Aller au contenu

« Robert Rius » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Vlaam (discuter | contributions)
m WPCleaner v1.31 - Homonymies : Correction de 1 lien - Yves Tanguy, reste 2 à corriger - Canet, Espinoza
Vlaam (discuter | contributions)
m v2.05 - Homonymies : Correction de 2 liens - Canet, Espinoza / Correction syntaxique (Espace insécable)
 
(26 versions intermédiaires par 19 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{homonymes|Rius}}
{{homonymes|Rius}}
{{Infobox Biographie2
| image = rius43.jpg
| légende = Robert Rius
| charte = écrivain
}}


'''Robert Rius''', né le {{date de naissance|25 février 1914}} à [[Perpignan]] ([[Pyrénées-Orientales]]) et mort fusillé le {{date de mort|21 juillet 1944}} à [[Fontainebleau]] ([[Seine-et-Marne]]), est un [[écrivain]] [[Surréalisme|surréaliste]], [[poète]] et [[Résistance intérieure française|résistant]] [[France|français]].
[[Image:rius43.jpg|thumb|right|200px|Robert Rius]]
'''Robert Rius''', né le [[25 février]] [[1914]] à [[Château-Roussillon]] (commune de [[Perpignan]]) et fusillé le [[21 juillet]] [[1944]] à [[Fontainebleau]], est un écrivain et poète français surréaliste.


== Biographie==
== Biographie ==
Issu d'une famille de militaires et d'ecclésiastiques, son père Raoul Rius est à la tête d'une vaste propriété viticole. La famille paternelle de sa mère, Rosine Lanolier, est originaire de [[Narbonne]]. Quelques années après le décès de son père en 1918, sa mère se remarie. Deux filles naîtront de cette union : Louise-Marie et Hélène Blanc. Scolarisé chez les [[jésuites]] de [[Lycée Saint-Louis-de-Gonzague|Saint-Louis de Gonzague]], Robert Rius en est exclu en 1928 pour insolence. Il en sera de même pour tous les lycées où il sera placé.
Robert Rius naît le {{date-|25 février 1914}} à [[Château-Roussillon]], ancienne commune rattachée à [[Perpignan]]. Issu d'une famille de militaires et d'ecclésiastiques, son père, Raoul Rius, est à la tête d'une vaste propriété viticole mais exerce aussi l'activité de [[Artiste peintre|peintre]]. La famille paternelle de sa mère, Rosine Lanolier, est originaire de [[Narbonne]]. Quelques années après le décès de son père en 1918, sa mère se remarie. Deux filles naissent de cette union : Louise-Marie et Hélène Blanc.


Scolarisé au [[lycée Saint-Louis-de-Gonzague]], Robert Rius en est exclu en 1928 pour insolence. Il en sera de même pour tous les lycées où il sera placé.
Il débute comme journaliste au ''Coq Catalan'', hebdomadaire satirique fondé et dirigé par [[Albert Bausil]], comme ses deux amis proches, [[Charles Trenet]] et Henry Espinouze (le futur peintre surréaliste [[Espinoza]]). En 1932, ils s'installent tous les trois à Paris, Rius devenant affichiste pour l'éditeur [[Armand Colin]].

Il débute comme [[journaliste]] au ''Coq Catalan'', hebdomadaire satirique fondé et dirigé par [[Albert Bausil]], comme ses deux amis proches, [[Charles Trenet]] et [[Henri Espinouze]] (le futur peintre surréaliste Espinoza). En 1932, ils s'installent tous les trois à Paris, Rius devenant affichiste pour l'éditeur [[Armand Colin]] et exerce aussi la profession de [[photographe]].
En 1937, on le retrouve auprès d'[[André Breton]] qu'il aide pour l'''Anthologie de l'Humour noir'' et à la Galerie Gradiva. Jusqu'en 1940, les deux hommes se voient quasiment tous les jours. Ses principaux amis peintres (souvent [[trotskistes]] comme lui) sont [[Yves Tanguy (peintre)|Yves Tanguy]], [[Victor Brauner]], [[Roberto Matta]], [[Jacques Hérold]], [[Remedios Varo]], [[Esteban Francès]] et [[Pablo Picasso]]. C'est à cette époque qu'il invente un jeu surréaliste avec Breton, Péret et Varo, ''Le Jeu du dessin communiqué'', que le groupe pratique dans les cafés ou dans l'atelier de Tanguy. Pendant l'été 1939, Rius séjourne à Chemillieux.
En 1937, on le retrouve auprès d'[[André Breton]], qu'il aide pour l'''Anthologie de l'Humour noir'' et à la Galerie Gradiva. Jusqu'en 1940, les deux hommes se voient quasiment tous les jours. Ses principaux amis peintres (souvent [[trotskistes]] comme lui) sont [[Yves Tanguy (peintre)|Yves Tanguy]], [[Victor Brauner]], [[Roberto Matta]], [[Jacques Hérold]], [[Remedios Varo]], [[Esteban Francès]] et [[Pablo Picasso]]. C'est à cette époque qu'il invente un jeu surréaliste avec Breton, Péret et Varo, ''Le Jeu du dessin communiqué'', que le groupe pratique dans les cafés ou dans l'atelier de Tanguy. Pendant l'été 1939, Rius séjourne à Chemillieux.

Passionné par les papillons et [[Ramon Llull]], il publie en {{date-|mai 1940}} aux Éditions surréalistes le recueil ''Frappe de l'Écho'', illustré par [[Victor Brauner]]. En juin, il gagne Perpignan, puis [[Canet-en-Roussillon|Canet]], où il organise l'accueil des surréalistes. Il fait de courts séjours à [[Marseille]] tout en aidant du mieux qu'il peut ses amis. À l'automne, il décide de rester en France et retourne à Paris. Il devient l'un des principaux fondateurs de la revue semi-clandestine ''[[La Main à plume]]'', dont les réunions préparatoires se déroulent autour de [[Benjamin Péret]]. En {{date-|mai 1941}}, un premier numéro éponyme et anonyme est publié. En juin, il épouse [[Laurence Iché]], la fille aînée de [[René Iché]], dont il aura une fille, Aurélia, qui décède le {{date-|5 août 1943}}.


Engagé dans la [[Résistance intérieure française|Résistance]] armée depuis 1942, il publie sporadiquement ''Essai d'un dictionnaire exact de la langue française'', ''Serrures en friches'' et ''Picasso''. On retrouve son passage aux maquis de [[Miélan]] en {{date-|septembre 1943}}, de [[Villebéon]] en {{date-|février 1944}} et enfin à celui d'[[Achères-la-Forêt|Achères]] de juin à juillet. Arrêté sur dénonciation le {{date-|4 juillet 1944}}, Robert Rius est incarcéré à la prison de [[Fontainebleau]] et torturé. Refusant de parler, il est exécuté le {{date-|21 juillet}} dans la [[plaine de Chanfroy]] avec ses amis [[Charles-Jean Simonpoli]], directeur des ''Cahiers de poésie'', et [[Marco Ménégoz]], jeune poète normand issu des ''Feuillets de 81''.
Passionné par les papillons et [[Ramon Llull]], il publie en mai 1940 aux Éditions surréalistes le recueil ''Frappe de l'Écho'', illustré par [[Victor Brauner]]. En juin, il gagne Perpignan, puis [[Canet]], où il organise l'accueil des surréalistes. Il fait de courts séjours à [[Marseille]] tout en aidant du mieux qu'il peut ses amis. À l'automne, il décide de rester en France et retourne à Paris. Il devient l'un des principaux fondateurs de la revue semi-clandestine ''[[La Main à plume]]'', dont les réunions préparatoires se déroulent autour de [[Benjamin Péret]]. En mai 1941, un premier numéro éponyme et anonyme est publié. En juin, il épouse [[Laurence Iché]], la fille aînée de [[René Iché]], dont il aura une fille, Aurélia, qui décède le 4 août 1943.


== Publications ==
Engagé dans la Résistance armée depuis 1942, il publie sporadiquement ''Essai d'un dictionnaire exact de la langue française'', ''Serrures en friches'' et ''Picasso''. On retrouve son passage aux maquis de Miélan en septembre 1943, de Villebéon en février 1944 et enfin à celui d'Achères de juin à juillet. Arrêté sur dénonciation le 4 juillet 1944, Robert Rius est incarcéré à la prison de [[Fontainebleau]] et torturé. Refusant de parler, il est exécuté le 21 juillet dans la plaine de Chanfroy avec ses amis Jean Simonpoli, directeur des ''Cahiers de poésie'' et Marco Ménégoz, jeune poète normand issu des ''Feuillets de 81''.
* ''Les fusillés'' (1940-1944), Dictionnaire biographique des fusillés et exécutés par condamnation et comme otage ou guillotinés, Ed. de l'Atelier, Paris, {{date-|mai 2015}} {{ISBN|978-2-7082-4318-7}}
* Serge Bonnery, ''Robert Rius, le poète assassiné'', {{date-|23 mars 2015}}, blog [http://lepervierincassable.net/spip.php?article414 L'épervier incassable]
* Cahiers Robert Rius {{n°|3-4}}, Robert Rius ''Frappe de l'Echo''. Lola Le Testu ''Robert Rius et le mouvement surréaliste sous l'Occupation allemande (1940-1944)''. Ed. AMRR, Collioure, 2015 {{ISSN|2273-6026}}
* [[Serge Bonnery]], ''Robert Rius et La Main à plume, poésie de Résistance'', {{date-|28 mars 2014}}, blog L'épervier incassable<ref>{{Lien brisé |url= http://lepervierincassable.net/spip.php?article223 |titre=lepervierincassable.net/spip.p… |brisé le=30-04-2023}}.</ref>
* [[Rosa Sala Rose]] y [[Placid Garcia-Planas]], ''El marqués y la esvastica'', Anagrama, Barcelona, 2014 {{ISBN|978-84-339-2602-9}}
* ''Cahiers Robert Rius {{|2}}'', ''Sur Jacques Hérold''. [[Éditions Librairie-Galerie Racine|Ed. Librairie-Galerie Racine]], Paris, 2011 {{ISBN|2-243-04514-1}}.
* [[Keith Aspley]], ''Historical dictionary of surrealism'', The scarecrow Press, Inc, 2010 {{ISBN|978-0-8108-5847-3}}
* ''Cahiers Robert Rius {{n°|1}}'', [[Éditions Librairie-Galerie Racine|Ed. Librairie-Galerie Racine]], Paris, 2010 {{ISBN|2-243-04452-8}}.
* [[Christophe Dauphin (poète)|Christophe Dauphin]], Les Riverains du Feu, Le Nouvel Athanor, 2009 {{ISBN|978-2-35623-012-6}}
* ''El surrealismo en el marco de los años sombrios : destellos de exilios y llama de la resistancia '', '''Olivier Bot''' et [[Rose-Hélène Iché]], IODACC, Tenerife, 2006 {{ISBN|84-88594-44-5}}.
* « Robert Rius, à l'encre de lune » in ''Les Hommes sans épaules'', éd. LGR, Paris, 2005
* Olivier Bot et [[Rose-Hélène Iché]], « Robert Rius, un passeur surréaliste » in ''Revue du Centre d'études sur le surréalisme de la Sorbonne : Mélusine'', éd. l'Âge d'homme, Paris, 2004 {{ISBN|2-8251-1957-1}}
* [[Rose-Hélène Iché]], ''La [[Résistance intérieure française|Résistance]] en [[Île-de-France]]'', DVD-Rom, éd. AERI, Paris, 2004 {{ISBN|2-915742-02-2}}
* [Javier Lacruz] "Manuel Viola. Entre la luz y la tiniebla", Ediciones Cierzo, Zaragoza, 2014 {{ISBN|978-84-616-7996-6}}


== Bibliographie ==
== Références ==
{{Références}}
* ''Cahiers Robert Rius n°1'', Ed. Librairie-Galerie Racine, Paris, 2010 ISBN 2-243-04452-8.
* ''El surrealismo en el marco de los años sombrios : destellos de exilios y llama de la resistancia '', '''Olivier Bot''' et [[Rose-Hélène Iché]], IODACC, Tenerife, 2006 ISBN 84-88594-44-5.
* « Robert Rius, à l'encre de lune » in ''Les Hommes sans épaules'', éd. LGR, Paris, 2005 {{ISBN|2-2430437-1}}
* Olivier Bot et [[Rose-Hélène Iché]], « Robert Rius, un passeur surréaliste » in ''Revue du Centre d'études sur le surréalisme de la Sorbonne : Mélusine'', éd. l'Age d'homme, Paris, 2004 {{ISBN|2-8251-1957-1}}
* ''La [[Résistance intérieure française|Résistance]] en [[Île-de-France]]'', DVD-Rom, éd. AERI, Paris, 2004 {{ISBN|2-915742-02-2}}


==Lien externe==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}
*[http://www.robertrius.com Site de l'Association pour la mémoire de Robert Rius].
* [http://www.robertrius.com Site de l'Association pour la mémoire de Robert Rius].


{{Portail|Résistance française|poésie|Pyrénées-Orientales}}
{{Portail|dada et surréalisme|Résistance française|poésie|Pyrénées-Orientales}}


{{DEFAULTSORT:Rius, Robert}}
{{CLEDETRI:Rius, Robert}}
[[Catégorie:Naissance à Perpignan]]
[[Catégorie:Naissance à Perpignan]]
[[Catégorie:Naissance en 1914]]
[[Catégorie:Naissance en février 1914]]
[[Catégorie:Décès en 1944]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1944]]
[[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Poète français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Poète français du XXe siècle]]
Ligne 36 : Ligne 55 :
[[Catégorie:Résistant français]]
[[Catégorie:Résistant français]]
[[Catégorie:Personne fusillée en France]]
[[Catégorie:Personne fusillée en France]]
[[Catégorie:Victime de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Mort pour la France]]
[[Catégorie:Mort pour la France (qualification officielle)]]
[[Catégorie:Résistance dans les Pyrénées-Orientales]]
[[Catégorie:Résistance dans les Pyrénées-Orientales]]
[[Catégorie:Décès à 30 ans]]
[[Catégorie:Décès à 30 ans]]
[[Catégorie:Écrivain des Pyrénées-Orientales]]
[[Catégorie:Écrivain lié aux Pyrénées-Orientales]]
[[Catégorie:Décès à Fontainebleau]]
[[Catégorie:Élève du lycée Saint-Louis-de-Gonzague]]
[[Catégorie:Civil français tué pendant la Seconde Guerre mondiale]]

Dernière version du 28 avril 2024 à 14:44

Robert Rius
Robert Rius
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

Robert Rius, né le à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et mort fusillé le à Fontainebleau (Seine-et-Marne), est un écrivain surréaliste, poète et résistant français.

Robert Rius naît le à Château-Roussillon, ancienne commune rattachée à Perpignan. Issu d'une famille de militaires et d'ecclésiastiques, son père, Raoul Rius, est à la tête d'une vaste propriété viticole mais exerce aussi l'activité de peintre. La famille paternelle de sa mère, Rosine Lanolier, est originaire de Narbonne. Quelques années après le décès de son père en 1918, sa mère se remarie. Deux filles naissent de cette union : Louise-Marie et Hélène Blanc.

Scolarisé au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, Robert Rius en est exclu en 1928 pour insolence. Il en sera de même pour tous les lycées où il sera placé.

Il débute comme journaliste au Coq Catalan, hebdomadaire satirique fondé et dirigé par Albert Bausil, comme ses deux amis proches, Charles Trenet et Henri Espinouze (le futur peintre surréaliste Espinoza). En 1932, ils s'installent tous les trois à Paris, Rius devenant affichiste pour l'éditeur Armand Colin et exerce aussi la profession de photographe.

En 1937, on le retrouve auprès d'André Breton, qu'il aide pour l'Anthologie de l'Humour noir et à la Galerie Gradiva. Jusqu'en 1940, les deux hommes se voient quasiment tous les jours. Ses principaux amis peintres (souvent trotskistes comme lui) sont Yves Tanguy, Victor Brauner, Roberto Matta, Jacques Hérold, Remedios Varo, Esteban Francès et Pablo Picasso. C'est à cette époque qu'il invente un jeu surréaliste avec Breton, Péret et Varo, Le Jeu du dessin communiqué, que le groupe pratique dans les cafés ou dans l'atelier de Tanguy. Pendant l'été 1939, Rius séjourne à Chemillieux.

Passionné par les papillons et Ramon Llull, il publie en aux Éditions surréalistes le recueil Frappe de l'Écho, illustré par Victor Brauner. En juin, il gagne Perpignan, puis Canet, où il organise l'accueil des surréalistes. Il fait de courts séjours à Marseille tout en aidant du mieux qu'il peut ses amis. À l'automne, il décide de rester en France et retourne à Paris. Il devient l'un des principaux fondateurs de la revue semi-clandestine La Main à plume, dont les réunions préparatoires se déroulent autour de Benjamin Péret. En , un premier numéro éponyme et anonyme est publié. En juin, il épouse Laurence Iché, la fille aînée de René Iché, dont il aura une fille, Aurélia, qui décède le .

Engagé dans la Résistance armée depuis 1942, il publie sporadiquement Essai d'un dictionnaire exact de la langue française, Serrures en friches et Picasso. On retrouve son passage aux maquis de Miélan en , de Villebéon en et enfin à celui d'Achères de juin à juillet. Arrêté sur dénonciation le , Robert Rius est incarcéré à la prison de Fontainebleau et torturé. Refusant de parler, il est exécuté le dans la plaine de Chanfroy avec ses amis Charles-Jean Simonpoli, directeur des Cahiers de poésie, et Marco Ménégoz, jeune poète normand issu des Feuillets de 81.

Publications

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]