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Philippa de Hainaut

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Philippa de Hainaut
Illustration.
Le couronnement de Philippa de Hainaut. Miniature du Maître du Hannibal de Harvard tirée des Chroniques de Jean Froissart, XVe siècle.
Fonctions
Reine d'Angleterre et dame d'Irlande

(41 ans, 6 mois et 22 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Prédécesseur Isabelle de France
Successeur Anne de Bohême
Duchesse d'Aquitaine

(34 ans, 5 mois et 25 jours)
Prédécesseur Isabelle de France
Successeur Jeanne de Kent
Biographie
Dynastie Maison d'Avesnes
Date de naissance vers 1314
Lieu de naissance Valenciennes (Comté de Hainaut)
Date de décès
Lieu de décès Château de Windsor (Royaume d'Angleterre)
Sépulture Abbaye de Westminster
Père Guillaume Ier de Hainaut
Mère Jeanne de Valois
Conjoint Édouard III d'Angleterre
Enfants Édouard de Woodstock
Isabelle d'Angleterre
Jeanne d'Angleterre
Lionel d'Anvers
Jean de Gand
Edmond de Langley
Marie d'Angleterre
Marguerite d'Angleterre
Thomas de Woodstock
Religion Catholicisme

Philippa de Hainaut Philippa de Hainaut
Reines consorts d'Angleterre

Philippe[1] de Hainaut, dite aujourd’hui Philippa ou Philippine (vers 1314[2][2]), fille du comte Guillaume Ier de Hainaut, fut reine d'Angleterre, en tant qu'épouse du roi Édouard III d'Angleterre. Elle joua un rôle actif dans le conseil royal au début de la guerre de Cent Ans et patronna le chroniqueur Jean Froissart mais ne put faire prévaloir ses droits à la succession du comté de Hainaut.

Jeunesse et mariage

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Philippa est probablement née à Valenciennes en Hainaut[2]. Elle est la fille de Guillaume Ier de Hainaut dit le Bon et Jeanne de Valois, elle-même petite-fille de Philippe III de France, fille de Charles de Valois et de Marguerite d'Anjou, nièce de Philippe IV de France et sœur de Philippe VI de France dit de Valois. Édouard, duc de Guyenne, son futur époux, prit l’engagement le de l'épouser dans les deux années à venir[3]. Elle se maria à Édouard, d'abord par procuration : ce dernier dépêchant Roger Northburgh, l'évêque de Coventry et Lichfield, pour « l'épouser en son nom » à Valenciennes en [4]. Ensuite le mariage fut célébré en la cathédrale d'York le , quelques mois après l'accession d'Édouard au trône d'Angleterre. En , celui-ci fixa également le douaire de son épouse[5].

Reine d'Angleterre

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Philippa accompagne Édouard dans ses expéditions en Écosse en 1333 et en Flandre entre 1338 et 1340, où elle est acclamée pour sa gentillesse et sa compassion. Elle est surtout connue comme une épouse compatissante qui, en 1347, intercéda auprès de son mari venu faire la guerre à son oncle Philippe VI de Valois, pour le persuader d'épargner la vie des bourgeois de Calais, alors qu'il avait prévu de les faire exécuter pour servir d'exemple auprès de la population, à l'issue du siège de Calais.

Pendant les expéditions de son mari, elle assure des responsabilités gouvernementales importantes, participe aux réunions du conseil et à la correspondance officielle, y compris pour l'envoi de troupes. Cependant, elle n'a jamais exercé de commandement militaire et son rôle lors de la bataille de Neville's Cross contre les Écossais, en 1346, est une fiction tardive[6].

Elle protège plusieurs lettrés wallons dont le chroniqueur Jean Froissart qui est à son service de 1361 à 1366 et peut ainsi recueillir de nombreuses informations auprès de la noblesse anglaise et écossaise[7].

Son frère Guillaume II (d’Avesnes) comte de Hainaut, détenteur également des comtés de Zélande et de Hollande ainsi que de la seigneurie de Frise, était décédé en 1345 : ces héritages vacants furent dévolus après accord avec sa sœur, Marguerite comtesse de Hainaut, épouse de Louis IV de Bavière, empereur du Saint-Empire, à ladite Marguerite[8]. Cependant, en 1364 et 1365, Édouard III revendique à nouveau, au nom de son épouse Philippa, le Hainaut et les autres héritages passés dans les mains des ducs de Bavière-Straubing : les revendications avancées n’aboutissent pas en sa faveur, la coutume de ces provinces privilégiant la passation par primogéniture masculine[9].

Descendance

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Philippa et Édouard eurent douze enfants :

  1. Édouard de Woodstock, dit le Prince Noir (1330-1376), prince de Galles. En 1361, il épouse Jeanne de Kent (1328-1385). Ils sont les parents de Richard II, successeur d'Édouard III ;
  2. Isabelle, dite de Woodstock (1332-1379), épouse en 1365 Enguerrand VII de Coucy (1340-1397)[10] ;
  3. Jeanne, dite de la Tour (1333/4-1348)[10];
  4. Guillaume de Hatfield (1337-1337)[10];
  5. Lionel d'Anvers (1338-1368), duc de Clarence. En 1352, il épouse Élisabeth de Burgh (1332-1363). En 1368, il se remarie avec Violante Visconti (1354-1389) ;
  6. Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre. En 1359, il épouse Blanche de Lancastre (1342-1368). En 1371, il se remarie avec Constance de Castille (1354-1394), fille de Pierre Ier de Castille. En 1396, il se remarie avec Katherine Swynford (1350-1403). Jean de Gand est le père d'Henri IV, roi d'Angleterre, et est à l'origine de la Maison de Lancastre ;
  7. Edmond de Langley (1341-1402), duc d'York. En 1372, il épouse Isabelle de Castille (1355-1392), fille de Pierre Ier de Castille. En 1393, il se remarie avec Jeanne Holland (1380-1434). Edmond de Langley est à l'origine de la Maison d'York ;
  8. Blanche, dite de la Tour (1342-1342)[10];
  9. Marie, dite de Waltham (1344-1361), épouse en 1361 Jean IV (1339-1399), duc de Bretagne ;
  10. Marguerite, dite de Windsor (1346-1361), épouse en 1359 Jean de Hastings (1347-1375), 2e comte de Pembroke ;
  11. Guillaume de Windsor (1348-1348) ;
  12. Thomas de Woodstock (1355-1397), duc de Gloucester. En 1376, il épouse Éléonore de Bohun (1366-1399).

Philippa meurt au château de Windsor le [2]. Elle est enterrée dans l'abbaye de Westminster (Ouestmoutiers en français de l'époque), le de l'année suivante[2].

Dans la fiction

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Philippa de Hainaut est un personnage secondaire des Rois maudits de Maurice Druon. Elle apparaît très brièvement vers la fin du cinquième volume, La Louve de France et de façon un peu plus soutenue dans le volume suivant, Le Lis et le Lion. Dans les adaptations de l’œuvre de Druon à l'écran, elle est incarnée par Françoise Burgi dans la mini-série de 1972 réalisée par Claude Barma et par Marie de Villepin dans celle de 2005 réalisée par Josée Dayan.

Notes et références

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  1. Philippe était la forme féminine du prénom, en France, jusqu'à la fin du XVIIe siècle. L'usage de la forme anglaise « Philippa » n'est venu qu'ultérieurement, de même que celui de la forme « Philippine ». Chateaubriand, par exemple, utilise encore la forme originelle « Philippe » dans son Analyse raisonnée de l'histoire de France…, notamment dans son édition posthume de 1850.
  2. a b c d et e Juliet Vale, « Philippa (1310x15?–1369) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004 ; édition en ligne, .
  3. Geoffroy G. Sury, Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe, in « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 55 : - Un parchemin daté du 27/08/1326 à Mons, au sceau brisé, énonce qu’Edouard, duc de Guyenne (futur Edouard III roi d’Angleterre), fils aîné du roi Edouard (II) d’Angleterre, s’engage à prendre pour épouse, endéans les deux ans, Philippa, fille du comte Guillaume (Ier) de Hainaut, etc. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 574, Editions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 128.
  4. Sury Geoffroy G. , Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe, in « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, © 2010 (2e éd.), p. 55 : - Un parchemin daté du 30/08/1327 à Avignon, à un sceau, énonce que le pape Jean (XXII) accorde les dispenses nécessaires pour le mariage du roi Edouard (III) d’Angleterre et de Philippa, fille du comte Guillaume (Ier) de Hainaut, etc., sa parente au troisième degré. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 583, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 130. ; - Un parchemin daté du 8/10/1327 à Nottingham, au sceau disparu, énonce qu’Edouard (III), roi d’Angleterre, donne procuration à R., évêque de Coventry, pour épouser en son nom, Philippa, fille du comte Guillaume (Ier) de Hainaut, etc., et régler la constitution de son douaire. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 587, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 131.
  5. - Un parchemin daté du 15/08/1328 à Northampton, au sceau disparu, énonce qu’Edouard (III), roi d’Angleterre, confirme la fixation du douaire de son épouse Philippa de Hainaut. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 596, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 132.
  6. Lisa Benz St. John, Three Medieval Queens: Queenship and the Crown in Fourteenth-Century England, Palgrave MacMillan, 2012.
  7. Jean Froissart. In: Molinier Auguste. Les Sources de l'histoire de France - Des origines aux guerres d'Italie (1494). IV. Les Valois, 1328-1461. Paris : A. Picard et fils, 1904. pp. 5-18 [1].
  8. Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 66 : - Un chirographe sur parchemin daté du 17/10/1346 à Ypres (Ieper), dont le sceau est détruit, énonce un accord conclu entre l’impératrice Marguerite II comtesse de Hainaut (épouse de Louis IV de Bavière, empereur germanique), etc., et sa sœur Philippine (Philippa de Hainaut), reine d’Angleterre (épouse du roi Edouard III) touchant la succession de leur défunt frère, Guillaume II comte de Hainaut, etc. Philippa, renonçant à ses prétentions sur le Hainaut, la Hollande, la Zélande et la Frise. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 869, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190. ; - Un parchemin daté du 7/09/1346 à Francfort, dont le sceau est détruit, énonce que Louis IV de Bavière empereur du St.-Empire Romain Germanique s’engage pour lui-même et ses héritiers, et au nom de son épouse, l’impératrice Marguerite, à ne jamais céder, diviser ni engager les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise, qui appartiennent à la dite Marguerite (Marguerite II (d’Avesnes) comtesse de Hainaut) et à ses héritiers, sauf les droits de ses sœurs, et, après le décès de cette dernière, à leur deuxième fils, Guillaume (futur Guillaume III comte de Hainaut) duc (I) de Bavière, et, celui-ci décédé, à Albert (futur Albert Ier comte de Hainaut), duc (I) de Bavière, leur troisième fils. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 868, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190. (Or. sur pch. ; dét. (Francfort, 7/09/1346.) ;- Un autre parchemin daté du 8/09/1346 à Geertruidenberg, d’après une traduction latine de l’allemand datée du 16/03/1347 (date nouv. st.), énonce que Marguerite II comtesse de Hainaut (épouse de Louis IV de Bavière, empereur germanique), etc., commet son fils Guillaume (futur Guillaume III comte de Hainaut) au gouvernement des comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et de la seigneurie de Frise durant son absence. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 868, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190.
  9. Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau, XIVe - XVe s. : la Maison de Bavière en Hainaut », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 128 : - Les -, Albert de Bavière, bail et gouverneur des comtés de Hainaut, etc., sollicita les États généraux de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Frise, de donner leurs avis sur les prétentions du roi Edouard (III) d’Angleterre, du chef de son épouse Philippa de Hainaut, à la succession des dits pays de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Frise. Ces quatre États déclarèrent que la coutume de ceux-ci réservait cette succession aux hoirs mâles, par primogéniture, et s’opposait au dénombrement desdits pays. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1052, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 223. (Or. sur pch. ; 8 sc. ébréchés et brisés, 16 sc. disp.) ; - Réponse opposée, (en 1364) après consultation des États des pays concernés, par le duc de Bavière (Albert Ier), bail et gouverneur des comtés de Hainaut, etc., aux prétentions du roi d’Angleterre évoquées précédemment. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1053, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 224. (Minute sur parchemin, (Sans date (.) ; - A Westminster, le , le roi Edouard (III) d’Angleterre accorde un sauf-conduit au duc Albert de Bavière et à 120 suivants pour venir traiter à la Cour d’Angleterre du différend relatif au douaire de la reine Philippa (de Hainaut), son épouse, à la condition qu’il soit accompagné de membres des États de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et de Frise, et muni de lettres de pleins pouvoirs délivrés par ces mêmes États pour parvenir à un accord définitif. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1061, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 225. (Or. sur pch. ; sc. disp.)
  10. a b c et d histoire d'Angleterre, d’Écosse et d'Irlande et André Du Chesne 1666.

Bibliographie

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  • Lisa Benz St. John, Three Medieval Queens: Queenship and the Crown in Fourteenth-Century England, Palgrave MacMillan, 2012 [2].
  • Geoffroy G. Sury, « Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe », in Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe - XVe s., édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.).
  • G. Wymans, Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut, aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1061, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985.

Liens externes

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