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Cécile McLorin Salvant

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Cécile McLorin Salvant
Cécile McLorin Salvant en 2019.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (35 ans)
MiamiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
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Autres informations
Instrument
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Mack Avenue Records (en), EmArcy, Justin Time Records (en), Nonesuch RecordsVoir et modifier les données sur Wikidata
Maître
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Liste détaillée
Discographie
Discographie de Cécile McLorin Salvant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Cécile McLorin Salvant, née le à Miami en Floride, est une chanteuse franco-américaine[1],[2] de jazz.

Le père de Cécile McLorin Salvant, originaire d'Haïti, est médecin, et sa mère, française originaire de Guadeloupe, née à Monastir en Tunisie[3] est la fondatrice et la directrice d'une petite école franco-anglaise à Miami[4]. Ses parents font écouter à la jeune Cécile de la musique du Sénégal, du Cap-Vert, des Appalaches, d'Amérique du Sud, des Caraïbes, du bluegrass, ainsi que de la pop, de la musique classique et Sarah Vaughan[3],[5]

Cécile McLorin Salvant commence le piano classique à l'âge de quatre[5] ou cinq ans, sans avoir de réelle passion pour l'instrument[3], et le chant choral et lyrique dès huit ans. Elle étudie le droit, et en 2007 passe une audition au conservatoire à rayonnement régional d'Aix-en-Provence pour entrer dans la classe de chant lyrique ; c'est le professeur de jazz qui la remarque[3]. Elle étudie dans la classe de jazz de Jean-François Bonnel (piano et chant) et dans la classe de Laure Florentin (chant lyrique et baroque)[6].

En 2010, alors qu'elle est toujours au conservatoire, elle est lauréate du premier prix du concours international de jazz vocal Thelonious Monk[7]. À son retour, son professeur lui impose de se concentrer sur le piano[3].

une femme noire, avec des lunettes blanches, une robe noire et des plumes dans les cheveux, elle tient un micro.
Cécile McLorin Salvant en concert en 2013.

Connue pour son interprétation originale des standards, mais également pour celle de morceaux du répertoire de jazz rares et peu enregistrés, Cécile McLorin Salvant commence sa carrière en Europe et aux États-Unis où elle se produit accompagnée par des musiciens comme Jean-François Bonnel, Rodney Whitaker (en), Dan Nimmer (en), Wynton Marsalis, Rhoda Scott ou Jacky Terrasson.

En 2015 paraît son deuxième album, For One to Love (en). L'album remporte Grammy Award du meilleur album de jazz vocal en 2016[8].

En 2017 parait Dreams and Daggers (en), qui remporte le Grammy Award du meilleur album de jazz vocal[9]. La même année, elle participe au supergroupe Artemis, aux côtés de Renee Rosnes, Noriko Ueda, Anat Cohen, Melissa Aldana, Ingrid Jensen et Allison Miller. Leur premier album Artemis est sorti en 2020 chez Blue Note Records[10].

En 2018 parait The Window, en duo avec le pianiste Sullivan Fortner. L'album remporte le Grammy Award du meilleur album de jazz vocal[11].

En 2022 paraît Ghost Song, son premier album chez Nonesuch Records[12].

Peu avant la pandémie de Covid-19, elle écrit les paroles et la musique d'un conte musical de 80 minutes intitulé Ogresse, avec deux chansons en français[12]. Il raconte l'histoire d'une créature à la « peau chocolat » habitant les bois et faisant la fête avec ceux qu'elle rencontre[13]. Salvant résume l'histoire ainsi : « elle tombe amoureuse ! Elle bouffe le type ! Elle meurt ! »[14]. L'impulsion vient d'une peinture de l'artiste haïtien Gerard Fortune représentant Erzulie, une divinité vaudou dont l'urine apporte des poissons en abondance[13]. Salvant a d'ailleurs illustré le récit[14].

La musique oscille entre ballades, valses jazz, tempos rapides, lamentos baroque… Salvant interprète toutes les chansons, et joue quatre personnages différents[14].

L'œuvre a été jouée sur scène à l', mais la suite de la tournée a été annulée à cause de la pandémie de Covid-19[14]. La musique a été enregistrée en avec un orchestre de 13 musiciens, dont un banjo, dirigé par Darcy James Argue[13].

En , elle travaille sur une adaptation en long métrage d'animation, inspirée par ses propres dessins, et en collaboration avec Lia Bertels, une animatrice belge[12],[13].

Autres activités

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Cécile McLorin Salvant est également dessinatrice, réalisant plusieurs de ses pochettes d'album. Son style pictural est influencé par les papiers découpés d'Henri Matisse, les peintures populaires haïtiennes ou le travail de Moki Cherry[13].

Elle pratique également la broderie et le patchwork, une technique qui lui a été enseignée par sa mère[15]. Elle s'adonne à cette pratique notamment pendant les confinements de la pandémie de Covid-19, dans son appartement new-yorkais[15].

Elle prête également un grand soin à ses tenues de scène, souvent très colorées[13].

La galerie Picture Room à Brooklyn propose sa première exposition solo en [15]. Intitulée Ghost Song, comme son album sorti à cette même date, l'exposition présente des broderie et des dessins[13].

Pour de nombreux critiques, Cécile McLorin Salvant est à la hauteur des grandes chanteuses de jazz : Carmen McRae, Nina Simone, Sarah Vaughan ou Ella Fitzgerald[5]. Elle cite comme des influences Sarah Vaughan, Betty Carter et Bessie Smith, ainsi que Louis Armstrong, Abbey Lincoln, Blossom Dearie, Valaida Snow, Lil Armstrong[5]

Si elle est désignée comme chanteuse de jazz, elle élargit les frontières du genre[16]. Elle chante en les interrogeant les standards de l'American songbook, et exhume des chansons oubliées tirées de films ou de comédies musicales[16],[13]. Elle interprète les chansons comme une actrice[17] qui incarne un personnage, avec théâtralité, malice et intelligence[16],[13]. Cet intérêt pour les paroles la conduit à ne pratiquer le scat que très rarement[5].

Récompenses

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Récompenses obtenues

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Cécile McLorin Salvant en concert à San Francisco en 2014.

Nominations

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  • 2014 : Grammy Award du meilleur album de jazz vocal pour WomanChild
  • 2024 : Grammy Award du meilleur album de jazz vocal pour Mélusine[23]

Décoration

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Discographie

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Participations

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Filmographie

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Références

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  1. Annie Yanbékian, « Cécile McLorin Salvant, nouvelle étoile du jazz vocal », sur Culturebox, (consulté le ).
  2. Michel Contat, « Cécile McLorin Salvant, la wonder woman du jazz vocal », Télérama,‎ (lire en ligne).
  3. a b c d et e (en) Ethan Iverson, « Interview with Cécile McLorin Salvant », sur ethaniverson.com, (consulté le ).
  4. (en) Ben Ratliff (en), « Cécile McLorin Salvant, Jazz Vocalist, Tweaks Expectations », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  5. a b c d et e (en) Roseanna Vitro, « An Interview With Cécile McLorin Salvant », sur JazzTimes, (consulté le ).
  6. « Jazz Night – Cécile McLorin », sur Radio Grenouille, (consulté le ).
  7. Manu Gros, « La voix de traverse jazzy de Cécile », La Provence,‎ (lire en ligne).
  8. (en) Chris Barton, « Grammys 2016: Cécile McLorin Salvant and Maria Schneider are among the jazz winners », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b Sylvain Siclier, « Après l’Académie du jazz, Cécile McLorin Salvant récompensée par un Grammy Award », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Will Layman, « Artemis Is the Latest Jazz Supergroup », sur PopMatters, (consulté le ).
  11. (en) Tasha Robinson, « 2019 Grammys: the complete list of winners », sur theverge.com, (consulté le ).
  12. a b et c Annie Yanbekian, « Interview. La chanteuse de jazz Cécile McLorin Salvant de retour avec "Ghost Song", un album riche en explorations sonores », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a b c d e f g h et i (en) Giovanni Russonello, « Cécile McLorin Salvant’s Album Tackles a Newer Archive: Her Own », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a b c et d (en) Richard Scheinin, « Cécile McLorin Salvant: Ogresse », sur sfjazz.org, (consulté le ).
  15. a b et c Cécile Jaurès, « « Ghost Song » : Cécile McLorin Salvant, brodeuse de chansons », L'Hebdo La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. a b et c (en) Martin Johnson, « Cécile McLorin Salvant: Ghost Song (Nonesuch) », sur JazzTimes, (consulté le ).
  17. (en) John McDonough, « The Window », sur DownBeat, (consulté le ).
  18. (nl) « Paul Acket Award voor Cécile McLorin Salvant », sur De Telegraaf, (consulté le ).
  19. « Coup de coeur Jazz et Blues 2017 », sur Académie Charles-Cros (consulté le ).
  20. « Coup de coeur Jazz et Blues 2018 », sur Académie Charles-Cros (consulté le ).
  21. Guillaume Schnee, « Cécile McLorin Salvant hantée par ses amours perdues sur "Ghost Song" », FIP, (consulté le ).
  22. a et b « Académie Charles Cros, proclamation du palmarès jazz et blues 2022 », sur France Musique, (consulté le ).
  23. (en) Morgan Enos, « 2024 Grammy Nominations: See The Full Nominees List », sur Grammy Awards, (consulté le ).
  24. Arrêté du portant promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres. NOR : MICA2234100A. Publié au Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses no 1, 2023.
  25. (en) « Cécile & the Jean-François Bonnel Paris Quintet » (liste des versions de l'œuvre musicale), sur Discogs.
  26. (en) « Cécile McLorin Salvant’s New Album, ‘Mélusine, Out Now on Nonesuch Records »,

Liens externes

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