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« Westhoek français » : différence entre les versions

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Les [[Francs saliens]], une confédération de peuples germaniques originaires des actuels [[Pays-Bas]] parlaient le [[bas francique]], dialecte du groupe [[bas allemand]], c'est eux qui ont importé cette langue en [[Flandre]] en s’installant au {{s-|V|e}} dans cette région qui était assez dépeuplée avant leur arrivé. Lorsque les Francs saliens ont commencé à manquer de ressource sur ce petit territoire devenu surpeuplé, l'un de leur roi, [[Clovis]], va se convertir au christianisme et partir à la conquête de la [[Gaule romaine]], sur les décombres de l'[[Empire romain d'Occident]], et créera ainsi le [[royaume des Francs]] en fondant la dynastie des [[Mérovingiens]]. Les Francs saliens qui se sont établis dans la Gaule conquise se sont rapidement assimilé à la culture et à la langue des [[Gallo-romains]], nettement majoritaires dans le grand royaume, mais les Francs saliens qui étaient restés majoritaires dans la région de l'actuelle Flandre et des Pays-Bas conserveront leur langue, ce qui donnera avec temps le dialecte [[flamand (dialecte)|flamand]] en Flandre, ainsi que les autres dialectes bas-franciques ([[néerlandais]]) dans les autres parties de la plaine peuplées de Francs saliens (dialectes [[zélandais]], [[Brabançon (dialecte)|brabançon]], [[hollandais]], [[limbourgeois]]). Les péripéties du royaume des Francs et la séparation au {{s-|IX|e}} de la [[Francie occidentale]] (majoritairement gallo-romaine, qui deviendra le [[royaume de France]]) et de la [[Francie orientale]] (majoritairement germanique, qui deviendra le [[Saint-Empire]]), aboutissent à ce que le [[comté de Flandre]] se retrouve à cheval entre les deux (avec double vassalité). Cela ajouté à la grande prospérité économique de la Flandre durant le Bas Moyen Âge puis la Renaissance, qui devient un centre urbain et commercial majeur et la région la plus prospère de l'Europe du Nord-Ouest, la Flandre sera toujours une terre de revendication et de conflit, un enjeu de premier plan entre les puissances environnantes, et se retrouvera ainsi divisée.
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Le Westhoek français est ainsi le seul territoire en [[France]] traditionnellement "néerlandophone" : on y parle précisément le dialecte [[flamand occidental]]. Comme le reste de la "Flandre française", partie du comté de Flandre (une province bilingue, traversée par la frontière linguistique) qui fut officiellement fief du royaume de France de [[843]] à [[1559]], il a été conquis et réincorporé au royaume par [[Louis XIV de France|Louis XIV]] entre 1659 et 1678, notamment après la [[bataille de la Peene]]. Il fut donc séparé politiquement du reste de la zone linguistique néerlandophone.
Le Westhoek français est ainsi le seul territoire en [[France]] traditionnellement "néerlandophone" : on y parle précisément le dialecte [[flamand occidental]]. Comme le reste de la "Flandre française", partie du comté de Flandre (une province bilingue, traversée par la frontière linguistique) qui fut officiellement fief du royaume de France de [[843]] à [[1559]], il a été conquis et réincorporé au royaume par [[Louis XIV de France|Louis XIV]] entre 1659 et 1678, notamment après la [[bataille de la Peene]]. Il fut donc séparé politiquement du reste de la zone linguistique néerlandophone.

Version du 9 juillet 2016 à 07:47

Flandre romane et Flandre dite flamingante en France
Subdivision administrative Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Image illustrative de l’article Westhoek français
Localisation

Le Westhoek français, appelé également "Flandre flamingante" (par opposition à la partie française de la Flandre romane), est un territoire en France qui correspond à la partie ouest du Westhoek ou la partie nord de la Flandre française; il correspond à peu près à l'arrondissement de Dunkerque dans le département du Nord. Géographiquement, le Westhoek est inclus dans la Plaine maritime flamande, aire géographique naturelle plus large que le Westhoek à proprement parler.

Le Westhoek français (ou Flandre flamingante) et la partie française de la Flandre romane forment la Flandre française.

L'arrondissement de Dunkerque avec une superficie de 1608 km² compte en 1999 au dernier recensement 379.702 habitants dont 158.894 dans l'agglomération de Dunkerque.

Géographie

Délimitation

Géographiquement le Westhoek français est délimité par la Mer du Nord au nord, la frontière avec la Belgique à l'est, la rivière Lys au sud et le canal de Neufossé et le fleuve Aa à l'ouest.

Sur quelques endroits les frontières administratives de l'arrondissement de Dunkerque ne correspondent pas aux frontières géographiques du Westhoek français. Les communes de La Gorgue, au sud de la Lys, et de Grand-Fort-Philippe, à l'ouest de l'Aa, font partie de l'arrondissement de Dunkerque, mais sont situées juste à l'extérieur du Westhoek géographique. Inversement, la commune de Clairmarais, une partie de la commune d'Arques et quelques territoires des communes de Saint-Omer et d'Aire-sur-la-Lys sont à l'extérieur de l'arrondissement, mais entièrement ou partiellement à l'intérieur du Westhoek géographique. Ces dernières communes se trouvent dans le département du Pas-de-Calais. Pour la commodité, on traite souvent les frontières administratives comme les limites du Westhoek français.

Carte du Westhoek comprenant les frontières linguistiques historiques et les toponymes néerlandais
Carte du Westhoek comprenant les frontières linguistiques historiques et les toponymes néerlandais

Paysage

Du nord au sud, le territoire se subdivise :

  1. La côte de la Flandre française, faisant partie de la Côte d'Opale avec l'agglomération de Dunkerque
  2. Le Blootland (le pays nu), plat aux larges horizons
  3. Le Houtland (le pays du bois), vallonné
  4. La vallée de la Lys au sud.
La face Nord du Mont Cassel
La face Nord du Mont Cassel

Les trois derniers territoires sont également appelés Cœur de Flandre. Le Blootland et le Houtland franchissent la frontière et ont une partie dans le Westhoek belge; le Blootland belge correspond aux polders de la Flandre occidentale ou plaine de l'Yser et le Houtland correspond à Heuvelland (pays des collines).

Le point le plus élevé du Westhoek se trouve du côté français dans le Houtland, c'est le sommet du Mont Cassel, 176 mètres. Le point le plus bas est à 4 mètres au-dessous du niveau de la mer et se trouve dans le polder des Moëres, à cheval entre la France et la Belgique.

Centres urbains

Carte linguistique dans le Westhoek français en 1874 et en 1972

Classés par ordre d’importance :

Histoire

Les Francs saliens, une confédération de peuples germaniques originaires des actuels Pays-Bas parlaient le bas francique, dialecte du groupe bas allemand, c'est eux qui ont importé cette langue en Flandre en s’installant au Ve siècle dans cette région qui était assez dépeuplée avant leur arrivé. Lorsque les Francs saliens ont commencé à manquer de ressource sur ce petit territoire devenu surpeuplé, l'un de leur roi, Clovis, va se convertir au christianisme et partir à la conquête de la Gaule romaine, sur les décombres de l'Empire romain d'Occident, et créera ainsi le royaume des Francs en fondant la dynastie des Mérovingiens. Les Francs saliens qui se sont établis dans la Gaule conquise se sont rapidement assimilés à la culture et à la langue des Gallo-romains, nettement majoritaires dans le grand royaume, mais les Francs saliens qui étaient restés majoritaires dans la région de l'actuelle Flandre et des Pays-Bas conserveront leur langue, ce qui donnera avec temps le dialecte flamand en Flandre, ainsi que les autres dialectes bas-franciques (néerlandais) dans les autres parties de la plaine peuplées en majorité de Francs saliens (dialectes zélandais, brabançon, hollandais, limbourgeois). Les péripéties du royaume des Francs et la séparation au IXe siècle de la Francie occidentale (majoritairement gallo-romaine, qui deviendra le royaume de France) et de la Francie orientale (majoritairement germanique, qui deviendra le Saint-Empire), aboutissent à ce que le comté de Flandre se retrouve à cheval entre les deux (avec double vassalité). Cela ajouté à la grande prospérité économique de la Flandre durant le Bas Moyen Âge puis la Renaissance, qui devient un centre urbain et commercial majeur et la région la plus prospère de l'Europe du Nord-Ouest, la Flandre sera toujours une terre de revendication et de conflit, un enjeu de premier plan entre les puissances environnantes, et se retrouvera ainsi divisée.

Le Westhoek français est ainsi le seul territoire en France traditionnellement "néerlandophone" : on y parle précisément le dialecte flamand occidental. Comme le reste de la "Flandre française", partie du comté de Flandre (une province bilingue, traversée par la frontière linguistique) qui fut officiellement fief du royaume de France de 843 à 1559, il a été conquis et réincorporé au royaume par Louis XIV entre 1659 et 1678, notamment après la bataille de la Peene. Il fut donc séparé politiquement du reste de la zone linguistique néerlandophone.

Malgré la domination française, les Flamands parviennent à conserver pendant longtemps leur langue. Toutefois avec la politique jacobine d'unification culturelle et linguistique débutée après la Révolution française et surtout à partir de 1870, les autorités essayent de remplacer les dialectes par le français dans toute la France. C'est sur la côte, urbanisée et industrialisée, qu'elles y réussissent le plus rapidement : dans la première moitié du XXe siècle, la côte est entièrement francophone à l'exception de quelques petites communes. Depuis lors, les dialectes flamands tendent à disparaître lentement dans l'intérieur du pays. La Seconde Guerre mondiale a entraîné une déconsidération des Flamands, trop imprégnés de germanité, ce qui a contribué certainement à ce recul.

Langue et culture

En 1972, une vaste recherche linguistique montre que le flamand occidental est encore largement en usage dans une grande partie du Westhoek français et, dans de nombreuses communes, il l'est même plus que le français[1].

À l'heure actuelle, rares sont les personnes qui parlent encore le flamand à la maison et il s'agit de personnes très âgées. Il reste cependant des locuteurs flamands du fait de la proximité de la Flandre belge : des Nordistes travaillent en Flandre de l'autre côté de la frontière et parallèlement des sociétés belges néerlandophones s'implantent en Flandre française. L'intérêt pour le néerlandais et sa connaissance s'en sont accrus mais les dialectes apparentés eux-mêmes restent menacés d'extinction en France.

Notes et références

Source

Articles connexes

Liens externes