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« Femen » : différence entre les versions

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* Alexandra « Sacha » Chevchtchenko<ref group="n">Selon les sources, son nom peut être écrit « Shevchenko ». De même, de nombreuses sources utilisent le diminutif russe « Sacha » au lieu de son prénom « Alexandra ».</ref>, ukrainienne, cofondatrice de Femen ;
* Alexandra « Sacha » Chevchtchenko<ref group="n">Selon les sources, son nom peut être écrit « Shevchenko ». De même, de nombreuses sources utilisent le diminutif russe « Sacha » au lieu de son prénom « Alexandra ».</ref>, ukrainienne, cofondatrice de Femen ;
* Inna Chevchtchenko<ref group="n">Son nom est parfois écrit « Shevchenko » ou « Schewtschenko ». Certaines sources indiquent à tort qu'elle est la sœur d'Alexandra Chevchtchenko (voir par exemple {{Harvsp|Galia Ackerman et al.|année=2013|p=29 et 44|id=Galia Ackerman et al.}}).</ref>, ukrainienne, considérée comme une des égéries de Femen<ref name="Monde-16-02-13"/>, parfois présentée comme la quatrième cofondatrice de Femen ;
* Inna Chevchtchenko<ref group="n">Son nom est parfois écrit « Shevchenko » ou « Schewtschenko ». Certaines sources indiquent à tort qu'elle est la sœur d'Alexandra Chevchtchenko (voir par exemple {{Harvsp|Galia Ackerman et al.|année=2013|p=29 et 44|id=Galia Ackerman et al.}}).</ref>, ukrainienne, considérée comme une des égéries de Femen<ref name="Monde-16-02-13"/>, parfois présentée comme la quatrième cofondatrice de Femen ;
* Anastasia G., plus connu sous le pseudonyme de Wiska, Ukrainiene et star de films à caractères pornographiques ;
* [[Safia Lebdi]], française, cofondatrice de Femen France<ref>{{Lien web
* [[Safia Lebdi]], française, cofondatrice de Femen France<ref>{{Lien web
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Version du 13 mai 2013 à 21:32

Modèle:Unicode cyrillique

Femen
Logo de l'organisation

Devise : « « Sors, déshabille-toi et gagne »
(« Прийшла, роздяглася, перемогла »)

Le logo représente la lettre ф (initiale de Femen en ukrainien) avec les couleurs du drapeau ukrainien, tout en symbolisant des seins nus. »

Situation
Région Monde
(surtout Europe)
Création 2008
Siège Kiev, Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Langue ukrainien, anglais, russe, français
Organisation
Membres 300 (2010)[1]
Dirigeant Anna Hutsol

Site web http://femen.org/
Alexandra Shevchenko avec le logo de Femen sur la poitrine

Femen[n 1] (ukrainien : Фемен) est un groupe contestataire féministe d'origine ukrainienne, fondé à Kiev en 2008 par Anna Hutsol, son actuelle présidente, Oksana Chatchko et Alexandra Chevchtchenko.

Le groupe est devenu internationalement connu pour avoir organisé des actions, essentiellement seins nus, dans le but de défendre les droits des femmes, ce qui les conduit aussi à s'impliquer sur plusieurs autres sujets, notamment pour la démocratie et contre la corruption, la prostitution ou encore l'influence des religions dans la société. Les militantes de Femen sont ainsi adeptes d'un féminisme radical qu'elles appellent « sextrémisme ».

Pour certains, le mouvement Femen fait partie de la troisième vague féministe[2], alors que d'autres considèrent qu'il contribue à initier de ce qui pourrait être une « quatrième vague féministe »[3], à l'instar du mouvement SlutWalk (« marche des salopes ») qui a débuté au Canada en 2010[4]. Pour d'autres[Qui ?], il s'inscrit davantage dans une lignée post-féministe représentative de l'asservissement et de la propriété publique du corps des femmes, et ce, jusque dans leurs luttes.

Les Femen font également face à de nombreuses critiques, tant pour leurs méthodes que pour leurs messages, par des personnes ou groupes au positionnement socio-politique très divers.

Historique

Membres de Femen lors d'une manifestation le 10 mars 2009.

Trois jeunes Ukrainiennes originaires de Khmelnytskyï, Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Alexandra "Sacha" Chevchtchenko, alors adolescentes, s'indignent de la place réservée aux femmes dans la société ukrainienne, puis créent Femen lors de leurs études à Kiev[5]. Anna Hutsol explique avoir lancé Femen en 2008 pour défendre la démocratie quatre années après la Révolution orange, car elle pensait que l’Ukraine manquait de militantes pour défendre les droits des femmes : « L'Ukraine est un pays dominé par des hommes, où les femmes sont passives »[6]. Elle dit avoir été influencée par La Femme et le Socialisme (1883), de l'« agitateur » socialiste allemand August Bebel[7]. À l'été 2008, les fondatrices de Femen manifestent pour la première fois, déguisées en prostituées, pour dénoncer l'importance de la prostitution en Ukraine[5]. En 2009, elles innovent en manifestant seins nus contre la pornographie en ligne[5]. Selon Anna Hutsol, elles étaient plutôt « mal à l'aise » lors de leurs débuts mais face à l'écho médiatique de leur action, elles se sont habituées à cette forme de protestation[5].

Elles choisissent ainsi de dénuder leur poitrine, les seins nus symbolisant la condition des femmes ukrainiennes : pauvres, vulnérables et seulement propriétaires de leurs corps. Anna Hutsol déclare qu'avec Femen a été « inventée une façon unique de nous exprimer, basée sur la créativité, le courage, l’humour, l’efficacité, sans hésiter à choquer. Les gens ne s’intéresseraient pas à notre message si nous n’étions pas habillées de cette façon. Pour la cause, nous n’avons pas peur de nous mettre seins nus ou de porter des bikinis »[6]. Selon Femen, se montrer nue est également un moyen de donner une autre signification à la nudité, qui ne soit plus synonyme de prostitution ou d'exploitation sexuelle[8].

En avril 2010, Femen envisage de devenir un parti politique afin de présenter des candidats lors des élections parlementaires de 2012[9].

Membres et financement

Anna Hutsol et DJ Hell lors de la manifestation « l'Ukraine n'est pas un bordel » contre le tourisme sexuel et la prostitution, à Kiev, en Ukraine, le 23 mai 2009.

Le financement de Femen est assuré par les activistes, par la vente de produits à l'effigie de Femen[10] ainsi que par des donations de personnes privées comme le milliardaire allemand Helmut Geier (également connu comme DJ sous le pseudonyme DJ Hell)[11],[12], la femme d'affaires allemande Beate Schober[12],[13] (résidant en Ukraine[14] et possédant une entreprise de relocalisation professionnelle[15]), et l'homme d'affaires américain Jed Sunden (fondateur du groupe de presse ukrainien KP Media comprenant le journal Kyiv Post[12],[16]).

Fin 2010, Femen compte environ 300 membres[1].

Les militantes les plus médiatiques sont :

  • Anna Hutsol[n 2], ukrainienne, cofondatrice de Femen ;
  • Oksana Chatchko[n 3], ukrainienne, cofondatrice de Femen ;
  • Alexandra « Sacha » Chevchtchenko[n 4], ukrainienne, cofondatrice de Femen ;
  • Inna Chevchtchenko[n 5], ukrainienne, considérée comme une des égéries de Femen[17], parfois présentée comme la quatrième cofondatrice de Femen ;
  • Safia Lebdi, française, cofondatrice de Femen France[18].

Objectifs et combats

Le combat central de Femen est la promotion des droits des femmes, mais le groupe lutte aussi pour d'autres causes, plus ou moins liées au féminisme : en faveur de la démocratie et des droits humains (notamment pour de la liberté de la presse et contre la corruption, la pauvreté, la violence conjugale ou encore des formes de discriminations telles que le sexisme, le racisme ou l'homophobie) et contre l'industrie du sexe (prostitution, tourisme sexuel, agences matrimoniales internationales, pornographie) et l'influence des religions dans la société.

Ses militantes combattent ce qu'elles considèrent comme « les valeurs patriarcales qui imprègnent la plupart des sociétés industrialisées ». Ce combat passe notamment par une lutte contre l'influence des religions[19].

Critique de la religion

Les Femen remettent en cause la place des religions dans la société et principalement du christianisme, considérant que l'Église répand des valeurs misogynes[20]. Selon elles, « le féminisme et la religion ne sont pas deux choses qui peuvent coexister »[21].

Elles commettent des actions contre des symboles, personnalités ou organisations chrétiennes, comme un sciage à la tronçonneuse d'une croix catholique à Kiev qui avait été érigée en mémoire des victimes de la répression stalinienne[22], après l'annonce du verdict dans le procès des Pussy Riot[20], d'autres sciages de croix aux Pays-Bas[23], une attaque du patriarche russe Kirill[24], la prise d'assaut du clocher de la cathédrale Saint-Sophie de Kiev[25], l'organisation d'une contre-manifestation non autorisée[26] en réponse à la manifestation contre le mariage homosexuel organisée à Paris par le mouvement catholique Civitas[26],[27], ou encore une irruption seins nus dans la cathédrale Notre-Dame de Paris[28].

Le groupe a également manifesté, en Suède, contre l’intégration de la religion dans le projet de Constitution du gouvernement de Mohamed Morsi, en Égypte[29].

Méthodes : le « sextrémisme »

Activiste de Femen manifestant "seins nus" devant l'ambassade de Russie à Kiev, le 27 mai 2010.

Afin de leur assurer une certaine médiatisation[30],[31], les actions de Femen sont souvent provocatrices, spectaculaires et empreintes d'auto-dérision[32]. Les militantes sont notamment connues pour manifester seins nus, ce qu'elles font couramment mais pas systématiquement. Femen revendique une forme de féminisme radical qu'elles nomment « sextrémisme »[n 6],[33],[34] (en anglais « sextremism », néologisme fabriqué sous forme de mot-valise). Selon Inna Schevchenko, il s'agit d'« un nouveau type d'activisme féminin qui est, certes agressif, mais encore non-violent, provocateur mais délivrant un message clair »[33]. Les Femen parlent aussi de « pop féminisme » pour définir leur style[35].

Selon les pays, leurs actions, par certaines caractéristiques, peuvent être légalement contestées, notamment celles relatives à la nudité partielle. En France par exemple, selon l'article 222-32 du Code pénal, « l'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public » peut être punie par la loi d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende[36]. À Paris plus spécifiquement, la Préfecture de police considère que « toute tenue qui laisserait entrevoir les parties génitales ou la poitrine constitue une exhibition sexuelle, punissable d'un an d'emprisonnement »[37],[38],[39].

Un certain nombre d'idées d'actions seraient proposées par un ami d'Anna Houtsol appelé Viktor Sviatski[40].

Campagnes

Actions en Ukraine

Membres de Femen lors d'une manifestation contre ce qu'elles considèrent comme la manipulation du système démocratique à un bureau de vote à Kiev, en Ukraine, le dimanche 7 février 2010. On peut lire : « La guerre commence aujourd'hui » et « Stop au viol du pays ».

Démocratie et politique

Le mouvement défend l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne[41].

En mars 2010, des militantes de Femen, habillées de costumes masculins, manifestent contre l'absence totale de femmes dans le nouveau gouvernement et contre les propos sexistes du Premier ministre ukrainien Mykola Azarov : « La situation dans le pays est difficile, et on a pris dans le gouvernement des gens capables de travailler 16-18 heures par jour et de mener à bien les réformes. Ce n'est pas une affaire de femmes de réaliser des réformes »[42].

Femen dénonce régulièrement « l'ingérence des dirigeants russes dans les affaires intérieures » de l'Ukraine[43]. En octobre 2010, le mouvement organise ainsi une manifestation contre la visite du président russe Vladimir Poutine[43]. Six activistes l'accueillent aux cris de « Ukraïna ne Alina ! » (en français : L'Ukraine n'est pas Alina), en allusion à la gymnaste Alina Kabaeva que la rumeur publique (ultérieusement démentie) présente comme étant sa maîtresse, afin de lui rappeler que Moscou n'est plus souverain en Ukraine[7]. Lors d'une visite du patriarche Cyrille de Moscou dans le pays, une militante de Femen, seins nus, s'est jetée sur lui avec l'inscription « Kill Kirill » (« Tuer Cyrille ») écrits dans son dos, l'accusant de « vouloir accroître l'influence de la Russie »[44].

Droits des femmes

Manifestation contre le Championnat d'Europe de football 2012.

Outre la place des femmes en politique, Femen dénonce de façon générale le sexisme, le harcèlement sexuel, la prostitution et le tourisme sexuel qui s'est fortement développé en Ukraine au cours des dernières années[5].

En 2009, Femen mène une campagne pour dénoncer le harcèlement sexuel des étudiantes par des professeurs d'université[45].

Femen demande à l'UEFA d'organiser des campagnes d'information contre le tourisme sexuel à l'occasion du championnat d'Europe de football 2012, coorganisé par l'Ukraine[46].

En mars 2012, Femen participe à l'organisation de manifestations pour protester contre la libération de trois hommes, dont deux fils de responsables politiques, accusés d'avoir violé, battu et brûlé une jeune femme à Mykolaïv ; dans leurs slogans, les activistes de Femen réclament « la mort pour ces sadiques » (« Death for sadists »)[47].

Protection de l'environnement

En 2011 et 2012, Femen manifestent plusieurs fois à propos de la catastrophe de Tchernobyl, y compris près du site de la catastrophe, pour alerter sur le manque de sécurité et la mauvaise prise en charge des victimes[48],[7]. La même année, Femen dénonce la situation sanitaire du zoo de Kiev ainsi que la corruption de l'administration de l'établissement[49].

Censure sur le web ukrainien, intimidations et répression

À la demande des autorités ukrainiennes, les administrateurs de Facebook suppriment en mai 2011 la page des activistes de Femen, invoquant la mauvaise image qui serait donnée au pays sur internet par les militantes[50]. En réaction, des partisans du mouvement Femen en Belgique créent le FIST (Femen International Support Team)[51],[n 7].

Durant l'année 2011, les descentes de police se multiplient au café-restaurant Cupidon de Kiev où se réunissent les activistes de Femen. Des agents en civil visitent les domiciles des militantes les plus actives qui sont parfois forcées de déménager[7].

Les membres de Femen ont souvent effectué de brefs séjours en prison suite à leurs actions[7], mais le député indépendant Taras Chornovil (en) estime en 2011 que « le pouvoir est désemparé, car chaque arrestation accroît la popularité de Femen »[52].

Actions en Ukraine concernant d'autres pays

À l'automne 2010, des membres de Femen se dénudent devant l'ambassade d'Iran à Kiev pour exprimer leur solidarité avec Sakineh Mohammadi Ashtiani, Iranienne accusée d'adultère et condamnée à la lapidation[7].

En juin 2011, des activistes de Femen manifestent devant l'ambassade d'Arabie saoudite à Kiev, dénudées et portant un niqab, afin de dénoncer l'interdiction de conduire faite aux femmes dans ce pays ; elles scandent des slogans comme « cars for women camels for men » (« des voitures pour les femmes, des chameaux pour les hommes ») ou encore « stop gender inequality » (« arrêtez l'inégalité des sexes »)[53].

En juillet 2011, des membres de Femen manifestent devant l'ambassade de Géorgie à Kiev contre la détention de journalistes dans ce pays[54].

En octobre 2011, Femen apporte son soutien au mouvement Occupy Wall Street[55].

Actions en France

Safia Lebdi, lors de la manifestation de Femen en mars 2012, affirme son soutien envers Aliaa Magda Elmahdy.

Le , quatre activistes de Femen, en tenue de soubrette (allusion au métier de chambrière de Nafissatou Diallo), mènent une action devant le domicile parisien de Dominique Strauss-Kahn[56].

Le , des activistes de Femen manifestent en burqa à Paris sur le Parvis des droits de l'homme puis retirent le vêtement jugé infamant afin de se présenter seins nus pour défendre la liberté des femmes musulmanes dans le monde[57]. Durant cette manifestation, Femen, et en particulier Safia Lebdi, affirme aussi son soutien envers Aliaa Magda Elmahdy.

Le , plusieurs activistes françaises ont protesté devant l'ambassade d'Ukraine pour réclamer une compétition « sans prostitution » à l'occasion du Championnat d'Europe de football 2012[58].

Inauguration du centre d'entraînement de Paris au Lavoir Moderne en septembre 2012.

Inna Shevchenko arrive à Paris le [59] et trouve refuge au Lavoir Moderne Parisien, un théâtre qui lui avait promis un hébergement en juillet 2012. Elle affirme également avoir « établi des connexions avec des féministes » avant même son arrivée[60]. Le 18 septembre de la même année, les militantes de Femen y inaugurent un camp d'entraînement international qui vise à former les activistes aussi bien physiquement qu'intellectuellement en vue des actions[61],[62]. Elles défilent seins nus depuis l'arrêt de métro Château rouge jusqu'à l'entrée du théâtre avec pour mots d'ordre « Go, undress and win » (« Va, déshabille-toi et gagne »), « Muslim let's get naked » (« Musulman, déshabillons-nous ») ou « Femen is a new feminism » (« Femen est un nouveau féminisme »)[63],[64].

Le , sept militantes se rendent devant la Vénus de Milo conservée au musée du Louvre en soutien à une jeune femme tunisienne de 27 ans violée par des policiers deux semaines auparavant, et accusée d'atteinte à la pudeur[65]. Leur slogan est « We have hands to stop rape » (« Nous avons des mains pour arrêter le viol »). Elles attachent une pancarte « Rape me I'm immoral » (« Violez-moi, je suis immorale ») autour de la Vénus de Milo et demandent à ce que la jeune Tunisienne soit reconnue comme « victime d'un viol collectif » et à ce que « les auteurs soient jugés et punis »[66].

Éloïse Bouton lors de la manifestation devant le Ministère de la Justice en octobre 2012.

Le , les activistes de Femen France se rendent devant le Ministère de la Justice afin de dénoncer le verdict du procès des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois (dix des quatorze agresseurs présumés ont été acquittés, et quatre d'entre eux sont condamnés à un an de prison). Elles déroulent une grande banderole sur laquelle est inscrit « Rape club » (« Club de viol ») et scandent le slogan « Justice fucks us » (« La justice nous baise »). Éloïse Bouton, membre du mouvement, explique que cette décision de justice est « hallucinante, mais symbolique de la manière dont sont traitées ces affaires », estimant qu'en France, « la victime d'un viol est toujours perçue comme coupable »[67].

Manifestation de Femen dans le magasin Ikea de Gonesse en octobre 2012.

Le , les activistes de Femen France manifestent dans le magasin Ikea de Gonesse dans la zone commerciale Paris-Nord 2 au cri de « Marianne is angry » (« Marianne est en colère ») ansi que « Women are still here » (« Les femmes sont toujours là »)[68]. L'objectif est de protester contre la diffusion du catalogue destiné à l'Arabie saoudite après que la chaîne a décidé d'en gommer toutes les femmes afin de ne pas choquer leur clientèle[69]. C'est la première action internationale de Femen ; en effet, les militantes des branches Femen France et Femen Allemagne ainsi qu'une militante de la branche québécoise protestent simultanément dans leurs pays[70].

Le , déguisées en nonnes, les militantes de Femen France font une action au sein d'une manifestation organisée par l'institut Civitas contre le projet de loi prévoyant le mariage pour tous[71]. Elles portent des inscriptions peintes sur le corps « Saint esprit étroit », « Fuck God » (« Baise Dieu »), « Fuck religion » (« Baise la religion »), « Fuck church » (« Baise l'Église »), « In gay we trust » (« Nous croyons en l'homosexualité ») ou « Occupe-toi de ton cul », et ont à la main des extincteurs avec « See the sperm, the Holy sperm » (« Voyez le sperme, le saint sperme ») écrit dessus[72]. Après avoir déclenché leurs extincteurs en direction des manifestants[73], elles sont repoussées par le service d'ordre[74], et certaines sont frappées par des individus répartis en petits groupes[75]. La journaliste Caroline Fourest qui accompagnait les activistes afin de les filmer est également prise à partie[76]. Des militantes du Femen sont ensuite embarquées par la police[77], qui n'avait pas autorisé leur action[78]. Najat Vallaud-Belkacem, (ministre du droit des femmes) ainsi que Cécile Duflot (ministre du logement) témoignent leur soutien aux Femen sur Twitter[79]. La députée socialiste Anne-Yvonne Le Dain suivie par six de ses confrères demande à Manuel Valls, ministre de l'intérieur, la dissolution de l'institut Civitas[80]. Suite à cet événement, Caroline Fourest et les Femen ont annoncé avoir porté plainte pour « violences en réunion ». Cinq de leurs agresseurs présumés ont été arrêtés et mis sous contrôle judiciaire. Civitas annonce également porter plainte contre les Femen pour « exhibitions sexuelles, diffusion de message à caractère violent, violences en réunion et avec armes, entrave concertée à la liberté de manifestation par menaces, violences et voies de fait et injures envers les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique »[81],[82].

Participation de Femen à la manifestation en faveur du mariage pour tous en décembre 2012.

Le , les militantes de Femen France se rendent à la manifestation en faveur du mariage pour tous afin de réaffirmer leur soutien à la cause des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres[83].

Le , deux activistes du mouvement Femen France se rendent à Stockholm, où est réfugiée Aliaa Magda Elmahdy, afin de protester ensemble contre l'adoption de la nouvelle constitution égyptienne[29] proposée par Mohamed Morsi prévoyant l'application de la charia[84]. Quelques jours auparavant, Aliaa Magda Elmahdy a été empêchée de se rendre en France[85] alors qu'une action était prévue devant l'ambassade d'Égypte à Paris le jour du début du vote.

Le , deux activistes du mouvement Femen France ainsi qu'une activiste ukrainienne et une activiste allemande se rendent à Bruxelles afin de protester contre le venue de Vladimir Poutine au Parlement européen. Il s'agit pour elles de s'opposer à toute forme d'accord entre l'Europe et la Russie. Le slogan de l'une des militantes « Putin go to hell ! Democracy, democracy » (« Poutine va en enfer ! Démocratie, Démocratie ») lui vaut d'être interpellée avec ses trois co-manifestantes[86]. Elles sont mises en garde à vue, puis libérées après le départ du président russe.

Le , suite à la renonciation du pape Benoît XVI, huit activistes de Femen France investissent, seins nus et couvertes de slogans hostiles au pape, la cathédrale Notre-Dame de Paris afin de faire sonner les cloches (alors exposées à l'occasion de leur restauration), avant d'être évacuées par le service d'ordre[28], sept d'entre elles étant également interpellées par la police. Cette action est condamnée unanimement par la classe politique. Eva Joly dénonce une action déplacée et « un manque de respect pour les croyants » ; le ministre de l'Intérieur Manuel Valls témoigne « de son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier »[36] et parle de « consternation » face à « une provocation inutile », argument repris par la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem ; des critiques sont aussi exprimées par le maire Bertrand Delanoë, et les sénateurs de Paris Pierre Charon et Yves Pozzo di Borgo[87]. Monseigneur Patrick Jacquin, recteur-archiprêtre de Notre-Dame, annonce avoir porté plainte pour « profanation d'un espace cultuel[n 8] » et pour « coups et blessures »[88]. L'AGRIF déclare porter plainte et demande la dissolution des Femen[89]. Malgré les condamnations venant de plusieurs personnalités politiques, de nombreux plaignants et pétitionnaires s'étonnent que les activistes de Femen aient été « peu inquiétées après leur interpellation » par la police française »[36]. En mars, Inna et Sacha Chevtchenko affirment avoir « emporté un petit bout » de l'or en feuille appliqué sur l'une des cloches pour payer la réparation de « dents cassées »[90], alors que, dans de précédentes déclarations, Inna Chevtchenko avait nié avoir abîmé la cloche[91],[92].

Le , trois activistes de Femen, deux françaises et une tunisienne, ont brûlé un drapeau présenté comme salafiste devant la Grande Mosquée de Paris. Pour Inna Shevchenko, la Grande Mosquée de Paris est le « lieu symbolique » de la religion musulmane. Par cette action, elles entendent dénoncer l'extrêmisme religieux et exprimer leur solidarité avec la militante tunisienne Amina Tyler[93] menacée de mort par un prédicateur [94].

Autres

En octobre 2011, les activistes de Femen entament en Suisse une série de protestations contre la prostitution dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Italie[95].

Le , des membres de Femen manifestent à Moscou dans le bureau de vote où Vladimir Poutine vient de voter[96].

Le , pendant les élections présidentielles italiennes, trois membres de Femen seins nus tentent de se lancer, sans l'atteindre, sur Silvio Berlusconi, alors qu'il s'apprête à pénétrer dans son bureau de vote à Milan. Les militantes portent inscrit sur leur dos et leur poitrine le slogan « Basta Berlusconi » (« Berlusconi, ça suffit »). Selon les militantes, « l'Italie ne doit pas voter pour quelqu'un qui devrait être en prison »[97].

Le 23 avril 2013, quatre membres des Femen font irruption dans une conférence donnée par Mgr Léonard, évêque de Bruxelles, à l'Université libre de Bruxelles, et aspergent celui-ci d'eau en criant des slogans tels que « Stop Homophobia » et « Léonard y’en a marre »[98].

Critiques, et attaques contre les Femen

L'utilisation de la nudité comme moyen d'action fait débat. Selon certains détracteurs, comme l'ONG internationale La Strada (en), spécialisée dans la lutte contre la prostitution, les Femen nuiraient à l'image des femmes et conforteraient les clichés sexistes[7]. De même, d'autres affirment qu'elles deviennent elles-mêmes « pornographiques » en manifestant nues[5]. D'autres critiques mettent en avant le fait que cette réappropriation se manifeste dans la presse par l'exhibition de femmes dénudées, ce qui rappelle des clichés patriarcaux que Femen dit pourtant vouloir combattre[99]. Alice Schwarzer, militante antipornographie, soutient globalement les combats de Femen mais elle met en garde ses membres contre le risque de « devenir des objets »[5]. Fin 2012, la chroniqueuse Gaëlle-Marie Zimmerman fait remarquer que la plastique des militantes aux seins nus est conforme aux standards de la mode, ce qu'une militante de Femen réfute en montrant la photo d'une militante ne correspondant pas à ces normes[100]. Face à toutes ces critiques concernant la nudité, les activistes de Femen répondent que les féministes traditionnelles ne sont plus entendues et que le féminisme du XXIe siècle passe par la réappropriation du corps des femmes par elles-mêmes[7].

Les féministes restent également divisés sur la question de l'utilisation de la nudité lors de leurs manifestations[101]. La nudité choque, ébranle les opinions et permet d'assurer une couverture médiatique, mais elle peut provoquer des réactions très violentes. Certains pays sont plus accoutumés que d'autres à la nudité ou semi-nudité dans les médias et dans la rue, et l'impact des manifestations serait plus important dans les pays où la nudité est tabou[102]. Anna Hutsol considère que « la réaction à une manifestation déshabillée illustre le niveau de liberté d’un pays », et elle ajoute : « nous n’avons pas été arrêtées en Suisse, mais nous avons failli être tuées en Biélorussie »[101]. Femen ne fait pas l'unanimité chez les féministes. Le collectif Les TumulTueuses, qui a aussi réalisé des actions seins nus, ne remet pas en cause cette tactique mais critique le fait que « les Femen ne s’adressent pas aux femmes et utilisent des discours virilistes » et que certaines de leurs opinions sont proches des féministes « institutionnelles », notamment au sujet de la prostitution et du port du voile, pour lesquels Femen a tendance à « culpabiliser » et « infantiliser » les personnes concernées[100],[103]. Asma Guenifi, présidente de Ni putes ni soumises, « salue le courage des Femen et leur combat en Ukraine » mais « doute qu’il s’agisse d’une cause transposable à la France », soulignant que « la mixité est absente du discours des Femen, qui repose sur la misandrie (rejet des hommes), ce qui est en contradiction avec nos valeurs »[104]. Le manque de lisibilité de leurs messages est couramment mis en avant par les critiques. Rue89 souligne que la multiplication et la diversité des combats de Femen rend leurs messages confus[100]. De même, Le Figaro constate que les messages de Femen manquent de clarté[105]. Par ailleurs, sur le site de Marianne, une blogueuse associée à l'hebdomadaire fait remarquer que l’idée d’une « internationale féministe » est difficile à concevoir, la situation des femmes n’étant pas la même suivant les pays[106].

Certaines critiques mettent en avant le fait que leurs actions peuvent être discriminatoires. Pour Lydia Guirous, présidente de l’association "Future, au Féminin", les messages de Femen ne sont ni féministes ni laïcs, mais au contraire, incitent à l’intolérance et à la haine[107]. Les Femen ont été accusées de tenir des propos néocolonialistes voire racistes, comme lorsque sa présidente Anna Hutsol a déclaré que la société ukrainienne avait été incapable « d’éradiquer la mentalité arabe envers les femmes »[108],[109]. L'anticléricalisme radical des Femen leur vaut d'être accusées de christianophobie par certaines personnalités (comme le député Jacques Bompard[110]) ou organisations (comme Riposte laïque[111]), et également d'islamophobie[17],[109],[112]. Après l'action de février 2013 dans la nef de Notre-Dame de Paris, Monseigneur Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale, estime cependant qu'elles n'oseraient pas s'attaquer à une mosquée car, selon lui, la réaction des autorités serait plus sévère[36]. En avril 2013, le mouvement Muslim Women Against Femen (« Femmes musulmanes contre les Femen ») est créé par des étudiantes de Birmingham, qui considèrent que les Femen sont islamophobes et impérialistes[113] ; ce groupe lance une campagne sur Internet, avec comme slogan « Muslimah Pride » (« Fière d’être musulmane »), contre les féministes qui manifestent seins nus[114],[115].

En mars 2013, suite au projet des Femen d'ouvrir une nouvelle branche en Tunisie, la ministre des Affaires de la femme, Sihem Badi, juge que cette organisation féministe porte des valeurs en contradiction avec l’islam et les traditions tunisiennes[116]. Le 21 mars, la page Facebook de Femen-Tunisie est piratée, les photos d'actions seins nus étant remplacées par des vidéos de sourates du Coran et des illustrations de la chahada[117]. Le président de l’Association islamiste centriste de sensibilisation et de réforme (Al-Jamia al-Wassatia Li-Tawia Wal-Islah) appelle à la flagellation de Amina Tyler, la militante tunisienne de Femen qui a ouvert cette page et diffusé des photos où elle montre sa poitrine dénudée, sur laquelle a été écrit en arabe : « Mon corps m'appartient et n'est source d'honneur pour personne »[118],[119],[120]. Amina Tyler, imitée par deux autres militantes, a suscité beaucoup d'indignation et a été la cible de très nombreux messages d'insultes et de menaces sur les réseaux sociaux[121],[122],[123],[124],[n 9]. Elle risque entre six mois et deux ans de prison pour atteinte à la pudeur[122], tandis que pour un prédicateur elle mériterait une lapidation à mort[94],[128],[129],[130]. Les 28 et 29 mars, le site de Femen est piraté pour la seconde fois de la semaine[131], « par des islamistes » de Tunisie selon les féministes du mouvement, leur page d'accueil affichant provisoirement un message en anglais : « Sales truies ! Personne ne vous baise même pas vos hommes ! Venez en Tunisie ! Nous couperons vos seins et nous les donnerons à manger à nos chiens ! Mourrez bande de salopes prostituées venant d’Israël ! »[132],[133].

En Ukraine, où leur réputation s'est peu à peu détériorée, il est reproché aux militantes de chercher à se faire remarquer coûte que coûte et à protester contre tout[2]. Selon Sergueï Gaïda, un conseiller en communication politique, « ce n'est qu'une simulation de féminisme [qui] n'a aucun sens politique ou social sérieux ». Pour une responsable ukrainienne de La Strada, Femen « nuit à l'image de l'Ukraine autant qu'au vrai mouvement féministe ». L'action en soutien aux Pussy Riot, consistant à scier une croix à Kiev, a suscité un fort rejet populaire[134] et Anna Hutsol reconnaît qu'il est désormais fréquent que les Femen se fassent traiter de « putes » dans son pays d'origine[2].

Sur le site de La Voix de la Russie, Alexandre Latsa critique au contraire une certaine dérive politique des Femen : d'après lui, ce mouvement est « financé et soutenu par l’Occident », largement encouragé par le « mainstream médiatique », et éloigné « des préoccupations populaires et nationales » suite à sa politisation progressive visible dans la multiplication des attaques lancées contre les leaders d’Europe orientale : Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Victor Ianoukovitch ou leurs alliés européens, Silvio Berlusconi en tête[41].

Toutefois, Femen reçoit aussi des soutiens et des critiques positives. Sur Facebook, la page de Femen recueille près de 90 000 fans en mars 2013[2]. Pour Géraldine Sarratia, journaliste aux Inrockuptibles, il y a « beaucoup de sincérité dans leur discours, elles ont un vrai engagement, elles consacrent leur vie à leur combat et puis ce sont des guerrières »[100].

Financement des Femen

En septembre 2012, une journaliste d'une télévision ukrainienne a infiltré pendant plusieurs semaines le mouvement pour avoir des détails sur son organisation et son fonctionnement. Elle sous-entend dans son reportage que le groupe serait financé par des représentants des milieux d'affaires européens et américains[135]. Mais elle reconnaît toutefois n'avoir trouvé aucune information permettant d'étayer ces suppositions.

La journaliste dit avoir découvert que les militantes ukrainiennes seraient payées 1000 dollars (environ 765 euros) par mois (soit trois fois le salaire moyen ukrainien)[135], qu'un voyage et les frais d'une opération menée à Paris en 2012 ont été entièrement payés par l'organisation et se chiffreraient à 1300 dollars (environ 1000 euros) par jour et par personne[136],[135].

Annexes

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Dans de nombreuses sources, Femen est écrit en majuscules (FEMEN) mais il ne s'agit aucunement d'un acronyme.
  2. Selon les sources, son nom peut être écrit « Houtsol », « Goutsol » ou « Gutzol ». Quant à son prénom, le diminutif « Ania » est parfois employé, ou la variante orthographique de ce dernier, « Anja », qui se prononce de la même façon.
  3. Selon les sources, son nom peut être écrit « Shachko‎ ».
  4. Selon les sources, son nom peut être écrit « Shevchenko ». De même, de nombreuses sources utilisent le diminutif russe « Sacha » au lieu de son prénom « Alexandra ».
  5. Son nom est parfois écrit « Shevchenko » ou « Schewtschenko ». Certaines sources indiquent à tort qu'elle est la sœur d'Alexandra Chevchtchenko (voir par exemple Galia Ackerman et al., p. 29 et 44).
  6. Parfois, le mot est écrit sans accent : « sextremisme »
  7. Cet acronyme peut être lu comme le mot anglais « fist » qui signifie « poing ».
  8. La source mentionne par erreur le terme « culturel » en lieu et place du terme « cultuel ».
  9. Suite aux différentes réactions contre Amina Tyler, les Femen ont affirmé qu'elle avait été enlevée par sa famille et qu'un témoin avait filmé la scène. Le 21 mars, sans nouvelles d'Amina, les Femen ont signalé qu'elles craignaient pour sa vie. Différents médias ont relayé cette disparition et l'appel des Femen[125]. Devant ces vives réactions internationales, l'avocate Bochra Belhaj Hmidaet a indiqué qu'elle avait été en contact avec Amina et qu'elle lui aurait déclaré qu'elle allait bien, qu'elle se trouvait avec sa famille et qu'elle allait reprendre les cours bientôt. Cette annonce n'en a pas pour autant rassuré Femen, étant donné que ses membres n'arrivaient pas à entrer en contact avec Amina[126]. Le 27 mars, Martine Gozlan, journaliste du magazine Marianne, déclare avoir rencontré Amina en présence de sa famille, affirmant que « la jeune fille n’est pas libre de ses mouvements et de ses contacts, bien que majeure. La famille plaide sa « fragilité psychologique » pour la couper du monde. On lui donne beaucoup de médicaments. Des antidépresseurs à haute dose. C’est aussi, curieusement, la thèse de certaines féministes tunisiennes »[127].

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