casques Bleus de l’ONU, est un groupe militaire d’intervention placé sous la direction de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il est destiné à l’origine à faire respecter les cessez-le-feu signés dans les pays membres de la Cédéao.

ECOMOG
Image illustrative de l’article Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group
Carte des États membres de l'ECOMOG en 2005

Création 1990
Pays Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
Type Force multinationale
Rôle Maintien de la Paix
Effectif 20 000 soldats
Guerres Guerre civile du Liberia
Guerre civile de Sierra Leone
Guerre civile de Guinée-Bissau
MISMA

Historique et objectifs

modifier
 
Un soldat nigérian de l’Ecomog à Monrovia (Liberia) en 1997.

C’est lors de la guerre civile du Liberia que la Cédéao décida la création, en 1990, d’un groupe de supervision du cessez-le-feu.

Ce groupe intervint également lors de la guerre civile de Sierra Leone et en Guinée-Bissau.

En 1999, la Cédéao décida d’en faire un groupe permanent, avec les objectifs suivants :

  • observer et superviser les cessez-le-feu ;
  • maintenir et construire la paix ;
  • effectuer des interventions humanitaires ;
  • effectuer des déploiements préventifs ;
  • désarmer et démobiliser les forces armées non régulières.

En 2004, l’Ecomog est remplacée par la force en attente de la Cédéao (FAC), alors composée de militaires, policiers et civils.

Les interventions

modifier

L’Ecomog est intervenu dans plusieurs conflits armés de l’Afrique de l’Ouest, principalement dans le cadre d’un maintien de la paix :

Composition

modifier

À l’origine, l’Ecomog était composé d’une centaine de soldats, avec une majorité de Nigérians. En raison de la violence et de l’étendue de la guerre civile du Liberia, l’effectif des troupes de l’Ecomog a augmenté jusqu’à 20 000 soldats.

L’accord de 1999 fait de l’Ecomog une force permanente. Il prévoit une hausse de l’effectif à hauteur de celui d’une brigade.

Suivant les conflits, onze États membres de la Cédéao ont déjà fourni des contingents :

 

ainsi que 2 États non membres de la Cédéao :

 

Quelques lacunes

modifier

Malgré ses nombreuses interventions et réussites, cette force militaire connait des lacunes faute de stratégie, de moyens, de ressources humaines. Nombre de crises persistent dans la sous région. La crise malienne de 2012 illustre par exemple les nombreuses lacunes dont l’institution souffre encore aujourd’hui. Selon le directeur de l’École de maintien de la paix de Bamako, la Force en attente de la Cédéao n’est aujourd’hui pas davantage opérationnelle, contrairement à ce que laisse imaginer le cas gambien. Tout simplement parce qu’aucun fond dédié n’existe. « Peut-être que les menaces actuelles vont les pousser à envisager les choses sous un autre angle. Mais avoir du personnel formé, du matériel et des scénarios, ça ne suffit pas s’il manque les capacités financières et logistiques. »[réf. nécessaire]

La désorganisation de la hiérarchie militaire malienne et le désemparement de son commandement à la suite du coup d’État du , ont favorisé une avancée-éclair de la rébellion touarègue et précipité la prise des grandes villes du nord, composées essentiellement de Kidal, Gao et Tombouctou. Cette rébellion sera menée au départ par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) avec l’appui de groupes terroristes hétéroclites comme Ançar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la secte nigériane Boko Haram. À la suite d’une dissidence au sein d’AQMI, un autre groupe islamiste dénommé Mouvement pour l’unicité du Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) verra le jour. Les objectifs divergents poursuivis par les différents groupes compliqueront davantage la situation dans le nord du Mali. Accusé d’être trop laïc aux yeux de ses frères d’armes des premières heures, le MNLA sera finalement chassé du nord du Mali. Ainsi, « chassés de Tombouctou, écrasés à Gao, les rebelles touaregs voient les islamistes d’Ançar Dine et leurs alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) prendre la direction des opérations dans le Nord ».

La crise malienne donne l’occasion aux armées ouest-africaines de démontrer leur puissance en allant au secours d’un pays frère. Ces armées dont certaines sont passées maîtres dans l’art de réprimer leurs peuples brillent encore une fois par leur incompétence, leur désorganisation et leur manque de moyens

Les Casques blancs, également appelés « soldats de la Cédéao », peuvent être chargés de jouer des rôles déterminants dans le maintien de la paix en Afrique particulièrement en Afrique de l'Ouest. Leurs objectifs sont multiples: superviser les cessez-le-feu, maintenir et construire la paix, effectuer des déploiements préventifs ou désarmer les forces armées non régulières. Mais aussi : surveiller l'application d'un cessez-le-feu, faire régner l'ordre ou le maintien de la paix, protéger les populations civiles, former une police régionale ou une police locale pour garantir la sécurité, désarmer et démobiliser des combattants, effectuer des déploiements préventifs, déminer certaines zones, assurer le maintien des droits humains.

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
  1. Sesay, Amadu., Post-war regimes and state reconstruction in Liberia and Sierra Leone, Council for the Development of Social Science Research in Africa, (ISBN 9782869784130 et 2869784139, OCLC 646849422, lire en ligne)
  2. « Les forces de la Cédéao, solution fragile à la crise gambienne », sur France 24, (consulté le )
  3. « Le Conseil de sécurité de l’ONU autorise le déploiement d’une force internationale au Mali », Zone Militaire, (consulté le )