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« Vautrin (personnage de Balzac) » : différence entre les versions

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| légende = Vautrin avec [[Eugène de Rastignac|Rastignac]] dans la cour de la pension Vauquer (''[[Le Père Goriot]]'')
| légende = Vautrin avec [[Eugène de Rastignac|Rastignac]] dans la cour de la pension Vauquer (''[[Le Père Goriot]]'').
| alias = Jacques Collin de son vrai nom, ou encore l'abbé Carlos Herrera
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| origine = [[France]]
| caractéristique = Véritable nom : Jacques Collin
| caractéristique = Jacques Collin de son vrai nom, Trompe-la-Mort ou encore l'abbé Carlos Herrera
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| entourage = [[Madame de Saint-Estève]], sa tante, [[Eugène de Rastignac]], [[Lucien de Rubempré]]
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| ennemi = [[Bibi-Lupin]]
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| sexe = [[Homme|Masculin]]
| roman = [[La Comédie humaine]] :<ul><li>[[Le Père Goriot]] ;</li><li>[[Illusions perdues]] ;</li><li>[[Splendeurs et misères des courtisanes]] ;</li><li>[[Le Député d'Arcis]] ;</li><li>[[La Cousine Bette]] ;</li><li>[[Le Contrat de mariage]]</li></ul>
| roman = [[La Comédie humaine]] :
* [[Le Père Goriot]] ;
* [[Illusions perdues]] ;
* [[Splendeurs et misères des courtisanes]] ;
* [[Le Député d'Arcis]] ;
* [[La Cousine Bette]] ;
* [[Le Contrat de mariage]]
| créateur = [[Honoré de Balzac]]
| créateur = [[Honoré de Balzac]]
}}
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'''Vautrin''', de son vrai nom '''Jacques Collin''', est un [[personnage de fiction|personnage]] qui apparaît dans plusieurs romans de ''[[La Comédie humaine]]'' d’[[Honoré de Balzac]] et qui en est parfois considéré comme une « espèce de colonne vertébrale<ref>{{Harvsp|Pléiade 1981|p=1244}}.</ref> ».avoue tu viens du collège st croix
'''Vautrin''', de son vrai nom '''Jacques Collin''', est un [[personnage de fiction|personnage]] qui apparaît dans plusieurs romans de ''[[La Comédie humaine]]'' d’[[Honoré de Balzac]] et qui en est parfois considéré comme une «espèce de colonne vertébrale<ref>{{Harvsp|Pléiade 1981|p=1244}}.</ref> ».


Pour la création de Vautrin, Balzac se serait inspiré du personnage historique d'[[Eugène-François Vidocq]] (1775-1857), un [[forçat]] évadé tout comme Vautrin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Rincé|auteur2=Bernard Lecherbonnier|titre=Littérature {{s-|XIX}}. Textes et documents|lieu=France|éditeur=[[Nathan (éditions)|Éditions Nathan]]|année=1986|passage=p. 226|isbn=2-09-178861-9}}.</ref> et de l'escroc [[Anthelme Collet]]<ref name=agora>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Remy de Gourmont]]|titre=Épilogues|sous-titre=Réflexions sur la vie (1899-1901)|éditeur=Mercure de France (Paris)|année=1910-1923|pages totales=341|passage=59|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k23500g/f61.image.r=%22Anthelme%20Collet%22.langFR}}.</ref>.
Pour la création de Vautrin, Balzac se serait inspiré du personnage historique d'[[Eugène-François Vidocq]] (1775-1857), un [[forçat]] évadé, tout comme Vautrin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Rincé|auteur2=Bernard Lecherbonnier|titre=Littérature {{s-|XIX}}. Textes et documents|lieu=France|éditeur=[[Nathan (éditions)|Éditions Nathan]]|année=1986|passage=p. 226|isbn=2-09-178861-9}}.</ref> et de l'escroc [[Anthelme Collet]]<ref name=agora>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Remy de Gourmont]]|titre=Épilogues|sous-titre=Réflexions sur la vie (1899-1901)|éditeur=Mercure de France (Paris)|année=1910-1923|pages totales=341|passage=59|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k23500g/f61.image.r=%22Anthelme%20Collet%22.langFR}}.</ref>.


== Biographie fictive ==
== Biographie fictive ==
[[Fichier:Vautrin - Honoré Daumier.jpg|vignette|gauche|<center>Vautrin.<br> Illustration d'[[Honoré Daumier]] pour ''[[Le Père Goriot]]'', {{s-|XIX|e}}.</center>]]
[[Fichier:Vautrin - Honoré Daumier.jpg|vignette|gauche|<center>Vautrin.<br> Illustration d'[[Honoré Daumier]] pour ''[[Le Père Goriot]]'', {{s-|XIX|e}}.</center>]]
'''Vautrin''' ('''Jacques Collin''' de son vrai nom) est un ancien forçat, bien que les dates varient selon les romans, parfois né en 1799 comme Balzac, le passé chargé de Vautrin oriente sa naissance vers 1780, il a en effet 40 ans dans [[Le Père Goriot|le père Goriot]], qui se déroule en 1819.
'''Vautrin''' ('''Jacques Collin''' de son vrai nom) est un ancien forçat, né en 1799 (comme Balzac) ou 20 ans plus tôt (les dates varient selon les romans), évadé du [[bagne de Toulon]] et du [[bagne de Rochefort]], chef d'une bande de truands (« Les Dix Mille »), qui se cache sous divers pseudonymes : Vautrin, Trompe-la-Mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera puis William Barker. C’est un homme positif qui en impose par son autorité naturelle. Il possède un savoir considérable grâce à son réseau. Il a fait de bonnes études dans un collège d'oratoriens (comme Balzac). Son dévouement à aider « les jeunes qui ont de l’ambition » (d’abord [[Eugène de Rastignac]], puis [[Lucien de Rubempré]]), va jusqu’à le pousser à tuer. Cependant, dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', après le suicide de Lucien, son protégé, il finit par entrer dans le droit chemin et devient chef de la police. [[Eugène de Rastignac]], qu’il veut aider à faire fortune, désapprouve ses moyens, car Vautrin ne cache pas qu’il est prêt à tuer.


Évadé du [[bagne de Toulon]] et du [[bagne de Rochefort]], chef d'une bande de truands («les Dix Mille»), qui se cache sous divers pseudonymes : Vautrin, Trompe-la-Mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera puis William Barker.
Dans ''[[Le Père Goriot]]'', le chef de police, [[Bibi-Lupin]], qui se présente sous le nom de Gondureau à {{Mlle}} Michonneau et Poiret, leur raconte que Collin a été condamné à vingt ans de bagne pour un faux meurtre commis par un autre, un beau jeune homme, un Italien, que Collin aimait beaucoup et qui était joueur (dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', on apprendra que Collin avait été condamné à cinq ans et que le reste résultait de tentatives d'évasion). Il doit son surnom au fait qu'il n'a jamais risqué une condamnation à mort. Gondureau leur apprend aussi que Trompe-la-Mort n’aime pas les femmes, mais plutôt les hommes.


C’est un homme qui en impose par son autorité naturelle. Il possède un savoir considérable, grâce à son réseau. Il a fait de bonnes [[études]] dans un collège d'[[oratoriens]] (comme Balzac). Son dévouement à aider « les jeunes qui ont de l’ambition » (d’abord [[Eugène de Rastignac]], puis [[Lucien de Rubempré]]), va jusqu’à le pousser à [[tuer]].
À l’aide de {{Mlle}} Michonneau, Gondureau veut se rendre compte si le prétendu Vautrin est en effet Trompe-la-Mort : il lui donne un flacon contenant une drogue qui doit simuler une [[apoplexie]]. Dès qu’elle sera seule avec l’homme évanoui, elle devra lui appliquer un coup sur l’épaule droite pour faire y apparaître les lettres TF (avec lesquelles on marquait les forçats). Le plan est exécuté le {{date-|16 février 1819}} et Vautrin est reconnu comme Collin. {{Mlle}} Michonneau avertit la police, qui apparaît peu après que Vautrin s'est réveillé. On le met au [[bagne de Rochefort]].


Cependant, dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', après le suicide de son protégé Lucien, il entre dans le droit chemin et devient chef de la police. [[Eugène de Rastignac]], qu’il veut aider à faire fortune, désapprouve ses moyens, car Vautrin ne cache pas qu’il est prêt à tuer.
Il réapparaît en 1822 dans ''[[Illusions perdues]]'' sous le nom du prêtre Carlos Herrera, sans qu’on sache d’abord sa véritable identité. Collin/Herrera empêche Lucien de Rubempré de se suicider en lui proposant un pacte : lui, Herrera, l’aidera à faire fortune à la condition que Lucien lui obéisse aveuglément.


Dans ''[[Le Père Goriot]]'', le chef de police, [[Bibi-Lupin]], qui se présente sous le nom de Gondureau à {{Mlle}} Michonneau et à Poiret, leur raconte que Collin a été condamné à vingt ans de bagne pour un faux meurtre commis par un autre, un beau jeune homme, Théodore Calvi, un Corse, que Collin aimait beaucoup et qui était joueur (dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', on apprendra que Collin avait été condamné à cinq ans et que le reste résultait de ses tentatives d'[[évasion]]).
C’est dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'' qu’on saura comment le bagnard est devenu prêtre : Jacques Collin, évadé moins de deux ans après avoir été arrêté, avait trouvé ce moine, Carlos Herrera, un homme que personne ne connaissait, dont il était alors très simple de prendre l’identité. Il a tué le vrai prêtre et a modifié son visage à l’aide de substances chimiques pour avoir une certaine ressemblance avec Herrera.


Il doit son surnom au fait qu'il n'a jamais risqué une condamnation à mort. Gondureau leur apprend aussi que Trompe-la-Mort n’aime pas les femmes, mais plutôt les hommes.
Lucien apprend peu à peu la véritable identité de Collin, mais il obéit au pacte. La belle vie des deux (voir ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'') finit avec le suicide d’Esther en 1829, dont on les tient responsables : ils sont tous deux arrêtés. Herrera réussit presque à persuader le juge d’instruction de son identité de prêtre, mais Lucien succombe et révèle tout. Quant à Vautrin, lorsqu’on lui demande les motifs de son affection pour Lucien, il prétend, chose peu vraisemblable, que celui-ci est son fils.

À l’aide de {{Mlle}} Michonneau, Gondureau veut se rendre compte si le prétendu [[Vautrin (pièce de théâtre de Balzac)|Vautrin]] est en effet Trompe-la-Mort : il lui donne un flacon contenant une drogue, qui doit simuler une [[apoplexie]]. Dès qu’elle sera seule avec l’homme évanoui, elle devra lui appliquer un coup sur l’épaule droite, pour faire y apparaître les lettres TF (avec lesquelles on marquait les forçats). Le plan est exécuté le {{date-|16 février 1819}} et Vautrin est reconnu comme Collin. {{Mlle}} Michonneau avertit la [[police]], qui apparaît peu après que Vautrin s'est réveillé. On le met au [[bagne de Rochefort]].

Il réapparaît en 1822 dans ''[[Illusions perdues]],'' sous le nom du prêtre Carlos Herrera, sans qu’on sache d’abord sa véritable identité. Collin/Herrera empêche [[Lucien de Rubempré]] de se suicider en lui proposant un pacte : Lui, Herrera, l’aidera à faire fortune à la condition que Lucien lui obéisse aveuglément.

C’est dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'' qu’on saura comment le bagnard est devenu prêtre : Jacques Collin, évadé moins de deux ans après avoir été arrêté, avait trouvé ce moine, Carlos Herrera, un homme que personne ne connaissait, dont il était alors très simple de prendre l’identité. Il a tué le vrai prêtre et il a modifié son visage à l’aide de substances chimiques, pour avoir une certaine ressemblance avec Herrera.

Lucien apprend peu à peu la véritable identité de Collin, mais il obéit au pacte. La belle vie des deux (voir ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'') finit avec le suicide d’Esther en 1829, dont on les tient responsables : ils sont tous les deux arrêtés. Herrera réussit presque à persuader le juge d’instruction de son identité de prêtre, mais Lucien succombe et révèle tout. Quant à [[Vautrin]], lorsqu’on lui demande les motifs de son affection pour Lucien. Il prétend, chose peu vraisemblable, que celui-ci est son [[fils]].


Lucien avait écrit avant sa mort une lettre au juge d’instruction dans laquelle il se rétracte complètement : il y a donc de nouveau de l’incertitude sur l’identité du prétendu Herrera.
Lucien avait écrit avant sa mort une lettre au juge d’instruction dans laquelle il se rétracte complètement : il y a donc de nouveau de l’incertitude sur l’identité du prétendu Herrera.


Quand, dans la cour de la prison, il rencontre d’anciens camarades, Collin apprend qu’un homme surnommé Madeleine, son camarade de chaîne à Rochefort, pour qui il avait aussi de l’affection, attend son exécution. Collin réussit à parler à Théodore/Madeleine et conçoit un plan pour faire sortir plusieurs de ses camarades de prison.
Quand, dans la cour de la prison, il rencontre d’anciens camarades, Collin apprend qu’un homme surnommé Madeleine, son camarade de chaîne à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], pour qui il avait aussi de l’affection, attend son exécution. Collin réussit à parler à Théodore / Madeleine et il conçoit un plan pour faire sortir plusieurs de ses camarades de [[prison]].


Il se présente devant le juge d’instruction et avoue sa véritable identité en faisant en même temps la proposition de changer de camp. Il deviendra alors espion de police, à la condition que Madeleine ne soit pas renvoyé à [[Bagne de Rochefort|Rochefort]].
Il se présente devant le [[Juge d'instruction|juge d’instruction]] et avoue sa véritable [[identité]] en faisant en même temps la proposition de changer de camp. Il deviendra alors espion de police, à la condition que Madeleine ne soit pas renvoyé à [[Bagne de Rochefort|Rochefort]].
Un petit paragraphe à la fin du livre nous apprend qu’il a pris le poste de Bibi-Lupin, l'ancien chef de la Sûreté, en 1830 et qu’il s’est retiré en 1845.
Un petit paragraphe à la fin du livre apprend qu’il a pris le poste de Bibi-Lupin, l'ancien chef de la Sûreté, en 1830 et qu’il s’est retiré en 1845.


Quand [[Charles Rabou]] écrit la fin du ''[[Le Député d'Arcis|Député d'Arcis]]'', il fait encore une fois reparaître Vautrin, mais sans pouvoir reproduire le caractère et le génie de l'ancien forçat. Dans ce roman, Vautrin découvre qu'il a un fils (peu vraisemblable, puisqu'il n'aimait pas les femmes) et finit par être tué par un faussaire. Aujourd'hui, ''[[Le Député d'Arcis]]'' est généralement publié dans sa version inachevée.
Quand [[Charles Rabou]] écrit la fin du ''[[Le Député d'Arcis|Député d'Arcis]]'', vers 1857, il fait encore une fois reparaître [[Vautrin]], mais sans pouvoir reproduire le caractère et le génie de l'ancien forçat. Dans ce roman, Vautrin découvre qu'il a un fils (peu vraisemblable, puisqu'il n'aimait pas les femmes) et finit par être tué par un faussaire. Aujourd'hui, ''[[Le Député d'Arcis]]'' est généralement publié dans sa version inachevée.


Une première ébauche de ce personnage apparaît, en 1833, dans ''[[Ferragus]]'', qui est lui aussi un ancien forçat, expert en déguisements et en usurpation d'identités, chef des « Dévorants ».
Une première ébauche de ce personnage apparaît, en 1833, dans ''[[Ferragus]]'', qui est lui aussi un ancien forçat, expert en déguisements et en usurpation d'identités, chef des « Dévorants ».


==L'homosexualité de Vautrin==
== L'homosexualité de Vautrin ==
Vautrin est souvent considéré comme le premier personnage homosexuel de la littérature française. En effet, ce qui frappe chez cet ancien forçat évadé, endurci par le bagne et la cavale, c'est son attachement sans borne pour de jeunes hommes, dont il devient le protecteur prêt à tout. On l'a dit, il tente de séduire [[Eugène de Rastignac|Rastignac]], ce qui échoue, puis [[Lucien Chardon]] à la fin d'''[[Illusions perdues]]'', lequel, au bord du suicide, accepte. Cette protection est au début paternelle, un riche abbé espagnol sauve un jeune homme désespéré. Mais Vautrin veut faire de Lucien l'instrument de sa propre vengeance, contre la société. Leur relation devient une relation de domination, d'abord de Herrera sur Lucien, mais à la mort de Lucien, le désespoir de Jacques Collin montre son attachement extraordinaire.
Vautrin est considéré comme un personnage homosexuel de la littérature française. En effet, ce qui frappe chez cet ancien forçat évadé, endurci par le bagne et la cavale, c'est son attachement sans borne pour de jeunes hommes, dont il devient le protecteur, prêt à tout. On l'a dit, il tente de séduire [[Eugène de Rastignac|Rastignac]], ce qui échoue, puis [[Lucien Chardon]] à la fin d'''[[Illusions perdues]]'', lequel, au bord du suicide, accepte. Cette protection est au début paternelle, un riche abbé espagnol sauve un jeune homme désespéré. Mais Vautrin veut faire de Lucien l'instrument de sa propre vengeance contre la société. Leur relation devient une relation de domination, d'abord de Herrera sur Lucien, mais à la mort de Lucien, le désespoir de Jacques Collin montre son attachement extraordinaire.


Ce qui semble corroborer la thèse de l'homosexualité de Vautrin, évoquée par [[Félicien Marceau]], dans son ouvrage ''Balzac et son monde'' : {{citation|Dès les premières tentatives de Vautrin auprès de Rastignac et dans la marmelade de mots dont il l’embrouille, il me semble que l’homosexualité se révèle. « Mais je vous aime, moi, lui dit-il… Un homme est un dieu quand il vous ressemble. » (''Le Père Goriot'')}}, c'est surtout la quatrième partie de ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'' où apparaît l'ancien compagnon de chaîne de Jacques Collin à [[Bagne de Rochefort|Rochefort]], le jeune Corse Théodore Calvi. Celui-ci, surnommé Madeleine par ses compagnons de bagne, est désigné comme étant la « tante » de Vautrin, ce que Balzac explique comme suit :
Ce qui semble corroborer la thèse de l'homosexualité de Vautrin, évoquée par [[Félicien Marceau]], dans son ouvrage ''Balzac et son monde'' : {{citation|Dès les premières tentatives de Vautrin auprès de Rastignac et dans la marmelade de mots dont il l’embrouille, il me semble que l’homosexualité se révèle. « Mais je vous aime, moi, lui dit-il… Un homme est un dieu quand il vous ressemble. » (''Le Père Goriot'')}}, c'est surtout la quatrième partie de ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'' où apparaît l'ancien compagnon de chaîne de Jacques Collin à [[Bagne de Rochefort|Rochefort]], le jeune Corse Théodore Calvi. Celui-ci, surnommé Madeleine par ses compagnons de bagne, est désigné comme étant la « tante » de Vautrin, ce que Balzac explique comme suit :
{{citation bloc|Pour donner une vague idée du personnage que les reclus, les argousins et les surveillants appellent une « tante », il suffira de rapporter ce mot magnifique du directeur d'une des maisons centrales au feu Lord Durham, qui visita toutes les prisons lors de son séjour à Paris. […] Le directeur, après avoir montré toute la prison, les préaux, les ateliers, les cachots, etc., désigna du doigt un local, en faisant un geste de dégoût. « Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c'est le quartier des 'tantes'… — Hao ! fit Lord Durham, et qu'est-ce ? — C'est le troisième sexe, milord. »|Balzac, ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', éd. Le Livre de poche, 1963, {{p.|503}}.}}
{{citation bloc|Pour donner une vague idée du personnage que les reclus, les argousins et les surveillants appellent une « tante », il suffira de rapporter ce mot magnifique du directeur d'une des maisons centrales au feu Lord Durham, qui visita toutes les prisons lors de son séjour à Paris. […] Le directeur, après avoir montré toute la prison, les préaux, les ateliers, les cachots, etc., désigna du doigt un local, en faisant un geste de dégoût. « Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c'est le quartier des 'tantes'… — Hao ! fit Lord Durham, et qu'est-ce ? — C'est le troisième sexe, milord. »|Balzac, ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'', éd. Le Livre de poche, 1963, {{p.|503}}.}}


Le dialogue entre Jacques Collin, sous les traits de l'abbé espagnol, et le jeune condamné à mort montre la misogynie du vieux forçat, et l'attachement réciproque des anciens compagnons de chaîne<ref>{{lien web |auteur1=Jean-Yves Alt |titre=« L'homosexualité » dans « La comédie humaine » de Balzac |url=http://culture-et-debats.over-blog.com/article-6375544.html |site=blog.com |périodique=Contribution subjective à une mémoire gaie : littérature, cinéma, arts, histoire... |date=26-01-2020 |consulté le=13-08-2020}}.</ref>. Il dit en effet : {{citation|Les hommes assez bêtes pour aimer une femme périssent toujours par là}}, puis « [Les femmes] nous ôtent notre intelligence » et le jeune Théodore achève par : {{citation|Ah ! si je veux vivre, c'est maintenant pour toi plus que pour elle.}}
Le dialogue entre Jacques Collin, sous les traits de l'abbé espagnol, et le jeune condamné à mort montre la [[misogynie]] du vieux forçat, et l'attachement réciproque des anciens compagnons de chaîne<ref>{{lien web |auteur1=Jean-Yves Alt |titre=« L'homosexualité » dans « La comédie humaine » de Balzac |url=http://culture-et-debats.over-blog.com/article-6375544.html |site=blog.com |périodique=Contribution subjective à une mémoire gaie : littérature, cinéma, arts, histoire... |date=26-01-2020 |consulté le=13-08-2020}}.</ref>. Il dit en effet : {{citation|Les hommes assez bêtes pour aimer une femme périssent toujours par là}}, puis «Les femmes] nous ôtent notre intelligence » et le jeune Théodore achève par : {{citation|Ah ! si je veux vivre, c'est maintenant pour toi plus que pour elle.}}


Balzac est donc un des premiers romanciers du {{s-|XIX|e}} à évoquer la question de l'homosexualité masculine, et ce n'est pas pour rien s'il la place dans le personnage de Vautrin, fascinant forçat, en lutte permanente contre la société. Cela montre aussi la prudence de Balzac avec un sujet épineux à l'époque, car Vautrin est en trame de fond dans tout le roman sans en être réellement le personnage principal (excepté dans la quatrième partie), et son fort attachement pour Lucien n'est jamais explicité tout en étant toujours présent.
Balzac est donc un des premiers romanciers du {{s-|XIX|e}} à évoquer la question de l'homosexualité masculine, qu'il place dans le personnage de [[Vautrin]], fascinant forçat, en lutte permanente contre la société. Cela montre aussi la prudence de Balzac avec un sujet épineux à l'époque, car Vautrin est en trame de fond dans tout le roman, sans en être réellement le personnage principal (excepté dans la quatrième partie), et son fort attachement pour Lucien n'est jamais explicité, tout en étant toujours présent.


- ATTENTION : Le texte écrit sur ce point n'avance aucune source ni aucune preuve.
== Le cycle de Vautrin ==

== Romans dans lesquels le personnage apparaît ==
Vautrin est un personnage important de ''[[La Comédie humaine]]''. Il apparaît dans :
Vautrin est un personnage important de ''[[La Comédie humaine]]''. Il apparaît dans :
* ''[[Le Père Goriot]]''
* ''[[Le Père Goriot]]''
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Le personnage se trouve aussi dans une pièce de théâtre :
Le personnage se trouve aussi dans une pièce de théâtre :
* ''[[Vautrin (1840)|Vautrin]]'', interdite en [[1840 au théâtre|1840]].
* ''[[Vautrin (pièce de théâtre de Balzac)|Vautrin]]'', pièce interdite en [[1840 au théâtre|1840]].
* ''Vautrin'' d’[[Edmond Guiraud]], à la [[Comédie-Française]] en [[1922 au théâtre|1922]], remontée pour la radio ([https://www.lesamisdebalzac.org/france-culture-vautrin/ 1re diffusion : 24/09/1961 France 3 Nationale]) en 1961.
* ''Vautrin'' d’[[Edmond Guiraud]], à la [[Comédie-Française]] en [[1922 au théâtre|1922]], remontée pour la radio ([https://www.lesamisdebalzac.org/france-culture-vautrin/ 1re diffusion : 24/09/1961 France 3 Nationale]) en 1961.


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*''[[La Cousine Bette]]''
*''[[La Cousine Bette]]''
*''[[Le Contrat de mariage]]''
*''[[Le Contrat de mariage]]''

{{Voir aussi|Liste alphabétique des personnages d'Honoré de Balzac}}


== Représentation ==
== Représentation ==
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* [[Andrew Keir]] dans ''Père Goriot'' (1968)<ref>{{imdb title|id=0066700|title=Père Goriot}}</ref>.
* [[Andrew Keir]] dans ''Père Goriot'' (1968)<ref>{{imdb title|id=0066700|title=Père Goriot}}</ref>.
* [[Roger Jacquet]] dans ''[[Le Père Goriot (téléfilm, 1972)|Le Père Goriot]]'' (téléfilm, 1972).
* [[Roger Jacquet]] dans ''[[Le Père Goriot (téléfilm, 1972)|Le Père Goriot]]'' (téléfilm, 1972).
* [[Georges Géret]] dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes (mini-série)|Splendeurs et misères des courtisanes]]'' (feuilleton télévisé).
* [[Georges Géret]] dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes (mini-série)|Splendeurs et misères des courtisanes]]'' (feuilleton télévisé, 1975).
* [[Jean-Pierre Cassel]] dans ''[[Rastignac ou les Ambitieux]]''<ref>{{imdb title|id=0277525|title=Rastignac ou les Ambitieux}}.</ref>.
* [[Jean-Pierre Cassel]] dans ''[[Rastignac ou les Ambitieux]]''<ref>{{imdb title|id=0277525|title=Rastignac ou les Ambitieux}}.</ref> (mini-série, 2001).
* [[Tchéky Karyo]] dans ''[[Le Père Goriot (téléfilm, 2004)|Le Père Goriot]]'' (téléfilm, 2004).
* [[Tchéky Karyo]] dans ''[[Le Père Goriot (téléfilm, 2004)|Le Père Goriot]]'' (téléfilm, 2004).


== Adaptations ==
== Adaptations ==
*''[[Vautrin (théâtre)|Vautrin]]'', adaptation théâtrale d'[[Edmond Guiraud]], {{date|12 mai 1922|au théâtre}} à la [[Comédie-Française]] ; cette adaptation a été radiodiffusée sous la direction artistique de Jacques Reynier le {{date-|24 septembre 1961}} sur [https://www.lesamisdebalzac.org/france-culture-vautrin/ France 3 Nationale].
*''[[Vautrin (théâtre)|Vautrin]]'', adaptation théâtrale d'[[Edmond Guiraud]], {{date|12 mai 1922|au théâtre}} à la [[Comédie-Française]] ; cette adaptation a été radiodiffusée sous la direction artistique de Jacques Reynier le {{date-|24 septembre 1961}} sur [https://www.lesamisdebalzac.org/france-culture-vautrin/ France 3 Nationale].
* ''[[Vautrin (film, 1943)|Vautrin]]'', film français de Pierre Billon (1943).
* ''[[Vautrin (film, 1943)|Vautrin]]'', film français de Pierre Billon (1943) et interprété par [[Michel Simon]].
* ''[[Vautrin (téléfilm, 1957)|Vautrin]]'', adaptation télévisée de [[Maurice Leroux]] diffusée en trois parties en [[1957 à la télévision|1957]] : ''[[La Pension Vauquer (téléfilm, 1957)|La Pension Vauquer]]'', ''[[La Maison d'Esther (téléfilm, 1957)|La Maison d'Esther]]'', ''[[L'adjuration de Vautrin (téléfilm, 1957)|L'Adjuration de Vautrin]]''.
* ''[[Vautrin (téléfilm, 1957)|Vautrin]]'', adaptation télévisée de [[Maurice Leroux]] diffusée en trois parties en [[1957 à la télévision|1957]] : ''[[La Pension Vauquer]]'', ''[[La Maison d'Esther]]'', ''[[L'Adjuration de Vautrin]]''.
* ''[[Monsieur Vautrin]]'', adaptation théâtrale du personnage de Balzac par [[André Charpak]], au [[théâtre Récamier]].
* ''[[Monsieur Vautrin]]'', adaptation théâtrale du personnage de Balzac par [[André Charpak]], au [[théâtre Récamier]].
* ''[[Vautrin (théâtre, 1986)|Vautrin]]'', adaptation théâtrale du personnage de Balzac extrait du ''[[Le Père Goriot|Père Goriot]]'', créé le {{date|14|janvier|1986|au théâtre}} par Le Théâtre du Campagnol, mise en scène de [[Jean Gillibert]] et [[Jean-Claude Penchenat]].
* ''[[Vautrin (théâtre, 1986)|Vautrin]]'', adaptation théâtrale du personnage de Balzac extrait du ''[[Le Père Goriot|Père Goriot]]'', créé le {{date|14|janvier|1986|au théâtre}} par Le Théâtre du Campagnol, mise en scène de [[Jean Gillibert]] et [[Jean-Claude Penchenat]].
* Vautrin apparaît sous le titre de "Commissaire Vautrin" dans la série de BD ''Noirhomme,'' qui se déroule chronologiquement après les évènements dépeints dans la ''Comédie humaine''. Dans l'histoire, Vautrin traque le tueur en série éponyme par esprit de vengeance contre celui-ci car il a assassiné son ancien amant, Raphaël Montrond. Son enquête permet de reconnaître son ami Pol Kerguellec comme le tueur en série. Toutefois, Vautrin finit par se rendre compte, après l'exécution de ce dernier, que Pol n'est qu'un bouc-émissaire piégé par le véritable tueur : le propre cousin de Pol, Donatien de Boisset. Dans l'épilogue de la série qui se déroule quinze ans après l'action principale, c'est Vautrin, récemment retraité, qui apporte la justice aux victimes du Noirhomme en assassinant Donatien.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Études générales sur Balzac et ''La Comédie humaine'' ===
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* [[Pierre Abraham]], ''Créatures chez Balzac'', Paris, Gallimard, Paris, 1931.
* Arthur-Graves Canfield, « Les personnages reparaissants de ''La Comédie humaine'' », ''Revue d’histoire littéraire de la France'', janvier-mars et avril-{{date-|juin 1934}} ; réédité sous le titre ''The Reappearing Characters in Balzac’s « Comédie humaine »'', Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1961 ; réimpression Greenwood Press, 1977.
* [[Anatole Cerfberr]] et Jules Christophe, ''Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac'', introduction de [[Paul Bourget]], Paris, Calmann-Lévy, 1893.
* Charles Lecour, ''Les Personnages de « La Comédie humaine »'', Paris, Vrin, 1967.
* Félix Longaud, ''Dictionnaire de Balzac'', Paris, Larousse, 1969.
* Fernand Lotte, ''Dictionnaire biographique des personnages fictifs de « La Comédie humaine »'', avant-propos de Marcel Bouteron, Paris, José Corti, 1952.
* [[Félicien Marceau]], ''Les Personnages de « La Comédie humaine »'', Paris, Gallimard, 1977, 375 p.
* Félicien Marceau, ''Balzac et son monde'', Paris, Gallimard, 1970, coll. « Tel » ; édition revue et augmentée, 1986, 684 p. {{ISBN|2070706974}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-Georges Castex]]|auteur2=Roland Chollet|auteur3=Madeleine Ambrière-Fargeaud|auteur4=[[Pierre Barbéris]]|titre=Honoré de Balzac|sous-titre=La Comédie humaine|tome=XII|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Pléiade|numéro dans collection=292|année=1981|pages totales=2000|isbn=2-07-010664-0|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-la-Pleiade/La-Comedie-humaine18|id=Pléiade 1981}}.
* Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, ''Index des personnages fictifs de « La Comédie humaine »'', Paris, Gallimard, [[Bibliothèque de la Pléiade]], 1981, t. XII{{ISBN|2070108775}}, {{p.}}1247-1251.
* [[Anatole Cerfberr]] et Jules Christophe, ''Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac'', introduction de Boris Lyon-Caen, Paris, Garnier, 2008 {{ISBN|9782351840160}}.
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=== Études sur Vautrin ===
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* {{en}} Jean-Pierre Barricelli, « The Social and Metaphysical Rebellions of Vautrin and the “Innominato” », ''The Comparatist: Journal of the Southern Comparative Literature Association'', {{date-|mai 1981}}, {{n°|5}}, {{p.|19-29}}.
* {{en}} Jean-Pierre Barricelli, « The Social and Metaphysical Rebellions of Vautrin and the “Innominato” », ''The Comparatist: Journal of the Southern Comparative Literature Association'', {{date-|mai 1981}}, {{n°|5}}, {{p.|19-29}}.
* {{en}} Richard M. Berrong, « Vautrin and Same-Sex Desire in ''Le Père Goriot'' », ''[[Nineteenth-Century French Studies]]'', automne 2002-hiver 2003, {{n°|31}}, {{vol.|1-2}}, {{p.|53-65}}.
* {{en}} Richard M. Berrong, « Vautrin and Same-Sex Desire in ''Le Père Goriot'' », ''[[Nineteenth-Century French Studies]]'', automne 2002-hiver 2003, {{n°|31}}, {{vol.|1-2}}, {{p.|53-65}}.
* {{Article |prénom1=Marcel |nom1=Bouteron|lien auteur1=Marcel Bouteron|titre=En marge du ''Père Goriot''|sous-titre= Balzac, Vidocq et Sanson |périodique= [[Revue des Deux Mondes]]|lieu= |éditeur= |jour={{1er}}|mois=janvier|année= 1948|pages=109-124|lire en ligne=https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/balzac-vidocq-et-sanson/}}. {{commentaire biblio|Article repris dans : {{Article |prénom1=Marcel |nom1=Bouteron|lien auteur1=Marcel Bouteron|titre= Un dîner avec Vidocq et Sanson (1834)|périodique= [[Études balzaciennes]]|lieu= Paris|éditeur= Jouve|année= 1954|pages= 119-136}}.}}
* {{Article |prénom1=Marcel |nom1=Bouteron|lien auteur1=Marcel Bouteron|titre=En marge du ''Père Goriot''|sous-titre= Balzac, Vidocq et Sanson |périodique= [[Revue des Deux Mondes]]|jour={{1er}}|mois=janvier|année= 1948|pages=109-124|lire en ligne=https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/balzac-vidocq-et-sanson/}}. {{commentaire biblio|Article repris dans : {{Article |prénom1=Marcel |nom1=Bouteron|lien auteur1=Marcel Bouteron|titre= Un dîner avec Vidocq et Sanson (1834)|périodique= [[Études balzaciennes]]|lieu= Paris|éditeur= Jouve|année= 1954|pages= 119-136}}.}}
* Annie Brudo, « Langage et représentation dans ''Vautrin'' », ''L’Année balzacienne'', 1997, {{n°|18}}, {{p.|311-324}}.
* Annie Brudo, « Langage et représentation dans ''Vautrin'' », ''L’Année balzacienne'', 1997, {{n°|18}}, {{p.|311-324}}.
* Philippe Berthier, « Balzac du côté de Sodome », dans ''L'Année balzacienne'', Paris, Garnier, 1979, {{p.|147-177}}.
* Philippe Berthier, « Balzac du côté de Sodome », dans ''L'Année balzacienne'', Paris, Garnier, 1979, {{p.|147-177}}.
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* {{article|prénom1=Paul |nom1=Vernière |titre=Balzac et la genèse de « Vautrin »|périodique= [[Revue d'histoire littéraire de la France]] |numéro=1 ({{48e}} année)|année=1948 |passage=53-68 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5786505j/f56.image}}.
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* P. J. Wagstaff, « Vautrin et Gaudet d’Arras : nouvelle évaluation de l’influence de Restif sur Balzac », ''L’Année balzacienne'', 1976, {{p.|87-98}}.
* P. J. Wagstaff, « Vautrin et Gaudet d’Arras : nouvelle évaluation de l’influence de Restif sur Balzac », ''L’Année balzacienne'', 1976, {{p.|87-98}}.
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== Références ==
*[[Pierre Abraham]], ''Créatures chez Balzac'', Paris, Gallimard, Paris, 1931.
*Arthur-Graves Canfield, « Les personnages reparaissants de ''La Comédie humaine'' », ''Revue d’histoire littéraire de la France'', janvier-mars et avril-{{date-|juin 1934}} ; réédité sous le titre ''The Reappearing Characters in Balzac’s « Comédie humaine »'', Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1961 ; réimpression Greenwood Press, 1977.
*[[Anatole Cerfberr]] et Jules Christophe, ''Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac'', introduction de [[Paul Bourget]], Paris, Calmann-Lévy, 1893.
*Charles Lecour, ''Les Personnages de « La Comédie humaine »'', Paris, Vrin, 1967.
*Félix Longaud, ''Dictionnaire de Balzac'', Paris, Larousse, 1969.
*Fernand Lotte, ''Dictionnaire biographique des personnages fictifs de « La Comédie humaine »'', avant-propos de Marcel Bouteron, Paris, José Corti, 1952.
*[[Félicien Marceau]], ''Les Personnages de « La Comédie humaine »'', Paris, Gallimard, 1977, 375 p.
*Félicien Marceau, ''Balzac et son monde'', Paris, Gallimard, 1970, coll. « Tel » ; édition revue et augmentée, 1986, 684 p. {{ISBN|2070706974}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-Georges Castex]]|auteur2=Roland Chollet|auteur3=Madeleine Ambrière-Fargeaud|auteur4=[[Pierre Barbéris]]|titre=Honoré de Balzac|sous-titre=La Comédie humaine|tome=XII|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Pléiade|numéro dans collection=292|année=1981|pages totales=2000|isbn=2-07-010664-0|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-la-Pleiade/La-Comedie-humaine18|id=Pléiade 1981}}.
*Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, ''Index des personnages fictifs de « La Comédie humaine »'', Paris, Gallimard, [[Bibliothèque de la Pléiade]], 1981, t. XII{{ISBN|2070108775}}, {{p.}}1247-1251.
*[[Anatole Cerfberr]] et Jules Christophe, ''Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac'', introduction de Boris Lyon-Caen, Paris, Garnier, 2008 {{ISBN|9782351840160}}.


== Notes et références ==
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== Articles connexes ==
* [[Liste des personnages de La Comédie humaine]]

== Liens externes ==
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Dernière version du 20 août 2024 à 06:26

Vautrin
Personnage de fiction apparaissant dans
La Comédie humaine.

Vautrin avec Rastignac dans la cour de la pension Vauquer (Le Père Goriot).
Vautrin avec Rastignac dans la cour de la pension Vauquer (Le Père Goriot).

Origine France
Sexe Masculin
Caractéristique Jacques Collin de son vrai nom, Trompe-la-Mort ou encore l'abbé Carlos Herrera
Entourage Madame de Saint-Estève, sa tante, Eugène de Rastignac, Lucien de Rubempré
Ennemi de Bibi-Lupin

Créé par Honoré de Balzac
Romans La Comédie humaine :

Vautrin, de son vrai nom Jacques Collin, est un personnage qui apparaît dans plusieurs romans de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac et qui en est parfois considéré comme une «espèce de colonne vertébrale[1] ».

Pour la création de Vautrin, Balzac se serait inspiré du personnage historique d'Eugène-François Vidocq (1775-1857), un forçat évadé, tout comme Vautrin[2] et de l'escroc Anthelme Collet[3].

Biographie fictive

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Vautrin.
Illustration d'Honoré Daumier pour Le Père Goriot, XIXe siècle.

Vautrin (Jacques Collin de son vrai nom) est un ancien forçat, bien que les dates varient selon les romans, parfois né en 1799 comme Balzac, le passé chargé de Vautrin oriente sa naissance vers 1780, il a en effet 40 ans dans le père Goriot, qui se déroule en 1819.

Évadé du bagne de Toulon et du bagne de Rochefort, chef d'une bande de truands («les Dix Mille»), qui se cache sous divers pseudonymes : Vautrin, Trompe-la-Mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera puis William Barker.

C’est un homme qui en impose par son autorité naturelle. Il possède un savoir considérable, grâce à son réseau. Il a fait de bonnes études dans un collège d'oratoriens (comme Balzac). Son dévouement à aider « les jeunes qui ont de l’ambition » (d’abord Eugène de Rastignac, puis Lucien de Rubempré), va jusqu’à le pousser à tuer.

Cependant, dans Splendeurs et misères des courtisanes, après le suicide de son protégé Lucien, il entre dans le droit chemin et devient chef de la police. Eugène de Rastignac, qu’il veut aider à faire fortune, désapprouve ses moyens, car Vautrin ne cache pas qu’il est prêt à tuer.

Dans Le Père Goriot, le chef de police, Bibi-Lupin, qui se présente sous le nom de Gondureau à Mlle Michonneau et à Poiret, leur raconte que Collin a été condamné à vingt ans de bagne pour un faux meurtre commis par un autre, un beau jeune homme, Théodore Calvi, un Corse, que Collin aimait beaucoup et qui était joueur (dans Splendeurs et misères des courtisanes, on apprendra que Collin avait été condamné à cinq ans et que le reste résultait de ses tentatives d'évasion).

Il doit son surnom au fait qu'il n'a jamais risqué une condamnation à mort. Gondureau leur apprend aussi que Trompe-la-Mort n’aime pas les femmes, mais plutôt les hommes.

À l’aide de Mlle Michonneau, Gondureau veut se rendre compte si le prétendu Vautrin est en effet Trompe-la-Mort : il lui donne un flacon contenant une drogue, qui doit simuler une apoplexie. Dès qu’elle sera seule avec l’homme évanoui, elle devra lui appliquer un coup sur l’épaule droite, pour faire y apparaître les lettres TF (avec lesquelles on marquait les forçats). Le plan est exécuté le et Vautrin est reconnu comme Collin. Mlle Michonneau avertit la police, qui apparaît peu après que Vautrin s'est réveillé. On le met au bagne de Rochefort.

Il réapparaît en 1822 dans Illusions perdues, sous le nom du prêtre Carlos Herrera, sans qu’on sache d’abord sa véritable identité. Collin/Herrera empêche Lucien de Rubempré de se suicider en lui proposant un pacte : Lui, Herrera, l’aidera à faire fortune à la condition que Lucien lui obéisse aveuglément.

C’est dans Splendeurs et misères des courtisanes qu’on saura comment le bagnard est devenu prêtre : Jacques Collin, évadé moins de deux ans après avoir été arrêté, avait trouvé ce moine, Carlos Herrera, un homme que personne ne connaissait, dont il était alors très simple de prendre l’identité. Il a tué le vrai prêtre et il a modifié son visage à l’aide de substances chimiques, pour avoir une certaine ressemblance avec Herrera.

Lucien apprend peu à peu la véritable identité de Collin, mais il obéit au pacte. La belle vie des deux (voir Splendeurs et misères des courtisanes) finit avec le suicide d’Esther en 1829, dont on les tient responsables : ils sont tous les deux arrêtés. Herrera réussit presque à persuader le juge d’instruction de son identité de prêtre, mais Lucien succombe et révèle tout. Quant à Vautrin, lorsqu’on lui demande les motifs de son affection pour Lucien. Il prétend, chose peu vraisemblable, que celui-ci est son fils.

Lucien avait écrit avant sa mort une lettre au juge d’instruction dans laquelle il se rétracte complètement : il y a donc de nouveau de l’incertitude sur l’identité du prétendu Herrera.

Quand, dans la cour de la prison, il rencontre d’anciens camarades, Collin apprend qu’un homme surnommé Madeleine, son camarade de chaîne à Rochefort, pour qui il avait aussi de l’affection, attend son exécution. Collin réussit à parler à Théodore / Madeleine et il conçoit un plan pour faire sortir plusieurs de ses camarades de prison.

Il se présente devant le juge d’instruction et avoue sa véritable identité en faisant en même temps la proposition de changer de camp. Il deviendra alors espion de police, à la condition que Madeleine ne soit pas renvoyé à Rochefort.

Un petit paragraphe à la fin du livre apprend qu’il a pris le poste de Bibi-Lupin, l'ancien chef de la Sûreté, en 1830 et qu’il s’est retiré en 1845.

Quand Charles Rabou écrit la fin du Député d'Arcis, vers 1857, il fait encore une fois reparaître Vautrin, mais sans pouvoir reproduire le caractère et le génie de l'ancien forçat. Dans ce roman, Vautrin découvre qu'il a un fils (peu vraisemblable, puisqu'il n'aimait pas les femmes) et finit par être tué par un faussaire. Aujourd'hui, Le Député d'Arcis est généralement publié dans sa version inachevée.

Une première ébauche de ce personnage apparaît, en 1833, dans Ferragus, qui est lui aussi un ancien forçat, expert en déguisements et en usurpation d'identités, chef des « Dévorants ».

L'homosexualité de Vautrin

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Vautrin est considéré comme un personnage homosexuel de la littérature française. En effet, ce qui frappe chez cet ancien forçat évadé, endurci par le bagne et la cavale, c'est son attachement sans borne pour de jeunes hommes, dont il devient le protecteur, prêt à tout. On l'a dit, il tente de séduire Rastignac, ce qui échoue, puis Lucien Chardon à la fin d'Illusions perdues, lequel, au bord du suicide, accepte. Cette protection est au début paternelle, un riche abbé espagnol sauve un jeune homme désespéré. Mais Vautrin veut faire de Lucien l'instrument de sa propre vengeance contre la société. Leur relation devient une relation de domination, d'abord de Herrera sur Lucien, mais à la mort de Lucien, le désespoir de Jacques Collin montre son attachement extraordinaire.

Ce qui semble corroborer la thèse de l'homosexualité de Vautrin, évoquée par Félicien Marceau, dans son ouvrage Balzac et son monde : « Dès les premières tentatives de Vautrin auprès de Rastignac et dans la marmelade de mots dont il l’embrouille, il me semble que l’homosexualité se révèle. « Mais je vous aime, moi, lui dit-il… Un homme est un dieu quand il vous ressemble. » (Le Père Goriot) », c'est surtout la quatrième partie de Splendeurs et misères des courtisanes où apparaît l'ancien compagnon de chaîne de Jacques Collin à Rochefort, le jeune Corse Théodore Calvi. Celui-ci, surnommé Madeleine par ses compagnons de bagne, est désigné comme étant la « tante » de Vautrin, ce que Balzac explique comme suit :

« Pour donner une vague idée du personnage que les reclus, les argousins et les surveillants appellent une « tante », il suffira de rapporter ce mot magnifique du directeur d'une des maisons centrales au feu Lord Durham, qui visita toutes les prisons lors de son séjour à Paris. […] Le directeur, après avoir montré toute la prison, les préaux, les ateliers, les cachots, etc., désigna du doigt un local, en faisant un geste de dégoût. « Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c'est le quartier des 'tantes'… — Hao ! fit Lord Durham, et qu'est-ce ? — C'est le troisième sexe, milord. » »

— Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, éd. Le Livre de poche, 1963, p. 503.

Le dialogue entre Jacques Collin, sous les traits de l'abbé espagnol, et le jeune condamné à mort montre la misogynie du vieux forçat, et l'attachement réciproque des anciens compagnons de chaîne[4]. Il dit en effet : « Les hommes assez bêtes pour aimer une femme périssent toujours par là », puis «Les femmes] nous ôtent notre intelligence » et le jeune Théodore achève par : « Ah ! si je veux vivre, c'est maintenant pour toi plus que pour elle. »

Balzac est donc un des premiers romanciers du XIXe siècle à évoquer la question de l'homosexualité masculine, qu'il place dans le personnage de Vautrin, fascinant forçat, en lutte permanente contre la société. Cela montre aussi la prudence de Balzac avec un sujet épineux à l'époque, car Vautrin est en trame de fond dans tout le roman, sans en être réellement le personnage principal (excepté dans la quatrième partie), et son fort attachement pour Lucien n'est jamais explicité, tout en étant toujours présent.

- ATTENTION : Le texte écrit sur ce point n'avance aucune source ni aucune preuve.

Romans dans lesquels le personnage apparaît

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Vautrin est un personnage important de La Comédie humaine. Il apparaît dans :

Le personnage se trouve aussi dans une pièce de théâtre :

Son nom est mentionné dans :

Représentation

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Adaptations

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  • Vautrin, adaptation théâtrale d'Edmond Guiraud, à la Comédie-Française ; cette adaptation a été radiodiffusée sous la direction artistique de Jacques Reynier le sur France 3 Nationale.
  • Vautrin, film français de Pierre Billon (1943) et interprété par Michel Simon.
  • Vautrin, adaptation télévisée de Maurice Leroux diffusée en trois parties en 1957 : La Pension Vauquer, La Maison d'Esther, L'Adjuration de Vautrin.
  • Monsieur Vautrin, adaptation théâtrale du personnage de Balzac par André Charpak, au théâtre Récamier.
  • Vautrin, adaptation théâtrale du personnage de Balzac extrait du Père Goriot, créé le par Le Théâtre du Campagnol, mise en scène de Jean Gillibert et Jean-Claude Penchenat.
  • Vautrin apparaît sous le titre de "Commissaire Vautrin" dans la série de BD Noirhomme, qui se déroule chronologiquement après les évènements dépeints dans la Comédie humaine. Dans l'histoire, Vautrin traque le tueur en série éponyme par esprit de vengeance contre celui-ci car il a assassiné son ancien amant, Raphaël Montrond. Son enquête permet de reconnaître son ami Pol Kerguellec comme le tueur en série. Toutefois, Vautrin finit par se rendre compte, après l'exécution de ce dernier, que Pol n'est qu'un bouc-émissaire piégé par le véritable tueur : le propre cousin de Pol, Donatien de Boisset. Dans l'épilogue de la série qui se déroule quinze ans après l'action principale, c'est Vautrin, récemment retraité, qui apporte la justice aux victimes du Noirhomme en assassinant Donatien.

Bibliographie

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Études générales sur Balzac et La Comédie humaine

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  • Pierre Abraham, Créatures chez Balzac, Paris, Gallimard, Paris, 1931.
  • Arthur-Graves Canfield, « Les personnages reparaissants de La Comédie humaine », Revue d’histoire littéraire de la France, janvier-mars et avril- ; réédité sous le titre The Reappearing Characters in Balzac’s « Comédie humaine », Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1961 ; réimpression Greenwood Press, 1977.
  • Anatole Cerfberr et Jules Christophe, Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac, introduction de Paul Bourget, Paris, Calmann-Lévy, 1893.
  • Charles Lecour, Les Personnages de « La Comédie humaine », Paris, Vrin, 1967.
  • Félix Longaud, Dictionnaire de Balzac, Paris, Larousse, 1969.
  • Fernand Lotte, Dictionnaire biographique des personnages fictifs de « La Comédie humaine », avant-propos de Marcel Bouteron, Paris, José Corti, 1952.
  • Félicien Marceau, Les Personnages de « La Comédie humaine », Paris, Gallimard, 1977, 375 p.
  • Félicien Marceau, Balzac et son monde, Paris, Gallimard, 1970, coll. « Tel » ; édition revue et augmentée, 1986, 684 p. (ISBN 2070706974).
  • Pierre-Georges Castex, Roland Chollet, Madeleine Ambrière-Fargeaud et Pierre Barbéris, Honoré de Balzac : La Comédie humaine, t. XII, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade » (no 292), , 2000 p. (ISBN 2-07-010664-0, présentation en ligne).
  • Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, Index des personnages fictifs de « La Comédie humaine », Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1981, t. XII (ISBN 2070108775), p. 1247-1251.
  • Anatole Cerfberr et Jules Christophe, Répertoire de « La Comédie humaine » de Balzac, introduction de Boris Lyon-Caen, Paris, Garnier, 2008 (ISBN 9782351840160).

Études sur Vautrin

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  • (en) Jean-Pierre Barricelli, « The Social and Metaphysical Rebellions of Vautrin and the “Innominato” », The Comparatist: Journal of the Southern Comparative Literature Association, , no 5, p. 19-29.
  • (en) Richard M. Berrong, « Vautrin and Same-Sex Desire in Le Père Goriot », Nineteenth-Century French Studies, automne 2002-hiver 2003, no 31, vol. 1-2, p. 53-65.
  • Marcel Bouteron, « En marge du Père Goriot : Balzac, Vidocq et Sanson », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 109-124 (lire en ligne).
    Article repris dans : Marcel Bouteron, « Un dîner avec Vidocq et Sanson (1834) », Études balzaciennes, Paris, Jouve,‎ , p. 119-136.
  • Annie Brudo, « Langage et représentation dans Vautrin », L’Année balzacienne, 1997, no 18, p. 311-324.
  • Philippe Berthier, « Balzac du côté de Sodome », dans L'Année balzacienne, Paris, Garnier, 1979, p. 147-177.
  • Étienne Brunet, « Que l’emprunt vaut rin », French Review, , no 64, vol. 2, p. 273-288.
  • (en) A. S. Byatt, « The Death of Lucien de Rubempré », The Novel: Volume 2: Forms and Themes, Franco Moretti, Éd., Princeton, Princeton UP, 2006, p. 389-408.
  • (en) Adrian Cherry, « Vautrin : Continuation and End », USF Language Quarterly, 1965, no 4, vol. 1-2, p. 8-12.
  • Pierre Citron, « La dernière incarnation de Vautrin » L’Année balzacienne, Paris, Garnier Frères, 1967, p. 375-377.
  • Wayne, J. Conner, « Vautrin et ses noms », Revue des sciences humaines, 1959, no 95, p. 265-273.
  • Robert T. Denommé, « Création et paternité : le personnage de Vautrin dans La Comédie humaine », Stanford French Review, hiver 1981, no 5, vol. 3, p. 313-326.
  • (en) Nilli Diengott, « Goriot vs. Vautrin: A Problem in the Reconstruction of Le Père Goriot’s System of Values », Nineteenth-Century French Studies, automne-hiver 1986-1987, no 15, vol. 1-2, p. 70-76.
  • Rose Fortassier, « Chansons dans La Comédie humaine ou le répertoire de Vautrin », Lettres et réalités, Aix-en-Provence, PU de Provence, 1988, p. 97-116.
  • Alfred Glauser, « Balzac/Vautrin », Romanic Review, , no 79, vol. 4, p. 585-610.
  • Jane Alison Hales, « Vautrin, génie balzacien ? », USF Language Quarterly, 1980, no 19, vol. 1-2, p. 19-24.
  • (en) Rayner Heppenstall, « Balzac's Policemen », Journal of Contemporary History, vol. 8, no 2,‎ , p. 47-56 (JSTOR 259993).
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Notes et références

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  2. Dominique Rincé et Bernard Lecherbonnier, Littérature XIXe siècle. Textes et documents, France, Éditions Nathan, (ISBN 2-09-178861-9), p. 226.
  3. Remy de Gourmont, Épilogues : Réflexions sur la vie (1899-1901), Mercure de France (Paris), 1910-1923, 341 p. (lire en ligne), p. 59.
  4. Jean-Yves Alt, « « L'homosexualité » dans « La comédie humaine » de Balzac », sur blog.com, Contribution subjective à une mémoire gaie : littérature, cinéma, arts, histoire..., (consulté le ).
  5. « Karriere in Paris » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  6. « Père Goriot » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  7. « Rastignac ou les Ambitieux » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.

Articles connexes

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Liens externes

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