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corvée

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : corvee
(XIIe siècle)[1] Du latin corrogata opera (« travail commandé »), de corrogare (« convoquer ensemble »). En bas-latin corvada[2], ancien français corvee[3]
Singulier Pluriel
corvée corvées
\kɔʁ.ve\

corvée \kɔʁ.ve\ féminin

  1. (Histoire féodale) Travail et service gratuit qui était dû par le paysan à son seigneur.
    • Flétries dès leur enfance par la faim, écrasées par le travail dans leur adolescence, elles arrivent sans transition à la décrépitude, toujours fuyant devant les Turcs auxquels revient la meilleure part des sueurs de leurs pères, sous forme d’impôts, d’exactions et de corvées. — (Jérôme-Adolphe Blanqui, Voyage en Bulgarie 1841, chapitre VI - 1845)
    • Les artisans ou les exploitants agricoles qui se désolent de devoir passer une journée par semaine en moyenne pour répondre à des exigences administratives, doivent, pour être exact, reformuler leurs doléances de cette manière : en sus de leur propre travail, ils sont contraints d'effectuer celui d'un fonctionnaire, à temps partiel et gratuitement. Ils effectuent, ce qu'on appelait, sous l'Ancien Régime, une corvée, c’est-à-dire un travail non rémunéré dû à la collectivité. — (Pierre-Yves Gomez, L'intelligence du travail, Desclée de Brouwer, 2016)
  2. (Désuet) Prestation en nature ou travail exigible des habitants d’une commune pour l’entretien des chemins vicinaux.
  3. (Militaire) Ensemble des travaux que font tour à tour les soldats d’une compagnie.
    • Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
    • En trois mois, l'apprenti vit tomber dix-sept de ses camarades. Il résumait cette partie de son existence en ces mots : « Il y avait deux genres de corvée : les corvées de cailloux et les corvées d'enterrement. » — (Jacques Mortane, Jean Mermoz, Plon, 1937, p.21)
  4. (Sens figuré) Travail, soit du corps, soit de l’esprit, qu’on fait à regret, avec peine et sans profit.
    • Depuis longtemps déjà il soupçonnait la chose, car de l’apprendre en confession il n’y fallait guère compter ; à partir de quinze ou seize ans tous s’émancipaient et se dispensaient de cette corvée ennuyeuse. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Une autre corvée est la tournée des poubelles, des équevilles en patois de la Croix-Rousse. — (Patrick Lemoine, Droit D'Asiles, page 103, Odile Jacob, 1998)
    • Pour lui, faire des achats représentait toujours une corvée, et même plus que cela, mais Emma et Lucy, elles, semblaient heureuses comme des poissons dans l’eau. — (Carol Arens, Pour l'amour d'un hors-la-loi, traduit de l'anglais par Jacques Cezanne, éditions Harlequin, 2012, 2013, chap. 4)
    1. Travaux du ménage.
      • Corvées domestiques.
  5. (Québec) (Populaire) Rassemblement volontaire et à titre gracieux de gens pour venir en aide ad hoc à quelqu'un dans le besoin (lever une grange, faire les foins, etc.).
    • Comme nos ancêtres défricheurs, qui se faisaient une fierté de participer aux grandes corvées, nous avons prouvé que ce n’est pas la distance qui empêcherait les Québécois de s’aimer et de s’entraider. — (Claude Villeneuve, J’aimerais mieux faire le bilan de 2021, Le journal de Québec, 30 décembre 2020)

Vocabulaire apparenté par le sens

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Prononciation

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  • corvée sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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  1. « corvée », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. « corvée », dans Émile LittréDictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
  3. Frédéric GodefroyDictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage