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« Nusrat Fateh Ali Khan » : différence entre les versions

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Discographie : Nouvel album studio posthume 2024
 
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| charte = vocal
| charte = vocal
| nom = Nusrat Fateh Ali Khan
| nom = Nusrat Fateh Ali Khan
| image = Nusrat Fateh Ali Khan 03 1987 Royal Albert Hall.jpg
| image = Nusrat Fateh Ali Khan.jpg
| légende = Nusrat au [[Royal Albert Hall]] en 1987
| légende =
| surnom = NFAK, Khan Saheb, Shahenshah-e-Qawwali
| surnom = NFAK, Khan Saheb, Shahenshah-e-Qawwali
| nom de naissance = Parvez Fateh Ali Khan
| nom de naissance = Nusrat Fateh Ali Khan
| date de naissance = {{Date de naissance|13|octobre|1948}}
| date de naissance = {{Date de naissance|13|octobre|1948}}
| lieu de naissance = [[Faisalabad|Lyallpur]] ([[Pendjab (Pakistan)|Pendjab]], [[Pakistan]])
| lieu de naissance = [[Faisalabad|Lyallpur]] ([[Pendjab (Pakistan)|Pendjab]], [[Pakistan]])
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== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille et formation ===
=== Famille et formation ===
Sa famille de musiciens — vieille d’une tradition de près de sept cents ans — d’origine indienne s’est installée, un an avant sa naissance, dans l’État récemment créé du Pakistan (en 1947, à l’issue de la [[Partition des Indes|partition du Cachemire avec l’Inde]]). Le père de Nusrat, musicologue, musicien et chanteur renommé, mais patriarche distant, se consacrant exclusivement à la musique, ne croit pas aux capacités de vocaliste de son fils<ref name="Le Monde">{{Article|langue=|auteur1=|titre=Musique : Nusrat Fateh Ali Khan en concert à Paris au Théâtre de la Ville : le chanteur élu|périodique=Le Monde|volume=|numéro=|date=21 octobre 1993|pages=|issn=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/10/21/musique-nusrat-fateh-ali-khan-en-concert-a-paris-au-theatre-de-la-ville-le-chanteur-elu_3940383_1819218.html|consulté le=22 mai 2020}}.</ref> et le destine à une carrière de médecin ou d’ingénieur. Mais Nusrat Fateh Ali Khan continue à étudier les bases de l'art vocal et musical avec son père qui les lui enseigne à contre-cœur<ref name="article Baud">{{Article|langue=|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|périodique=Cahiers d’ethnomusicologie|volume=9|numéro=|date=1996|pages=|issn=|lire en ligne=http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1241|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>.
Sa famille de musiciens — vieille d’une tradition de près de sept cents ans — d’origine indienne s’est installée, un an avant sa naissance, dans l’État récemment créé du Pakistan (en 1947, à l’issue de la [[Partition des Indes|partition du Cachemire avec l’Inde]]). Le père de Nusrat, musicologue, musicien et chanteur renommé, mais patriarche distant, se consacrant exclusivement à la musique, ne croit pas aux capacités de vocaliste de son fils<ref name="Le Monde">{{Article|auteur1=|titre=Musique : Nusrat Fateh Ali Khan en concert à Paris au Théâtre de la Ville : le chanteur élu|périodique=Le Monde|date=21 octobre 1993|pages=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/10/21/musique-nusrat-fateh-ali-khan-en-concert-a-paris-au-theatre-de-la-ville-le-chanteur-elu_3940383_1819218.html|consulté le=22 mai 2020}}.</ref> et le destine à une carrière de médecin ou d’ingénieur. Mais Nusrat Fateh Ali Khan continue à étudier les bases de l'art vocal et musical avec son père qui les lui enseigne à contre-cœur<ref name="article Baud">{{Article|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|périodique=Cahiers d’ethnomusicologie|volume=9|date=1996|pages=|lire en ligne=http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1241|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>.


{{Référence nécessaire|Il expliquera plus tard que sa vocation lui apparaît lors d'un rêve [[Allah]] l’appelle à son destin.|date=mai 2020}} Son père décède en 1964 ; Nusrat n'est en effet que de seize ans, mais sa première prestation publique se fait à l’occasion d’une cérémonie funéraire en l’honneur de son père, selon l'attente rituelle de quarante jours après le décès. La suite de son éducation musicale est alors assurée par son oncle Mubarak Ali Khan, Nusrat étant devenu le garant de la tradition [[qawwalî]]. Dès l’année suivante, il se produit dans un festival de musique organisé par la radio nationale du Pakistan (Jashn-e-Baharan)<ref name="article Baud"></ref>. Il chante sur scènes avec ses oncles Mubarak Ali Khan et Salamat Ali Khan, jusqu'en 1971, date du décès de son oncle Mubarak Ali Khan. Il dira plus tard : {{Citation|Mes deux oncles ont ensuite été mes pères spirituels. L'un m'a appris à me tenir en scène, à diriger un groupe de qawwal. Il me disait : "Ne pense pas que tu joues devant le public, pense que le public te regarde."}}<ref name="Le Monde"></ref>.
{{Référence nécessaire|Il expliquera plus tard que sa vocation lui apparaît lors d'un rêve [[Allah]] l’appelle à son destin.|date=mai 2020}} Son père décède en 1964 ; Nusrat n'a que seize ans quand il donne sa première prestation publique, à l’occasion d’une cérémonie funéraire en l’honneur de son père, au terme du délai rituel de quarante jours après le décès. La suite de son éducation musicale est alors assurée par son oncle Mubarak Ali Khan, Nusrat étant devenu le garant de la tradition [[qawwalî]]. Dès l’année suivante, il se produit dans un festival de musique organisé par la radio nationale du Pakistan (Jashn-e-Baharan)<ref name="article Baud" />. Il chante sur scène avec ses oncles Mubarak Ali Khan et Salamat Ali Khan, jusqu'en 1971, date du décès de son oncle Mubarak Ali Khan. Il dira plus tard : {{Citation|Mes deux oncles ont ensuite été mes pères spirituels. L'un m'a appris à me tenir en scène, à diriger un groupe de qawwal. Il me disait : "Ne pense pas que tu joues devant le public, pense que le public te regarde."}}<ref name="Le Monde" />.


=== Renommée au Pakistan et en Inde ===
=== Renommée au Pakistan et en Inde ===


Ses premiers enregistrements, dans son pays d’origine, datent de 1973 et ont été réalisés après qu'il a remplacé son oncle à la tête du groupe alors renommé Nusrat Fateh Ali Khan, Mujahid Mubarak Ali Khan & Party. Nusrat sillonne alors le pays : il fédère un large public grâce à son utilisation spontanée de plusieurs idiomes (du [[pendjabi]] à l’[[ourdou]], en passant par le [[persan]], le [[braj bhasha]], et l'[[hindi]]) dans ces chants jusqu'ici réservés aux élites.
Ses premiers enregistrements, dans son pays d’origine, datent de 1973 et ont été réalisés après qu'il a remplacé son oncle à la tête du groupe alors renommé Nusrat Fateh Ali Khan, Mujahid Mubarak Ali Khan & Party. Nusrat sillonne alors le pays : il fédère un large public grâce à son utilisation spontanée de plusieurs idiomes (du [[pendjabi]] à l’[[ourdou]], en passant par le [[persan]], le [[braj bhasha]], et le [[hindi]]) dans ces chants jusqu'ici réservés aux élites.


Nusrat se voit alors décerner les titres honorifiques d’ustad (« maître ») et de shahinshah (« roi des rois » du qawwalî). Il mêle avec créativité sa voix puissante, expressive et pouvant monter très haut dans l’aigu, avec le [[tabla]], de l'[[Harmonium indien|harmonium]], et les chœurs<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.britannica.com/biography/Nusrat-Fateh-Ali-Khan|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|auteur=Virginia Gorlinski|jour=|mois=|année=|site=Encyclopaedia Britannica|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=22 mai 2020|id=}}.</ref>. La dimension mystique de son chant rythmé par les claquements de mains n'est pas à omettre, car le qawwali est avant tout un chant de ferveur soufi, marque de dévotion enfiévrée<ref>{{Lien web|langue=|url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/nusrat-fateh-ali-khan/|titre=KHAN NUSRAT FATEH ALI (1948-1997)|auteur=Éliane Azoulay|site=Encyclopædia Universalis|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=22 mai 2020|id=}}.</ref>. Il sort une première cassette en 1976, à la Rehmat Gramophone, une des plus importantes compagnies discographiques du Pakistan<ref name="Le Monde"></ref>. Puis il conquiert l'Inde en 1979, lorsqu'il se produit à la cérémonie de mariage du fils de l’idole du cinéma indien [[Raj Kapoor]], pendant deux heures et demie d'affilée, devant les stars de Bollywood<ref name="livre Baud">{{Ouvrage|langue=|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|sous-titre=le messager du Qawwali|éditeur=Demi-Lune|collection=Voix du Monde|lieu=|année=2008|volume=|tome=|pages totales=128|passage=|isbn=|lire en ligne=|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>.
Nusrat se voit alors décerner les titres honorifiques d’ustad (« maître ») et de shahinshah (« empereur » du qawwalî). Il mêle avec créativité sa voix puissante, expressive et pouvant monter très haut dans l’aigu, avec le [[tabla]], de l'[[Harmonium indien|harmonium]], et les chœurs<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.britannica.com/biography/Nusrat-Fateh-Ali-Khan|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|auteur=Virginia Gorlinski|site=Encyclopaedia Britannica|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>. La dimension mystique de son chant rythmé par les claquements de mains n'est pas à omettre, car le qawwalî est avant tout un chant de ferveur soufi, marque de dévotion enfiévrée<ref>{{Lien web|url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/nusrat-fateh-ali-khan/|titre=KHAN NUSRAT FATEH ALI (1948-1997)|auteur=Éliane Azoulay|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>. Il sort une première cassette en 1976, à la Rehmat Gramophone, une des plus importantes compagnies discographiques du Pakistan<ref name="Le Monde" />. Puis il conquiert l'Inde en 1979, lorsqu'il se produit à la cérémonie de mariage du fils de l’idole du cinéma indien [[Raj Kapoor]], pendant deux heures et demie d'affilée, devant les stars de [[Bollywood]]<ref name="livre Baud">{{Ouvrage|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan|sous-titre=Le messager du Qawwali|éditeur=Demi-Lune|collection=Voix du Monde|année=2008|pages totales=128|isbn=|lire en ligne=|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>.


=== Vers l'Occident ===
=== Vers l'Occident ===


Au début des années 1980, Nusrat Fateh Ali Khan se fait connaître en Occident d'abord auprès de la diaspora indo-pakistanaise en Angleterre, Suède, Norvège, Danemark. Le label Oriental Star Agencies de [[Birmingham]] le fait enregistrer de nombreuses cassettes et CD<ref name="livre Baud"></ref>. Mais à partir de 1985, il se fait aussi connaître auprès d'un public international : il donne une série de concerts au [[Théâtre de la Ville]], à Paris ; et il se produit au festival [[WOMAD]] à Mersea Island en Angleterre également en 1985<ref name="livre Baud"></ref>.
Au début des années 1980, Nusrat Fateh Ali Khan se fait connaître en Occident d'abord auprès de la diaspora indo-pakistanaise en Angleterre, Suède, Norvège, Danemark. Le label Oriental Star Agencies de [[Birmingham]] le fait enregistrer de nombreuses cassettes et CD<ref name="livre Baud" />. Mais à partir de 1985, il se fait aussi connaître auprès d'un public international : il donne une série de concerts au [[Théâtre de la Ville]], à Paris ; et il se produit au festival [[WOMAD]] à Mersea Island en Angleterre également en 1985<ref name="livre Baud" />.


En 1985 et 1988, il enregistre au [[Théâtre de la Ville]] ''En concert à Paris''<ref>coffret 5 cd OCORA volume 1 & 2 enregistrement Radio France (studio 103) le 6 novembre 1985. Volume 3 & 4 & 5 réalisés pour France Musique au Théâtre de la Ville (Paris) les 20 et 21 mars 1988. (OCORA C 558658, C 558659, C 559072, C 559073, 559074) </ref> un ensemble de cinq albums, édités en 1989 par le label [[Ocora Radio France|Ocora]]. De plus, en 1989, {{Référence nécessaire|Nusrat se lie d’une profonde amitié avec [[Peter Gabriel]]|date=26 octobre 2020}} qui produit sept de ses albums et lui fait enregistrer quelques disques sur son label récemment créé, Real World, ce qui lui ouvre les portes du marché américain et britannique. {{Référence nécessaire|Les albums ''Shahen-Shah'' et ''Mustt Mustt'' (ce dernier remixé par [[Massive Attack]]) connaissent un succès mondial|date=26 octobre 2020}}, et ces enregistrements démontrent amplement l’esprit d’ouverture de l’artiste.
En 1985 et 1988, il enregistre au [[Théâtre de la Ville]] ''En concert à Paris''<ref>coffret 5 cd OCORA volume 1 & 2 enregistrement Radio France (studio 103) le 6 novembre 1985. Volume 3 & 4 & 5 réalisés pour France Musique au Théâtre de la Ville (Paris) les 20 et 21 mars 1988. (OCORA C 558658, C 558659, C 559072, C 559073, 559074)</ref> un ensemble de cinq albums, édités en 1989 par le label [[Ocora Radio France|Ocora]]. De plus, en 1989, {{Référence nécessaire|Nusrat se lie d’une profonde amitié avec [[Peter Gabriel]]|date=26 octobre 2020}} qui produit sept de ses albums et lui fait enregistrer quelques disques sur son label récemment créé, Real World, ce qui lui ouvre les portes du marché américain et britannique. {{Référence nécessaire|Les albums ''Shahen-Shah'' et ''Mustt Mustt'' (ce dernier remixé par [[Massive Attack]]) connaissent un succès mondial|date=26 octobre 2020}}, et ces enregistrements démontrent amplement l’esprit d’ouverture de l’artiste.


De multiples rencontres aident également à accroître sa renommée : après avoir, en 1995, collaboré avec [[Eddie Vedder]] pour une chanson de la bande originale du film de [[Tim Robbins]] ''La Dernière Marche'' (''Dead Man Walking'' en version originale, portrait d’une religieuse militant en faveur de l’abolition de la peine de mort), il travaille aux côtés du compositeur canadien [[Michael Brook]] (''Night Song'', 1996) et offre à Bollywood l’un de ses plus importants succès, grâce à la chanson du film ''Dhadkan'' (2000). En ce qui concerne le film ''Tueurs Nés'' d’[[Oliver Stone]], Nusrat affirme ''a posteriori'' que sa musique a été utilisée sans son autorisation pour une scène très violente, ce qui l'a choqué<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://scroll.in/reel/895872/much-more-than-qawwali-revisiting-nusrat-fateh-ali-khan-the-film-soundtrack-composer|titre=Much more than qawwali: Revisiting Nusrat Fateh Ali Khan, the film soundtrack composer|auteur=Devarsi Ghosh|jour=13|mois=octobre|année=2018|site=Scroll.in|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=22 mai 2020|id=}}.</ref>.
De multiples rencontres aident également à accroître sa renommée : après avoir, en 1995, collaboré avec [[Eddie Vedder]] pour une chanson de la bande originale du film de [[Tim Robbins]] ''[[La Dernière Marche]]'' (''Dead Man Walking'' en version originale, portrait d’une religieuse militant en faveur de l’abolition de la [[peine de mort]]), il travaille aux côtés du compositeur canadien [[Michael Brook]] (''Night Song'', 1996) et offre à Bollywood l’un de ses plus importants succès, grâce à la chanson du film ''[[Dhadkan]]'' (2000). En ce qui concerne le film ''[[Tueurs nés]]'' d’[[Oliver Stone]], Nusrat affirme ''a posteriori'' que sa musique a été utilisée sans son autorisation pour une scène très violente, ce qui l'a choqué<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://scroll.in/reel/895872/much-more-than-qawwali-revisiting-nusrat-fateh-ali-khan-the-film-soundtrack-composer|titre=Much more than qawwali: Revisiting Nusrat Fateh Ali Khan, the film soundtrack composer|auteur=Devarsi Ghosh|jour=13|mois=octobre|année=2018|site=Scroll.in|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>.


=== Décès et postérité ===
=== Décès et postérité ===
[[Image:Ustad-nusrat-fateh-ali-khan-vishal-singh-rana-18911.jpg|vignette|Nusrat Fateh Ali Khan.]]


Nusrat Fateh Ali Khan est mort à 48 ans d’un arrêt cardiaque le samedi {{date-|16 août 1997}}, à l’hôpital Cromwell, [[South Kensington]], Londres<ref name="liberation">{{Lien web|url=http://next.liberation.fr/culture/1997/08/18/nusrat-rejoint-allahroi-du-qawwali-chant-de-ferveur-soufi-nusrat-fateh-ali-khan-adule-au-pakistan-et_212978|titre=Nusrat rejoint Allah. Roi du « qawwali », chant de ferveur soufi, Nusrat Fateh Ali Khan, adulé au Pakistan et admiré en Occident, est mort samedi.|auteur=Bouziane Daoudi|date=18 août 1997|site=Libération}}</ref>, des suites de troubles liés à son obésité, d’une insuffisance rénale et d’un dysfonctionnement du foie<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/music-news/nusrat-fateh-ali-khan-dead-at-48-186016/|titre=Nusrat Fateh Ali Khan Dead at 48 |jour=18|mois=août|année=1997|site=Rolling Stone|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=22 mai 2020|id=}}.</ref>. Ses obsèques, suivies par des milliers de personnes, se sont déroulées à Faisalabad, au Pakistan, sa terre natale.
Nusrat Fateh Ali Khan est mort à 48 ans d’un [[Arrêt cardiorespiratoire|arrêt cardiaque]] le samedi {{date-|16 août 1997}}, à l’hôpital Cromwell, [[South Kensington]], Londres<ref name="liberation">{{Lien web|url=http://next.liberation.fr/culture/1997/08/18/nusrat-rejoint-allahroi-du-qawwali-chant-de-ferveur-soufi-nusrat-fateh-ali-khan-adule-au-pakistan-et_212978|titre=Nusrat rejoint Allah. Roi du « qawwali », chant de ferveur soufi, Nusrat Fateh Ali Khan, adulé au Pakistan et admiré en Occident, est mort samedi.|auteur=Bouziane Daoudi|date=18 août 1997|site=Libération}}</ref>, des suites de troubles liés à son [[obésité]], d’une insuffisance rénale et d’un dysfonctionnement du foie<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/music-news/nusrat-fateh-ali-khan-dead-at-48-186016/|titre=Nusrat Fateh Ali Khan Dead at 48 |jour=18|mois=août|année=1997|site=Rolling Stone|consulté le=22 mai 2020}}.</ref>. Ses obsèques, suivies par des milliers de personnes, se sont déroulées à [[Faisalabad]], au Pakistan, sa terre natale.


Son neveu et disciple [[Rahat Fateh Ali Khan]]<ref name="Le Monde"></ref>, est aujourd'hui également un chanteur de Qawwali connu mondialement.
Son neveu et disciple [[Rahat Nusrat Fateh Ali Khan]]<ref name="Le Monde" />, est aujourd'hui également un chanteur de Qawwalî connu mondialement.


== Discographie sélective ==
== Discographie ==
* 1989 : ''Shahen-Shah''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Nusrat Fateh Ali Khan – Shahen-Shah (2012, Gatefold, CD)|lire en ligne=https://www.discogs.com/Nusrat-Fateh-Ali-Khan-Shahen-Shah/release/6299603|consulté le=2021-09-23}}</ref> ([[Real World|Real World Records]])
* ''Dub Qawwali'' par Gaudi feat. Nusrat Fateh Ali Khan (2007 - {{Lien|fr=Six Degrees Records|lang=en|trad=Six Degrees Records|texte=Six Degrees Records}})
*[[1990 en musique|1990]] : ''Mustt Mustt'' (réf. CDRW15, [[Real World|Real World Records]])
* ''Must Must'' / ''Last Prophet'' (2004)
* [[1991 en musique|1991]] : ''Shahbaaz'' (réf. CDRW16, [[Real World Records]])
* ''Back to Quawwali'' (2003)
* [[1992 en musique|1992]] : ''Love and [[Devotional Songs|Devotion]]'' - Nusrat Fateh Ali Khan & Party<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nusrat Fateh Ali Khan & Party - Devotional And Love Songs |url=https://www.discogs.com/fr/Nusrat-Fateh-Ali-Khan-Party-Devotional-And-Love-Songs/master/1426462 |site=Discogs |consulté le=2021-09-23}}</ref>
* ''Body and Soul'' (2002)
* [[1994 en musique|1994]] : ''Pakistan : Vocal Art of Sufis'', Vol.1 & 2
* ''Star Rise : Remixes'' (1998) avec Michael Brook
* ''Night Song'' (1996) avec Michael Brook
* [[1996 en musique|1996]] : ''Night Song'' - Nusrat Fateh Ali Khan & [[Michael Brook]]
*1997 : ''Rapture''<ref name="discogs 738074">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Nusrat Fateh Ali Khan – Rapture (1997, CD)|lire en ligne=https://www.discogs.com/Nusrat-Fateh-Ali-Khan-Rapture/release/738074|consulté le=2021-09-23}}</ref>
* ''Pakistan : Vocal Art of Sufis'', Vol. 1 & Vol. 2 (1994)
*1997 : ''Missives From Allah''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Nusrat Fateh Ali Khan – Missives From Allah (1997, CD)|lire en ligne=https://www.discogs.com/Nusrat-Fateh-Ali-Khan-Missives-From-Allah/release/12836628|consulté le=2021-09-23}}</ref>
* ''[[Devotional Songs]]'' (1992) - Nusrat Fateh Ali Khan & Party
* ''Love Songs'' (1992) - Nusrat Fateh Ali Khan & Party
* [[1998 en musique|1998]] : ''Star Rise : Remixes'' - Nusrat Fateh Ali Khan & [[Michael Brook]]
*2000 : ''Opus''<ref name="discogs 738074" />
* ''Shahbaaz'' (1991 - CDRW16 sur [[Real World]] Records)
* [[2002 en musique|2002]] : ''Body and Soul''
* ''Mustt Mustt'' (1990 - CDRW15 sur [[Real World]] Records)
* [[2003 en musique|2003]] : ''Back to Quawwali''
* [[2004 en musique|2004]] : ''Must Must'' / ''Last Prophet''
* [[2007 en musique|2007]] : ''Dub Qawwali'' - [[Daniele Gaudi|Gaudi]] & Nusrat Fateh Ali Khan ({{Lien|fr=Six Degrees Records|lang=en|trad=Six Degrees Records|texte=Six Degrees Records}})
* [[2024 en musique|2024]] : ''Chain of Light'' <small>(Album posthume enregistré originellement en 1990 aux [[Real World Studios]])
</small>
== Filmographie ==


* [[1994 au cinéma|1994]] : Bande Originale du film ''[[Tueurs nés]]'' d'[[Oliver Stone]] : chansons 12 et 25
== Filmographie comme compositeur ==
* 1994 : Bande Originale du film ''[[La Reine des bandits]]'' de [[Shekhar Kapur]], d’après la vie de [[Phoolan Devi]]
* ''Kachche Dhaage'' (1999)
* [[1995 au cinéma|1995]] : Bande Originale du film ''[[La Dernière Marche]]'' de [[Tim Robbins]] : chansons ''Dead Man'' et ''The Face of Love'' (avec [[Eddie Vedder]])
* ''Kartoos'' (1999)
* ''Aur Pyaar Ho Gaya'' (Aprile) (1997) (chanson ''Yaad-e-nabi gulsham mehka'')
* [[1997 au cinéma|1997]] : Bande Originale du film ''Aur Pyaar Ho Gaya'' (''And Love Happened'')
* [[1999 au cinéma|1999]] : Bande Originale du film ''[[Kachche Dhaage]]''
* ''Dead Man Walking'' (1995) (chansons ''Dead Man'' et ''The Face of Love'')
* 1999 : Bande Originale du film ''[[Kartoos]]''
* ''Bandit Queen'' (1994) d’après la vie de [[Phûlan Devî]]
* ''Tueurs nés'' (1994) Oliver Stone chanson 12 et 25 sur b.o.f


== Sources et bibliographie ==
== Sources et bibliographie ==


=== Ouvrages ===
=== Ouvrage ===
* {{Ouvrage|langue=|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan : le messager du qawwali|passage=|lieu=Plogastel-Saint-Germain|éditeur=Éditions Demi-Lune|date=2008|pages totales=128|isbn=978-2-917-11203-8|lire en ligne=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Pierre-Alain Baud|titre=Nusrat Fateh Ali Khan : le messager du qawwali|lieu=Plogastel-Saint-Germain|éditeur=Éditions Demi-Lune|date=2008|pages totales=128|isbn=978-2-917-11203-8|lire en ligne=}}


=== Articles ===
=== Articles ===
* {{Lien web |langue= |auteur=Éliane Azoulay |titre=Khan Nusrat Fateh Ali (1948-1997) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/nusrat-fateh-ali-khan/ |site=universalis.fr |date= |consulté le=12 août 2020}}
* {{Lien web |auteur=Éliane Azoulay |titre=Khan Nusrat Fateh Ali (1948-1997) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/nusrat-fateh-ali-khan/ |site=universalis.fr |date= |consulté le=12 août 2020}}
* {{Article |langue= |auteur1=Pierre-Alain Baud |titre=Nusrat Fateh Ali Khan. Le qawwali au risque de la modernité |périodique=Cahiers d’ethnomusicologie {{!}} 9 |date=1996 |issn= |lire en ligne=http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1241 |pages=259-274 }}
* {{Article |auteur1=Pierre-Alain Baud |titre=Nusrat Fateh Ali Khan. Le qawwali au risque de la modernité |périodique=Cahiers d’ethnomusicologie {{!}} 9 |date=1996 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1241 |pages=259-274 }}
* {{Lien web |langue=en |auteur=Virginia Gorlinski |titre=Nusrat Fateh Ali Khan. Pakistani singer |url=https://www.britannica.com/biography/Nusrat-Fateh-Ali-Khan |site=britannica.com |date=2020 |consulté le=12 août 2020}}
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Nusrat Fateh Ali Khan
Description de l'image Nusrat Fateh Ali Khan.jpg.
Informations générales
Surnom NFAK, Khan Saheb, Shahenshah-e-Qawwali
Nom de naissance Nusrat Fateh Ali Khan
Naissance
Lyallpur (Pendjab, Pakistan)
Décès (à 48 ans)
Londres (Angleterre, Royaume-Uni)
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Genre musical Qawwalîghazalclassique • folklore • musiques du monde
Instruments Voixharmoniumtabla
Années actives 1964-1997
Labels Real World • OSA • EMIVirgin Records

Nuṣrat Fateḥ ′Ali Khān (ourdou et pendjabi : نصرت فتح علی خان), né le à Lyallpur (aujourd’hui Faisalabad), dans le Pendjab pakistanais, et mort le à Londres, est un musicien pakistanais, maître de qawwalî, un style musical soufi.

Famille et formation

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Sa famille de musiciens — vieille d’une tradition de près de sept cents ans — d’origine indienne s’est installée, un an avant sa naissance, dans l’État récemment créé du Pakistan (en 1947, à l’issue de la partition du Cachemire avec l’Inde). Le père de Nusrat, musicologue, musicien et chanteur renommé, mais patriarche distant, se consacrant exclusivement à la musique, ne croit pas aux capacités de vocaliste de son fils[1] et le destine à une carrière de médecin ou d’ingénieur. Mais Nusrat Fateh Ali Khan continue à étudier les bases de l'art vocal et musical avec son père qui les lui enseigne à contre-cœur[2].

Il expliquera plus tard que sa vocation lui apparaît lors d'un rêve Allah l’appelle à son destin.[réf. nécessaire] Son père décède en 1964 ; Nusrat n'a que seize ans quand il donne sa première prestation publique, à l’occasion d’une cérémonie funéraire en l’honneur de son père, au terme du délai rituel de quarante jours après le décès. La suite de son éducation musicale est alors assurée par son oncle Mubarak Ali Khan, Nusrat étant devenu le garant de la tradition qawwalî. Dès l’année suivante, il se produit dans un festival de musique organisé par la radio nationale du Pakistan (Jashn-e-Baharan)[2]. Il chante sur scène avec ses oncles Mubarak Ali Khan et Salamat Ali Khan, jusqu'en 1971, date du décès de son oncle Mubarak Ali Khan. Il dira plus tard : « Mes deux oncles ont ensuite été mes pères spirituels. L'un m'a appris à me tenir en scène, à diriger un groupe de qawwal. Il me disait : "Ne pense pas que tu joues devant le public, pense que le public te regarde." »[1].

Renommée au Pakistan et en Inde

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Ses premiers enregistrements, dans son pays d’origine, datent de 1973 et ont été réalisés après qu'il a remplacé son oncle à la tête du groupe alors renommé Nusrat Fateh Ali Khan, Mujahid Mubarak Ali Khan & Party. Nusrat sillonne alors le pays : il fédère un large public grâce à son utilisation spontanée de plusieurs idiomes (du pendjabi à l’ourdou, en passant par le persan, le braj bhasha, et le hindi) dans ces chants jusqu'ici réservés aux élites.

Nusrat se voit alors décerner les titres honorifiques d’ustad (« maître ») et de shahinshah (« empereur » du qawwalî). Il mêle avec créativité sa voix puissante, expressive et pouvant monter très haut dans l’aigu, avec le tabla, de l'harmonium, et les chœurs[3]. La dimension mystique de son chant rythmé par les claquements de mains n'est pas à omettre, car le qawwalî est avant tout un chant de ferveur soufi, marque de dévotion enfiévrée[4]. Il sort une première cassette en 1976, à la Rehmat Gramophone, une des plus importantes compagnies discographiques du Pakistan[1]. Puis il conquiert l'Inde en 1979, lorsqu'il se produit à la cérémonie de mariage du fils de l’idole du cinéma indien Raj Kapoor, pendant deux heures et demie d'affilée, devant les stars de Bollywood[5].

Vers l'Occident

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Au début des années 1980, Nusrat Fateh Ali Khan se fait connaître en Occident d'abord auprès de la diaspora indo-pakistanaise en Angleterre, Suède, Norvège, Danemark. Le label Oriental Star Agencies de Birmingham le fait enregistrer de nombreuses cassettes et CD[5]. Mais à partir de 1985, il se fait aussi connaître auprès d'un public international : il donne une série de concerts au Théâtre de la Ville, à Paris ; et il se produit au festival WOMAD à Mersea Island en Angleterre également en 1985[5].

En 1985 et 1988, il enregistre au Théâtre de la Ville En concert à Paris[6] un ensemble de cinq albums, édités en 1989 par le label Ocora. De plus, en 1989, Nusrat se lie d’une profonde amitié avec Peter Gabriel[réf. nécessaire] qui produit sept de ses albums et lui fait enregistrer quelques disques sur son label récemment créé, Real World, ce qui lui ouvre les portes du marché américain et britannique. Les albums Shahen-Shah et Mustt Mustt (ce dernier remixé par Massive Attack) connaissent un succès mondial[réf. nécessaire], et ces enregistrements démontrent amplement l’esprit d’ouverture de l’artiste.

De multiples rencontres aident également à accroître sa renommée : après avoir, en 1995, collaboré avec Eddie Vedder pour une chanson de la bande originale du film de Tim Robbins La Dernière Marche (Dead Man Walking en version originale, portrait d’une religieuse militant en faveur de l’abolition de la peine de mort), il travaille aux côtés du compositeur canadien Michael Brook (Night Song, 1996) et offre à Bollywood l’un de ses plus importants succès, grâce à la chanson du film Dhadkan (2000). En ce qui concerne le film Tueurs nés d’Oliver Stone, Nusrat affirme a posteriori que sa musique a été utilisée sans son autorisation pour une scène très violente, ce qui l'a choqué[7].

Décès et postérité

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Nusrat Fateh Ali Khan.

Nusrat Fateh Ali Khan est mort à 48 ans d’un arrêt cardiaque le samedi , à l’hôpital Cromwell, South Kensington, Londres[8], des suites de troubles liés à son obésité, d’une insuffisance rénale et d’un dysfonctionnement du foie[9]. Ses obsèques, suivies par des milliers de personnes, se sont déroulées à Faisalabad, au Pakistan, sa terre natale.

Son neveu et disciple Rahat Nusrat Fateh Ali Khan[1], est aujourd'hui également un chanteur de Qawwalî connu mondialement.

Discographie

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Filmographie

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Sources et bibliographie

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  • Pierre-Alain Baud, Nusrat Fateh Ali Khan : le messager du qawwali, Plogastel-Saint-Germain, Éditions Demi-Lune, , 128 p. (ISBN 978-2-917-11203-8)
  • Éliane Azoulay, « Khan Nusrat Fateh Ali (1948-1997) », sur universalis.fr (consulté le )
  • Pierre-Alain Baud, « Nusrat Fateh Ali Khan. Le qawwali au risque de la modernité », Cahiers d’ethnomusicologie | 9,‎ , p. 259-274 (lire en ligne)
  • (en) Virginia Gorlinski, « Nusrat Fateh Ali Khan. Pakistani singer », sur britannica.com, (consulté le )
  • (en) Hiromi Lorraine Sakata, « The Sacred and the Profane: "Qawwālī" Represented in the Performances of Nusrat Fateh Ali Khan », The World of Music, vol. 36, no 3,‎ , p. 86-99 (lire en ligne, consulté le )

Notes et références

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  1. a b c et d « Musique : Nusrat Fateh Ali Khan en concert à Paris au Théâtre de la Ville : le chanteur élu », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Pierre-Alain Baud, « Nusrat Fateh Ali Khan », Cahiers d’ethnomusicologie, vol. 9,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Virginia Gorlinski, « Nusrat Fateh Ali Khan », sur Encyclopaedia Britannica (consulté le ).
  4. Éliane Azoulay, « KHAN NUSRAT FATEH ALI (1948-1997) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  5. a b et c Pierre-Alain Baud, Nusrat Fateh Ali Khan : Le messager du Qawwali, Demi-Lune, coll. « Voix du Monde », , 128 p..
  6. coffret 5 cd OCORA volume 1 & 2 enregistrement Radio France (studio 103) le 6 novembre 1985. Volume 3 & 4 & 5 réalisés pour France Musique au Théâtre de la Ville (Paris) les 20 et 21 mars 1988. (OCORA C 558658, C 558659, C 559072, C 559073, 559074)
  7. (en) Devarsi Ghosh, « Much more than qawwali: Revisiting Nusrat Fateh Ali Khan, the film soundtrack composer », sur Scroll.in, (consulté le ).
  8. Bouziane Daoudi, « Nusrat rejoint Allah. Roi du « qawwali », chant de ferveur soufi, Nusrat Fateh Ali Khan, adulé au Pakistan et admiré en Occident, est mort samedi. », sur Libération,
  9. (en) « Nusrat Fateh Ali Khan Dead at 48 », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  10. Nusrat Fateh Ali Khan – Shahen-Shah (2012, Gatefold, CD) (lire en ligne)
  11. « Nusrat Fateh Ali Khan & Party - Devotional And Love Songs », sur Discogs (consulté le )
  12. a et b Nusrat Fateh Ali Khan – Rapture (1997, CD) (lire en ligne)
  13. Nusrat Fateh Ali Khan – Missives From Allah (1997, CD) (lire en ligne)

Liens externes

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