Aller au contenu

« Procédé Krupp-Renn » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Borvan53 (discuter | contributions)
→‎Évolutions : +compl & refs ferronickel
Borvan53 (discuter | contributions)
 
(145 versions intermédiaires par 35 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{En-tête label|AdQ|année=2022}}
[[image:Krupp-Renn Furnaces Essen-Borbeck.png|thumb|upright=1.4|Vue des six fours rotatifs de l'usine de réduction directe d'Essen-Borbeck, vers 1964.]]
[[Image:Krupp-Renn Furnaces Essen-Borbeck.png|vignette|redresse=1.4|alt=Photo noir et blanc de 6 fours.|Vue des six fours rotatifs de l'usine de réduction directe d'[[Borbeck-Mitte|Essen-Borbeck]], vers 1964.]]


Le '''procédé Krupp-Renn''' est un procédé [[sidérurgie|sidérurgique]] de [[réduction directe]] utilisé pendant les années 1930 à 1970. Fondé sur l'utilisation d'un four rotatif, il s'agit d'un des rares procédés de réduction directe ayant connu un succès technique et commercial dans le monde.
Le '''procédé Krupp-Renn''' est un procédé [[sidérurgie|sidérurgique]] de [[réduction directe]] utilisé pendant les [[années 1930]] à [[années 1970|1970]]. Fondé sur l'utilisation d'un [[Four à calcination#Fours rotatifs|four rotatif]], il s'agit d'un des rares procédés de réduction directe ayant connu un succès technique et commercial dans le monde.

À l'instar de la majorité des procédés de réduction directe, il est une alternative aux [[Haut fourneau|hauts fourneaux]], dont la rentabilité est pénalisée par la consommation de [[Coke (charbon)|coke]]. Consommant essentiellement de la [[houille]], le procédé Krupp-Renn a la particularité de réaliser une [[fusion (métallurgie)|fusion]] partielle de la charge enfournée. Ainsi, il est approprié au traitement des [[Minerai de fer|minerais pauvres]] ou [[Fusibilité|infusibles]], car leur [[gangue]] génère un [[Laitier (métallurgie)|laitier]] protecteur et facile à séparer du fer. Il produit des nodules de [[minerai de fer préréduit]], les ''{{lang|de|Luppen}}'', qui peuvent être facilement [[Fusion (métallurgie)|refondus]].

Les premiers fours industriels apparaissent au cours des années 1930, dans l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] puis dans l'[[empire du Japon]]. Dans les années 1950, quelques usines neuves sont construites, notamment en [[Tchécoslovaquie]] et en [[Allemagne de l'Ouest]]. Le procédé est abandonné au début des {{nobr|années 1970}}, non sans avoir engendré quelques variantes.

Peu productif, difficile à maîtriser et pertinent uniquement avec des minerais particuliers, le procédé ne survit plus, au début du {{s-|XXI}}, qu'au [[Japon]] où, sous une forme modernisée, il permet la production de [[ferronickel]].


== Histoire ==
== Histoire ==


=== Mise au point ===
Le principe de la réduction directe du minerai de fer par un brassage à haute température de poudre de minerai mélangée avec du charbon, avec un peu de [[calcaire]] pour diminuer l'[[acide|acidité]] du minerai, a été testé dès la fin du {{s-|XIX}}. On peut notamment relever le procédé de réduction directe de [[Carl Wilhelm Siemens]]<ref>{{ouvrage |langue= en |prénom1= Alexander Lyman |nom1= Holley
|titre= Siemens' direct process of making wrought iron from ore, in a rotating gas furnace |année= 1877 |pages totales= 21}}</ref>, utilisé de manière épisodique aux [[États-Unis]] et au [[Royaume-Uni]] dans les années 1880. Ce procédé est fondé sur l'utilisation d'un court tambour de {{unité|3|m}} de diamètre et autant de long, d'axe horizontal, où sont insufflés des gaz préchauffés par deux régénérateurs<ref>{{ouvrage |langue= en |prénom1= William Henry |nom1= Greenwood |titre= Steel and Iron |sous-titre= Comprising the practice and theory of the several methods pursued in their manufacture, and of their treatment in the rolling mills, the forge, and the foundry |année= 1884 |pages totales= 546 |isbn= 1110386451 |passage= 213-217 |lire en ligne= http://archive.org/details/steelironcompris00greerich}}</ref>. Le procédé évolue ensuite vers un long four tubulaire rotatif, inspiré de ceux utilisés en cimenterie, comme dans le procédé Basset, développé dans les années 1930<ref>{{pdf}} {{ouvrage |prénom1= Jacques |nom1= Corbion |préface= Yvon Lamy |titre= Le savoir… fer — Glossaire du haut-fourneau |sous-titre= Le langage… (savoureux, parfois) des hommes du fer et de la zone fonte, du mineur au… cokier d'hier et d'aujourd'hui |passage= 3613 |édition= 5 |référence= Référence:Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau (Jacques Corbion) |année= 2003 |passage= Procédé Basset |lire en ligne= http://savoir.fer.free.fr/pGLO/5e_ed/V_pdf/P/pouv-proe-rM.pdf}}</ref>.


Le principe de la [[réduction directe]] du [[minerai de fer]] par un brassage à haute température de poudre de minerai mélangée avec du [[Houille|charbon]], avec un peu de [[calcaire]] pour diminuer l'[[acide|acidité]] du minerai, a été testé dès la fin du {{s-|XIX}}. On peut notamment relever le procédé de réduction directe de [[Carl Wilhelm Siemens]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alexander Lyman |nom1=Holley |titre=Siemens' direct process of making wrought iron from ore, in a rotating gas furnace |éditeur= |année=1877 |pages totales=21 }}.</ref>, utilisé de manière épisodique aux [[États-Unis]] et au [[Royaume-Uni]] dans les [[années 1880]]. Ce procédé est fondé sur l'utilisation d'un court tambour de {{unité|3|m}} de diamètre et autant de long, d'axe horizontal, où sont insufflés des gaz préchauffés par deux régénérateurs<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=William Henry |nom1=Greenwood |titre=Steel and Iron |sous-titre=Comprising the practice and theory of the several methods pursued in their manufacture, and of their treatment in the rolling mills, the forge, and the foundry |éditeur= |année=1884 |pages totales=546 |passage=213-217 |isbn=1-110-38645-1 |lire en ligne=https://archive.org/details/steelironcompris00greerich}}.</ref>.
Le procédé mis au point par le [[Métallurgie|métallurgiste]] allemand Friedrich Johannsen ({{Date de naissance|17|9|1897}}-{{Date de décès|05|05|1983}})<ref>{{article |lang= de |titre= Friedrich Johannsen |auteur= Paul Funke |url= http://digisrv-1.biblio.etc.tu-bs.de:8080/docportal/servlets/MCRFileNodeServlet/DocPortal_derivate_00032363/Funke_Nachruf_Johannsen.pdf;jsessionid=B772551ED72019707C1CE01FCC3B2A5F |périodique= Jahrbuch der Braunschweigischen Wissenschaftlichen Gesellschaft |année= 1988 |passage= 253-254}}</ref> dans les [[années 1930]]<ref name=SovietEncyclopedia>{{ouvrage |lang= en |titre= The Great Soviet Encyclopedia |chapitre= Krupp-Renn Process |prénom1= E. N. |nom1= Iarkho |date= 1970-1979 |lire en ligne= http://encyclopedia2.thefreedictionary.com/Krupp-Renn+Process |numéro d'édition= 3}}</ref> est du même type. La première installation est essayée de 1931 à 1933, dans l'usine [[Krupp (entreprise)|Krupp]] de {{Lien |fr=Essen-Borbeck |lang=de |trad=Borbeck-Mitte}}, en [[Allemagne]]. Le procédé, baptisé « Krupp-Renn », fait référence à l'entreprise Krupp, qui l'a développé, et au ''{{lang|de|Rennfeuer}}'', qui désigne le [[bas fourneau]]<ref name=feasability>{{pdf}} {{ouvrage |lang= en |titre= Feasability of the Krupp-Renn process for treating lean iron ores of the Mesabi Range
|éditeur= U.S. Department of Commerce |mois= mai |année= 1964 |passage= 4-5 |lire en ligne= http://archive.org/details/feasabilityofkru00sout.pdf}}</ref>.


L'utilisation de four tubulaire rotatif en métallurgie, inspiré de ceux utilisés en cimenterie, suscite alors de nombreuses recherches. Le procédé Basset, développé dans les [[années 1930]], permet même de produire de la [[Fonte brute|fonte]] en fusion<ref>{{Ouvrage
Il y eut jusqu'à 38 fours en 1945 qui, quoiqu'ils ne totalisaient alors qu'une capacité de {{unité|1|Mt/an}}, ont été installés partout dans le monde<ref name=DirectReductionIllinois>{{pdf}} {{Ouvrage |langue=en
|prénom1= W. H. |nom1= Voskuil
|prénom1=Jacques
|nom1=Corbion
|prénom2= H. E. |nom2= Risser
|préface=Yvon Lamy
|titre= Economics Aspects of Direct Reduction of Iron Ore in Illinois
|titre=Le savoir… fer — Glossaire du haut-fourneau
|éditeur= Division of the Illinois Geological Survey |lieu= Urbana (Illinois)
|sous-titre=Le langage… (savoureux, parfois) des hommes du fer et de la zone fonte, du mineur au… cokier d'hier et d'aujourd'hui
|année= 1959
|éditeur=
|lire en ligne= http://library.isgs.uiuc.edu/Pubs/pdfs/circulars/c283.pdf}}</ref>. En Allemagne, le procédé avait été favorisé par la politique d'[[autarcie]] du régime [[Nazisme|nazi]], qui privilégiait l'utilisation des minerais de fer nationaux de mauvaise qualité, plutôt que la rentabilité<ref name=Spiegel>{{article |langue= de
|année=2003
|numéro d'édition=5
|passage={{§|Procédé Basset}}
|isbn=
|lire en ligne=http://savoir.fer.free.fr/pGLO/5e_ed/V_pdf/P/pouv-proe-rM.pdf
|format électronique=pdf
|référence=Référence:Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau (Jacques Corbion)
}}.</ref>. Le [[Métallurgie|métallurgiste]] allemand [[Friedrich Johannsen]], chef du département métallurgie à l'[[usine Gruson]] et professeur à l'[[Université de technologie de Clausthal|École des mines de Clausthal]]<ref name=FriedrichJohannsen>{{article |lang= de
|titre= Friedrich Johannsen : Nachruf
|prénom= Paul |nom= Funke
|année= 1988
|périodique= Jahrbuch 1988 der Braunschweigischen Wissenschaftlichen Gesellschaft
|passage= 253-254
|éditeur= Erich Goltze KG |lieu= [[Göttingen]]
|url= https://publikationsserver.tu-braunschweig.de/receive/dbbs_mods_00053962
|doi= 10.24355/dbbs.084-201309201345-0}}.</ref>, s'intéresse, dans les [[années 1920]], aux applications métallurgiques de ce type de four. Il dépose une série de [[brevet]]s relatifs au retrait des métaux volatils indésirables présents dans les matières premières sidérurgiques<ref>{{lien web
|titre= Liste de brevets de Friedrich Johannsen
|prénom1= Friedrich |nom1= Johannsen
|site= worldwide.espacenet.com |éditeur= [[Office européen des brevets]]
|url= https://worldwide.espacenet.com/patent/search/family/039060668/publication/ES197951A1?q=nftxt%20%3D%20%22Johannsen%20Friedrich%22%20OR%20nftxt%20%3D%20%22Friedrich%20Johannsen%22
|consulté le= 28-01-2021}}.</ref>.

Dans les années 1930, Johannsen commence à mettre au point la production de fer par réduction directe. La première installation est essayée de 1931 à 1933, dans l'usine Gruson à [[Magdebourg]]<ref name=SovietEncyclopedia>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=E. N. |nom1=Iarkho |titre=The Great Soviet Encyclopedia |éditeur= |date=1970-1979 |numéro d'édition=3 |isbn= |lire en ligne=http://encyclopedia2.thefreedictionary.com/Krupp-Renn+Process |titre chapitre=Krupp-Renn Process}}.</ref>. Les recherches se déroulent également à l'usine [[Krupp (entreprise)|Krupp]] de [[Borbeck-Mitte|Essen-Borbeck]], jusqu'en 1939. Le procédé, baptisé « Krupp-Renn », fait référence à l'entreprise Krupp, qui l'a développé, et au ''{{lang|de|Rennfeuer}}'', qui désigne le [[bas fourneau]]<ref name=feasability>{{Ouvrage |langue=en |titre=Feasability of the Krupp-Renn process for treating lean iron ores of the Mesabi Range |éditeur=U.S. Department of Commerce |année=1964 |mois=mai |passage=4-5 |lire en ligne=https://archive.org/details/feasibilityofkru00sout}}.</ref>. Il est prometteur et, à partir de 1932, Krupp dépose des brevets hors d'[[République de Weimar|Allemagne]] afin de protéger l'invention<ref>{{en}} {{Brevet|US|2900248|"Direct smelting process in rotary kilns", Friedrich Johannsen, 1959}}.</ref>.

<gallery>
Siemens's direct reduction rotary furnace.png|Four de réduction directe inventé par [[Carl Wilhelm Siemens|Siemens]].|alt=Plan d'un four rotatif.
Rotary kiln Johannsen patent US1618204.png|Brevet de 1927 de Johannsen sur un four de récupération d'éléments volatils.|alt=Croquis d'un four rotatif.
Krupp-renn Johannsen patent US1964917.png|Premier brevet américain de Johannsen sur le procédé Krupp-Renn, déposé en 1934.|alt=Croquis d'un four rotatif.
</gallery>

=== Adoption ===

En 1945, on recense 38 fours. Quoiqu'ils ne totalisent alors qu'une capacité de {{unité|1|Mt/an}}{{note|Johannsen arrive, lui, à une capacité cumulée construite, en 1945, de {{unité|3.2|Mt/an}}<ref name=Johannsen1953>{{chapitre |lang= en |format électronique= pdf
|titre ouvrage= Study on iron and steel industry and report on meeting of experts held in Bogota and sponsored by the Economic Commission for Latin America and technical assistance administration
|volume= II
|titre chapitre= The Krupp Renn Process
|prénom1= Friedrich |nom1= Johannsen
|éditeur= [[Organisation des Nations unies]]
|jour= 6 |mois= avril |année= 1953
|passage= 192-200
|url= https://repositorio.cepal.org/bitstream/handle/11362/29034/S5400007_en.pdf?sequence=7&isAllowed=y}}.</ref>.|group=note}}, ils sont présents partout dans le monde<ref name=DirectReductionIllinois>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=W. H. |nom1=Voskuil |prénom2=H. E. |nom2=Risser |titre=Economics Aspects of Direct Reduction of Iron Ore in Illinois |lieu=Urbana (Illinois) |éditeur=Division of the Illinois Geological Survey |année=1959 |lire en ligne=http://library.isgs.uiuc.edu/Pubs/pdfs/circulars/c283.pdf |format électronique=pdf}}.</ref>. En [[Troisième Reich|Allemagne]], le procédé avait été favorisé par la politique d'[[autarcie]] du régime [[Nazisme|nazi]], qui privilégiait l'utilisation des minerais de fer nationaux de mauvaise qualité, plutôt que la rentabilité<ref name=Spiegel>{{article |langue= de
|titre= Gesang der Erzengel
|titre= Gesang der Erzengel
|périodique= Der Spiegel |lien périodoqie= Der Spiegel
|périodique= Der Spiegel |lien périodique= Der Spiegel
|jour= 18 |moois= juillet |année= 1962
|jour= 18 |mois= juillet |année= 1962
|numéro= 29
|numéro= 29
|passage= 31-32
|passage= 31-32
|lire en ligne= http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-45140892.html}}.</ref>. L'[[empire du Japon]] bénéficie d'un [[transfert de technologie]] dans le contexte des [[Relations entre l'Allemagne et le Japon|liens entre l'Allemagne nazie et le Japon impérial]]. Des fours sont installés dans la [[Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale|sphère de coprospérité]] et les techniciens japonais s'approprient le procédé. À la veille de la [[guerre du Pacifique]], les Japonais l’exploitent dans 4 [[aciérie]]s<ref name=JapaneseGerman>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Akira |nom1=Kudo |titre=Japanese-German Business Relations : Co-operation and Rivalry in the Interwar |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=286 |passage=89-108 |isbn=0-415-14971-1 |isbn2=0-203-01851-6 |isbn3=0-203-11623-2 |lire en ligne=https://epdf.pub/japanese-german-business-relations-co-operation-and-rivalry-in-the-interwar-peri.html}}.</ref>.
|lire en ligne= http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-45140892.html}}</ref>. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], beaucoup d'usines ont été démantelées. Pourtant, quelques nouvelles unités sont construites à partir de 1950, notamment en [[Espagne]], [[Grèce]] et [[Allemagne]]<ref name=DirectReductionIllinois/>

Après la [[Seconde Guerre mondiale]], toutes les installations en Allemagne, en Chine et en Corée sont démantelées<ref name=Kudo108/>. Parmi celles-ci, 29 sont envoyées en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] comme [[Dommages de guerre|réparation de guerre]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Antony C. |nom1=Sutton |titre=Lend Lease (USA USSR Loan) & Major Jordan's Diaries Ultimate Collection |lieu=Stanford, Calif. |éditeur=Hoover institution press |année=1973 |pages totales=482 |passage=125 |isbn=0-8179-1131-6 |lire en ligne=https://archive.org/stream/1942LendLeaseContribution/WesternTechnologyAndSovietEconomicDevelopmentByAntonyC.Sutton1945-1965_djvu.txt}}.</ref>. Seules les installations tchécoslovaques et japonaises demeurent intactes<ref name=Kudo108/>.

Dans les [[années 1950]], Krupp reconstruit quelques gros fours, notamment en [[Espagne]], [[Grèce]] et [[Allemagne]]<ref name=DirectReductionIllinois/>{{,}}<ref name=Kudo108/>. Tout particulièrement, les [[Tchécoslovaquie|Tchécoslovaques]] s'en font les principaux promoteurs, en construisant 16 fours et en améliorant l'efficacité du procédé<ref name=UNIDO>{{lien web |lang= en |format électronique= pdf
|titre= Czechoslovak Experience with the Krupp-Renn Process
|prénom1= J. |nom1= Mach
|prénom2= B. |nom2= Verner
|url= https://downloads.unido.org/ot/46/87/4687717/00001-10000_03110.pdf
|éditeur= UNIDO |lien éditeur= Organisation des Nations unies pour le développement industriel
|année= 1963}}.</ref>. Selon la ''[[Grande Encyclopédie soviétique]]'', plus de 65 installations industrielles ({{unité|60|à=110|m}} de long et {{unité|3.6|à=4.6|m}} de diamètre) sont construites des années 1930 à 1950<ref name=SovietEncyclopedia/>. En 1960, 50 fours fonctionnent dans divers pays, produisant {{unité|2|Mt/an}}<ref name=FerSansCoke>{{Ouvrage |langue=ru |prénom1=В. |nom1=Князев |prénom2=А. |nom2=Гиммельфарб |prénom3=А. |nom3=Неменов |titre=Бескоксовая металлургия железа |traduction titre=Métallurgie du fer sans coke |lieu=Moscou |éditeur= |année=1972 |pages totales=272 |passage=143 |isbn= |titre chapitre=Производство крицы}}.</ref>.

=== Disparition ===
[[Image:Fotothek df n-11 0000951.jpg|vignette|Fours Krupp-Renn de la fonderie de nickel de [[St. Egidien]], [[République démocratique allemande|RDA]], en 1982. Ces fours, arrêtés en 1990<ref name=HistoryEgidien>{{lien web |langue= en
|titre= History of St. Egidien
|url= http://sankt-egidien.bplaced.net/main.php?target=Historie&lan=en
|consulté le= 30-10-2019}}.</ref>, ont été parmi les derniers à être opérationnels.|alt=Photo de 3 fours tubulaires.]]

L'URSS, qui récupère 29 fours comme dommage de guerre n'en tire guère de profit. En effet, {{citation|les méthodes destructives et inappropriées de l'[[Armée rouge|Armée soviétique]] pour démanteler les installations industrielles allemandes ont été un énorme gaspillage, et il s'est avéré difficile pour les Russes de reconstituer ces usines en Union soviétique. Les étrangers qui ont voyagé en train de Berlin à Moscou ont rapporté que chaque [mètre] de voie ferrée et d'[[Site (transports en commun)|accotement]] était encombré de machines allemandes, la plupart se détériorant dans la pluie et la neige<ref>{{harvsp|Sutton|1973|p=19}}</ref>.}} Mais la sidérurgie russe est assez peu dépendante de l'apport technologique de l'[[Occident|Ouest]]<ref>{{harvsp|Sutton|1973|p=403}}.</ref>, et le [[bloc de l'Est]] n'entretient finalement guère cette technologie marginale que dans les [[Europe médiane|pays d'Europe récemment soviétisés]]<ref>{{harvsp|Sutton|1973|p=21}}.</ref>, où elle est aussi progressivement abandonnée<ref name=FerSansCoke/>.

En [[Allemagne de l'Ouest]], les gros fours reconstruits dans les années 1950 fonctionnent une dizaine d’années avant d'être arrêtés, victimes du faible coût des [[ferraille]]s et du minerai importé{{Note|texte=En 1962, le minerai importé de la [[mine de Kiruna]] (nord de la [[Suède]]) titre {{unité|63.69|points}} de fer contre {{unité|53.80|points}} pour le minerai de la [[Ruhr (région)|Ruhr]]. De 1959 à 1960, les importations de minerai en Allemagne passent de {{unité|20|à=33.7|millions de tonnes}} annuelles<ref name=Spiegel/>.|group=note}}. Le procédé disparaît alors de l'Allemagne de l'Ouest, en même temps que de l'[[Europe de l'Ouest]]<ref name=Kudo108/>.

Au Japon, les fours évoluent eux aussi vers des outils de plus en plus gros. Mais là aussi, l'épuisement des gisements locaux de sables ferrugineux, combiné au faible coût des ferrailles et des minerais importés, amène à l'abandon progressif du procédé. Pour autant, les Japonais l'améliorent régulièrement, le faisant évoluer sous d'autres appellations et sur des productions spécialisées, comme les [[ferroalliage]]s<ref name=Kudo108/> ou la valorisation de sous-produits sidérurgiques<ref name=Chatterjee123-125>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Amit |nom1=Chatterjee |titre=Sponge Iron Production By Direct Reduction Of Iron Oxide |éditeur=PHI Learning Private Limited |année=2010 |pages totales=376 |passage=123-125 |isbn=978-81-203-3644-5 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=IcT6-tg1uz4C&printsec=frontcover}}.</ref>. Au début du {{s-|XXI}}, il n'y a qu'au [[Japon]] que le procédé Krupp-Renn est explicitement utilisé pour la production de [[ferronickel]]<ref name=Torsner>{{lien web |lang= en |format électronique= pdf
|titre= Nickel and nickel alloys in stainless steel melting
|prénom= Elisabeth |nom= Torsner
|date= 14 mars 2014
|url= http://www.dmmadvisorygroup.com/english/pdf/DMM-presentation-at-the-FAC-140314.pdf}}.</ref>.

En 1972, la plupart des usines tchécoslovaques, japonaises et ouest-allemandes ne fonctionnent plus : le procédé est considéré comme globalement obsolète et ne retient plus l'attention des industriels<ref name=FerSansCoke/>.


== Procédé ==
== Procédé ==
Ligne 29 : Ligne 103 :
=== Principes généraux ===
=== Principes généraux ===


[[image:Krupp-Renn Process diagram.svg|vignette|lang=fr|left|upright=1.5|Schéma de principe du procédé Krupp-Renn.]]
[[Image:Krupp-Renn Process diagram.svg|vignette|gauche|redresse=1.7|Schéma de principe du procédé Krupp-Renn.|alt=Schéma de principe.]]


Le procédé Krupp-Renn est un procédé de réduction directe dont le réacteur est un long four tubulaire identique à celui utilisé dans les cimenteries. Dans les dernières unités construites, celui-ci mesure environ {{unité/2|4.5|m}} de diamètre et {{unité|110|m}} de long<ref name=DirectReductionIllinois/>. Le four rotatif est incliné d’environ 2,5 % ; sa pente et sa vitesse de rotation influent sur la durée de séjour du produit. On distingue dans le four 3 zones<ref name=ECAC>{{pdf}} {{lien web |langue= en |url= http://www.ecacwb.org/editor_upload/files/Process%20Technology.pdf |titre=Process technology followed for sponge iron |éditeur= Environment Compliance Assistance Centre (ECAC)}}</ref> :
Le procédé Krupp-Renn est un procédé de réduction directe dont le [[Réacteur (chimie)|réacteur]] est un long four tubulaire identique à celui utilisé dans les [[ciment]]eries. Dans les dernières unités construites, celui-ci mesure environ {{unité|4.5|m}} de diamètre et {{unité|110|m}} de long<ref name=DirectReductionIllinois/>. Le four rotatif est incliné d’environ 2,5 % ; sa pente et sa vitesse de rotation influent sur la durée de séjour du produit<ref name=ECAC>{{lien web |langue= en |format électronique= pdf
|url= http://www.ecacwb.org/editor_upload/files/Process%20Technology.pdf
|titre=Process technology followed for sponge iron
|éditeur= Environment Compliance Assistance Centre (ECAC)}}.</ref>.
* la zone amont, dite de préchauffage, où le minerai est chauffé jusqu’à 900-{{tmp|1000|°C}}, et où le charbon rejette ses matières les plus volatiles ;
* le milieu du four, dite zone de [[Réaction d'oxydoréduction|réduction]], où le charbon brûle pour former du [[monoxyde de carbone]], qui réduit immédiatement les [[oxydes de fer]] en fer métallique. La température maximale est de {{tmp|1230|1260|°C}} ;
* la fin du four, où s’agglomèrent le fer et la gangue sous la forme de nodules, les ''{{lang|de|Luppen}}''.


Le minerai de fer est premièrement broyé pour atteindre une [[granulométrie]] moyenne de {{unité|6|mm}}<ref name=DirectReductionIllinois/>. Il est ensuite introduit à l’amont du four, mélangé avec un peu de combustible (généralement de la [[houille]]). Il ressort du four à l’extrémité opposée, sous la forme d’un [[minerai de fer préréduit]] à {{tmp|1000|°C}}<ref name=ECAC/>.
Le minerai de fer est premièrement broyé pour atteindre une [[granulométrie]] inférieure à {{unité|6|mm}}<ref name=DirectReductionIllinois/>. Il est ensuite introduit à l’amont du four, mélangé avec un peu de combustible (généralement de la [[houille]])<ref name=ECAC/>. Au bout de {{unité|6|à=8|heures}}<ref name=Johannsen1934>{{article |lang= de |format électronique= pdf
|titre= Das Krupp-Rennverfahren
|prénom1= Friedrich |nom1= Johannsen
|périodique= Stahl und Eisen
|date= 20 septembre 1934 |numéro= 38
|pages= 969-978
|lire en ligne= http://delibra.bg.polsl.pl/Content/19011/P-770_1934-2_38.pdf}}.</ref>, il ressort du four à l’extrémité opposée, sous la forme d’un [[minerai de fer préréduit]] à {{tmp|1000|°C}}. Le fer récupéré atteint 94 % à 97,5 % du fer initialement présent dans le minerai<ref name=ECAC/>.


La chaleur est apportée par un brûleur situé à l’extrémité inférieure du four, qui fonctionne donc comme un réacteur à contre-courant. Le combustible consiste en un charbon finement pulvérisé, dont la combustion génère en outre un gaz réducteur. Une fois le four chaud, l’essentiel du combustible peut être apporté par le mélange minerai-houille<ref name=ECAC/>.
La chaleur est apportée par un brûleur situé à l’extrémité inférieure du four, qui fonctionne donc comme un [[Réacteur (chimie)|réacteur]] à contre-courant. Le combustible consiste en un charbon finement pulvérisé, dont la combustion à haute température génère en outre le gaz réducteur, essentiellement du [[monoxyde de carbone|CO]]. Une fois le four chaud, l’essentiel du combustible peut être apporté par le mélange minerai-houille<ref name=ECAC/>.


Les fumées qui sortent par l’extrémité supérieure du four atteignent {{tmp|850|900|°C}}. Elles sont donc refroidies et débarrassées de leur poussière par une injection d’eau avant d’être évacuées à la cheminée<ref name=ECAC/>.
Les fumées qui sortent par l’extrémité supérieure du four atteignent {{tmp|850|900|°C}}. Elles sont donc refroidies et débarrassées de leur poussière par une injection d’eau avant d’être évacuées à la cheminée<ref name=ECAC/>.


Le procédé est efficace dans la production de [[ferronickel]] à cause de la [[tableau périodique des éléments|proximité chimique]] des deux éléments. En effet, les [[Oxyde de fer|oxydes de fer]] et [[Oxyde de nickel(II)|de nickel]] sont, à {{tmp|800|°C}}, facilement [[Réduction directe (haut fourneau)|réduits par le carbone]]{{note|Cette proximité chimique entre fer et nickel se traduit par un [[Réaction carbothermique|réactivité carbothermique]] semblable. Mais avoir des densités proches est tout aussi important afin d'éviter la [[Ségrégation (matériau)|ségrégation]] des matières brassées dans le four.|group=note}} alors que les autres oxydes constituant la [[gangue]] du minerai sont peu ou pas réduits. Notamment, l'[[oxyde de fer(II)]] (ou la [[wustite]]), qui est l'[[oxyde de fer]] stable à {{tmp|800|°C}}, présente une réductibilité proche de celle de l'[[oxyde de nickel(II)]] : il n'est donc pas possible de réduire l'un sans l'autre<ref>{{harvsp|Krundwell|Moats|Ramachandran|Robinson|Davenport|2011|p=51|id=ExtractiveMetallurgyNickel}}.</ref>.
Le fer récupéré atteint 94 % à 97,5 % du fer initialement présent dans le minerai<ref name=ECAC/>.


=== Particularités du procédé Krupp-Renn ===
=== Particularités du procédé ===


La température maximale dans le four rotatif, comprise entre {{tmp|1230|1260|°C}}, est beaucoup plus élevée que les {{tmp|1000|1050|°C}} strictement nécessaires à la réduction des oxydes de fer. Cette température permet la [[fusion (physique)|fusion]] de la [[gangue]] [[sicile]]use du minerai en un [[laitier (métallurgie)|laitier]] acide et pâteux. Le fer réduit peut alors s'agglomérer en [[nodule]]s métalliques, les ''{{lang|de|Luppen}}''<ref name=ECAC/>.
La température maximale dans le four rotatif, comprise entre {{formatnum:1230}} et {{tmp|1260|°C}}, est beaucoup plus élevée que les {{tmp|1000|1050|°C}} strictement nécessaires à la réduction des oxydes de fer. L'objectif est d'amener la [[gangue]] du minerai à l'état pâteux<ref name=ECAC/>. Le fer réduit peut alors s'agglomérer en nodules métalliques {{unité|3|à=8|mm}}, les ''{{lang|de|Luppen}}''<ref name=Johannsen1953/>. Si la gangue est très [[Fusibilité|infusible]], la température doit être augmentée, jusqu'à {{tmp|1400|°C}} pour une charge [[Base (chimie)|basique]]<ref name=Johannsen1934/> : la maîtrise de la [[viscosité]] à chaud de la gangue est un point clé<ref name=DirectReductionIllinois/>. Parmi les procédés de réduction directe par tambour rotatif, il se distingue donc par les hautes températures mises en œuvre :


{| class="wikitable centre" style="width:30%;" style="text-align:center"
L’injection de charbon pulvérisé à la sortie du four est une particularité du procédé. Les évolutions postérieures du procédé autorisent la possibilité de couper cette alimentation en charbon, et de ne fonctionner qu’avec le charbon introduit avec le minerai<ref name=ECAC/>.
|+ Procédés de réduction directe par tambour rotatif<ref>{{lien web |langue= en |format électronique= pdf
|titre= Metallurgical Furnaces
|prénom1= Jörg |nom1= Grzella
|prénom2= Peter |nom2= Sturm
|prénom3= Joachim |nom3= Krüger
|prénom4= Markus A. |nom4= Reuter
|prénom5= Carina |nom5= Kögler
|prénom6= Thomas |nom6= Probst
|url= http://web.vscht.cz/~vun/Metallurgical%20Furnaces.pdf
|année= 2005
|éditeur= John Wiley & Sons |lien éditeur= John Wiley & Sons
|passage= 7}}.</ref>
|-
| colspan="6" | [[Fichier:Procédés de réduction directe par tambours rotatifs.svg|lang=fr|sans_cadre|centré|upright=1.5|alt=Dessin d'un tambour]]
|-
|
| 1
| 2
| 3
| 4
| 5
|-
!style="text-align:left"|{{Nobr|Consistance du produit obtenu}}
| colspan="3" | solide
| pâteux
| solide ([[clinker]])<br>liquide ([[Fonte brute|fonte]])
|-
!style="text-align:left"|{{Nobr|Température maxi (°C)}}
| 600-900
| colspan="2" | 900-1100
| 1200-1300
| 1400-1500
|-
!style="text-align:left"|{{Nobr|Réduction (% de {{formule chimique|O|2}} retiré du {{formule chimique|Fe|2|O|3}})}}
| 12 %
| 20-70
| colspan="2" | >90
| 100
|-
!style="text-align:left"|{{Nobr|Exemples de procédés}}
| {{Lien|fr=Lurgi |langue=de|trad=Lurgi}}
| Highveld<br>Udy<br>[[Larco]]<br>Elkem
| RN<br>SL/RN<br>Krupp
| Krupp-Renn
| Basset
|}


La gestion de l’injection de charbon pulvérisé à la sortie du four est une autre particularité du procédé. Les évolutions postérieures du procédé autorisent la possibilité de couper cette alimentation en charbon, et de ne fonctionner qu’avec le charbon (ou du [[poussier]] de [[Coke (charbon)|coke]]<ref name=Barczyk>{{article |lang= pl |format électronique= pdf
L’ensemble est déchargé chaud du four. Il est alors broyé, et le fer est séparé du laitier par un tri électromagnétique. La fusion partielle de la charge augmente la densité des préréduits, mais implique aussi une coûteuse consommation d'énergie<ref name=ECAC/>.
|prénom= Bogusław |nom= Barczyk
|titre= Rozwój technologii przeróbki, wzbogacania i uzdatniania krajowych rud żelaza
|périodique= Zeszyty naukowe politechniki śląskiej
|année= 1967 |série= Seria Górnictwo |numéro= 27
|pages= 275-307
|lire en ligne= http://delibra.bg.polsl.pl/Content/24636/BCPS_28102_1967_Rozwoj-technologii-p.pdf}}.</ref>) introduit avec le minerai<ref name=ECAC/>. Dans ce cas, seul l'air de combustion est injecté à la sortie du four. Le rendement thermique, qui pénalise les fours tournants vis-à-vis des fours à cuve comme les hauts fourneaux, est ainsi amélioré car l'air absorbe une partie de la chaleur des ''{{lang|de|Luppen}}''. Mais l'oxygène de cet air ré-oxyde partiellement le produit<ref name=UNIDO/>. Ainsi, même si le fer peut être complètement réduit dans le four, les ''{{lang|de|Luppen}}'' sont toujours altérés par le contact de l'air à la fin ou après la sortie du four<ref name=feasability/>.


L’ensemble est déchargé chaud du four. Il est alors refroidi violemment, puis broyé. Le fer est séparé du laitier par un [[Séparation magnétique|tri électromagnétique]]. Les fines magnétiquement intermédiaires représentent 5 à 15 % de la charge enfournée<ref name=Johannsen1934/>. La fusion partielle de la charge augmente la densité des préréduits, mais implique aussi une coûteuse consommation d'énergie<ref name=ECAC/>.
À l’instar de la plupart des procédés de réduction directe, le procédé Krupp-Renn est adapté à la production de [[minerai de fer préréduit]] à partir de [[minerai de fer|minerais]] très acides (indice de basicité CaO/{{fchim|SiO|2}} de 0,1 à 0,4<ref name=CECA/>). Il se distingue d'ailleurs par sa capacité à se passer d’additifs correcteurs [[base (chimie)|basiques]] (généralement du [[calcaire]] sous la forme de [[Castine (pierre)|castine]], ou de la [[dolomie]])<ref name=ECAC/>. Par contre, si cette acidité favorise la formation de nodules vitreux faciles à concasser et à séparer du fer, la [[viscosité]] à chaud de la gangue est difficile à maîtriser<ref name=DirectReductionIllinois/>. Les minerais traités sont généralement moyennement riches en fer, typiquement entre 35 et 51 % de fer<ref name=feasability/>.


=== Comportement de la charge pendant la traversée du four ===
Un des avantages historiques du procédé a résidé dans sa capacité à extraire le fer des minerais riches en [[dioxyde de titane]]. En effet, cet oxyde rendant le laitier particulièrement infusible et visqueux, les minerais qui en contiennent sont incompatibles avec le [[haut fourneau]], qui doit évacuer toute sa production sous la forme liquide<ref name=ECAC/>.


[[Image:Krupp-Renn kiln sections.svg|vignette|redresse=1.7|Vue de la charge dans les deux zones actives du four.|alt=2 croquis en coupe du four.]]
Il est de même adapté aux minerais riches en [[Oxyde de nickel|oxydes de nickel]], de [[Oxyde de vanadium|vanadium]]{{etc}}<ref name=DirectReductionIllinois/> Une autre utilisation de ce procédé est ainsi la production de [[ferronickel]]<ref name=CECA/>.
[[Image:Affinage Krupp-Renn Oheyama.svg|vignette|redresse=1.7|Évolution de la composition chimique pendant la traversée du four, dans le cas du traitement de [[saprolite]] contenant ~15 % de fer et 2,5 % de nickel.|alt=Courbes de la composition chimique.]]


On distingue 3 zones dans le four<ref name=ECAC/>{{,}}<ref name=Johannsen1934/>{{,}}<ref name=Carbothermic/> :
Le procédé est également capable de valoriser les minerais riches en [[zinc]], [[plomb]] ou [[étain]] qui, en subissant un cycle de vaporisation-condensation dans les hauts fourneaux, ne peuvent pas être évacués, saturant progressivement le réacteur. La haute température des fumées du procédé Krupp-Renn permet l'évacuation de ces métaux par les fumées chaudes, puis leur récupération dans les installations de dépoussiérage<ref name=CECA/>. Cette capacité à évacuer certains indésirables par les fumées rend également le procédé apte à ôter le [[soufre]] des [[pyrite]]s<ref name=DirectReductionIllinois/>.
* la zone amont, dite de préchauffage, où le minerai est chauffé jusqu’à {{tmp|800|°C}} par les fumées chaudes remontant dans le four. Tant que la température reste inférieure à 900-{{tmp|1000|°C}}, la réduction du minerai est minime et le charbon rejette ses matières les plus volatiles ;
* le milieu du four, dite zone de [[Réaction d'oxydoréduction|réduction]], où le charbon se combine avec les [[Oxyde de fer|oxydes de fer]] pour former du [[monoxyde de carbone]]. Ce monoxyde de carbone s'échappe de la charge et forme une couche gazeuse qui protège la charge de l'air oxydant circulant au-dessus. Puis ce gaz excédentaire brûle, chauffant les parois du four qui restituent ensuite, grâce au mouvement de rotation, la chaleur à la charge. La température monte progressivement à {{tmp|800 - 1200|°C}}. Les oxydes de fer se transforment progressivement en fer métallique, ou en ferronickel. Le métal obtenu se présente sous la forme de particules d'[[Mousse métallique|éponge métallique]] qui restent finement dispersées dans la gangue pulvérulente ;
* à la fin du four, la réduction est complète. Seule une faible quantité de CO est produite : la charge n'est plus protégée de l'oxydation par l'air soufflé à la base du four. Une réoxydation violente mais superficielle du fer se produit donc. La rotation ramène une partie du fer oxydé au cœur de la charge, ou elle est de nouveau réduite par le charbon résiduel. Le reste se mélange aux stériles pour former une [[Scorie (métallurgie)|scorie]] visqueuse et [[Miscibilité|immiscible]] avec le métal produit. Cette réaction très [[Réaction exothermique|exothermique]] va permettre la fusion du fer et du nickel non oxydé, qui s’agglomèrent sous la forme de nodules, les ''{{lang|de|Luppen}}''.


Le contrôle de la température, en relation avec le comportement physico-chimique du minerai, est un point critique. Une température excessive ou une granulométrie inadaptée génèrent des anneaux de matières [[Frittage|frittées]] qui garnissent les parois du four. Généralement, un anneau de [[Laitier (métallurgie)|laitier]], c'est-à-dire de scories pauvres en fer, se constitue aux deux tiers de la longueur du four. De même, un anneau métallique a tendance à se former à une dizaine de mètres de la sortie. Ces anneaux perturbent l'écoulement des matières et du gaz et réduisent le volume utile du four… quand ils ne l'obstruent pas complètement. Cette formation d'anneaux contrecarre la résurrection du procédé, notamment en Chine où, au début du {{s-|XXI}}, les industriels ont renoncé à l'adopter après avoir constaté la criticité et la difficulté de gérer ce paramètre<ref name=Carbothermic/>.
Comme la plupart des procédés de réduction directe, il est aussi possible d’utiliser à peu près n’importe quel combustible solide, sachant cependant que 30 % du [[soufre]] apporté par les combustibles se retrouve dans le fer<ref name=DirectReductionIllinois/>, et qu’un coûteux traitement postérieur est nécessaire pour l’éliminer<ref name=ECAC/>{{,}}<ref group=note>Le soufre a une forte affinité pour le fer. Or il est également un élément d’alliage indésirable, qui fragilise le fer à chaud comme à froid. Son élimination ne peut se faire qu’en milieu fortement [[base (chimie)|basique]] (donc en présence de [[Chaux (matière)|chaux]], sinon de [[magnésie]]), alors que l’intérêt du procédé Krupp-Renn réside dans son aptitude à traiter des minerais acides.</ref>.


La fusion du laitier consomme de l'énergie mais permet de maîtriser le comportement de la charge dans le four. De fait, un minimum de {{unité|800|à=1000|kg}} de laitier par tonne de fer est requis pour ne pas obtenir des ''{{lang|de|Luppen}}'' trop gros<ref name=Fastje>{{chapitre |lang= en |format électronique= pdf
Un des inconvénients du procédé réside dans la réduction incomplète des ''{{lang|de|Luppen}}''. En effet, bien que le fer est complètement réduit dans le four, les ''{{lang|de|Luppen}}'' se réoxydent immédiatement au contact de l'air, dès qu'ils sortent du four<ref name=feasability/>.
|prénom= D. |nom= Fastje
|titre ouvrage= The production of iron-rich "iron-coke" for blast furnace operation
|titre chapitre= The Krupp-renn process
|éditeur= CIA |lien éditeur= Central Intelligence Agency
|année= 1955
|lire en ligne= https://www.cia.gov/readingroom/docs/CIA-RDP80-00926A007900040001-2.pdf}}.</ref>. Le laitier limite aussi la [[Ségrégation (matériau)|ségrégation]] du charbon qui, beaucoup moins dense que le minerai, resterait en surface du mélange. Puis, à chaud, il devient une pâte qui protège le métal de l'oxydation. Enfin, à froid, sa [[vitrification]] simplifie autant le traitement des ''{{lang|de|Luppen}}'' que le nettoyage du four lors des arrêts de maintenance<ref name=Barczyk/>.


=== Performances avec des minerais pauvres ===
== Production ==


À l’instar de la plupart des procédés de réduction directe, le procédé Krupp-Renn est adapté à la production de [[minerai de fer préréduit]] à partir de [[minerai de fer|minerais]] très [[silice]]ux, donc [[acide]]s (indice de basicité CaO/{{formule chimique|SiO|2}} de 0,1 à 0,4<ref name=CECA/>), qui génèrent un laitier pâteux dès {{tmp|1200|°C}}. De plus, l'acidité du laitier le rend vitreux, donc facile à concasser et à séparer du fer<ref name=UNIDO/>. Plus marginalement, le procédé est aussi parfaitement adapté au traitement des minerais riches en [[dioxyde de titane]]. En effet, cet oxyde rendant le laitier particulièrement infusible et visqueux, les minerais qui en contiennent sont incompatibles avec les [[haut fourneau|hauts fourneaux]], qui doivent évacuer toute leur production sous la forme liquide<ref name=ECAC/>. Les minerais de prédilection du procédé sont ainsi ceux qui perdraient leur intérêt économique s'il fallait les [[Amendement (agriculture)|amender]] avec des additifs basiques, typiquement ceux qui sont peu riches en fer (entre 35 et 51 %) et dont la gangue doit être neutralisée<ref name=feasability/>.
Selon les minerais et la taille de l'installation, la production quotidienne d'un four est de {{unité/2|250|à=800|tonnes}} de minerai de fer préréduit<ref name=SovietEncyclopedia/>. Les plus gros fours, qui atteignent {{unité/2|5|m}} de diamètre et {{unité|110|m}} de long, peuvent traiter {{unité/2|950|à=1000|tonnes}} de minerai par jour, combustible non compris<ref name=CECA/>.


Intégré dans un complexe sidérurgique traditionnel, le procédé est une alternative aux procédés d'enrichissement ou à l'[[usine d'agglomération]]<ref name=Johannsen1934/>. En effet, il peut retirer les stériles et les éléments indésirables, comme le [[zinc]], [[plomb]] ou [[étain]]. Dans un haut fourneau, ces éléments subissent un cycle continuel de vaporisation-condensation qui le sature progressivement. Avec le procédé Krupp-Renn, la haute température des fumées évite leur condensation dans le four avant leur récupération dans les installations de dépoussiérage<ref name=CECA/>. Ainsi, le procédé est un moyen de valoriser des [[Sous-produit|sous-produits]] ou d'extraire certains métaux. Les ''{{lang|de|Luppen}}'' sont ensuite refondues au haut fourneau, voire au [[cubilot]] ou au [[Procédé Martin-Siemens|four Martin-Siemens]], car il ne s'agit alors que de fondre une charge préréduite et riche en fer<ref name=Johannsen1934/>.
Lorsqu'elle est bien conduite, une installation tourne environ 300 jours par an. La durée de vie du réfractaire interne est de 7-8 mois dans la partie la plus exposée du four, et {{unité|2|ans}} ailleurs<ref name=CECA/>.


Le procédé s'est avéré adapté aux traitements de minerais riches en [[oxyde de nickel(II)|oxydes de nickel]], de [[Oxyde de vanadium|vanadium]]{{etc.}}<ref name=DirectReductionIllinois/>. Une autre utilisation de ce procédé est ainsi la production de [[ferronickel]]<ref name=CECA/>. Dans ce cas, les minerais [[Saprolite|saprolitiques]], pauvres et très basiques (à cause de leur teneur en [[Oxyde de magnésium|magnésie]]<ref>{{Brevet|WO|2008029009|Procédé de traitement métallurgique d'un minerai de nickel et de cobalt latéritique, et procédé de préparation de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux de nickel et/ou de cobalt l'utilisant, Jérôme Agin, Yves Le Quesne et Bertrand Berthomieu, 2006}}.</ref>), sont tout aussi infusibles que les minerais très acides, et le procédé reste pertinent<ref name=JapaneseGerman/>.
Une des difficulté majeures, commune à tous les procédés de réduction directe par four rotatif, consiste en la formation locale d'un anneau de fer et de scories, [[Frittage|frittés]] ensemble, qui obstrue progressivement le four. La solution consiste généralement à revoir la granulométrie du minerai enfourné<ref name=JapaneseGerman>{{ouvrage |langue= en |prénom1= Akira |nom1= Kudo |titre= Japanese-German Business Relations: Co-operation and Rivalry in the Interwar |passage= 89-108 |lire en ligne= http://librarum.org/book/14145/123}}</ref>.


Comme la plupart des procédés de réduction directe, il est aussi possible d’utiliser à peu près n’importe quel combustible solide. Il faut {{unité|240|à=300|kg}} de houille pour traiter une tonne de minerai de fer contenant 30 à 40 % de fer. En retenant une consommation de {{unité|300|kg/t}} de minerai à 30 %, la consommation de houille est de {{unité|800|kg}} par tonne de fer, à laquelle il faut ajouter la fusion des ''{{lang|de|Luppen}}'' au haut fourneau, qui consomme {{unité|300|kg}} de [[Coke (charbon)|coke]]. Quand elle est faite entièrement au haut fourneau, la fusion de ce même minerai aboutit à une consommation totale de combustible identique… mais il s'agit exclusivement de coke, un combustible bien plus coûteux que la houille<ref name=Johannsen1934/>.
== Expansion et déclin ==


Par contre, le fonctionnement avec des laitiers contenant souvent plus de 60 % de silice, donc acides, est incompatible avec la [[désulfuration]] du métal, qui nécessite des laitiers très basiques<ref name=Lehmkuhler>{{article |lang= de |format électronique= pdf
=== Usines construites ===
|titre= Die Verarbeitung eisenarmer saurer Erze nach dem Krupp-Rennverfahren in der Großversuchsanlage der Firma Fried. Krupp A.-G.
|prénom= Heinz |nom= Lehmkühler
|périodique= Stahl und Eisen
|jour= 30 |mois= novembre |année= 1939 |numéro= 48
|pages= 1281-1288
|lire en ligne= http://delibra.bg.polsl.pl/Content/19180/P-770_1939-2_48.pdf}}.</ref>. Ainsi, 30 % du [[soufre]] apporté par les combustibles se retrouve dans le fer<ref name=DirectReductionIllinois/> et un coûteux traitement postérieur est alors nécessaire pour l'éliminer<ref name=ECAC/>{{,}}{{note|Le soufre a une forte affinité pour le fer. Or il est également un élément d’alliage généralement indésirable, qui fragilise le fer à chaud comme à froid. Son élimination ne peut se faire qu’en milieu fortement [[base (chimie)|basique]] (donc en présence de [[Chaux (matière)|chaux]], sinon de [[Oxyde de magnésium|magnésie]]), alors que le procédé Krupp-Renn nécessite un laitier acide afin d'obtenir une bonne viscosité<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=James Orlan Hood Jr. |titre=Investigations of several variables in the Dwight Lloyd McWane ironmaking process |éditeur=Université du Missouri |nature ouvrage=Thèse de Master |année=1970 |passage=14 |isbn= |oclc=860913751 |lire en ligne=https://scholarsmine.mst.edu/cgi/viewcontent.cgi?referer=https://www.google.com/&httpsredir=1&article=6406&context=masters_theses}}.</ref>. Pour autant, la capacité du procédé à évacuer les indésirables par les fumées fait du procédé un bon candidat dans le traitement des [[pyrite]]s, car il peut ôter de grandes quantités de [[soufre]] par les fumées sans que le laitier soit pollué par cet élément<ref name=DirectReductionIllinois/>.|group=note}}.

=== Productivité ===

Selon les minerais et la taille de l'installation, la production quotidienne d'un four est de {{unité|250|à=800|tonnes}} de minerai de fer préréduit<ref name=SovietEncyclopedia/>. Les plus gros fours, qui atteignent {{unité|5|m}} de diamètre et {{unité|110|m}} de long, peuvent traiter {{unité|950|à=1000|tonnes}} de minerai par jour, combustible non compris. Lorsqu'elle est bien conduite, une installation tourne environ {{unité|300|jours}} par an. La durée de vie du [[Matériau réfractaire|réfractaire]] interne est de {{unité|7|à=8|mois}} dans la partie la plus exposée du four, et {{unité|2|ans}} ailleurs. Ainsi, en 1960, un gros four Krupp-Renn alimenté en minerai pauvre produit {{unité|100|kt/an}} de fer<ref name=CECA/>, alors qu'un haut fourneau moderne de la même époque produit 10 fois plus de fonte<ref>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Joseph |nom1=Schlink |titre=Gemeinfassliche Darstellung des Eisenhüttenwesens |lieu=Dusseldorf |éditeur=Stahleisen mbH |année=1970/71 |numéro d'édition=17 |passage=101 |isbn=978-3-514-00001-8 |isbn2=3-514-00001-8 |oclc=252035201}}.</ref>.

Une des difficultés majeures, commune à tous les procédés de réduction directe par four rotatif, consiste en la formation locale d'un anneau de fer et de scories, [[Frittage|frittés]] ensemble, un [[wikt:garni#Nom commun|garni]] qui obstrue progressivement le four. La compréhension du mécanisme de formation de ce garni est complexe car elle fait intervenir la [[minéralogie]], mais aussi la chimie du procédé (quelques éléments en quantité infimes suffisent à faire croître progressivement l'anneau et ainsi empoisonner progressivement le four) et la préparation du minerai (granulométrie, humidité…). Pour y remédier, augmenter l'apport d'air de combustion, voire interrompre la charge du four, est un moyen efficace de refondre ces anneaux<ref name=Johannsen1934/>. Sinon, il faut corriger la granulométrie du minerai enfourné<ref>{{Harvsp|Kudo|1998|p=103}}.</ref> ou corriger la chimie du mélange minéral enfourné<ref>{{article |lang= en |format électronique= pdf
|titre= A study on the accretion formation in DRI kilns and possible ways for its reduction
|prénom1= Anjali |nom1= Singh
|prénom2= Prabhas |nom2= Jain
|périodique= Journal of Mechanical and Civil Engineering
|volume= 12 |numéro= 6 |mois= novembre-décembre |année= 2015
|pages= 98-103
|doi= 10.9790/1684-126598103 |e-issn= 2278-1684 |issn= 2320-334X
|lire en ligne= https://www.academia.edu/26970247/_A_study_on_the_accretion_formation_in_DRI_kilns_and_possible_ways_for_its_reduction_?}}.</ref>.

En 1958, une usine complète construite par Krupp, pouvant produire {{unité|420000|t/an}} de minerai de fer préréduit (soit une batterie de 6 fours), est estimée {{nombre|90|millions}} de [[Deutsche Mark]]<ref name=CECA/>{{,}}<ref name=Fastje/>, ou {{nombre|21.4|millions}} de [[Dollar américain|dollars]]<ref name=Havemann>{{article |lang= en |format électronique=Pdf
|titre= Direct Iron Ore Reduction for Asia
|prénom1= H. A. |nom1= Havemann
|périodique= Indian Construction News
|mois= août |année= 1959
|pages= 269
|lire en ligne= http://eprints.nmlindia.org/3059/1/260-272.PDF}}.</ref>. L'usine construite en 1956-1957 à [[Salzgitter|Salzgitter-Watenstedt]], bien intégrée dans un site sidérurgique existant, n'a cependant coûté que 33 millions de Deutsche Mark<ref name=Spiegel/>. À cette époque, les coûts d'investissement et de fonctionnement d'une installation Krupp-Renn en font une alternative viable au procédé de référence, le haut fourneau : l’investissement initial ramené à la tonne produite est presque 2 fois inférieur, mais les frais de fonctionnement sont presque 2,5 fois plus élevés<ref name=Havemann/>.

Le laitier, une silice vitrifiée, s'avère facile à valoriser comme additif dans les revêtements de [[chaussée]] ou dans le [[béton]]<ref name=Lehmkuhler/>. Toutefois, le procédé ne génère pas de gaz valorisable comme [[Gaz de haut fourneau|celui issu des hauts fourneaux]], ce qui pénalise sa rentabilité dans la plupart des contextes<ref name=Johannsen1934/>, mais aussi résout la question de sa valorisation<ref name=Johannsen1953/>.

== Usines construites ==


{| class="wikitable center" style="width:100%;"
{| class="wikitable center" style="width:100%;"
|+ Usines construites (liste non exhaustive{{note|Bien que l'exhaustivité de cette liste ne puisse être affirmée, elle est assez cohérente avec les 65 fours industriels dénombrés par la ''[[Grande Encyclopédie soviétique]]'' dans les années 1970<ref name=SovietEncyclopedia/>.|group=note}})<br>Sauf précision contraire, les données sont issues des publications de la [[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] (1960)<ref name=CECA>{{Ouvrage |nom1=Kegel |nom2=Willems |nom3=Decker |nom4=Gouzou |nom5=Poos |prénom6=Jacques |nom6=Astier |nom7=Folié |nom8=Palazzi |titre=Procédé de réduction directe des minerais de fer |éditeur=[[Communauté européenne du charbon et de l'acier|Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier]] |année=1960 |mois=décembre |pages totales=130 |lire en ligne=http://aei.pitt.edu/52382/1/A7297.pdf |format électronique=pdf |id=Kegel-1960}}.</ref>, de l'[[Organisation des Nations unies pour le développement industriel|UNIDO]] (1963)<ref name=UNIDO/> et de ''Production étrangère de fer sans haut fourneau'' (Moscou, 1964)<ref name=Moscou1964>{{Ouvrage |langue=ru |titre=Внедоменное получение железа за рубежом |traduction titre=''Production de fer en loupe par des fours rotatifs (procédé Krupp-Renn)'' du livre ''Production étrangère de fer sans haut fourneau'' |lieu=Moscou |éditeur=А.Н. Похвиснева |année=1964 |passage=176–240 |titre chapitre=Получение кричного железа во вращающихся печах (крично-рудный процесс)}}.</ref>.
|+ Usines construites (liste non exhaustive)<ref name=CECA>{{pdf}} {{ouvrage |titre= Procédé de réduction directe des minerais de fer |nom1= Kegel |nom2= Henkel |nom3= Decker |nom4= Gouzou |prénom5= Jacques |nom5= Astier |nom6= Palazzi |nom7= Van Langen |éditeur= Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier |lien éditeur= Communauté européenne du charbon et de l'acier |pages totales= 130 |mois= juin |année= 1958 |lire en ligne= http://aei.pitt.edu/40344/1/A4743.pdf}}</ref>
!scope="col" width="8%" | Nombre de fours
!scope="col" width="6%" | Nombre de fours
!scope="col" width="10%" | Emplacement
!scope="col" width="10%" | Emplacement
!scope="col" width="10%" | Propriétaire
!scope="col" width="12%" | Propriétaire<br>à la mise en service
!scope="col" width="10%" | Diamètre interne (m)
!scope="col" width="8%" | Diamètre interne (m)
!scope="col" width="10%" | Longueur (m)
!scope="col" width="8%" | Longueur (m)
!scope="col" width="10%" | Capacité (t<sub>minerai</sub>/j)
!scope="col" width="8%" | Capacité (t<sub>minerai</sub>/j)
!scope="col" width="10%" | Date mise en service
!scope="col" width="8%" | Date mise en service
!scope="col" width="8%" | Date d’arrêt
!scope="col" width="8%" | Date d’arrêt
!scope="col" width="24%" | Remarques
!scope="col" width="32%" | Remarques
|-
|-
| 1 || [[Usine Gruson|Magdebourg]] ([[Reich allemand|Allemagne]]) || F. Krupp || 0,7<br/>(externe ou interne inconnu)|| 8 || 2,5<ref name=Johannsen1953/> || 1931<ref name=SovietEncyclopedia/> || 1933<ref name=SovietEncyclopedia/> || Premier four expérimental<ref>{{article |lang= ru |périodique= Бюллетень Центрального института информации Народного коммисариата чёрной металлургии СССР |titre= Прямое получение железа по способу Круппа |traduction titre= Bulletin de l'Institut d'Information Central du Commissariat du Peuple de l'URSS |prénom= В. С. |nom= Абрамов |date= 1945 |numéro= 41 |pages= 16-24}}.</ref>{{,}}<ref name=Lehmkuhler/>.
| 1 || Aciérie de [[Rheinhausen]] || F. Krupp || 0,9 || 14 || 1 || || || Démonstrateur industriel
|-
|-
| 1 || [[Usine sidérurgique de Rheinhausen|Rheinhausen]] (Allemagne) || F. Krupp || 0,9 || 14 || 6 || {{abbr|NC|non connu}} || 1939<ref name=feasability/> || Prototype A évolué pour explorer la faisabilité d'une variante du procédé Krupp-Renn, le procédé Krupp-Eisenschwamm<ref>{{Harvsp|Kegel {{et al.}}|1960|p=53-55|id=Kegel-1960}}.</ref>.
| 1 || {{Lien |fr=Essen-Borbeck |lang=de |trad=Borbeck-Mitte}} || F. Krupp || 3,6 || 50 ||275-300 || 1935 || 1945 || Transféré en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union Soviétique]] en 1945
|-
|-
| 2 || [[Frankenstein (Saxe)|Frankenstein]] ([[Silésie (province)|Silésie]]) || Schlesische Nickelwerke || 3,6 || 50 || 275-300 || 1935 et 1941 || || Transféré en Union Soviétique en 1945 mais reconstruite par les polonais<br>Traitement de [[garniérite]]
| 1 || [[Borbeck-Mitte|Essen-Borbeck]] (Allemagne) || F. Krupp || 3,6 || 50 || 275-300 || 1935 || 1945 || Démonstrateur industriel. Capacité de {{unité/2|250|–=280|t/j}} selon les Soviétiques<ref name=Moscou1964/>. Transféré en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] en 1945.
|-
|-
| 2 || Frankenstein ([[Province de Silésie|Silésie]])<br>[[Ząbkowice Śląskie]] (Pologne) || F. Krupp<br>Zakłady Górniczo-Hutnicze „Szklary” || 3,6 || 50 || 2 × 250-280<ref name=Moscou1964/><br>2 × 275-300 || 1935 et 1941<br>1950-1953<ref name=Szklary>{{lien web |lang= pl |format électronique= pdf
| 3 || Salzgitter-Watenstedt || F. Krupp || 4,2 || 70 || 500 || 1943-1945{{ref|Un article du ''[[Der Spiegel]]'' repporte cependant une utilisation d'installations de réduction directe dès 1937 sur ce site, par la [[Reichswerke Hermann Göring]]<ref name=Spiegel/>.|group=note}} || 1945 || Donné comme [[Dommage de guerre|réparations de guerre]] en 1950<br>Minerai contenant 25-30 % de fer
|prénom1= Marek |nom1= Furmankiewicz
|prénom2= Krzysztof |nom2= Krzyżanowski
|titre= Podziemme relikty kopalni niklu w Szklarach
|traduction titre= Reliques souterraines de la mine de nickel de Szklary
|éditeur= P.P. Zagożdżona i M. Madziarza |lieu= Wrocław |année= 2008
|passage= 55
|url= http://www.alterstollen.com/files/05Furmankiewicz_Krzyzanowski_Relikty_kopalni_Ni_w_Szklarach.pdf}}.</ref> || 1945<br>1982<ref name=Szklary/> || Transférés en Union Soviétique en 1945 puis reconstruits à l'identique{{note|Une source isolée évoque la reconstruction de 3 fours, au lieu de 2<ref name=Szklary/>.|groupe=note}} par les Polonais.<br>Traitement de [[garniérite]] (9 % de fer, 61 % de {{formule chimique|SiO|2}} et 0,73 % de nickel).
|-
|-
| 4<br>4 || [[Anshan (Liaoning)|Anshan]] ([[Mandchoukouo]]) || [[Aciéries Shōwa]]<br>Anshan I&S || 3,6 || 60 || 4 × 60<ref name=Barrett>{{article |lang= en |format électronique= pdf |titre= Sponge iron and direct-iron processes |prénom= Edward P. |nom= Barrett |année= 1954 |numéro= 519 |périodique= Bulletin |éditeur= Bureau of Mines |pages= 10 |lire en ligne= https://digital.library.unt.edu/ark:/67531/metadc12678/m2/1/high_res_d/Bulletin0519.pdf}}.</ref><br>8 × 300 || 1939<ref>{{Harvsp|Kudo|1998|p=93}}.</ref><br>1948<ref name=Ansteel>{{lien web |lang= en |titre= History of Ansteel |url= https://www.steelonthenet.com/kb/history-ansteel.html |consulté le= 05-07-2019}}.</ref> || 1945<ref name=Kudo107>{{Harvsp|Kudo|1998|p=107}}.</ref><br>{{abbr|NC|non connu}} || 6 fours supplémentaires commandés mais jamais installés à cause de la [[Seconde Guerre mondiale|guerre]]. Transférés en Union soviétique après la guerre<ref name=Kudo107/>. Reconstruits à l'identique en 1948<ref name=Ansteel/> avec 4 fours supplémentaires. Minerai contenant 35-36 % de Fe et 40-48 % de {{formule chimique|SiO|2}}.
| 1 || [[Králův Dvůr|Königshof]] (Tchécoslovaquie) || F. Krupp || 3,6 || 60 || 300-325 || 1943 || 1945 || 2 fours complémentaires installés après guerre.<br>16 fours auraient été opérationnels en Tchécoslovaquie en 1956.<br> Minerai siliceux contenant 30-35 % de fer
|-
|-
| 4{{note|Certaines sources indiquent 4 fours construits avant 1945 (sources soviétiques et japonaises), alors que d'autres en recensent 6 (Barrett, etc.). Akira Kudo qui date précisément le début de chaque campagne de 4 fours, semble le mieux renseigné<ref>{{Harvsp|Kudo|1998|p=96-106}}.</ref>.|group=note}}<br>2<br>1 || [[Ch'ŏngjin|Seishin]] (Corée{{note|La [[Central Intelligence Agency|CIA]] recense, en 1971, deux usines sidérurgiques [[Corée du Nord|nord-coréenne]]s exploitant le procédé Krupp-Renn : l'usine de [[Kimch'aek]], dotée de 6 fours avant 1960 et complétés par 2 fours supplémentaires vers 1970 et l'[[usine sidérurgique de Posan]] où 4 fours sont construits de 1969 à 1971. Par contre, aucun four n'est identifié à [[Ch'ŏngjin|Seishin]]<ref>{{lien web |lang= en |format électronique= pdf |titre= North Korea: the status of the iron and steel industry |url= https://www.cia.gov/readingroom/docs/CIA-RDP85T00875R001700020006-2.pdf |éditeur= CIA |lien éditeur= Central Intelligence Agency |mois= août |année= 1971 |consulté le= 01-08-2021}}.</ref>.|group=note}}) || Mitsubishi Shoji Kaisha || 3,6 || 60 || 4 × 300 || 1939<ref>{{Harvsp|Kudo|1998|p=102 et 106}}.</ref><br>1945-1954<br>avant 1964 || 1945<ref name=Kudo107/><br>{{abbr|NC|non connu}} || Transférés en Union soviétique après la guerre<ref name=Kudo107/>. 7 fours en 1964. [[Magnétite]] contenant 55-60 % de Fe, ou [[limonite]] contenant 46-52 % de Fe.
| 3 || Salzgitter-Watenstedt || F. Krupp || 4,2 || 70 || 3 x 500 || 1943-1945 || 1945 || Donné comme [[Dommage de guerre|réparations de guerre]] en 1950
|-
|-
| 2{{note|Les caractéristiques de ces fours diffèrent selon les sources : Barrett identifie un four de {{unité|1|m}} de diamètre et {{unité|8|m}} de long mis en service avant 1945<ref name=Barrett/>, les Soviétiques recensent 2 fours de {{unité|1.1|m}} de diamètre et {{unité|25|m}} de long encore en service en 1964<ref name=Moscou1964/> et Akira Kudo indique 2 fours de {{unité|1,8|m}} de diamètre et de longueurs {{unité|15|et=25|m}} produisant {{unité|8|t/j}} de fer, soit une consommation de minerai d'une vingtaine de tonnes quotidiennes. Ses informations ont été retenues<ref name=Kudo1994>{{article |lang= en |format électronique= pdf |titre= The Transfer of Leading-edge Technology to Japan |sous-titre= The Krupp-Renn Process |prénom= Akira |nom= Kudō |année= 1994 |numéro= 11 |périodique= Japanese Yearbook on Business History |pages= 15 |lire en ligne= https://www.jstage.jst.go.jp/article/jrbh1984/11/0/11_0_3/_pdf}}.</ref>.|group=note|name=Kuji}} || [[Kuji]] (Japon) || [[Kawasaki Heavy Industries|Kawasaki Dockyard]] || 1,8<ref name=Kudo1994/><br>1,8<ref name=Kudo1994/> || 25<ref name=Kudo1994/><br>15<ref name=Kudo1994/> || 20 (est<ref group=note name=Kuji/>.) || 1939<ref name=Kudo96>{{Harvsp|Kudo|1998|p=96}}.</ref> || entre 1964<ref name=Moscou1964/> et 1967<ref name=Kudo108/> || Petits fours de séchage reconvertis<ref name=Kudo96/>. Fours arrêtés en 1945 et redémarrés en 1949<ref name=Kudo108>{{Harvsp|Kudo|1998|p=108}}.</ref>.
| 8 || Anzan (Mandchourie) || [[Aciéries Shōwa]] || 3,6 || 60 || 8 x 300 || 1939<ref>Kudo, Japanese-German Business Relations, pp.93</ref> || || Minerai contenant 35-36 % de fer et 40-48 % de {{fchim|SiO|2}}
|-
|-
| 4 || Seishin (Corée) || Mitsubishi Shoji Kaisha || 3,6 || 60 || 4 x 300 || || || Minerai contenant 55-60 % de fer
| 4 || [[Ōeyama]] (Japon) || [[Nihon Yakin Kogyo]] || 3,6 || 70 || 500-600 || 1940-1942 || 1945 || Minerai de fer contenant du nickel.
|-
|-
| 1<br>2 || [[Nanao]] (Japon) || Iwaki Cement Co<ref name=Barrett/> || 3,45<br>3,45 || 88{{note|Les sources soviétiques donnent des fours de {{unité|3|m}} de diamètre, un de {{unité|92,3|m}} de long et 2 de {{unité|3|m}} de diamètre et {{unité|73,5|m}} de long<ref name=Moscou1964/>.|group=note}}<br>73 || 3 × 70,7<ref name=Barrett/> || 1940<ref name=Kudo1994/> || {{abbr|NC|non connu}} || Fours de cimenterie modifiés. Minerai contenant 26 % de Fe, 24-29 % de {{formule chimique|SiO|2}}, 0,6 % de Ni, 1,4 % de Cr. En service en 1964 selon les sources soviétiques.
| 2 || [[Kuji]] (Japon) || Kawasaki Dockyard || 3,6 || 60 || 2 x 300 || || 1967<ref name=JapaneseGerman/> || Minerai contenant 34-35 % de fer et 5-8 % de {{fchim|TiO|2}}
|-
|-
| 1 || [[Onishi (Gunma)|Onishi]] (Japon) || Nippon Nickel Co<ref name=Barrett/> || 2,8<ref name=Barrett/> || 50<ref name=Barrett/> || 60<ref name=Barrett/> || vers 1940<ref name=Barrett/> || {{abbr|NC|non connu}} || Les ''{{lang|de|Luppen}}'' contiennent 1,3 % de Ni et 0,6 % de Cr<ref name=Barrett/>.
| 7 || Nihon Yakin KK (Japon) || || 3,6 || 70 || 500-600 || 1940-1942 || || Minerai de fer contenant du nickel
|-
|-
| 2 || [[Hirai (Edogawa)|Hirai]] (Japon) || [[RIKEN|Riken Industrial Corp.]]{{note|Il est difficile de préciser en quoi le four de [[Hirai (Edogawa)|Hirai]], géré par un institut de recherche, ait été exploité de manière stable avec le procédé Krupp-Renn, même si Barett le comptabilise comme tel, ainsi que les petits fours de [[Fushun]] et d'[[Onishi (Gunma)|Onishi]]<ref name=Barrett/>.|group=note}}{{,}}<ref name=Barrett/> || 2,3<ref name=Barrett/> || 38<ref name=Barrett/> || 2 × 36<ref name=Barrett/> || vers 1940<ref name=Barrett/> || {{abbr|NC|non connu}} || Mélange de minerais limonitiques locaux et importés. Les ''{{lang|de|Luppen}}'' contiennent 1,7 % de Ni et 2,1 % de Cr<ref name=Barrett/>.
| 1 || [[Avilés]] (Espagne) || || 3,6 || 60 || 250-275 || 1954 || || Minerai contenant 30-40 % de fer et 20-30 % de {{fchim|SiO|2}}<br>Projet de deuxième installation de 4,2 m x 70 m en 1956
|-
|-
| 2 || [[Fushun]] ([[Mandchoukouo]]) || [[Aciéries Shōwa]] || 3,0<ref name=Barrett/> || 60<ref name=Barrett/> || 2 × 60<ref name=Barrett/> || vers 1940<ref name=Barrett/> || {{abbr|NC|non connu}} || Magnétite<ref name=Barrett/>.
| 1 || Larymna (Grêce) || Hellenic Company of Chemical Products & Fertilizers Ltd. || 4,2 || 90 || 400 || 1956 || || Minerai contenant 35 % de fer et 1,5-1,75 % de Ni
|-
|-
| 2 || [[Kuji]] (Japon) || [[Kawasaki Heavy Industries|Kawasaki Dockyard]] || 3,6 || 60 || 2 × 300 || 1941<ref>{{Harvsp|Kudō|1994|p=14}}.</ref> || 1967<ref name=Kudo108/> || Fours arrêtés en 1945 et redémarrés en 1957-59<ref name=Kudo108/>. Minerai contenant 34-35 % de Fe et 5-8 % de {{formule chimique|TiO|2}}.
| 2<br>1 || Salzgitter-Watenstedt || Rennanlage Salzgitter-Ruhr GbR. || 4,2<br>4,6 || 95<br>110 || {{formatnum:2000}} || 1956-1957 || 1963<ref name=Spiegel/> || Minerai acide du [[Harz]] contenant 28-34 % de fer
|-
|-
| 1<br>2 || [[Králův Dvůr]] ([[Tchécoslovaquie]]) || Králodvorských železárnách<br>Hrudkovny Praha<ref name=Hrudkovenske>{{article |lang= cz |titre= Hrudkovenské potvory
| 6 || Essen-Borbeck || Rennanlage Salzgitter-Ruhr GbR. || 4,6 || 110 || {{formatnum:4200}} || 1959 || ||
|auteur= Jitka Kuncová |périodique = Králodvors Kýzpravodaj |mois= juin |année= 2005 |numéro= 5 |pages= 5 |url= https://adoc.pub/zpravodaj-kralodvorsky-kralodvorsky-klub-zvonek-spolupoadal-.html}}.</ref> || 3,6 || 60 || 3 × 300-325 || 1943{{note|La CECA attribue la mise en service du {{1er}} four à Thyssen en 1943<ref name=CECA/>, alors que les soviétiques présentent les 3 fours comme postérieurs à 1945<ref name=Moscou1964/>. La version de la CECA est généralement retenue<ref name=Hrudkovenske/>.|group=note}}<br>vers 1955<ref name=Hrudkovenske/> || vers 1966<ref name=pacifikem>{{lien web |lang= cz |url= https://www.pacifikem.cz/?inc=210_mni |titre= Mníšek pod Brdy |auteur= Džurný Jakub |date= 26 décembre 2013 |consulté le= 04-08-2021}}.</ref> || Minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de {{formule chimique|SiO|2}} (pélosidérite + [[chamosite]] + hématite).
|-
| 3 || [[Salzgitter|Salzgitter-Watenstedt]] (Allemagne) || F. Krupp || 4,2 || 70 || 3 × 500 || 1943-1945{{Note|Un article du ''[[Der Spiegel]]'' reporte cependant une utilisation d'installations de réduction directe dès 1937 sur ce site, par la [[Reichswerke Hermann Göring]] de [[Watenstedt]]<ref name=Spiegel/>.|group=note}} || 1950 || Donné comme [[Dommages de guerre|réparations de guerre]] en 1950.<br>Minerai contenant 25-30 % de Fe.
|-
| 2<ref name=NickelBF>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ashok D. |nom1=Dalvi |prénom2=W. Gordon |nom2=Bacon |prénom3=Robert C. |nom3=Osborne |titre=The Past and the Future of Nickel Laterites |éditeur=[[Inco|Inco Limited]] |année=2004 |mois=mars |jour=7-10 |isbn= |lire en ligne=http://www.mayaniquel.com/i/pdf/Lateritic_Nickel.pdf |format électronique=pdf}}.</ref> || [[Ōeyama]] (Japon) || [[Nihon Yakin Kogyo]] || 3,6 || 70 || 500-600 || 1952<ref name=arai>{{article |lang= en |titre= Ferro-Nickel Smelting at Oheyama Nickel Co., Ltd |prénom= Haruo |nom= Arai |jour= 25 |mois= août |année= 1981 |volume= 97 |pages= 792-795 |doi= 10.2473/shigentosozai1953.97.1122_792 |périodique= Journal of the Mining and Metallurgical Institute of Japan |lire en ligne= https://www.jstage.jst.go.jp/article/shigentosozai1953/97/1122/97_1122_792/_article}}.</ref> || en service (2014)<ref name=Torsner/> || [[Saprolite]] riche en nickel (>2,5 % Ni) importée de [[Nouvelle-Calédonie]]<ref name=NickelBF/>. Le procédé original a été fortement modifié et les ''{{lang|de|Luppen}}'' contiennent 18-22 % de Ni<ref name=arai/>.
|-
| 2 || [[Unterwellenborn]] ([[République démocratique allemande|RDA]]) || [[Usine sidérurgique d'Unterwellenborn|VEB Maxhütte Unterwellenborn]] || 3,6 || 60 || 2 × 300 - 400 || 1953 || 1968<ref name=Gieseler>{{lien web |lang= de |titre= Maximilianshütte |prénom= Albert |nom= Gieseler |lieu= Mannheim |année= 2009 |url= http://www.albert-gieseler.de/dampf_de/firmen0/firmadet1342.shtml |consulté le= 20-01-20}}.</ref> || [[Chamosite]] et limonite siliceuse<ref name=UNIDO/>. Mélange contenant contenant 33 % de fer, 10,5 % de {{formule chimique|Al|2|O|3}} et 27 % de {{formule chimique|SiO|2}}. En 1957, projet de construction d'un {{3e}} four, jamais concrétisé<ref name=Moscou1964/>{{,}}<ref name=Gieseler/>.
|-
| 1<br>2{{note|En 1960, la [[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] évoque un four de diamètre {{unité|3,6|m}} et de longueur {{unité|60|m}}, plus un autre en projet de {{unité|4,2|m}} × {{unité|70|m}}<ref name=CECA/>. En 1963, l'[[Organisation des Nations unies pour le développement industriel|UNIDO]] recense deux fours en service : {{unité|3,6|m}} × {{unité|40|m}} et {{unité|4,2|m}} × {{unité|90|m}}<ref name=UNIDO/>. Enfin, en 1964, les sources soviétiques évoquent 2 fours de {{unité|4,6|m}} × {{unité|70|m}}, qui s'ajoutent au four de 1954<ref name=Moscou1964/>. C'est cette dernière information qui a été retenue.|group=note|name=Aviles}} || [[Avilés]] (Espagne) || Siderúrgica Asturiana, S. A. || 3,6<br>4,6<ref group=note name=Aviles/> || 60<br>70<ref group=note name=Aviles/> || 250-275<br>{{abbr|NC|non connu}} || 1954<br>vers 1960 || 1971<ref>{{article |lang= es |titre= El primer fracaso del INI en Asturias: SIASA (1942–1971) |prénom= Benito |nom= Del Pozo |mois= décembre |année= 1991 |volume= 9 |numéro= 3 |pages= 533-540 |doi= 10.1017/S0212610900003050 |périodique= Revista de Historia Económica / Journal of Iberian and Latin American Economic History |lire en ligne= https://www.academia.edu/23558215/El_primer_fracaso_del_INI_en_Asturias_SIASA_1942_1971_}}.</ref> || Hématite contenant 30-40 % de Fe et 20-30 % de {{formule chimique|SiO|2}}.
|-
| 3 || [[Mníšek]] (Tchécoslovaquie) || Kovohutě Mníšek || 3,6 || 60 || 3 × 300-350 || vers 1954<ref name=Ejpovice>{{lien web |lang= cz |format électronique= pdf |url= https://www.zsdnp.cz/images/phocadownload/files/archiv-URGP/06_12.pdf |titre= Historie těžby chudých Fe rud v Barrandienu po 2. světové válce |prénom1= Vratislav |nom1= Řehoř |prénom2= Jiří |nom2= Grygárek |année= 2012 |consulté le= 04-08-2021}}.</ref> || 1967<ref name=pacifikem/> || Minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de {{formule chimique|SiO|2}} (pélosidérite + chamosite + hématite).
|-
| 10 || [[Ejpovice]] (Tchécoslovaquie) || RND Ejpovice<ref>{{lien web |lang= cz|url= https://www.obecdysina.cz/zivot-v-obci/spolky-sdruzeni/okraslovaci-spolek/historicke-fotografie/rnd-ejpovice/pece-1159cs.html |titre= RND Ejpovice |date= 31 mai 2021 |consulté le= 04-08-2021}}.</ref> || 3,6 || 60 || 10 × 300-350 || 1956<ref name=Ejpovice/> || 1966<ref name=Ejpovice/> || Sur la période, {{unité|2,827|Mt}} de ''{{lang|de|Luppen}}'' à 82-83 % de fer ont été produits<ref name=Ejpovice/>, à partir de minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de {{formule chimique|SiO|2}} (pélosidérite + chamosite + hématite).
|-
| 1{{note|Un 2{{e}} four, de {{unité|4,6|m}} × {{unité|110|m}}, a été également construit<ref name=Moscou1964/>, mais le procédé Krupp-Renn avait été abandonné avant sa mise en service<ref name=Zevgolis>{{article |lang= he |titre= Η Σύγχρονη Ιστορία της Μεταλλουργίας του Ελληνικού Σιδηρονικελίου |traduction titre= The Contemporary History of the Greek Ferronickel Industry |prénom= Emmanouil |nom= Zevgolis |mois= janvier |année= 2009 |périodique= Mining and Metallurgical Chronicles |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/321050850_E_Synchrone_Istoria_tes_Metallourgias_tou_Ellenikou_Sideronikeliou_The_Contemporary_History_of_the_Greek_Ferronickel_Industry}}.</ref>.|group=note}} || [[Lárymna]] (Grèce) || Hellenic Company of Chemical Products & Fertilizers Ltd. || 4,2 || 90 || 400 || 1956 || 1963<ref name=Zevgolis/> || Minerai contenant 35 % de Fe et 1,5-1,75 % de Ni, les ''{{lang|de|Luppen}}'' contiennent 4 % de nickel.<br>Échec technique : adoption du procédé LM en 1963, puis [[Larco]] en 1966 afin de déporter la fusion du préréduit dans un [[Four à arc électrique|four électrique]]<ref name=Zevgolis/>.
|-
| 2<br>2 || [[Salzgitter|Salzgitter-Watenstedt]] ([[Allemagne|RFA]]) || Rennanlage Salzgitter-Ruhr GbR. || 4,2<br>4,6 || 95<br>110 || {{formatnum:2000}} || 1956<br>1957 et 1960 || 1963<ref name=Spiegel/> || Minerai siliceux du [[Harz]] contenant 28-34 % de Fe.
|-
| 2<br>1 || [[Częstochowa|Sabinów k. Częstochowy]] (Pologne) || Zakłady Górniczo-Hutnicze „Sabinów” || 3,6<br>4,2 || 60<br>70 || 340 et 360<ref name=Barczyk/><br>460<ref name=Barczyk/> || 1958<ref name=Lijewski>{{Ouvrage |langue=pl |prénom1=Teofil |nom1=Lijewski |titre=Uprzemysłowienie Polski 1945-1975 |sous-titre=przemiany strukturalne i przestrzenne |lieu=Varsovie |éditeur=Państ. Wydaw. Naukowe |année=1978 |passage=130 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.ua/books?id=TPkDAAAAMAAJ&q=Sabin%C3%B3w+z%C4%99biec}}.</ref> || 1971<ref>{{lien web |lang= pl |titre= Huta Stara B - Archiwum |url= https://fr-ca.facebook.com/220625208411110/photos/widok-og%C3%B3lny-zak%C5%82ad%C3%B3w-g%C3%B3rniczo-hutniczych-w-sabinowie/507015249772103/ |consulté le= 10-06-2019}}.</ref> || [[Sidérite]] contenant 31-33 % de Fe<ref name=Barczyk/> et 25 % de {{formule chimique|SiO|2}}.<br>L'écart de productivité entre les deux premiers fours vient de leur inclinaison (respectivement 2 et 3°)<ref name=Barczyk/>.
|-
| 1<ref>{{article |langue= en |titre= Krupp-Renn direct reduction process |prénom= M. J. |nom= Kennard |année= 1961 |volume= 47 |numéro= 1 |pages= 34-37 |périodique= Mining Congress Journal}}.</ref> || [[Minnesota]] ([[États-Unis]]) || South Western Engineering || 2,7 || 53,4 || {{abbr|NC|non connu}} || 1959 || vers 1962<ref name=feasability/> || Usine pilote construite sous licence Krupp pour évaluer la valorisation du [[gisement de Mesabi Range]] : {{unité|12000|t}} de minerai y ont été transformées en {{unité|5000|t}} de ''{{lang|de|Luppen}}''. Minerai contenant 47 % de Fe et 18 % de {{formule chimique|Ti|2|O|2}}.
|-
| 6 || [[Borbeck-Mitte|Essen-Borbeck]] (RFA) || F. Krupp || 4,6 || 110 || {{formatnum:4200}} || 1959-1960 || 1963<ref>{{lien web |lang= de |url= https://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Bergeborbeck&diff=prev&oldid=148773412 |titre= „Bergeborbeck“ – Versionsunterschied |consulté le= 24-08-2021}}.</ref> || Mélange à 35 % de Fe constitué de minerais importés et de [[wikt:crasse|crasses]] [[Limonite|limonitiques]].
|-
| 1<br>1<ref name=CokelessFerrousMetallurgy>{{harvsp|Князев|Гиммельфарб|Неменов|1972|p=143-146}}.</ref> || [[Novotroïtsk]] ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]) || [[Usine sidérurgique d'Orsk-Khalilovo|Combinat Métallurgique d'Orsk-Khalilovo]] || 3,6 || 60 || 2 × 250-300<ref name=CokelessFerrousMetallurgy/> || 1960<ref>{{article |lang= ru |prénom1= A. I. |nom1= Gimmel’farb |prénom2= G. I. |nom2= Chasovitin |titre= Production of bloomery iron in rotary furnaces and experiences with its use in blast furnaces |année= 1960 |numéro= 8 |périodique= Stal |pages= 691-694 |lire en ligne= https://open.library.ubc.ca/cIRcle/collections/ubctheses/831/items/1.0104895}}.</ref><br>1963-1973<ref name=CokelessFerrousMetallurgy/> || {{abbr|NC|non connu}} || Limonite d'Ackerman (Khabarninsky) contenant 32-45 % de Fe, 1,26 % de Cr et 0,52 % de Ni, ou limonite d'Orsk-Khalilovo contenant 18 % de Fe, 0,6-1,16 % de Cr. Gangue de {{formule chimique|SiO|2}} et {{formule chimique|Al|2|O|3}}. Chaque four produit {{unité/2|55|–=60|t/j}} de ''{{lang|de|Luppen}}'' contenant 1,2-2,3 % de Ni et 0,4-0,9 % de Cr.
Le produit est fondu au haut fourneau<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Charles Eric Denike |nom1=Clifford |titre=The Uralian Iron and Steel Industry |éditeur=[[Université de la Colombie-Britannique|University of British Columbia]] |année=1964 |mois=avril |passage=143-148 |lire en ligne=https://open.library.ubc.ca/cIRcle/collections/ubctheses/831/items/1.0104895 |format électronique=Pdf}}.</ref>.
|-
| 2<br> 1 || [[St. Egidien]] ([[République démocratique allemande|RDA]]) || VEB St. Egidien || 4,2 || 90{{note|En 1960, la CECA donne une longueur de {{unité|100|m}} à ces deux fours. Les autres sources soviétiques étant cohérentes avec {{unité|90|m}}, elles ont été privilégiées.|group=note}} || {{abbr|NC|non connu}} || décembre 1960<ref name=HistoryEgidien/><br>1974<ref name=unbekannter>{{lien web |langue= de |titre= Zum Nickelsilikaterzbergbau bei Callenberg |url= http://www.unbekannter-bergbau.de/inhalte/spot_12_2017_Nickel-Callenberg.htm |consulté le= 27-03-2019}}.</ref> || 1990<ref name=HistoryEgidien/> || Prévus pour le traitement de silicates de nickel hydratés<ref>{{lien web |langue= en |titre= The history of St. Egidien |url= http://sankt-egidien.de/Englisch/Informatives_en.htm}}.</ref>. 4 fours initialement prévus, le {{3e}} a été ajouté vers 1974<ref name=unbekannter/>. Minerai contenant 11 % de Fe et 0,84 % de Ni, les ''{{lang|de|Luppen}}'' contiennent 5,8 % de Ni.
|-
| 3 || [[Iłża (gmina)|Zębiec k. Iłży]] (Pologne)<ref name=Barczyk/> || Zakłady Górniczo-Hutnicze „Zębiec”<ref name=Barczyk/> || 4,2<ref name=Barczyk/> || 95<ref name=Barczyk/> || 580<ref name=Barczyk/> || 1965<ref name=Lijewski/> || 1970<ref>{{lien web |lang= pl |titre= ZGM Zębiec, SA |url= https://5449-pl.all.biz/ |consulté le= 10-06-2019}}.</ref> || Sable ferrugineux<ref name=Barczyk/> contenant 15 % de Fe.
|}
|}


== Héritage ==
En 1956, une usine complète construite par Krupp, et d'une capacité de {{unité/2|420000|t}} annuelles de minerai de fer préréduit (soit deux gros fours), est estimée 90 millions de [[Deutsche Mark]]<ref name=CECA/>. L'usine construite en 1956-1957 à Salzgitter-Watenstedt, bien intégrée dans un site sidérurgique existant, n'avait cependant coûté que 33 millions de Deutsche Mark<ref name=Spiegel/>.


=== Disparition ===
=== Évolution ===


Au vu de ses performances, le procédé a semblé une base de développement pertinente pour des variantes plus efficaces. Vers 1940, les Japonais ont notamment construit plusieurs petits fours de réduction opérant à plus basse température : un à [[Tsukiji]] ({{unité|1,8|m}} × {{unité|60|m}}), deux à [[Hachinohe]] (2 fours de {{unité|2,8|m}} × {{unité|50|m}}) et trois à [[Takasago]] (2 fours de {{unité|1,83|m}} × {{unité|27|m}} et 1 four de {{unité|1,25|m}} × {{unité|17|m}}). Mais, ne produisant pas de ''{{lang|de|Luppen}}'', ils ne peuvent pas être assimilés au procédé Krupp-Renn<ref name=Barrett/>.
Après la seconde guerre mondiale, toutes les installations en Allemagne, en Chine et en Corée sont démantelées, la plupart pour être remontées en Union Soviétique. Seules les installations tchécoslovaques et japonaises demeurent intactes. Dans les [[années 1950]], Krupp reconstruit en Allemagne, en Espagne et en Grèce de gros fours. Ceux-ci fonctionnent une dizaine d’années avant d'être arrêtés, victimes du faible coût des [[ferraille]]s et du minerai importé{{ref|En 1962, le minerai importé de la [[mine de Kiruna]] (nord de la [[Suède]]) titre {{unité|63.69|points}} de fer contre {{unité|53.80|points}} pour le minerai de la [[Ruhr (région)|Ruhr]]. De 1959 à 1960, les importations de minerai en Allemagne passent de {{unité/2|20|à=33.7|millions de tonnes}} annuelles<ref name=Spiegel/>.|group=note}}. Le procédé disparaît alors d'Allemagne<ref name=JapaneseGerman/>.


Bien que la réduction directe dans un four rotatif ait fait l’objet d'un grand nombre de développements, le descendant logique du procédé Krupp-Renn est le « procédé Krupp-CODIR »<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Marko |nom1=Kekkonen |prénom2=Lauri E |nom2=Holappa |titre=Comparison of different coal based direct reduction processes |éditeur=[[Université technologique d'Helsinki|Université de technologie d'Helsinki]] |année=2000 |mois=août |passage=9 |isbn=951-22-5134-5 |issn=1455-2329}}.</ref>. Développé dans les années 1970, il reprend les principes généraux du Krupp-Renn avec une réduction à plus basse température, typiquement entre {{unité|950|et=1050|°C}}, qui permet d’économiser du combustible mais qui est insuffisante pour obtenir une fusion partielle de la charge. L'ajout d'additifs correcteurs basiques (généralement du [[calcaire]] ou de la [[dolomie]]) mélangés avec le minerai permet le retrait du soufre apporté par le charbon, bien que la [[Thermolyse (chimie)|thermolyse]] de ces additifs soit très [[réaction endothermique|endothermique]]<ref name=ECAC/>. Ce procédé a été adopté par 3 usines : en 1973 par la ''Dunswart Iron & Steel Works'' en [[Afrique du Sud]], en 1989 par la ''Sunflag Iron and Steel'' et en 1993 par la ''Goldstar Steel & Alloy'', en [[Inde]]. Si l'application industrielle s'est bien concrétisée, ce procédé échoue cependant à s'imposer comme a pu le faire son prédécesseur<ref>{{harvsp|Chatterjee|2010|p=185}}.</ref>.
Au Japon, les fours évoluent eux-aussi vers des outils de plus en plus gros. Mais là aussi, l'épuisement des gisements locaux de sables ferrugineux, combiné au faible coût des ferrailles et des minerais importés, amène à la disparition progressive du procédé. Pour autant, les japonais améliorent régulièrement le procédé, qui évolue sous d'autres appellations, et sur des productions spécialisées, comme les [[ferroalliage]]s<ref name=JapaneseGerman/> (au moins 7 fours rotatifs spécialisés dans la fabrication de [[ferronickel]] sont opérationnels en 2004 au Japon<ref>{{pdf}} {{ouvrage |langue= en |prénom1= Ashok D. |nom1= Dalvi |prénom2= W. Gordon |nom2= Bacon |prénom3= Robert C. |nom3= Osborne |titre= The Past and the Future of Nickel Laterites |jour= 7-10 |mois= mars |année= 2004 |éditeur= Inco Limited |lien éditeur= Inco |lire en ligne= http://www.mayaniquel.com/i/pdf/Lateritic_Nickel.pdf}}</ref>).


Enfin, il existe beaucoup de procédés de réduction directe postérieurs au Krupp-Renn et fondés sur un four tubulaire rotatif. Au début du {{s-|XXI}}, leur production cumulée représente entre 1 et 2 %<ref>{{Lien web |langue= en |format électronique= pdf
=== Évolutions ===
|url= https://www.midrex.com/wp-content/uploads/Midrex-STATSbook2019Final.pdf
|titre= 2019 World direct reduction statistics
|année= 2020
|éditeur= Midrex}}.</ref> de la production mondiale d'acier<ref>{{lien web |lang= en |format électronique= pdf
|url= https://www.worldsteel.org/en/dam/jcr:f7982217-cfde-4fdc-8ba0-795ed807f513/World%2520Steel%2520in%2520Figures%25202020i.pdf
|titre= 2020 World Steel in Figures
|passage= 25
|date= 30-04-2020 |éditeur= Worldsteel Association
|consulté le= 10-06-2021}}.</ref>. La technologie reste donc assez confidentielle : en 1935 et 1960, la production issue du procédé Krupp-Renn (respectivement {{unité|1|et=2|millions de tonnes}}) correspondait à un peu moins de 1 % de la production mondiale d'acier<ref name=DirectReductionIllinois/>{{,}}<ref name=FerSansCoke/>.


=== Traitement de sous-produit ferreux ===
Le procédé Krupp-CODIR, développé dans les années 1970, reprend les principes généraux du Krupp-Renn avec<ref name=ECAC/> :
* l’addition d’additifs correcteurs basiques (généralement du [[calcaire]] ou de la [[dolomie]]) mélangés avec le minerai. Le procédé devient alors capable de retirer le soufre apporté par le charbon, bien que la [[Thermolyse (chimie)|thermolyse]] de ces additifs est très [[réaction endothermique|endothermique]] ;
* la capacité de couper l’injection de charbon pulvérisé et de fonctionner uniquement avec le charbon mélangé avec le minerai. Une injection d’air en partie inférieure du four apporte l’oxygène nécessaire à la combustion ;
* une réduction à une plus basse température, typiquement entre {{unité/2|950|et=1050|°C}}, qui permet d’économiser du combustible.


Spécialisé dans la valorisation de minerais pauvres, le procédé Krupp-Renn a servi logiquement de base de développement à des procédés de recyclage de [[sous-produit]]s ferreux. En 1957, Krupp essaie à [[Stürzelberg]]{{note|Ce four à Stürzelberg ne doit pas être confondu avec le « procédé Stürzelberg », un four tournant et basculant de [[Réduction directe#Procédés de réduction-fusion|réduction-fusion]] inventé dans la même ville<ref name=CECA/>.|group=note}} un four traitant les [[pyrite]]s [[Grillage (métallurgie)|grillées]] afin d'en extraire le fer (sous la forme de ''{{lang|de|Luppen}}'') et le zinc (vaporisé dans les fumées). Ce procédé est donc un hybride entre le [[procédé Waelz]] et le Krupp-Renn, raison pour laquelle il a été appelé « procédé Krupp-Waelz » (ou encore « Renn-Waelz »<ref name=FriedrichJohannsen/>). Limité à un unique démonstrateur de {{unité|2,75|m}} × {{unité|40|m}} capable de traiter {{unité|70|à=80|t/jour}}, ses essais n'ont pas eu de suite<ref>{{article |lang= en
En [[Asie du Sud-Est]], où le procédé Krupp-Renn a connu un certain succès dans les années 1930, d'autres variantes ont été développées. Au [[Japon]], la {{lien|Kawasaki Steel Corporation}} met en service dans ses usines de [[Chiba Works]] (1968) et [[Mizushima Works]] (1975), un four de réduction directe de type Krupp-Renn, donc la caractéristique la plus visible consiste en une unité de [[boulette (sidérurgie)|bouletage]] des [[sous-produit]]s sidérurgiques du site (boues et poussières issues de lépuration des gaz de [[convertisseur (sidérurgie)|convertisseur]] et de [[haut fourneau]]). Le procédé Kawasaki intègre également d'autres évolutions, comme la combustion de [[pétrole]] au lieu de charbon pulvérisé{{#tag:ref|Les [[hydrocarbure]]s, quoique plus coûteux, sont plus faciles à brûler et enrichissent le gaz réducteur en hydrogène<ref name=ECAC/>.|group=note}}, un fonctionnement à une plus basse température, l'utilisation de poudre de [[coke]] au lieu du charbon en mélange avec le minerai<ref name=Chatterjee>{{ouvrage |langue= en |titre= Sponge Iron Production By Direct Reduction Of Iron Oxide |prénom1= Amit |nom1= Chatterjee |éditeur= PHI Learning Private Limited |année= 2010 |passage= 123-125 |lire en ligne= http://books.google.fr/books?id=IcT6-tg1uz4C&printsec=frontcover&cad=0#v=onepage&q&f=false |ISBN= 978-81-203-3644-5}}</ref>,…
|titre= The Krupp-Renn Process
|année= 1958
|éditeur= Krupp |lieu= Essen
|périodique= Prospectus of the Krupp company}} et {{article |lang= en
|titre= titre non communiqué
|prénom= S. |nom= Henkel
|année= 1958
|volume= 78 |numéro= 1, 4
|périodique= Stahl und Eisen}} cités par ''Production étrangère de fer sans haut fourneau'', Moscou, 1964.</ref>.


La filiation technique entre le Krupp-Renn et les procédés japonais de production de réduction directe est souvent évoquée. Dans les années 1960, partageant le constat de la difficile maîtrise du colmatage du four, les sidérurgistes japonais développent leurs variantes à basse température du procédé Krupp-Renn<ref name=JapaneseGerman/>. La [[Kawasaki Steel]] met en service dans l'[[usine sidérurgique de l'est du Japon|usine de Chiba]] (1968) ainsi que [[Usine sidérurgique de l'ouest du Japon|celle de Mizushima]] (1975), un four de réduction directe dont la caractéristique la plus visible consiste en une unité de [[Boulette (sidérurgie)|bouletage]] des sous-produits sidérurgiques du site (boues et poussières issues de l'épuration des [[gaz de convertisseur]] et [[Gaz de haut fourneau|de haut fourneau]]). Le « procédé Kawasaki » intègre également d'autres évolutions, comme la combustion de [[pétrole]] au lieu de charbon pulvérisé{{note|Les [[hydrocarbure]]s, quoique plus coûteux, sont plus faciles à brûler et enrichissent le gaz réducteur en hydrogène<ref name=ECAC/>.|group=note}} et l'utilisation de poudre de [[Coke (charbon)|coke]] au lieu du charbon en mélange avec le minerai… Quasiment identique au procédé Kawasaki (il dispose d'une unité de bouletage plus élaborée), le « procédé Koho » a été adopté par [[Nippon Steel]], qui démarre une installation de ce type en 1971 à l'[[usine sidérurgique de Muroran|usine de Muroran]]<ref name=Chatterjee123-125/>.
Quasiment identique au procédé Kawasaki (il dispose d'une unité de bouletage plus élaborée), le procédé Koho, développé par le sidérurgiste japonais [[Kogyo Kabushiti Kaisha]], a été adopté par [[Nippon Steel]], qui a démarré une installation de ce type en 1971 aux [[Muroran Works]]<ref name=Chatterjee/>.


=== Le procédé Ōeyama ===
Enfin, il existe beaucoup de procédés de réduction directe postérieurs au Krupp-Renn, et fondés sur un four tubulaire rotatif. S’ils ne revendiquent pas d’affiliation avec lui, il reste cependant que, en démontrant la viabilité technique et économique du principe, le procédé Krupp-Renn a eu une importance historique en tant que précurseur de la réduction directe au charbon. La renaissance de ces procédés depuis 2005, remarquable dans un secteur aussi complexe que la sidérurgie, justifie la pertinence de la technologie.
[[Image:Oheyama process Français.svg|vignette|gauche|redresse=1.4|Diagramme de principe du « procédé Oheyama ».|alt=Diagramme process.]]
[[Image:LARKO.jpg|vignette|alt=Photo nocture.|redresse=1.2|Un des fours de [[Larco]] à [[Lárymna]], en Grèce. Ces fours ont été adaptés à la réduction directe à basse température à la suite de l'échec du Krupp-Renn.]]


{{article général|position=section|Extraction du nickel|Fonte brute de nickel}}
On peut donc relever une particularité historique de la technologie Krupp-Renn : développée en Allemagne, elle a connu un succès remarquable dans l'est asiatique, où elle a continué d'évoluer alors qu'elle périclitait en Allemagne<ref name=JapaneseGerman/>.


La production de ferronickel à partir de [[latérite]]s s'inscrit dans un contexte bien plus favorable au procédé Krupp-Renn que la sidérurgie. En effet, les minerais latéritiques sous la forme de [[saprolite]] sont pauvres, très basiques et contiennent du fer. Les volumes de production sont modérés et la chimie du nickel se prête remarquablement bien à la réduction au four rotatif. Le procédé est donc séduisant mais, quel que soit le métal extrait, maîtriser toutes les transformations physiques et chimiques dans un unique réacteur est un réel défi<ref name=ExtractiveMetallurgyNickel>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Frank K. |nom1=Krundwell |prénom2=Michael S. |nom2=Moats |prénom3=Venkoba |nom3=Ramachandran |prénom4=Timothy G. |nom4=Robinson |prénom5=William G. |nom5=Davenport |titre=Extractive Metallurgy of Nickel, Cobalt and Platinum Group Metals |éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]] |année=2011 |pages totales=610 |passage=51-53 ; 59 ; 62-64 |isbn=978-0-08-096809-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yx5L85iuOicC&printsec=frontcover |id=ExtractiveMetallurgyNickel}}.</ref>. L'échec de l'usine [[Larco]] à [[Lárymna]], en Grèce, illustre le risque que représente son adoption : ce n'est que lors du passage à l'étape industrielle que le minerai s'est avéré incompatible avec le procédé Krupp-Renn<ref name=Zevgolis/>.
=== Utilisation dans la production de ferronickel ===
{{article général|position=section|Extraction du nickel}}


Par conséquent, réaliser une réduction à plus basse température, suivie d'une fusion au [[Four à arc électrique|four électrique]] permet, moyennant un investissement plus élevé, de dédier un outil à chaque étape afin de gagner en simplicité et en efficacité. Mise au point en 1950 en [[Nouvelle-Calédonie]] dans l'[[Société Le Nickel#L'usine de Doniambo|usine de Doniambo]], cette combinaison s'est avérée rentable et surtout, plus robuste<ref name=Carbothermic>{{article |langue= en
La filiation technique entre le Krupp-Renn et les procédés japonais de production de [[ferronickel]] est souvent évoquée<ref name=JapaneseGerman/>. Au début du {{s-|XXI}}, le [[Extraction du nickel|traitement du minerai de nickel]] fait massivement appel à de grands tambours ({{unité|5|m}} de diamètre et {{unité|100|m}} de long) de réduction directe : presque tous les minerais de nickel à base de [[saprolite]], une variété de [[latérite]] pauvre en fer, sont traités par ce procédé pour produire du ferronickel<ref name=ExtractiveMetallurgyNickel>{{ouvrage |langue= en
|titre= Extractive Metallurgy of Nickel, Cobalt and Platinum Group Metals
|titre= Carbothermic Reduction of Nickeliferous Laterite Oresfor Nickel Pig Iron Production in China: A Review
|prénom1= Frank K. |nom1= Krundwell
|prénom1= Mingjun |nom1= Rao
|prénom2= Michael S. |nom2= Moats
|prénom2= Guanghui |nom2= Li
|prénom3= Venkoba |nom3= Ramachandran
|prénom3= Tao |nom3= Jiang
|prénom4= Timothy G. |nom4= Robinson
|prénom4= Jun |nom4= Luo
|prénom5= William G. |nom5= Davenport
|prénom5= Yuanbo |nom5= Zhang
|prénom6= Xiaohui |nom6= Fan
|éditeur= Elsevier |lien éditeur= Elsevier (éditeur)
|année= 2011
|année= 2013 |volume= 65 |numéro= 11
|périodique= The Minerals, Metals & Materials Society
|pages totales= 610
|pages= 1573-1583
|passage= 51-53 ; 62-64
|doi= 10.1007/s11837-013-0760-7
|isbn= 978-0-08-096809-4}}</ref> :
|lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/258167398_Carbothermic_Reduction_of_Nickeliferous_Laterite_Ores_for_Nickel_Pig_Iron_Production_in_China_A_Review}}.</ref>. De grands tambours rotatifs ({{unité|5|m}} de diamètre et {{unité|100|m}}, voire {{unité|185|m}}, de long) sont utilisés pour produire une poudre sèche de concentré de minerai de nickel. Cette poudre contient 1,5 à 3 % de nickel. Elle sort à {{unité/2|800|–=900|°C}} du tambour pour être immédiatement fondue dans des [[Four à arc électrique|fours électriques]]. On se contente d'effectuer une réduction partielle dans les tambours : un quart du nickel en sort la forme métallique, le reste est encore oxydé. Seulement 5 % de fer est réduit en métal, et il reste du charbon imbrûlé qui servira de combustible lors de l'étape ultérieure de fusion au four électrique. Cette filière bien éprouvée (appelée aussi procédé RKEF, pour ''{{langue|en|Rotary Kiln–Electric Furnace}}'') s'est imposée : au début du {{s-|XXI}}, elle assure la quasi-totalité du traitement des latérites nickélifères<ref name=ExtractiveMetallurgyNickel/>.


Cependant, au début du {{s-|XXI}}, la fonderie de [[Nihon Yakin Kogyo]] à [[Ōeyama]], au Japon, continue d'utiliser le procédé Krupp-Renn pour la production de ferronickel de qualité intermédiaire (23 % de nickel), appelé parfois [[fonte brute de nickel]]. Avec une production mensuelle de {{unité|1000|tonnes}} de ''{{lang|de|Luppen}}''<ref name=EnvironmentalOheyama>{{article |langue= en
{{début citation}}Les fours rotatifs pour le séchage et la [[calcination]] des minerais latéritiques sont des outils essentiels à une production efficiente de ferronickel. Des procédés [à base de fours] statiques ont été essayés, mais avec des succès limités.</br>
|titre= Production of Ferro-Nickel and Environmental Measures at YAKIN Oheyama Co., Ltd.
La plupart des producteurs de ferronickel investissent dans des fours rotatifs. [En 2011], un seul producteur installe des fours à cuve statique<ref name=ExtractiveMetallurgyNickel/>.{{fin citation|F. Krundwell, M. Moats, V. Ramachandran, T. Robinson et W. Davenport|Extractive Metallurgy of Nickel, Cobalt and Platinum Group Metals, {{p.|63}}}}
|prénom1= Shigenobu |nom1= Yamasaki
|prénom2= Masato |nom2= Noda
|prénom3= Noboru |nom3= Tachino
|mois= janvier |année= 2007
|périodique= Journal of The Mining and Materials Processing Institute of Japan (MMIJ)
|doi= 10.2473/journalofmmij.123.689
|lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/270031735_Production_of_Ferro-Nickel_and_Environmental_Measures_at_YAKIN_Oheyama_Co_Ltd}}.</ref> pour une capacité de production de {{unité|13|kt/an}}, elle fonctionne à pleine capacité<ref name=NickelBF/>. Elle est la seule usine du monde à conserver ce procédé<ref name=EnvironmentalOheyama/>. C'est aussi la seule usine à utiliser un procédé de réduction directe pour l'extraction du nickel à partir de latérites. Le procédé, considérablement modernisé, est revendiqué comme le « procédé Ōeyama »<ref>{{article |langue= en
|titre= Direct reduction of garnierite ore for production of ferro-nickel with a rotary kiln at Nippon Yakin Kogyo Co., Ltd., Oheyama Works
|prénom1= Matsumori |nom1= Watanabe
|prénom2= Sadao |nom2= Ono
|prénom3= Haruo |nom3= Arai
|prénom4= Tetsuya |nom4= Toyomi
|mois= mai |année= 1987 |volume= 19
|périodique= International Journal of Mineral Processing
|pages= 173-187
|doi= 10.1016/0301-7516(87)90039-1
|lire en ligne= https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0301751687900391}}.</ref>.


Le procédé Ōeyama se distingue de procédé Krupp-Renn par l'emploi de calcaire, et le briquetage du minerai avant son enfournement. Il conserve ses avantages, qui sont la concentration de toutes les réactions [[Pyrométallurgie|pyrométallurgiques]] dans un unique réacteur, et l'utilisation de charbon standard (c'est-à-dire non [[Coke (charbon)|cokéfiable]]), qui couvre 90 % des besoins énergétiques du procédé. La consommation de charbon n'est que de {{unité|140|kg}} par tonne de latérite sèche{{note|Cette consommation de {{unité|140|kg/t}} de charbon peut être comparée aux {{unité|240|kg}} de coke et {{unité|200|kg}} de charbon qu'un bon haut fourneau moderne consomme pour produire une tonne de fonte à partir de minerais de fer riches<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Best Available Techniques (BAT) Reference Document for Iron and Steel Production |éditeur=Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement |date=28 février 2012 |pages totales=597 |passage=291-293 ; 338-345 |isbn= |lire en ligne=http://www.ineris.fr/ippc/sites/default/files/files/IS_Adopted_03_2012_sans_pcMetaRecadr.pdf |format électronique=pdf}}.</ref>.|group=note}}, et la qualité du ferronickel obtenu est compatible avec une utilisation directe par la sidérurgie. Quoique marginal, le procédé Krupp-Renn reste ainsi un procédé moderne et performant pour la fabrication de [[fonte brute de nickel]]. Dans ce contexte, face au procédé RKEF et au couple « [[usine d'agglomération]]-[[haut fourneau]] », il reste une alternative systématiquement étudiée<ref name=Carbothermic/>.
Le tambour est utilisé pour produire une poudre sèche de concentré de minerai de nickel contenant 1,5 à 3 % de nickel qui, sortant de {{tmp|800|900|°C}} du tambour, est immédiatement fondue dans des [[four à arc électrique|fours à arc électriques]]. Un quart du nickel y est sous la forme métallique, le reste est encore oxydé. Le fer, qui représente 15 % du poids de cette poudre, n'est réduit en métal qu'à hauteur de 5 %, 95 % étant du [[Oxyde de fer(II)|FeO]]. Enfin, on y trouve 40 % de [[Dioxyde de silicium|{{fchim|SiO|2}}]], 25 % de [[Oxyde de magnésium|MgO]], 2 % de charbon imbrûlé et 1 % d’[[Alumine|{{fchim|Al|2|O|3}}]]. On se contente donc d'y effecteur une réduction partielle. En effet, au-delà de {{tmp|900|°C}}, le nickel et le fer se combinent avec la silice et forment des [[silicate]]s peu réactifs<ref name=ExtractiveMetallurgyNickel/>.
<gallery mode="packed">
Oeyama Seizosho of Nippon Yakin Kogyo Kyoto JPN 001.jpg|L'usine d'[[Ōeyama]] (Japon) de [[Nihon Yakin Kogyo]] en 2012. C'est la dernière usine à employer le procédé Krupp-Renn dans l'extraction du nickel.|alt=Photo d'une usine et de son port
</gallery>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
<references group=note/>
{{références|group=note}}


=== Références ===
=== Références ===
{{Références}}
<references />

== Voir aussi ==
{{Autres projets |commons= Category:Krupp-Renn kilns}}

=== Bibliographie ===
* {{article |lang= de |format électronique= pdf |titre= Das Krupp-Rennverfahren |prénom1= Friedrich |nom1= Johannsen |périodique= Stahl und Eisen |jour= 20 |mois= septembre |année= 1934 |numéro= 38 |pages= 969-978 |lire en ligne= http://delibra.bg.polsl.pl/Content/19011/P-770_1934-2_38.pdf}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=E. N. |nom1=Iarkho |titre=The Great Soviet Encyclopedia |éditeur= |date=1970-1979 |numéro d'édition=3 |isbn= |lire en ligne=http://encyclopedia2.thefreedictionary.com/Krupp-Renn+Process |titre chapitre=Krupp-Renn Process}}
* {{Ouvrage |langue=en |titre=Feasability of the Krupp-Renn process for treating lean iron ores of the Mesabi Range |éditeur=U.S. Department of Commerce |année=1964 |mois=mai |passage=4-5 |lire en ligne=https://archive.org/details/feasibilityofkru00sout}}
* {{lien web |langue= en |format électronique= pdf |url= http://www.ecacwb.org/editor_upload/files/Process%20Technology.pdf |titre=Process technology followed for sponge iron |éditeur= Environment Compliance Assistance Centre (ECAC)}}
* {{Ouvrage |nom1=Kegel |nom2=Willems |nom3=Decker |nom4=Gouzou |nom5=Poos |prénom6=Jacques |nom6=Astier |nom7=Folié |nom8=Palazzi |titre=Procédé de réduction directe des minerais de fer |éditeur=[[Communauté européenne du charbon et de l'acier|Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier]] |année=1960 |mois=décembre |pages totales=130 |lire en ligne=http://aei.pitt.edu/52382/1/A7297.pdf |format électronique=pdf}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Akira |nom1=Kudo |titre=Japanese-German Business Relations : Co-operation and Rivalry in the Interwar |éditeur=[[Routledge]] |année=1998 |pages totales=286 |passage=89-108 |isbn=0-415-14971-1 |isbn2=0-203-01851-6 |isbn3=0-203-11623-2 |lire en ligne=https://epdf.pub/japanese-german-business-relations-co-operation-and-rivalry-in-the-interwar-peri.html}}
* {{article |lang= en |format électronique= pdf |titre= Sponge iron and direct-iron processes |prénom= Edward P. |nom= Barrett |année= 1954 |numéro= 519 |périodique= Bulletin |éditeur= Bureau of Mines |pages= 10 |lire en ligne= https://digital.library.unt.edu/ark:/67531/metadc12678/m2/1/high_res_d/Bulletin0519.pdf}}
* {{article |lang= en |format électronique= pdf |titre= The Transfer of Leading-edge Technology to Japan |sous-titre= The Krupp-Renn Process |prénom= Akira |nom= Kudō |année= 1994 |numéro= 11 |périodique= Japanese Yearbook on Business History |pages= 15 |lire en ligne= https://www.jstage.jst.go.jp/article/jrbh1984/11/0/11_0_3/_pdf}}
* {{lien web |lang= en |titre= Czechoslovak Experience with the Krupp-Renn Process |prénom1= J. |nom1= Mach |prénom2= B. |nom2= Verner |url= https://open.unido.org/api/documents/4687717/download/CZECHOSLOVAK%20EXPERIENCE%20WITH%20THE%20KRUPP-RENN%20PROCESS%20%2803110.en%29 |éditeur= UNIDO |lien éditeur= Organisation des Nations unies pour le développement industriel |année= 1963}}
* {{Ouvrage |langue=ru |titre=Внедоменное получение железа за рубежом |traduction titre=''Production de fer en loupe par des fours rotatifs (procédé Krupp-Renn)'' du livre ''Production étrangère de fer sans haut fourneau'' |lieu=Moscou |éditeur=А.Н. Похвиснева |année=1964 |passage=176–240 |titre chapitre=Получение кричного железа во вращающихся печах (крично-рудный процесс)}}


== Articles connexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Réduction directe]]
* [[Réduction directe]]
* [[Minerai de fer préréduit]]
* [[Minerai de fer préréduit]]
* [[Histoire de la production de l'acier]]
* [[Histoire de la production de l'acier]]
* [[Friedrich Johannsen]]


{{Portail|industrie|chimie}}
{{Portail|industrie|chimie|métallurgie}}
{{Article de qualité|oldid=190590176|date=12 février 2022}}


[[Catégorie:Métallurgie extractive]]
[[Catégorie:Métallurgie extractive]]
[[Catégorie:Sidérurgie]]
[[Catégorie:Sidérurgie]]
[[Catégorie:Procédé industriel]]

Dernière version du 11 septembre 2023 à 08:29

Photo noir et blanc de 6 fours.
Vue des six fours rotatifs de l'usine de réduction directe d'Essen-Borbeck, vers 1964.

Le procédé Krupp-Renn est un procédé sidérurgique de réduction directe utilisé pendant les années 1930 à 1970. Fondé sur l'utilisation d'un four rotatif, il s'agit d'un des rares procédés de réduction directe ayant connu un succès technique et commercial dans le monde.

À l'instar de la majorité des procédés de réduction directe, il est une alternative aux hauts fourneaux, dont la rentabilité est pénalisée par la consommation de coke. Consommant essentiellement de la houille, le procédé Krupp-Renn a la particularité de réaliser une fusion partielle de la charge enfournée. Ainsi, il est approprié au traitement des minerais pauvres ou infusibles, car leur gangue génère un laitier protecteur et facile à séparer du fer. Il produit des nodules de minerai de fer préréduit, les Luppen, qui peuvent être facilement refondus.

Les premiers fours industriels apparaissent au cours des années 1930, dans l'Allemagne nazie puis dans l'empire du Japon. Dans les années 1950, quelques usines neuves sont construites, notamment en Tchécoslovaquie et en Allemagne de l'Ouest. Le procédé est abandonné au début des années 1970, non sans avoir engendré quelques variantes.

Peu productif, difficile à maîtriser et pertinent uniquement avec des minerais particuliers, le procédé ne survit plus, au début du XXIe siècle, qu'au Japon où, sous une forme modernisée, il permet la production de ferronickel.

Mise au point

[modifier | modifier le code]

Le principe de la réduction directe du minerai de fer par un brassage à haute température de poudre de minerai mélangée avec du charbon, avec un peu de calcaire pour diminuer l'acidité du minerai, a été testé dès la fin du XIXe siècle. On peut notamment relever le procédé de réduction directe de Carl Wilhelm Siemens[1], utilisé de manière épisodique aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1880. Ce procédé est fondé sur l'utilisation d'un court tambour de 3 m de diamètre et autant de long, d'axe horizontal, où sont insufflés des gaz préchauffés par deux régénérateurs[2].

L'utilisation de four tubulaire rotatif en métallurgie, inspiré de ceux utilisés en cimenterie, suscite alors de nombreuses recherches. Le procédé Basset, développé dans les années 1930, permet même de produire de la fonte en fusion[3]. Le métallurgiste allemand Friedrich Johannsen, chef du département métallurgie à l'usine Gruson et professeur à l'École des mines de Clausthal[4], s'intéresse, dans les années 1920, aux applications métallurgiques de ce type de four. Il dépose une série de brevets relatifs au retrait des métaux volatils indésirables présents dans les matières premières sidérurgiques[5].

Dans les années 1930, Johannsen commence à mettre au point la production de fer par réduction directe. La première installation est essayée de 1931 à 1933, dans l'usine Gruson à Magdebourg[6]. Les recherches se déroulent également à l'usine Krupp de Essen-Borbeck, jusqu'en 1939. Le procédé, baptisé « Krupp-Renn », fait référence à l'entreprise Krupp, qui l'a développé, et au Rennfeuer, qui désigne le bas fourneau[7]. Il est prometteur et, à partir de 1932, Krupp dépose des brevets hors d'Allemagne afin de protéger l'invention[8].

En 1945, on recense 38 fours. Quoiqu'ils ne totalisent alors qu'une capacité de 1 Mt/an[note 1], ils sont présents partout dans le monde[10]. En Allemagne, le procédé avait été favorisé par la politique d'autarcie du régime nazi, qui privilégiait l'utilisation des minerais de fer nationaux de mauvaise qualité, plutôt que la rentabilité[11]. L'empire du Japon bénéficie d'un transfert de technologie dans le contexte des liens entre l'Allemagne nazie et le Japon impérial. Des fours sont installés dans la sphère de coprospérité et les techniciens japonais s'approprient le procédé. À la veille de la guerre du Pacifique, les Japonais l’exploitent dans 4 aciéries[12].

Après la Seconde Guerre mondiale, toutes les installations en Allemagne, en Chine et en Corée sont démantelées[13]. Parmi celles-ci, 29 sont envoyées en URSS comme réparation de guerre[14]. Seules les installations tchécoslovaques et japonaises demeurent intactes[13].

Dans les années 1950, Krupp reconstruit quelques gros fours, notamment en Espagne, Grèce et Allemagne[10],[13]. Tout particulièrement, les Tchécoslovaques s'en font les principaux promoteurs, en construisant 16 fours et en améliorant l'efficacité du procédé[15]. Selon la Grande Encyclopédie soviétique, plus de 65 installations industrielles (60 à 110 m de long et 3,6 à 4,6 m de diamètre) sont construites des années 1930 à 1950[6]. En 1960, 50 fours fonctionnent dans divers pays, produisant 2 Mt/an[16].

Disparition

[modifier | modifier le code]
Photo de 3 fours tubulaires.
Fours Krupp-Renn de la fonderie de nickel de St. Egidien, RDA, en 1982. Ces fours, arrêtés en 1990[17], ont été parmi les derniers à être opérationnels.

L'URSS, qui récupère 29 fours comme dommage de guerre n'en tire guère de profit. En effet, « les méthodes destructives et inappropriées de l'Armée soviétique pour démanteler les installations industrielles allemandes ont été un énorme gaspillage, et il s'est avéré difficile pour les Russes de reconstituer ces usines en Union soviétique. Les étrangers qui ont voyagé en train de Berlin à Moscou ont rapporté que chaque [mètre] de voie ferrée et d'accotement était encombré de machines allemandes, la plupart se détériorant dans la pluie et la neige[18]. » Mais la sidérurgie russe est assez peu dépendante de l'apport technologique de l'Ouest[19], et le bloc de l'Est n'entretient finalement guère cette technologie marginale que dans les pays d'Europe récemment soviétisés[20], où elle est aussi progressivement abandonnée[16].

En Allemagne de l'Ouest, les gros fours reconstruits dans les années 1950 fonctionnent une dizaine d’années avant d'être arrêtés, victimes du faible coût des ferrailles et du minerai importé[note 2]. Le procédé disparaît alors de l'Allemagne de l'Ouest, en même temps que de l'Europe de l'Ouest[13].

Au Japon, les fours évoluent eux aussi vers des outils de plus en plus gros. Mais là aussi, l'épuisement des gisements locaux de sables ferrugineux, combiné au faible coût des ferrailles et des minerais importés, amène à l'abandon progressif du procédé. Pour autant, les Japonais l'améliorent régulièrement, le faisant évoluer sous d'autres appellations et sur des productions spécialisées, comme les ferroalliages[13] ou la valorisation de sous-produits sidérurgiques[21]. Au début du XXIe siècle, il n'y a qu'au Japon que le procédé Krupp-Renn est explicitement utilisé pour la production de ferronickel[22].

En 1972, la plupart des usines tchécoslovaques, japonaises et ouest-allemandes ne fonctionnent plus : le procédé est considéré comme globalement obsolète et ne retient plus l'attention des industriels[16].

Principes généraux

[modifier | modifier le code]
Schéma de principe.
Schéma de principe du procédé Krupp-Renn.

Le procédé Krupp-Renn est un procédé de réduction directe dont le réacteur est un long four tubulaire identique à celui utilisé dans les cimenteries. Dans les dernières unités construites, celui-ci mesure environ 4,5 m de diamètre et 110 m de long[10]. Le four rotatif est incliné d’environ 2,5 % ; sa pente et sa vitesse de rotation influent sur la durée de séjour du produit[23].

Le minerai de fer est premièrement broyé pour atteindre une granulométrie inférieure à 6 mm[10]. Il est ensuite introduit à l’amont du four, mélangé avec un peu de combustible (généralement de la houille)[23]. Au bout de 6 à 8 heures[24], il ressort du four à l’extrémité opposée, sous la forme d’un minerai de fer préréduit à 1 000 °C. Le fer récupéré atteint 94 % à 97,5 % du fer initialement présent dans le minerai[23].

La chaleur est apportée par un brûleur situé à l’extrémité inférieure du four, qui fonctionne donc comme un réacteur à contre-courant. Le combustible consiste en un charbon finement pulvérisé, dont la combustion à haute température génère en outre le gaz réducteur, essentiellement du CO. Une fois le four chaud, l’essentiel du combustible peut être apporté par le mélange minerai-houille[23].

Les fumées qui sortent par l’extrémité supérieure du four atteignent 850 à 900 °C. Elles sont donc refroidies et débarrassées de leur poussière par une injection d’eau avant d’être évacuées à la cheminée[23].

Le procédé est efficace dans la production de ferronickel à cause de la proximité chimique des deux éléments. En effet, les oxydes de fer et de nickel sont, à 800 °C, facilement réduits par le carbone[note 3] alors que les autres oxydes constituant la gangue du minerai sont peu ou pas réduits. Notamment, l'oxyde de fer(II) (ou la wustite), qui est l'oxyde de fer stable à 800 °C, présente une réductibilité proche de celle de l'oxyde de nickel(II) : il n'est donc pas possible de réduire l'un sans l'autre[25].

Particularités du procédé

[modifier | modifier le code]

La température maximale dans le four rotatif, comprise entre 1 230 et 1 260 °C, est beaucoup plus élevée que les 1 000 à 1 050 °C strictement nécessaires à la réduction des oxydes de fer. L'objectif est d'amener la gangue du minerai à l'état pâteux[23]. Le fer réduit peut alors s'agglomérer en nodules métalliques 3 à 8 mm, les Luppen[9]. Si la gangue est très infusible, la température doit être augmentée, jusqu'à 1 400 °C pour une charge basique[24] : la maîtrise de la viscosité à chaud de la gangue est un point clé[10]. Parmi les procédés de réduction directe par tambour rotatif, il se distingue donc par les hautes températures mises en œuvre :

Procédés de réduction directe par tambour rotatif[26]
Dessin d'un tambour
1 2 3 4 5
Consistance du produit obtenu solide pâteux solide (clinker)
liquide (fonte)
Température maxi (°C) 600-900 900-1100 1200-1300 1400-1500
Réduction (% de O2 retiré du Fe2O3) 12 % 20-70 >90 100
Exemples de procédés Lurgi (de) Highveld
Udy
Larco
Elkem
RN
SL/RN
Krupp
Krupp-Renn Basset

La gestion de l’injection de charbon pulvérisé à la sortie du four est une autre particularité du procédé. Les évolutions postérieures du procédé autorisent la possibilité de couper cette alimentation en charbon, et de ne fonctionner qu’avec le charbon (ou du poussier de coke[27]) introduit avec le minerai[23]. Dans ce cas, seul l'air de combustion est injecté à la sortie du four. Le rendement thermique, qui pénalise les fours tournants vis-à-vis des fours à cuve comme les hauts fourneaux, est ainsi amélioré car l'air absorbe une partie de la chaleur des Luppen. Mais l'oxygène de cet air ré-oxyde partiellement le produit[15]. Ainsi, même si le fer peut être complètement réduit dans le four, les Luppen sont toujours altérés par le contact de l'air à la fin ou après la sortie du four[7].

L’ensemble est déchargé chaud du four. Il est alors refroidi violemment, puis broyé. Le fer est séparé du laitier par un tri électromagnétique. Les fines magnétiquement intermédiaires représentent 5 à 15 % de la charge enfournée[24]. La fusion partielle de la charge augmente la densité des préréduits, mais implique aussi une coûteuse consommation d'énergie[23].

Comportement de la charge pendant la traversée du four

[modifier | modifier le code]
2 croquis en coupe du four.
Vue de la charge dans les deux zones actives du four.
Courbes de la composition chimique.
Évolution de la composition chimique pendant la traversée du four, dans le cas du traitement de saprolite contenant ~15 % de fer et 2,5 % de nickel.

On distingue 3 zones dans le four[23],[24],[28] :

  • la zone amont, dite de préchauffage, où le minerai est chauffé jusqu’à 800 °C par les fumées chaudes remontant dans le four. Tant que la température reste inférieure à 900-1 000 °C, la réduction du minerai est minime et le charbon rejette ses matières les plus volatiles ;
  • le milieu du four, dite zone de réduction, où le charbon se combine avec les oxydes de fer pour former du monoxyde de carbone. Ce monoxyde de carbone s'échappe de la charge et forme une couche gazeuse qui protège la charge de l'air oxydant circulant au-dessus. Puis ce gaz excédentaire brûle, chauffant les parois du four qui restituent ensuite, grâce au mouvement de rotation, la chaleur à la charge. La température monte progressivement à 800 - 1 200 °C. Les oxydes de fer se transforment progressivement en fer métallique, ou en ferronickel. Le métal obtenu se présente sous la forme de particules d'éponge métallique qui restent finement dispersées dans la gangue pulvérulente ;
  • à la fin du four, la réduction est complète. Seule une faible quantité de CO est produite : la charge n'est plus protégée de l'oxydation par l'air soufflé à la base du four. Une réoxydation violente mais superficielle du fer se produit donc. La rotation ramène une partie du fer oxydé au cœur de la charge, ou elle est de nouveau réduite par le charbon résiduel. Le reste se mélange aux stériles pour former une scorie visqueuse et immiscible avec le métal produit. Cette réaction très exothermique va permettre la fusion du fer et du nickel non oxydé, qui s’agglomèrent sous la forme de nodules, les Luppen.

Le contrôle de la température, en relation avec le comportement physico-chimique du minerai, est un point critique. Une température excessive ou une granulométrie inadaptée génèrent des anneaux de matières frittées qui garnissent les parois du four. Généralement, un anneau de laitier, c'est-à-dire de scories pauvres en fer, se constitue aux deux tiers de la longueur du four. De même, un anneau métallique a tendance à se former à une dizaine de mètres de la sortie. Ces anneaux perturbent l'écoulement des matières et du gaz et réduisent le volume utile du four… quand ils ne l'obstruent pas complètement. Cette formation d'anneaux contrecarre la résurrection du procédé, notamment en Chine où, au début du XXIe siècle, les industriels ont renoncé à l'adopter après avoir constaté la criticité et la difficulté de gérer ce paramètre[28].

La fusion du laitier consomme de l'énergie mais permet de maîtriser le comportement de la charge dans le four. De fait, un minimum de 800 à 1 000 kg de laitier par tonne de fer est requis pour ne pas obtenir des Luppen trop gros[29]. Le laitier limite aussi la ségrégation du charbon qui, beaucoup moins dense que le minerai, resterait en surface du mélange. Puis, à chaud, il devient une pâte qui protège le métal de l'oxydation. Enfin, à froid, sa vitrification simplifie autant le traitement des Luppen que le nettoyage du four lors des arrêts de maintenance[27].

Performances avec des minerais pauvres

[modifier | modifier le code]

À l’instar de la plupart des procédés de réduction directe, le procédé Krupp-Renn est adapté à la production de minerai de fer préréduit à partir de minerais très siliceux, donc acides (indice de basicité CaO/SiO2 de 0,1 à 0,4[30]), qui génèrent un laitier pâteux dès 1 200 °C. De plus, l'acidité du laitier le rend vitreux, donc facile à concasser et à séparer du fer[15]. Plus marginalement, le procédé est aussi parfaitement adapté au traitement des minerais riches en dioxyde de titane. En effet, cet oxyde rendant le laitier particulièrement infusible et visqueux, les minerais qui en contiennent sont incompatibles avec les hauts fourneaux, qui doivent évacuer toute leur production sous la forme liquide[23]. Les minerais de prédilection du procédé sont ainsi ceux qui perdraient leur intérêt économique s'il fallait les amender avec des additifs basiques, typiquement ceux qui sont peu riches en fer (entre 35 et 51 %) et dont la gangue doit être neutralisée[7].

Intégré dans un complexe sidérurgique traditionnel, le procédé est une alternative aux procédés d'enrichissement ou à l'usine d'agglomération[24]. En effet, il peut retirer les stériles et les éléments indésirables, comme le zinc, plomb ou étain. Dans un haut fourneau, ces éléments subissent un cycle continuel de vaporisation-condensation qui le sature progressivement. Avec le procédé Krupp-Renn, la haute température des fumées évite leur condensation dans le four avant leur récupération dans les installations de dépoussiérage[30]. Ainsi, le procédé est un moyen de valoriser des sous-produits ou d'extraire certains métaux. Les Luppen sont ensuite refondues au haut fourneau, voire au cubilot ou au four Martin-Siemens, car il ne s'agit alors que de fondre une charge préréduite et riche en fer[24].

Le procédé s'est avéré adapté aux traitements de minerais riches en oxydes de nickel, de vanadiumetc.[10]. Une autre utilisation de ce procédé est ainsi la production de ferronickel[30]. Dans ce cas, les minerais saprolitiques, pauvres et très basiques (à cause de leur teneur en magnésie[31]), sont tout aussi infusibles que les minerais très acides, et le procédé reste pertinent[12].

Comme la plupart des procédés de réduction directe, il est aussi possible d’utiliser à peu près n’importe quel combustible solide. Il faut 240 à 300 kg de houille pour traiter une tonne de minerai de fer contenant 30 à 40 % de fer. En retenant une consommation de 300 kg/t de minerai à 30 %, la consommation de houille est de 800 kg par tonne de fer, à laquelle il faut ajouter la fusion des Luppen au haut fourneau, qui consomme 300 kg de coke. Quand elle est faite entièrement au haut fourneau, la fusion de ce même minerai aboutit à une consommation totale de combustible identique… mais il s'agit exclusivement de coke, un combustible bien plus coûteux que la houille[24].

Par contre, le fonctionnement avec des laitiers contenant souvent plus de 60 % de silice, donc acides, est incompatible avec la désulfuration du métal, qui nécessite des laitiers très basiques[32]. Ainsi, 30 % du soufre apporté par les combustibles se retrouve dans le fer[10] et un coûteux traitement postérieur est alors nécessaire pour l'éliminer[23],[note 4].

Productivité

[modifier | modifier le code]

Selon les minerais et la taille de l'installation, la production quotidienne d'un four est de 250 à 800 tonnes de minerai de fer préréduit[6]. Les plus gros fours, qui atteignent 5 m de diamètre et 110 m de long, peuvent traiter 950 à 1 000 tonnes de minerai par jour, combustible non compris. Lorsqu'elle est bien conduite, une installation tourne environ 300 jours par an. La durée de vie du réfractaire interne est de 7 à 8 mois dans la partie la plus exposée du four, et 2 ans ailleurs. Ainsi, en 1960, un gros four Krupp-Renn alimenté en minerai pauvre produit 100 kt/an de fer[30], alors qu'un haut fourneau moderne de la même époque produit 10 fois plus de fonte[34].

Une des difficultés majeures, commune à tous les procédés de réduction directe par four rotatif, consiste en la formation locale d'un anneau de fer et de scories, frittés ensemble, un garni qui obstrue progressivement le four. La compréhension du mécanisme de formation de ce garni est complexe car elle fait intervenir la minéralogie, mais aussi la chimie du procédé (quelques éléments en quantité infimes suffisent à faire croître progressivement l'anneau et ainsi empoisonner progressivement le four) et la préparation du minerai (granulométrie, humidité…). Pour y remédier, augmenter l'apport d'air de combustion, voire interrompre la charge du four, est un moyen efficace de refondre ces anneaux[24]. Sinon, il faut corriger la granulométrie du minerai enfourné[35] ou corriger la chimie du mélange minéral enfourné[36].

En 1958, une usine complète construite par Krupp, pouvant produire 420 000 t/an de minerai de fer préréduit (soit une batterie de 6 fours), est estimée 90 millions de Deutsche Mark[30],[29], ou 21,4 millions de dollars[37]. L'usine construite en 1956-1957 à Salzgitter-Watenstedt, bien intégrée dans un site sidérurgique existant, n'a cependant coûté que 33 millions de Deutsche Mark[11]. À cette époque, les coûts d'investissement et de fonctionnement d'une installation Krupp-Renn en font une alternative viable au procédé de référence, le haut fourneau : l’investissement initial ramené à la tonne produite est presque 2 fois inférieur, mais les frais de fonctionnement sont presque 2,5 fois plus élevés[37].

Le laitier, une silice vitrifiée, s'avère facile à valoriser comme additif dans les revêtements de chaussée ou dans le béton[32]. Toutefois, le procédé ne génère pas de gaz valorisable comme celui issu des hauts fourneaux, ce qui pénalise sa rentabilité dans la plupart des contextes[24], mais aussi résout la question de sa valorisation[9].

Usines construites

[modifier | modifier le code]
Usines construites (liste non exhaustive[note 5])
Sauf précision contraire, les données sont issues des publications de la CECA (1960)[30], de l'UNIDO (1963)[15] et de Production étrangère de fer sans haut fourneau (Moscou, 1964)[38].
Nombre de fours Emplacement Propriétaire
à la mise en service
Diamètre interne (m) Longueur (m) Capacité (tminerai/j) Date mise en service Date d’arrêt Remarques
1 Magdebourg (Allemagne) F. Krupp 0,7
(externe ou interne inconnu)
8 2,5[9] 1931[6] 1933[6] Premier four expérimental[39],[32].
1 Rheinhausen (Allemagne) F. Krupp 0,9 14 6 NC 1939[7] Prototype A évolué pour explorer la faisabilité d'une variante du procédé Krupp-Renn, le procédé Krupp-Eisenschwamm[40].
1 Essen-Borbeck (Allemagne) F. Krupp 3,6 50 275-300 1935 1945 Démonstrateur industriel. Capacité de 250280 t/j selon les Soviétiques[38]. Transféré en Union soviétique en 1945.
2 Frankenstein (Silésie)
Ząbkowice Śląskie (Pologne)
F. Krupp
Zakłady Górniczo-Hutnicze „Szklary”
3,6 50 2 × 250-280[38]
2 × 275-300
1935 et 1941
1950-1953[41]
1945
1982[41]
Transférés en Union Soviétique en 1945 puis reconstruits à l'identique[note 6] par les Polonais.
Traitement de garniérite (9 % de fer, 61 % de SiO2 et 0,73 % de nickel).
4
4
Anshan (Mandchoukouo) Aciéries Shōwa
Anshan I&S
3,6 60 4 × 60[42]
8 × 300
1939[43]
1948[44]
1945[45]
NC
6 fours supplémentaires commandés mais jamais installés à cause de la guerre. Transférés en Union soviétique après la guerre[45]. Reconstruits à l'identique en 1948[44] avec 4 fours supplémentaires. Minerai contenant 35-36 % de Fe et 40-48 % de SiO2.
4[note 7]
2
1
Seishin (Corée[note 8]) Mitsubishi Shoji Kaisha 3,6 60 4 × 300 1939[48]
1945-1954
avant 1964
1945[45]
NC
Transférés en Union soviétique après la guerre[45]. 7 fours en 1964. Magnétite contenant 55-60 % de Fe, ou limonite contenant 46-52 % de Fe.
2[note 9] Kuji (Japon) Kawasaki Dockyard 1,8[49]
1,8[49]
25[49]
15[49]
20 (est[note 9].) 1939[50] entre 1964[38] et 1967[13] Petits fours de séchage reconvertis[50]. Fours arrêtés en 1945 et redémarrés en 1949[13].
4 Ōeyama (Japon) Nihon Yakin Kogyo 3,6 70 500-600 1940-1942 1945 Minerai de fer contenant du nickel.
1
2
Nanao (Japon) Iwaki Cement Co[42] 3,45
3,45
88[note 10]
73
3 × 70,7[42] 1940[49] NC Fours de cimenterie modifiés. Minerai contenant 26 % de Fe, 24-29 % de SiO2, 0,6 % de Ni, 1,4 % de Cr. En service en 1964 selon les sources soviétiques.
1 Onishi (Japon) Nippon Nickel Co[42] 2,8[42] 50[42] 60[42] vers 1940[42] NC Les Luppen contiennent 1,3 % de Ni et 0,6 % de Cr[42].
2 Hirai (Japon) Riken Industrial Corp.[note 11],[42] 2,3[42] 38[42] 2 × 36[42] vers 1940[42] NC Mélange de minerais limonitiques locaux et importés. Les Luppen contiennent 1,7 % de Ni et 2,1 % de Cr[42].
2 Fushun (Mandchoukouo) Aciéries Shōwa 3,0[42] 60[42] 2 × 60[42] vers 1940[42] NC Magnétite[42].
2 Kuji (Japon) Kawasaki Dockyard 3,6 60 2 × 300 1941[51] 1967[13] Fours arrêtés en 1945 et redémarrés en 1957-59[13]. Minerai contenant 34-35 % de Fe et 5-8 % de TiO2.
1
2
Králův Dvůr (Tchécoslovaquie) Králodvorských železárnách
Hrudkovny Praha[52]
3,6 60 3 × 300-325 1943[note 12]
vers 1955[52]
vers 1966[53] Minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de SiO2 (pélosidérite + chamosite + hématite).
3 Salzgitter-Watenstedt (Allemagne) F. Krupp 4,2 70 3 × 500 1943-1945[note 13] 1950 Donné comme réparations de guerre en 1950.
Minerai contenant 25-30 % de Fe.
2[54] Ōeyama (Japon) Nihon Yakin Kogyo 3,6 70 500-600 1952[55] en service (2014)[22] Saprolite riche en nickel (>2,5 % Ni) importée de Nouvelle-Calédonie[54]. Le procédé original a été fortement modifié et les Luppen contiennent 18-22 % de Ni[55].
2 Unterwellenborn (RDA) VEB Maxhütte Unterwellenborn 3,6 60 2 × 300 - 400 1953 1968[56] Chamosite et limonite siliceuse[15]. Mélange contenant contenant 33 % de fer, 10,5 % de Al2O3 et 27 % de SiO2. En 1957, projet de construction d'un 3e four, jamais concrétisé[38],[56].
1
2[note 14]
Avilés (Espagne) Siderúrgica Asturiana, S. A. 3,6
4,6[note 14]
60
70[note 14]
250-275
NC
1954
vers 1960
1971[57] Hématite contenant 30-40 % de Fe et 20-30 % de SiO2.
3 Mníšek (Tchécoslovaquie) Kovohutě Mníšek 3,6 60 3 × 300-350 vers 1954[58] 1967[53] Minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de SiO2 (pélosidérite + chamosite + hématite).
10 Ejpovice (Tchécoslovaquie) RND Ejpovice[59] 3,6 60 10 × 300-350 1956[58] 1966[58] Sur la période, 2,827 Mt de Luppen à 82-83 % de fer ont été produits[58], à partir de minerai contenant 30-35 % de Fe et 24 % de SiO2 (pélosidérite + chamosite + hématite).
1[note 15] Lárymna (Grèce) Hellenic Company of Chemical Products & Fertilizers Ltd. 4,2 90 400 1956 1963[60] Minerai contenant 35 % de Fe et 1,5-1,75 % de Ni, les Luppen contiennent 4 % de nickel.
Échec technique : adoption du procédé LM en 1963, puis Larco en 1966 afin de déporter la fusion du préréduit dans un four électrique[60].
2
2
Salzgitter-Watenstedt (RFA) Rennanlage Salzgitter-Ruhr GbR. 4,2
4,6
95
110
2 000 1956
1957 et 1960
1963[11] Minerai siliceux du Harz contenant 28-34 % de Fe.
2
1
Sabinów k. Częstochowy (Pologne) Zakłady Górniczo-Hutnicze „Sabinów” 3,6
4,2
60
70
340 et 360[27]
460[27]
1958[61] 1971[62] Sidérite contenant 31-33 % de Fe[27] et 25 % de SiO2.
L'écart de productivité entre les deux premiers fours vient de leur inclinaison (respectivement 2 et 3°)[27].
1[63] Minnesota (États-Unis) South Western Engineering 2,7 53,4 NC 1959 vers 1962[7] Usine pilote construite sous licence Krupp pour évaluer la valorisation du gisement de Mesabi Range : 12 000 t de minerai y ont été transformées en 5 000 t de Luppen. Minerai contenant 47 % de Fe et 18 % de Ti2O2.
6 Essen-Borbeck (RFA) F. Krupp 4,6 110 4 200 1959-1960 1963[64] Mélange à 35 % de Fe constitué de minerais importés et de crasses limonitiques.
1
1[65]
Novotroïtsk (URSS) Combinat Métallurgique d'Orsk-Khalilovo 3,6 60 2 × 250-300[65] 1960[66]
1963-1973[65]
NC Limonite d'Ackerman (Khabarninsky) contenant 32-45 % de Fe, 1,26 % de Cr et 0,52 % de Ni, ou limonite d'Orsk-Khalilovo contenant 18 % de Fe, 0,6-1,16 % de Cr. Gangue de SiO2 et Al2O3. Chaque four produit 5560 t/j de Luppen contenant 1,2-2,3 % de Ni et 0,4-0,9 % de Cr.

Le produit est fondu au haut fourneau[67].

2
1
St. Egidien (RDA) VEB St. Egidien 4,2 90[note 16] NC décembre 1960[17]
1974[68]
1990[17] Prévus pour le traitement de silicates de nickel hydratés[69]. 4 fours initialement prévus, le 3e a été ajouté vers 1974[68]. Minerai contenant 11 % de Fe et 0,84 % de Ni, les Luppen contiennent 5,8 % de Ni.
3 Zębiec k. Iłży (Pologne)[27] Zakłady Górniczo-Hutnicze „Zębiec”[27] 4,2[27] 95[27] 580[27] 1965[61] 1970[70] Sable ferrugineux[27] contenant 15 % de Fe.

Au vu de ses performances, le procédé a semblé une base de développement pertinente pour des variantes plus efficaces. Vers 1940, les Japonais ont notamment construit plusieurs petits fours de réduction opérant à plus basse température : un à Tsukiji (1,8 m × 60 m), deux à Hachinohe (2 fours de 2,8 m × 50 m) et trois à Takasago (2 fours de 1,83 m × 27 m et 1 four de 1,25 m × 17 m). Mais, ne produisant pas de Luppen, ils ne peuvent pas être assimilés au procédé Krupp-Renn[42].

Bien que la réduction directe dans un four rotatif ait fait l’objet d'un grand nombre de développements, le descendant logique du procédé Krupp-Renn est le « procédé Krupp-CODIR »[71]. Développé dans les années 1970, il reprend les principes généraux du Krupp-Renn avec une réduction à plus basse température, typiquement entre 950 et 1 050 °C, qui permet d’économiser du combustible mais qui est insuffisante pour obtenir une fusion partielle de la charge. L'ajout d'additifs correcteurs basiques (généralement du calcaire ou de la dolomie) mélangés avec le minerai permet le retrait du soufre apporté par le charbon, bien que la thermolyse de ces additifs soit très endothermique[23]. Ce procédé a été adopté par 3 usines : en 1973 par la Dunswart Iron & Steel Works en Afrique du Sud, en 1989 par la Sunflag Iron and Steel et en 1993 par la Goldstar Steel & Alloy, en Inde. Si l'application industrielle s'est bien concrétisée, ce procédé échoue cependant à s'imposer comme a pu le faire son prédécesseur[72].

Enfin, il existe beaucoup de procédés de réduction directe postérieurs au Krupp-Renn et fondés sur un four tubulaire rotatif. Au début du XXIe siècle, leur production cumulée représente entre 1 et 2 %[73] de la production mondiale d'acier[74]. La technologie reste donc assez confidentielle : en 1935 et 1960, la production issue du procédé Krupp-Renn (respectivement 1 et 2 millions de tonnes) correspondait à un peu moins de 1 % de la production mondiale d'acier[10],[16].

Traitement de sous-produit ferreux

[modifier | modifier le code]

Spécialisé dans la valorisation de minerais pauvres, le procédé Krupp-Renn a servi logiquement de base de développement à des procédés de recyclage de sous-produits ferreux. En 1957, Krupp essaie à Stürzelberg[note 17] un four traitant les pyrites grillées afin d'en extraire le fer (sous la forme de Luppen) et le zinc (vaporisé dans les fumées). Ce procédé est donc un hybride entre le procédé Waelz et le Krupp-Renn, raison pour laquelle il a été appelé « procédé Krupp-Waelz » (ou encore « Renn-Waelz »[4]). Limité à un unique démonstrateur de 2,75 m × 40 m capable de traiter 70 à 80 t/jour, ses essais n'ont pas eu de suite[75].

La filiation technique entre le Krupp-Renn et les procédés japonais de production de réduction directe est souvent évoquée. Dans les années 1960, partageant le constat de la difficile maîtrise du colmatage du four, les sidérurgistes japonais développent leurs variantes à basse température du procédé Krupp-Renn[12]. La Kawasaki Steel met en service dans l'usine de Chiba (1968) ainsi que celle de Mizushima (1975), un four de réduction directe dont la caractéristique la plus visible consiste en une unité de bouletage des sous-produits sidérurgiques du site (boues et poussières issues de l'épuration des gaz de convertisseur et de haut fourneau). Le « procédé Kawasaki » intègre également d'autres évolutions, comme la combustion de pétrole au lieu de charbon pulvérisé[note 18] et l'utilisation de poudre de coke au lieu du charbon en mélange avec le minerai… Quasiment identique au procédé Kawasaki (il dispose d'une unité de bouletage plus élaborée), le « procédé Koho » a été adopté par Nippon Steel, qui démarre une installation de ce type en 1971 à l'usine de Muroran[21].

Le procédé Ōeyama

[modifier | modifier le code]
Diagramme process.
Diagramme de principe du « procédé Oheyama ».
Photo nocture.
Un des fours de Larco à Lárymna, en Grèce. Ces fours ont été adaptés à la réduction directe à basse température à la suite de l'échec du Krupp-Renn.

La production de ferronickel à partir de latérites s'inscrit dans un contexte bien plus favorable au procédé Krupp-Renn que la sidérurgie. En effet, les minerais latéritiques sous la forme de saprolite sont pauvres, très basiques et contiennent du fer. Les volumes de production sont modérés et la chimie du nickel se prête remarquablement bien à la réduction au four rotatif. Le procédé est donc séduisant mais, quel que soit le métal extrait, maîtriser toutes les transformations physiques et chimiques dans un unique réacteur est un réel défi[76]. L'échec de l'usine Larco à Lárymna, en Grèce, illustre le risque que représente son adoption : ce n'est que lors du passage à l'étape industrielle que le minerai s'est avéré incompatible avec le procédé Krupp-Renn[60].

Par conséquent, réaliser une réduction à plus basse température, suivie d'une fusion au four électrique permet, moyennant un investissement plus élevé, de dédier un outil à chaque étape afin de gagner en simplicité et en efficacité. Mise au point en 1950 en Nouvelle-Calédonie dans l'usine de Doniambo, cette combinaison s'est avérée rentable et surtout, plus robuste[28]. De grands tambours rotatifs (5 m de diamètre et 100 m, voire 185 m, de long) sont utilisés pour produire une poudre sèche de concentré de minerai de nickel. Cette poudre contient 1,5 à 3 % de nickel. Elle sort à 800900 °C du tambour pour être immédiatement fondue dans des fours électriques. On se contente d'effectuer une réduction partielle dans les tambours : un quart du nickel en sort la forme métallique, le reste est encore oxydé. Seulement 5 % de fer est réduit en métal, et il reste du charbon imbrûlé qui servira de combustible lors de l'étape ultérieure de fusion au four électrique. Cette filière bien éprouvée (appelée aussi procédé RKEF, pour Rotary Kiln–Electric Furnace) s'est imposée : au début du XXIe siècle, elle assure la quasi-totalité du traitement des latérites nickélifères[76].

Cependant, au début du XXIe siècle, la fonderie de Nihon Yakin Kogyo à Ōeyama, au Japon, continue d'utiliser le procédé Krupp-Renn pour la production de ferronickel de qualité intermédiaire (23 % de nickel), appelé parfois fonte brute de nickel. Avec une production mensuelle de 1 000 tonnes de Luppen[77] pour une capacité de production de 13 kt/an, elle fonctionne à pleine capacité[54]. Elle est la seule usine du monde à conserver ce procédé[77]. C'est aussi la seule usine à utiliser un procédé de réduction directe pour l'extraction du nickel à partir de latérites. Le procédé, considérablement modernisé, est revendiqué comme le « procédé Ōeyama »[78].

Le procédé Ōeyama se distingue de procédé Krupp-Renn par l'emploi de calcaire, et le briquetage du minerai avant son enfournement. Il conserve ses avantages, qui sont la concentration de toutes les réactions pyrométallurgiques dans un unique réacteur, et l'utilisation de charbon standard (c'est-à-dire non cokéfiable), qui couvre 90 % des besoins énergétiques du procédé. La consommation de charbon n'est que de 140 kg par tonne de latérite sèche[note 19], et la qualité du ferronickel obtenu est compatible avec une utilisation directe par la sidérurgie. Quoique marginal, le procédé Krupp-Renn reste ainsi un procédé moderne et performant pour la fabrication de fonte brute de nickel. Dans ce contexte, face au procédé RKEF et au couple « usine d'agglomération-haut fourneau », il reste une alternative systématiquement étudiée[28].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Johannsen arrive, lui, à une capacité cumulée construite, en 1945, de 3,2 Mt/an[9].
  2. En 1962, le minerai importé de la mine de Kiruna (nord de la Suède) titre 63,69 points de fer contre 53,80 points pour le minerai de la Ruhr. De 1959 à 1960, les importations de minerai en Allemagne passent de 20 à 33,7 millions de tonnes annuelles[11].
  3. Cette proximité chimique entre fer et nickel se traduit par un réactivité carbothermique semblable. Mais avoir des densités proches est tout aussi important afin d'éviter la ségrégation des matières brassées dans le four.
  4. Le soufre a une forte affinité pour le fer. Or il est également un élément d’alliage généralement indésirable, qui fragilise le fer à chaud comme à froid. Son élimination ne peut se faire qu’en milieu fortement basique (donc en présence de chaux, sinon de magnésie), alors que le procédé Krupp-Renn nécessite un laitier acide afin d'obtenir une bonne viscosité[33]. Pour autant, la capacité du procédé à évacuer les indésirables par les fumées fait du procédé un bon candidat dans le traitement des pyrites, car il peut ôter de grandes quantités de soufre par les fumées sans que le laitier soit pollué par cet élément[10].
  5. Bien que l'exhaustivité de cette liste ne puisse être affirmée, elle est assez cohérente avec les 65 fours industriels dénombrés par la Grande Encyclopédie soviétique dans les années 1970[6].
  6. Une source isolée évoque la reconstruction de 3 fours, au lieu de 2[41].
  7. Certaines sources indiquent 4 fours construits avant 1945 (sources soviétiques et japonaises), alors que d'autres en recensent 6 (Barrett, etc.). Akira Kudo qui date précisément le début de chaque campagne de 4 fours, semble le mieux renseigné[46].
  8. La CIA recense, en 1971, deux usines sidérurgiques nord-coréennes exploitant le procédé Krupp-Renn : l'usine de Kimch'aek, dotée de 6 fours avant 1960 et complétés par 2 fours supplémentaires vers 1970 et l'usine sidérurgique de Posan où 4 fours sont construits de 1969 à 1971. Par contre, aucun four n'est identifié à Seishin[47].
  9. a et b Les caractéristiques de ces fours diffèrent selon les sources : Barrett identifie un four de 1 m de diamètre et 8 m de long mis en service avant 1945[42], les Soviétiques recensent 2 fours de 1,1 m de diamètre et 25 m de long encore en service en 1964[38] et Akira Kudo indique 2 fours de 1,8 m de diamètre et de longueurs 15 et 25 m produisant 8 t/j de fer, soit une consommation de minerai d'une vingtaine de tonnes quotidiennes. Ses informations ont été retenues[49].
  10. Les sources soviétiques donnent des fours de 3 m de diamètre, un de 92,3 m de long et 2 de 3 m de diamètre et 73,5 m de long[38].
  11. Il est difficile de préciser en quoi le four de Hirai, géré par un institut de recherche, ait été exploité de manière stable avec le procédé Krupp-Renn, même si Barett le comptabilise comme tel, ainsi que les petits fours de Fushun et d'Onishi[42].
  12. La CECA attribue la mise en service du 1er four à Thyssen en 1943[30], alors que les soviétiques présentent les 3 fours comme postérieurs à 1945[38]. La version de la CECA est généralement retenue[52].
  13. Un article du Der Spiegel reporte cependant une utilisation d'installations de réduction directe dès 1937 sur ce site, par la Reichswerke Hermann Göring de Watenstedt[11].
  14. a b et c En 1960, la CECA évoque un four de diamètre 3,6 m et de longueur 60 m, plus un autre en projet de 4,2 m × 70 m[30]. En 1963, l'UNIDO recense deux fours en service : 3,6 m × 40 m et 4,2 m × 90 m[15]. Enfin, en 1964, les sources soviétiques évoquent 2 fours de 4,6 m × 70 m, qui s'ajoutent au four de 1954[38]. C'est cette dernière information qui a été retenue.
  15. Un 2e four, de 4,6 m × 110 m, a été également construit[38], mais le procédé Krupp-Renn avait été abandonné avant sa mise en service[60].
  16. En 1960, la CECA donne une longueur de 100 m à ces deux fours. Les autres sources soviétiques étant cohérentes avec 90 m, elles ont été privilégiées.
  17. Ce four à Stürzelberg ne doit pas être confondu avec le « procédé Stürzelberg », un four tournant et basculant de réduction-fusion inventé dans la même ville[30].
  18. Les hydrocarbures, quoique plus coûteux, sont plus faciles à brûler et enrichissent le gaz réducteur en hydrogène[23].
  19. Cette consommation de 140 kg/t de charbon peut être comparée aux 240 kg de coke et 200 kg de charbon qu'un bon haut fourneau moderne consomme pour produire une tonne de fonte à partir de minerais de fer riches[79].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Alexander Lyman Holley, Siemens' direct process of making wrought iron from ore, in a rotating gas furnace, , 21 p..
  2. (en) William Henry Greenwood, Steel and Iron : Comprising the practice and theory of the several methods pursued in their manufacture, and of their treatment in the rolling mills, the forge, and the foundry, , 546 p. (ISBN 1-110-38645-1, lire en ligne), p. 213-217.
  3. Jacques Corbion (préf. Yvon Lamy), Le savoir… fer — Glossaire du haut-fourneau : Le langage… (savoureux, parfois) des hommes du fer et de la zone fonte, du mineur au… cokier d'hier et d'aujourd'hui, , 5e éd. [détail des éditions] (lire en ligne [PDF]), § Procédé Basset.
  4. a et b (de) Paul Funke, « Friedrich Johannsen : Nachruf », Jahrbuch 1988 der Braunschweigischen Wissenschaftlichen Gesellschaft, Göttingen, Erich Goltze KG,‎ , p. 253-254 (DOI 10.24355/dbbs.084-201309201345-0, lire en ligne).
  5. Friedrich Johannsen, « Liste de brevets de Friedrich Johannsen », sur worldwide.espacenet.com, Office européen des brevets (consulté le ).
  6. a b c d e et f (en) E. N. Iarkho, The Great Soviet Encyclopedia, 1970-1979, 3e éd. (lire en ligne), « Krupp-Renn Process ».
  7. a b c d et e (en) Feasability of the Krupp-Renn process for treating lean iron ores of the Mesabi Range, U.S. Department of Commerce, (lire en ligne), p. 4-5.
  8. (en) Brevet US 2900248 "Direct smelting process in rotary kilns", Friedrich Johannsen, 1959.
  9. a b c et d (en) Friedrich Johannsen, « The Krupp Renn Process », dans Study on iron and steel industry and report on meeting of experts held in Bogota and sponsored by the Economic Commission for Latin America and technical assistance administration, vol. II, Organisation des Nations unies, (lire en ligne [PDF]), p. 192-200.
  10. a b c d e f g h et i (en) W. H. Voskuil et H. E. Risser, Economics Aspects of Direct Reduction of Iron Ore in Illinois, Urbana (Illinois), Division of the Illinois Geological Survey, (lire en ligne [PDF]).
  11. a b c d et e (de) « Gesang der Erzengel », Der Spiegel, no 29,‎ , p. 31-32 (lire en ligne).
  12. a b et c (en) Akira Kudo, Japanese-German Business Relations : Co-operation and Rivalry in the Interwar, Routledge, , 286 p. (ISBN 0-415-14971-1, 0-203-01851-6 et 0-203-11623-2, lire en ligne), p. 89-108.
  13. a b c d e f g h et i Kudo 1998, p. 108.
  14. (en) Antony C. Sutton, Lend Lease (USA USSR Loan) & Major Jordan's Diaries Ultimate Collection, Stanford, Calif., Hoover institution press, , 482 p. (ISBN 0-8179-1131-6, lire en ligne), p. 125.
  15. a b c d e et f (en) J. Mach et B. Verner, « Czechoslovak Experience with the Krupp-Renn Process » [PDF], UNIDO, .
  16. a b c et d (ru) В. Князев, А. Гиммельфарб et А. Неменов, Бескоксовая металлургия железа [« Métallurgie du fer sans coke »], Moscou,‎ , 272 p., « Производство крицы », p. 143.
  17. a b et c (en) « History of St. Egidien » (consulté le ).
  18. Sutton 1973, p. 19
  19. Sutton 1973, p. 403.
  20. Sutton 1973, p. 21.
  21. a et b (en) Amit Chatterjee, Sponge Iron Production By Direct Reduction Of Iron Oxide, PHI Learning Private Limited, , 376 p. (ISBN 978-81-203-3644-5, lire en ligne), p. 123-125.
  22. a et b (en) Elisabeth Torsner, « Nickel and nickel alloys in stainless steel melting » [PDF], .
  23. a b c d e f g h i j k l et m (en) « Process technology followed for sponge iron » [PDF], Environment Compliance Assistance Centre (ECAC).
  24. a b c d e f g h et i (de) Friedrich Johannsen, « Das Krupp-Rennverfahren », Stahl und Eisen, no 38,‎ , p. 969-978 (lire en ligne [PDF]).
  25. Krundwell et al. Davenport, p. 51.
  26. (en) Jörg Grzella, Peter Sturm, Joachim Krüger, Markus A. Reuter, Carina Kögler et Thomas Probst, « Metallurgical Furnaces » [PDF], John Wiley & Sons, , p. 7.
  27. a b c d e f g h i j k et l (pl) Bogusław Barczyk, « Rozwój technologii przeróbki, wzbogacania i uzdatniania krajowych rud żelaza », Zeszyty naukowe politechniki śląskiej, seria Górnictwo no 27,‎ , p. 275-307 (lire en ligne [PDF]).
  28. a b c et d (en) Mingjun Rao, Guanghui Li, Tao Jiang, Jun Luo, Yuanbo Zhang et Xiaohui Fan, « Carbothermic Reduction of Nickeliferous Laterite Oresfor Nickel Pig Iron Production in China: A Review », The Minerals, Metals & Materials Society, vol. 65, no 11,‎ , p. 1573-1583 (DOI 10.1007/s11837-013-0760-7, lire en ligne).
  29. a et b (en) D. Fastje, « The Krupp-renn process », dans The production of iron-rich "iron-coke" for blast furnace operation, CIA, (lire en ligne [PDF]).
  30. a b c d e f g h et i Kegel, Willems, Decker, Gouzou, Poos, Jacques Astier, Folié et Palazzi, Procédé de réduction directe des minerais de fer, Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, , 130 p. (lire en ligne [PDF]).
  31. Brevet WO 2008029009 Procédé de traitement métallurgique d'un minerai de nickel et de cobalt latéritique, et procédé de préparation de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux de nickel et/ou de cobalt l'utilisant, Jérôme Agin, Yves Le Quesne et Bertrand Berthomieu, 2006.
  32. a b et c (de) Heinz Lehmkühler, « Die Verarbeitung eisenarmer saurer Erze nach dem Krupp-Rennverfahren in der Großversuchsanlage der Firma Fried. Krupp A.-G. », Stahl und Eisen, no 48,‎ , p. 1281-1288 (lire en ligne [PDF]).
  33. (en) James Orlan Hood Jr., Investigations of several variables in the Dwight Lloyd McWane ironmaking process (Thèse de Master), Université du Missouri, (OCLC 860913751, lire en ligne), p. 14.
  34. (de) Joseph Schlink, Gemeinfassliche Darstellung des Eisenhüttenwesens, Dusseldorf, Stahleisen mbH, 1970/71, 17e éd. (ISBN 978-3-514-00001-8 et 3-514-00001-8, OCLC 252035201), p. 101.
  35. Kudo 1998, p. 103.
  36. (en) Anjali Singh et Prabhas Jain, « A study on the accretion formation in DRI kilns and possible ways for its reduction », Journal of Mechanical and Civil Engineering, vol. 12, no 6,‎ , p. 98-103 (ISSN 2320-334X, e-ISSN 2278-1684, DOI 10.9790/1684-126598103, lire en ligne [PDF]).
  37. a et b (en) H. A. Havemann, « Direct Iron Ore Reduction for Asia », Indian Construction News,‎ , p. 269 (lire en ligne [PDF]).
  38. a b c d e f g h i et j (ru) Внедоменное получение железа за рубежом [« Production de fer en loupe par des fours rotatifs (procédé Krupp-Renn) du livre Production étrangère de fer sans haut fourneau »], Moscou, А.Н. Похвиснева,‎ , « Получение кричного железа во вращающихся печах (крично-рудный процесс) », p. 176–240.
  39. (ru) В. С. Абрамов, « Прямое получение железа по способу Круппа » [« Bulletin de l'Institut d'Information Central du Commissariat du Peuple de l'URSS »], Бюллетень Центрального института информации Народного коммисариата чёрной металлургии СССР, no 41,‎ , p. 16-24.
  40. Kegel et al. 1960, p. 53-55.
  41. a b et c (pl) Marek Furmankiewicz et Krzysztof Krzyżanowski, « Podziemme relikty kopalni niklu w Szklarach » [« Reliques souterraines de la mine de nickel de Szklary »] [PDF], Wrocław, P.P. Zagożdżona i M. Madziarza, , p. 55.
  42. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w (en) Edward P. Barrett, « Sponge iron and direct-iron processes », Bulletin, Bureau of Mines, no 519,‎ , p. 10 (lire en ligne [PDF]).
  43. Kudo 1998, p. 93.
  44. a et b (en) « History of Ansteel » (consulté le ).
  45. a b c et d Kudo 1998, p. 107.
  46. Kudo 1998, p. 96-106.
  47. (en) « North Korea: the status of the iron and steel industry » [PDF], CIA, (consulté le ).
  48. Kudo 1998, p. 102 et 106.
  49. a b c d e et f (en) Akira Kudō, « The Transfer of Leading-edge Technology to Japan : The Krupp-Renn Process », Japanese Yearbook on Business History, no 11,‎ , p. 15 (lire en ligne [PDF]).
  50. a et b Kudo 1998, p. 96.
  51. Kudō 1994, p. 14.
  52. a b et c (cs) Jitka Kuncová, « Hrudkovenské potvory », Králodvors Kýzpravodaj, no 5,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  53. a et b (cs) Džurný Jakub, « Mníšek pod Brdy », (consulté le ).
  54. a b et c (en) Ashok D. Dalvi, W. Gordon Bacon et Robert C. Osborne, The Past and the Future of Nickel Laterites, Inco Limited, (lire en ligne [PDF]).
  55. a et b (en) Haruo Arai, « Ferro-Nickel Smelting at Oheyama Nickel Co., Ltd », Journal of the Mining and Metallurgical Institute of Japan, vol. 97,‎ , p. 792-795 (DOI 10.2473/shigentosozai1953.97.1122_792, lire en ligne).
  56. a et b (de) Albert Gieseler, « Maximilianshütte », Mannheim, (consulté le ).
  57. (es) Benito Del Pozo, « El primer fracaso del INI en Asturias: SIASA (1942–1971) », Revista de Historia Económica / Journal of Iberian and Latin American Economic History, vol. 9, no 3,‎ , p. 533-540 (DOI 10.1017/S0212610900003050, lire en ligne).
  58. a b c et d (cs) Vratislav Řehoř et Jiří Grygárek, « Historie těžby chudých Fe rud v Barrandienu po 2. světové válce » [PDF], (consulté le ).
  59. (cs) « RND Ejpovice », (consulté le ).
  60. a b c et d (he) Emmanouil Zevgolis, « Η Σύγχρονη Ιστορία της Μεταλλουργίας του Ελληνικού Σιδηρονικελίου » [« The Contemporary History of the Greek Ferronickel Industry »], Mining and Metallurgical Chronicles,‎ (lire en ligne).
  61. a et b (pl) Teofil Lijewski, Uprzemysłowienie Polski 1945-1975 : przemiany strukturalne i przestrzenne, Varsovie, Państ. Wydaw. Naukowe, (lire en ligne), p. 130.
  62. (pl) « Huta Stara B - Archiwum » (consulté le ).
  63. (en) M. J. Kennard, « Krupp-Renn direct reduction process », Mining Congress Journal, vol. 47, no 1,‎ , p. 34-37.
  64. (de) « „Bergeborbeck“ – Versionsunterschied » (consulté le ).
  65. a b et c Князев, Гиммельфарб et Неменов 1972, p. 143-146.
  66. (ru) A. I. Gimmel’farb et G. I. Chasovitin, « Production of bloomery iron in rotary furnaces and experiences with its use in blast furnaces », Stal, no 8,‎ , p. 691-694 (lire en ligne).
  67. (en) Charles Eric Denike Clifford, The Uralian Iron and Steel Industry, University of British Columbia, (lire en ligne [PDF]), p. 143-148.
  68. a et b (de) « Zum Nickelsilikaterzbergbau bei Callenberg » (consulté le ).
  69. (en) « The history of St. Egidien ».
  70. (pl) « ZGM Zębiec, SA » (consulté le ).
  71. (en) Marko Kekkonen et Lauri E Holappa, Comparison of different coal based direct reduction processes, Université de technologie d'Helsinki, (ISBN 951-22-5134-5, ISSN 1455-2329), p. 9.
  72. Chatterjee 2010, p. 185.
  73. (en) « 2019 World direct reduction statistics » [PDF], Midrex, .
  74. (en) « 2020 World Steel in Figures » [PDF], Worldsteel Association, (consulté le ), p. 25.
  75. (en) « The Krupp-Renn Process », Prospectus of the Krupp company, Essen, Krupp,‎ et (en) S. Henkel, « titre non communiqué », Stahl und Eisen, vol. 78, nos 1, 4,‎ cités par Production étrangère de fer sans haut fourneau, Moscou, 1964.
  76. a et b (en) Frank K. Krundwell, Michael S. Moats, Venkoba Ramachandran, Timothy G. Robinson et William G. Davenport, Extractive Metallurgy of Nickel, Cobalt and Platinum Group Metals, Elsevier, , 610 p. (ISBN 978-0-08-096809-4, lire en ligne), p. 51-53 ; 59 ; 62-64.
  77. a et b (en) Shigenobu Yamasaki, Masato Noda et Noboru Tachino, « Production of Ferro-Nickel and Environmental Measures at YAKIN Oheyama Co., Ltd. », Journal of The Mining and Materials Processing Institute of Japan (MMIJ),‎ (DOI 10.2473/journalofmmij.123.689, lire en ligne).
  78. (en) Matsumori Watanabe, Sadao Ono, Haruo Arai et Tetsuya Toyomi, « Direct reduction of garnierite ore for production of ferro-nickel with a rotary kiln at Nippon Yakin Kogyo Co., Ltd., Oheyama Works », International Journal of Mineral Processing, vol. 19,‎ , p. 173-187 (DOI 10.1016/0301-7516(87)90039-1, lire en ligne).
  79. (en) Best Available Techniques (BAT) Reference Document for Iron and Steel Production, Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, , 597 p. (lire en ligne [PDF]), p. 291-293 ; 338-345.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (de) Friedrich Johannsen, « Das Krupp-Rennverfahren », Stahl und Eisen, no 38,‎ , p. 969-978 (lire en ligne [PDF])
  • (en) E. N. Iarkho, The Great Soviet Encyclopedia, 1970-1979, 3e éd. (lire en ligne), « Krupp-Renn Process »
  • (en) Feasability of the Krupp-Renn process for treating lean iron ores of the Mesabi Range, U.S. Department of Commerce, (lire en ligne), p. 4-5
  • (en) « Process technology followed for sponge iron » [PDF], Environment Compliance Assistance Centre (ECAC)
  • Kegel, Willems, Decker, Gouzou, Poos, Jacques Astier, Folié et Palazzi, Procédé de réduction directe des minerais de fer, Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, , 130 p. (lire en ligne [PDF])
  • (en) Akira Kudo, Japanese-German Business Relations : Co-operation and Rivalry in the Interwar, Routledge, , 286 p. (ISBN 0-415-14971-1, 0-203-01851-6 et 0-203-11623-2, lire en ligne), p. 89-108
  • (en) Edward P. Barrett, « Sponge iron and direct-iron processes », Bulletin, Bureau of Mines, no 519,‎ , p. 10 (lire en ligne [PDF])
  • (en) Akira Kudō, « The Transfer of Leading-edge Technology to Japan : The Krupp-Renn Process », Japanese Yearbook on Business History, no 11,‎ , p. 15 (lire en ligne [PDF])
  • (en) J. Mach et B. Verner, « Czechoslovak Experience with the Krupp-Renn Process », UNIDO,
  • (ru) Внедоменное получение железа за рубежом [« Production de fer en loupe par des fours rotatifs (procédé Krupp-Renn) du livre Production étrangère de fer sans haut fourneau »], Moscou, А.Н. Похвиснева,‎ , « Получение кричного железа во вращающихся печах (крично-рудный процесс) », p. 176–240

Articles connexes

[modifier | modifier le code]