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Capitalisme monopoliste d'État

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Karl Marx.

Le capitalisme monopoliste d'État (CME) est un concept marxiste qui désigne un stade du développement du capitalisme caractérisé par la disparition de la concurrence et l'apparition d'une forme monopolistique d'économie. Ce concept a été développé par Lénine dans son étude sur l'impérialisme[1] et par Paul Boccara, notamment dans Étude sur le capitalisme monopoliste d'État, sa crise et son issue[2].

Le CME correspond selon certains auteurs marxistes au stade établi après la Seconde Guerre mondiale, caractérisé par l'importance des secteurs publics de financement, de production et de consommation. Il se caractérise par des « dévalorisations structurelles du capital », c'est-à-dire des fonds ne réclamant pas la valorisation normale par le taux de profit, mais un taux réduit, nul, voire négatif avec des pertes, afin de soutenir l'accumulation dans la société et la rentabilité des capitaux monopolistes privés, à la suite de la sur-accumulation durable de la crise structurelle de l'entre-deux-guerres.

Il se caractérise par un contrôle de la vie économique par l'État et par quelques grandes multinationales, un afflux important de fonds publics vers celles-ci par l'intermédiaire entre autres de commandes publiques (en particulier d'armement), et une sous-profitabilité des entreprises publiques qui permet de détourner une part des profits vers les entreprises privées, compensant ainsi la « baisse tendancielle du taux de profit ou plus exactement la sur-accumulation (excès d'accumulation par rapport au profit possible freinant la croissance et développant le chômage). Il conduit, après un quart de siècle d'expansion, à une nouvelle sur-accumulation durable et une nouvelle crise systémique qui se manifeste dès la fin des années soixante dans le monde capitaliste, avec la crise du capitalisme monopoliste d'État (montée graduelle du chômage, de l'accumulation financière, des privatisations et du libéralisme mondialisé).

En 1960, 81 partis communistes réunis à Moscou adoptent la théorie du capitalisme monopoliste d'État : « Appliquée en France de manière privilégiée dans l'analyse du gaullisme, elle conduit le PCF à organiser, en mai 1966, à Choisy-le-Roi, une conférence internationale sur le capitalisme monopoliste d'État, puis à publier un peu plus tard (1977) deux gros volumes qui composent le Traité marxiste d'économie politique »[3].

Pour Pierre Birnbaum, « la théorie du capitalisme monopoliste d'État ne diffère guère de celles qui étaient auparavant élaborées pour rendre compte du pouvoir des deux cents familles »[3].

Louis Althusser qualifiait le « capitalisme monopolistique d'État » de « point zéro de la théorie marxiste » (rapporté in Le Monde, édition du ).

Notes et références

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  1. L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme
  2. Paul Boccara, Étude sur le capitalisme monopoliste d'État, sa crise et son issue, collection « Économie et société », éd. Sociales, Paris, 1974.
  3. a et b Pierre Birnbaum, Genèse du populisme : Le peuple et les gros, Paris, Fayard/Pluriel, coll. « Pluriel », , 288 p. (ISBN 978-2-8185-0225-9), p. 148-149.

Article connexe

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Bibliographie

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  • Le capitalisme monopoliste d'État, traité marxiste d'économie politique, 1971, éditions sociales (ouvrage collectif)